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9. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre V. » pp. 32-39

Réunissons le génie du poète et le génie du peintre, l’un pour conçevoir, l’autre pour exécuter. […] Un compositeur qui veut s’élever au dessus du commun, doit étudier les peintres, et les suivre dans leurs différentes manières de composer et de faire. Son art a le même objet à remplir que le leur, soit pour la ressemblance, le mélange des couleurs, le clair-obscur ; soit pour la manière de grouper et de draper les figures, et les poser dans des attitudes élégantes, de leur donner enfin du caractère, du feu de l’expression : or, le maître de ballets pourra-t-il réussir s’il ne réunit les parties, et les qualités qui constituent le grand peintre ? […] Le peintre n’étudie point aussi l’Anatomie pour peindre des squelettes ; il ne dessine point d’après l’écorché de Michel-Ange, pour placer ces figures hideuses dans ses tableaux ; cependant ces études lui sont absolument utiles pour rendre l’homme dans ses proportions, et pour le dessiner dans ses mouvemens et dans ses attitudes.

10. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE V. » pp. 61-77

Réunissons le génie du Poëte & le génie du Peintre, puisque notre Art n’emprunte ses charmes que de l’imitation parfaite des objets. […] Un Compositeur qui veut s’élever au-dessus de l’ordinaire, doit étudier les Peintres, & les suivre dans leurs différentes manieres de composer & de faire. Son Art a le même objet à remplir que le leur, soit pour la ressemblance, le mêlange des couleurs, le clair-obscur ; soit pour la maniere de groupper & de draper les figures ; de les poser dans des attitudes élégantes ; de leur donner enfin du caractere, du feu, de l’expression, or le Maître de Ballets pourra-t-il réussir s’il ne réunit toutes les parties & toutes les qualités qui constituent le grand Peintre ? […] Le Peintre n’étudie point aussi l’Anatomie pour peindre des Squélettes ; il ne dessine point d’après l’Ecorché de Michel-Ange pour placer ces Figures hideuses dans ses Tableaux ; cependant ces études lui sont absolument utiles pour rendre l’homme dans ses proportions, & pour le dessiner dans ses mouvements & dans ses attitudes.

11. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre cinquième. Positions principales et leurs dérivés ; » pp. 64-70

* [2] * Dessinez-vous avec goût et naturellement dans la moindre des poses49 ; il faut que le danseur puisse, à chaque instant, servir de modèle au peintre, au sculpteur50.  […] « En composant, en réglant, soyez peintre ; que tout dans votre tableau soit en harmonie, et que les effets principaux aient une vive expression, qu’accompagne une grâce séduisante. » 49. […] Ces précieux monuments de l’antiquité, qui honorent le pinceau et le ciseau grec, doivent servir de modèles et d’études au peintre, au sculpteur, et peuvent aussi être très utiles à l’art du danseur.

12. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 3 mai. « Artémis troublée ». »

Issu de la vision ou plutôt de l’arbitraire fantasque et intrépide d’un peintre puissant, le ballet d’Artémis troublée ressort à une conception fort complexe. […] * * * Ainsi, l’ensemble optique du spectacle, qui fut remarquable, résulte de la collaboration du peintre, du maître de ballet, des qualités individuelles des exécutants, et de la vaillance à toute épreuve de cet excellent corps de ballet de dryades et d’amazones « Louis XIV » incarnées par Mlles Dauwe, G.

13. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Apelles et Campaspe, ou la Générosité d’Alexandre. Ballet pantomime. » pp. 177-189

Alexandre frappé du mérite du peintre et de la manière agréable dont il lui présente son ouvrage1 applaudit à son génie. […] Le peintre lui présente celui de Vénus, occupée à choisir dans le carquois de l’Amour, la flèche, qui doit blesser Adonis. […] Les Nymphes ornent l’habit de Flore de bouquets ; elles la couronnent de roses ; le peintre la pose dans la corbeille ; l’attitude qu’il lui donne est svelte, elle a une jambe en l’air et elle est dans l’action d’une femme qui vole dans les bras de son amant. […] Roxane, dévorée par la jalousie s’est introduite dans l’atelier d’Apelles ; elle est témoin de l’hommage qu’il rend à Campaspe ; elle fait éclater la joie que lui donne l’espoir de perdre sa rivale, et sort on faisant entendre qu’elle va dévoiler à Alexandre la trahison du peintre et la perfidie de Campaspe.

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