Dans les premiers temps de la République Romaine, un Père dans ses foyers était toujours aussi absolu, et souvent aussi barbare, qu’un Sultan peut l’être aujourd’hui au milieu de cette foule d’esclaves qui l’environnent. […] La crainte et le respect des enfants pour leurs Pères, les bontés et les complaisances des Pères pour leurs enfants, les services et l’amitié entre les proches, sans beaucoup de familiarité, voilà quelle était la base de leur tranquillité respective, et toutes les douceurs de leur Société. […] Ainsi l’anniversaire de la naissance d’un Père, le mariage d’un fils, l’arrivée d’un étranger, sortaient quelquefois les Anciens de la léthargie ordinaire dans laquelle ils étaient plongés.
J’étais beaucoup trop jeune et trop écrasé par la volonté bénie de mon père pour savoir où j’allais. […] Mon pauvre père avait souhaité ce mariage pour moi, parce que la mère de ma femme avait été la meilleure amie de ma mère. […] Je m’imposai de lui cacher la joie que j’éprouvais, mais je courus en faire part à mon père. […] Je m’arrachai, moi, à la tombe à peine refroidie de mon père, je conduisis ma femme chez ses parents. […] Ainsi, en moins d’un mois, j’avais perdu père, femme et enfant.
Elle l’engage à se déclarer à son père ; elle lui promet de mettre tout en usage pour le fléchir, et pour le déterminer à rompre l’hymen malheureux qui doit l’arracher pour toujours à ce qu’elle aime. […] Adèle se jette au milieu des combattans ; elle embrasse les genoux de son père. […] Adèle le rend surtout intéressant : soutenue dans les bras de son père, et les yeux élevés vers le ciel, elle fait des vœux pour son amant : tout le peuple en fait pour elle. […] Les acclamations du peuple, un cri perçant d’Adèle qui tombe mourante dans les bras de son père, rallument le courage et la fureur de Raymond. […] Son père les unit.
On croit voir alors plusieurs enfants d’un même père, heureusement nés, élevés avec soin, et chargés d’emplois différents. […] C’est un air de famille qui frappe et qui rappelle malgré soi, le souvenir du père et des frères. […] Les Peuples par instinct, se modèlent toujours sur leurs Maîtres : les Républicains sont esclaves volontaires de leurs Lois : les enfants sont par habitude, les échos de leurs pères.
En ce temps mon père, ma mère et mes frères habitaient une ferme à seize milles de Chicago, et lorsque l’époque de mon entrée dans le monde approcha, la température devint si froide qu’il fut impossible de chauffer convenablement la maison. La santé de ma mère donnait des inquiétudes à mon père. […] Mais, comme du côté de mon père j’avais des ascendants solides, j’entrai dans la vie avec une certaine dose de résistance et si je ne suis pas arrivée à me débarrasser des effets de ce froid initial, j’ai pu, du moins, parvenir à les supporter. […] Mon père était un ami intime des personnes chez lesquelles on se rendait, en « surprise-party », et, comme, en outre, il était l’un des meilleurs musiciens de la contrée, il ne pouvait se dispenser d’aller faire danser la bande.