Mais uniquement de la partition de Stravinsky ; c’est le démon de cette musique — aux « hétérophonies » déchirant l’oreille, aux rythmes lourds et implacables — qui agite sur le théâtre cette multitude éperdue, subjuguée, terrorisée.
On écoute avec attention les airs de Bravoure, les Duo, les Cantabiles, les Cavatines et les Récitatifs à grand orchestre ; tous ces morceaux ressuscitent l’attention, réveillent l’oreille et l’œil assoupis ; ils sont applaudis avec enthousiasme ; les sonnets imprimés sur du satin, pleuvent de toutes les parties de la salle ; ce sont des brevets d’honneur que l’amour de la musique distribue tantôt aux compositeurs, tantôt aux acteurs, et aux maîtres des ballets.
Je voulus consoler Gluck de cette espèce de chûte ; il me répondit avec la gaieté et la franchise de son caractère, qu’il n’en étoit point blessé ; que le jugement des connoisseurs l’avoit amplement dédommagé de celui de la foule ignorante ; il ajouta qu’il falloit encore trente années pour que le bon goût de la musique se propageât à Paris ; que la majorité du public, fréquentoit les spectacles, moins par goût pour les arts que par ton et par désœuvrement ; que cette foule innombrable n’avoit point encore l’organe assez sensible pour juger des charmes de la musique, et qu’en général, elle avoit les oreilles doublées de peaux d’âne.
La première est de plusieurs Gens Qui sont contristez, & dolents De vois Psiché dans la Disgrâce : Et qui, dansants de bonne grâce, Ou chantants fort plaintivement, En Italien, mêmement, Expriment leur Deuil, à merveille, Et ravissent l’œil, & l’oreille.
Une assez grande Damoiselle, Blondine, gracieuse et belle, Et d’assez bon air s’agitant, Représente Flore, en chantant :152 Et, n’ayant guére, de pareilles, Charme les yeux, et les Oreilles, Par sa Voix, et par des Appas Que toutes Chanteuses n’ont pas.