Robinet, lettre du 11 avril 1671 À propos, le grand Opéra, Qui fait tant de bruit dans Lutèce,158 Attira la Royale Altesse Pour qui je m’escrime des Doigts, Mardi, pour la seconde fois, Avec sa jeune, et belle Infante, Déjà si vive, et si brillante : Et deux des plus lestes Sauteurs, Avec pareils nombre d’Acteurs, Collation leur présentèrent, Que les derniers accompagnèrent D’un compliment très-musical.
Le nombre des Danses se multiplia34, le goût leur assigna leurs divers caractères, la Musique si expressive chez les Grecs, suivit les idées primitives dans les airs qu’elle composa, et chacune des Fêtes qu’on célébrait, devint un spectacle animé, dont tous les Citoyens étaient Acteurs et Spectateurs tour à tour. […] Ce Nombre est immense.
En écrivant et en parlant contre les danses, on est bien éloigné de penser que toutes les personnes qui y sont attachées y renonceront ; et qu’on réussira, comme on le souhaiteroit, à les abolir : on est, au contraire, persuadé que le nombre de ceux et de celles qui céderont à la force de la vérité, sera toujours infiniment plus petit que le nombre de ceux qui y résisteront. […] Mais pourquoi vouloir mettre des bornes à la bonté et à la miséricorde de Dieu, et ne pas espérer que, par le secours de sa grâce, la lumière de la vérité pénètrera dans un plus grand nombre d’esprits et de cœurs ?
Or, argent, azur et brocards Y reluisent de toutes parts, Et par un grand nombre de Lustres, Ses décorations illustres Ont un éclat si surprenant, Que le siècle de maintenant N’a point vu de splendeurs égales Dans les Maisons même Royales ; Et, toutefois, ouï dire j’ai Que cela n’est qu’un abrégé Des apprêts que fait et fait faire Ce Machiniste extraordinaire Qui depuis Mai, Juin ou Juillet, Travaille pour le grand Ballet.
Des Bals publics Le nombre multiplié des Bals masqués pendant le règne de Louis XIV avait mis au commencement de ce siècle cet amusement à la mode. […] On peut mettre au nombre des Bals publics ceux que la Ville de Paris a donnés dans les occasions éclatantes, pour signaler son zèle et son amour pour nos rois ou pour célébrer les événements glorieux à la France.