Enfin il a, au plus haut point, ce que l’on appelle le charme, d’autant plus qu’il ne paraît pas s’en douter et que, s’il a de l’esprit, il n’en veut pas montrer. […] Je te rapporte tous ces riens pour que tu juges par les préoccupations de l’homme, de l’aménité de son attitude et de la bonté de son cœur, d’autant plus évidente qu’il est plus timide à se montrer. […] Il m’a prié de fumer, bien qu’il ne fume pas, et m’a montré l’aspect du logis qu’il veut planter au-dessous de celui où nous sommes.
La Gravette de Mayolas, lettre de juillet-août 1670 Dans le Collège de Clermont En toutes Sciences fécond, ADRASTE, rare Tragédie Parut en belle compagnie ; Le Révérend Père JOBERT En Vers, en Prose fort expert, Pieux et savant Personnage, A composé ce bel Ouvrage : Mais le Ballet bien inventé Fait sur la curiosité Ne se trouva pas moins aimable, Que la pièce était remarquable, Car Beauchamp, qui l’entend fort bien, En cela n’avait omis rien, Tous ceux qui la représentèrent Parfaitement s’en acquittèrent, Des Acteurs les beaux vêtements En augmentait les agréments ; De même tous ceux qui dansèrent Tant de gentillesse montrèrent Que leurs gestes, et que leurs pas Semblaient être faits au compas ; Aussi l’Assemblée éclatante Témoignait être fort contente.
Robinet, lettre du 8 septembre 1668 Nos COMIQUES ITALIENS, Toujours de risibles Chrétiens, Et féconds en Pièces nouvelles, Qui sont magnifiques et belles, En ont une sur le Tapis (C’est sur la Scène que je dis), Qui ne doit rien à ses Aînées, Qu’en leur temps j’ai si bien prônées, Soit pour les changements divers, Pour les Ballets, pour les Concerts, Les Jardins les Architectures, Les Perspectives, les Peintures Et les risibles Incidents, Qui, sans fin, font montrer les Dents Et rire à gorge déployée ; Car toute la Troupe enjouée Y fait des MIRABILIA, Hors la charmante OLARIA, Qui n’a nul rôle en cette Pièce, Féconde Source de Liesse, Et dont le Titre, en quatre mots, Est : LES REMÈDES À TOUS MAUX, Dont j’espère, en quelque autre Épître, Faire un plus digne et grand Chapitre.
J’ose dire sans amour-propre, que j’ai ressuscité l’art de la pantomime ; il étoit enseveli sous les ruines de l’antiquité ; il ne se montra ni sous le règne de Médicis, ni sous celui de Louis quatorze. […] Ce fut donc Dauberval qui le premier eût le courage de lutter contre l’opinion reçue ; de vaincre les anciens préjugés ; de triompher des vieilles rubriques de l’opéra ; de briser les masques ; d’adopter un costume plus vrai, et de se montrer avec les traits intéressants de la nature. […] S’il n’a aucune connoissance du tracé et du dessin, nécessaires à la formation des figures variées que le ballet doit offrir sans cesse, de qu’elle manière pourra-t-il rompre sans embarras, sans confusion et avec prestesse le prémier dessin formé pour en montrer d autres ?
Les Comédiens du Marais, Pour leur gloire et leurs intérêts, Ont montré non moins de justesse Que de pompe et de gentillesse ; Et tout le monde y court aussi Pour voir ce que j’en dis ici.