La nuit est mauvaise, je vous dis, très mauvaise, même dans les bas, à preuve qu’il y a ici un voyageur pour… dont le cocher a été forcé de s’arrêter.
Je joins ici un éxemplaire de mes lettres sur la danse, je n’osai vous le faire parvenir parceque je ne le croyois pas cligne d’occuper une place dans votre bibliothèque ; un prétexte bon ou mauvais se présente, et j’en profite avec empressement.
Ils auroient du se contenter de blâmer le mauvais choix du compositeur, lui reprocher la trop grande extension qu’il avoit donnée à des sujets pauvres, foibles, froids et languissans, lui prouver que les épisodes dont il les a farcis, n’ont pu les réchauffer, et que les efforts multipliés de la danse n’ont pu suspendre ni éloigner leur chûte.
Quoique des mythologues à mauvaise langue prétendent qu’elle ait eu cinquante enfants d’Endymion, son bleuâtre amoureux, elle a dans le marbre neigeux où elle est taillée un air de vierge alpestre e cruda, comme dirait Pétrarque, qui ne se retrouve nullement dans la physionomie de Mlle Elssler ; d’ailleurs, la grande colère qu’elle montra contre Actéon qui l’avait surprise au bain fait voir qu’elle avait quelque défaut caché, la taille plate ou le genou mal tourné ; une belle femme surprise n’a point une pudeur si féroce : Mlle Elssler n’aurait pas besoin de changer personne en cerf. […] Au premier acte, un petit accident parut de mauvais augure. […] Au lieu de se contenter d’applaudir, ils saisirent quelques spectateurs soupçonnés de mauvais sentiments et les poussèrent un peu rudement à la porte, « dans les mains béantes, dit le Charivari, des sergents de ville et des gardes municipaux ». […] Son mauvais destin voulut qu’elle s’y retrouvât encore une fois aux prises avec Marie Taglioni et que de cette rencontre naquissent de graves froissements. […] Maintenant que le succès de Mlle Fanny Elssler diminue un peu, on n’applaudit plus sa sœur, et cela est bien simple : il faut partager fraternellement la bonne et la mauvaise fortune. » Irritée de toutes ces attaques, alarmée aussi un peu par la tiédeur croissante qu’elle croyait sentir chez le public, Fanny Elssler prêta volontiers l’oreille à des propositions séduisantes qui lui venaient d’Amérique.
Des mauvaises langues ont voulu insinuer qu’Anna datait de la fondation des Délassements.