Cavallier presentant la Main pour Danser Je me trouve engagé en quelque maniere d’avertir que l’on doit être ganté avant de vous placer pour danser, & même avant que d’aller convier une Demoiselle pour venir danser ; car c’est commettre une incivilité que de faire attendre celle qui doit danser avec vous. […] Homme et Femme prest a faire la premier Reverence avant de Dancer Je suppose donc que vous soyez à côté l’un de l’autre, le pied droit devant à la quatriéme position, comme cette Figure le réprésente ; je ne repete pas la maniere d’ôter le chapeau, en ayant déja parlé cy-devant, je dirai seulement qu’il faut le prendre icy de la main gauche avec les mêmes précautions que celles que j’ay dit pour l’ôter de la main droite ; le corps étant posé sur le pied gauche 1. le pied droit devant 2. vous ôtez le chapeau de la main gauche en laissant tomber le bras gauche à côté de soy ainsi que le bras droit, de même qu’il est démontré 3. & vous présentez en même tems la main droite 4. à la Demoiselle en la regardant. Cette seconde démonstration est pour le Cavalier & la Demoiselle ; ils sont posez tel que l’on doit être, la Demoiselle à la droite, & le Monsieur à gauche, à côté l’un de l’autre sur une même ligne, le Cavalier tient la Demoiselle par la main ; la main de l’homme en dessous 5. & celle de la Demoiselle en dessus 6. son bras droit étendu à côté de soy en tenant ses jupes avec le pouce 7. parce que le bras étant tourné en dehors, la main paroît enveloppée dans les jupes.
Premiere attitude des bras du Menuet Ainsi les bras doivent être placez à côté du corps comme cette premiere Figure le represente, les mains ni ouvertes ni fermées : car si le pouce se joignoit à un des doigts, cela marqueroit un mouvement arrêté qui feroit roidir les jointures superieures, & empêcheroit que les bras ne se remuent avec la même douceur necessaire que l’on doit observer dans cette occasion. […] Deuxieme tems des bras du Menuet Les bras ainsi posez, vous les laissez tomber presque dessus l’extremité des poches de l’habit, en prenant votre premier demi-coupé du pied droit, & les mains en dedans de même que le represente cette seconde Figure. […] Troisieme temps des bras du Menuet Mais du même tems en prenant le second mouvement du pied gauche, le coude se plie un peu en levant les mains imperceptiblement, de même que le represente cette troisiéme Figure ; & de suite vous les ouvrez très-doucement en les étendant avec grace, jusqu’à la fin de votre pas de Menuet ; ce qui se continue dans le courant de chaque pas de Menuet que vous faites, soit en avant, en arriere, ou de côté. […] Pour les Demoiselles qui ne doivent point faire de bras dans le Menuet, que lorsqu’elles presentent les mains il suffit qu’au premier balancé elles effacent l’épaule droite, ce qui fait avancer la gauche, & forme une espece d’opposition au pied ; & fassent aussi une legere inclination de tête, & sur-tout sans affectation, cela donne une grace infinie à ce pas. […] Demoiselle tenant ces jupes pour Danser Et pour en donner une plus forte idée, on peut jetter la vûë sur cette Figure, je lui ai donné tout l’air & la contenance qu’une Demoiselle doit avoir en dansant, elle tient ses jupes avec le pouce & le doigt suivant les bras étendus à côté du corps, les mains en dehors, & sans étaler ses jupes ni les tenir trop serrées ; A l’égard de leur maniere de figurer, c’est la même que celle de l’homme, tant pour effacer l’épaule dans les pas de côté, que ceux en passant en avant ; & en presentant les mains, comme aussi les agrémens dont j’ai parlé sont pour l’un & pour l’autre.
Quoique le Menuet le plus uni selon le goût de beaucoup de personnes, soit le mieux dansé : cependant, j’y ai vû faire quelques agrémens, qui lui donnent plus d’enjoüement, & plus de grace, & comme je vois qu’ils sont fort en usage, c’est ce qui m’engage de vous donner l’intelligence de les faire, afin que l’on puisse les mettre en pratique, soit en donnant la main, ou dans d’autres endroits. […] Ayant fini votre pas de Menuet en avant, & le corps posé sur le pied gauche, vous approchez le pied droit auprès vous pliez, & vous vous relevez du même tems, ensuite vous glissez le pied droit devant jusqu’à la quatriéme position, & vous élevés dessus, & faites un jetté échapé du pied gauche, & reprenez votre pas de Menuet ; mais pour se mettre dans l’habitude de le faire facilement, c’est de s’exercer, d’en faire plusieurs alternativement avec un pas de Menuet, & lorsque vous avez acquis cette facilité de les faire, vous les placez dans les endroits convenables, où ils font un effet tout des plus gracieux : par exemple, en presentant la main lorsque vous avez fini votre pas de Menuet en revenant du côté gauche, & en allant à la Demoiselle, vous levez le bras droit, comme je l’ai déja dit, dans la maniere de presenter les mains dans ce même tems à la place d’un pas de Menuet en avant, vous faites ce tems qui doit être fort soûtenu, on peut dans ce même tems faire un petit mouvement du corps, & la tête fait aussi une legere inclination, & le corps & la tête se redressent en faisant le jetté échapé, & vous reprenez de suite vôtre pas de Menuet, en continuant la Figure que vous devez faire. […] J’ai déja dit, que le pas de Menuet se faisoit dans l’étenduë de deux mesures à trois tems legers, ainsi il y a une vraye, & une fausse cadance ; la bonne est la premiere mesure, & la seconde est la fausse, mais comme les couplets du Menuet, sont de huit ou douze mesures, c’est ce qui fait que la bonne est en commençant & la fausse à la fin ; cette cadence se marque en frapant de la main droite dans la gauche, & vous levez la main à la seconde ou fausse cadence, ce qui continuë par ces deux tems égaux. Mais le pied fait tout le contraire de la main, puisque dans le tems que vous relevez sur la pointe du pied droit, c’est dans ce même tems que vous frapez ; ainsi on doit plier sur la fin de la derniere mesure, pour se trouver à portée de relever dans le tems que vous frapez : la cadance s’exprime de deux manieres en dansant, sçavoir les pas qui ne sont que pliez & élevez sont relevez en cadence, mais ceux qui sont sautez doivent tomber en cadence.
Poulle m’apprit une phrase française que je devais dire lorsque Dumas me tendrait la main : « Je suis très contente de serrer votre main. » Et, comme de raison, lorsque le moment fut arrivé, je dis la malheureuse phrase tout de travers. Au lieu de prendre une de ses mains, je m’emparai des deux et proclamai avec emphase, et en appuyant sur chaque mot : « Je suis très contente de votre main serrée. » Je ne compris pas sa réponse, mais mon ami par la suite me dit que Dumas avait répliqué : — Ma main n’est pas serrée, mais je sais ce que vous voulez dire, mon enfant. […] Ses mains, aux gestes sobres et larges, étaient très belles et il en avait la coquetterie presque féminine. […] Dumas, et je répondis en français, que je ne possédais encore qu’assez imparfaitement : — J’ai elle aime beaucoup : Dumas, tout secoué de rire, dit quelque chose que je ne pas saisir et que l’on me traduisit ainsi : — Il dit qu’on l’a pris pour un tas de choses, mais jamais encore pour une femme : Dumas riait encore et il baisa ma main, ce dont je me souviens aussi. […] Dumas le prit par le bras et me tendant sa main libre.
L’ombre après l’avoir menacée d’un poignard qu’elle tient en sa main, la secoue, la réveille et disparaît. […] Alors en levant les yeux, elle est frappée d’un nouveau prodige : une main trace devant elle sur les murs de son Cabinet ce vers. […] Elle voudrait leur dire ce qu’elle a vu ; elle marque la place où la main avait écrit, mais tout a disparu ; son accablement continuant toujours, elle se retire soutenue par ses femmes. […] Ninias sort ensuite du tombeau comme égaré ; le poignard qu’il tient en sa main est ensanglanté. […] Le fer échappe de la main de Sémiramis.