On s’était laissé prendre au charme ingénu de la midinette qui tourne avec effusion dans une guinguette du Prater. […] Le néant présomptueux de la marche hongroise, de la rapsodie de Liszt, ne se laissent pas suffisamment dire. […] Mais que le public se laisse faire par nonchalance, par veulerie, par atrophie du sens plastique (que sais-je ?)
Reverence droite veue de Face Je commencerai par celles qui se font en avant : il faut glisser doucement le pied devant jusqu’à la quatriéme Position, & laisser poser le corps sur les deux jambes, puis plier doucement les genoux sans plier de la ceinture : au contraire le corps doit être fort droit sans chanceler, ce qui arrive très-souvent par les pieds qui sont mal placez, soit de les avoir en dedans, ou d’être trop écartez ; mais lorsque vous êtes plié assez, vous vous relevez avec la même douceur, ce qui termine cette reverence. Quant à celle en passant, elle se fait pareillement, excepté que lorsque vous passez devant une personne vous faites deux ou trois pas avant de commencer votre reverence : regarder la personne que vous devez saluer pour lui adresser votre reverence, & du même tems vous vous tournez à demi du côté que sont les personnes que vous saluez, & vous glissez le pied qui est de leur côté en avant, puis vous pliez & vous relevez très-doucement, en observant de laisser poser le corps sur le pied qui a passé devant, afin de marcher du pied de derriere. […] Mais si vous devez en faire une seconde, il faut laisser poser le corps sur le pied que vous avez tiré, & vous portez l’autre pied à côté, & faire la même chose de l’autre pied, c’est à cette occasion que j’ai tracé cette Figure qui represente la reverence droite ou en presence.
Mais ce qui prouve encore plus l’attachement & la prédilection que Sa Majesté avoit pour la danse ; c’est que malgré les penibles travaux qui occupoient continuellement ce grand Conquerant, il n’a pas laissé de s’en dérober quelques heures pendant plus de vingt à vingt-deux ans, que Monsieur de Beauchamp a eu l’honneur de le conduire dans ce noble exercice : enfin cette danse dont je viens de parler, du propre aveu des plus habiles Maîtres ; a toûjours esté regardée comme une danse très-necessaire à sçavoir pour bien danser ; c’est ce qui m’engage d’en faire une legere description tous ses mouvemens sont si essentiels, qu’il vous donnent une facilité pour bien danser les autres danses, ce qui se va prouver par la maniere dont elle se dansoit. Après que l’on a fait les reverences qui se font ordinairement avant de danser ; & de même que je les ay representées ci-devant : en vous relevant de votre seconde reverence, vous laissez poser le corps sur le pied droit ; & vous portez le pied gauche à la quatriéme position, & posez le corps dessus en presentant la main à la Demoiselle & en faisant un tems de Courante : ensuite vous commencez le pas de courante, par un demi-jetté du pied gauche, & ensuite un coupé du pied droit, ce qui termine le pas de Courante (& fait voir la difference du pas au tems) & vous en recommencerez une autre du pied droit, en faisant un demi-jetté de ce pied & un coupé du gauche ; mais comme tous ces differens pas vous conduisent dans une figure reglée, qui forme une espece d’ovale longue, mais à ce dernier coupé, vous recommencez de faire un pas, marchez du pied gauche, & un tems de Courante ou pas grave du pied droit, & recontinuer les demi-jettez & les coupez ; ce qui se repete dans tout le courant de cette danse, & comme je n’entreprends pas de décrire les figures des danses, je laisse ce soin aux Maîtres de conduire leurs Ecoliers : de plus c’est que cette danse n’est plus en usage, non plus que les autres Courantes figurées de ce tems là, comme la Dauphine, la Duchesse, & la Bocanne, qui étoient de parfaitement belles danses, & que les personnes qui seront curieux de les sçavoir, pourront avoir recours à la Choregraphie.
Par moments, j’essayais de lui laisser un libre cours et de partager cette fausse gaieté née d’une disposition toute contraire à l’épanouissement de l’âme heureuse. […] On m’a voulu riche et j’ai été sotte, je me suis laissé marier à un beau garçon excellent que j’aime bien, mais qui est studieux, baroque, sauvage et un tantinet extravagant. […] Était-ce la peine d’être jeune, gentille et frétillante, comme disait papa, pour laisser mes os sur ce rocher hanté par les vautours ? […] Elle mourait d’envie de monter à cheval ; je l’accompagnai dans ses excursions que je trouvais cruellement trop longues, car il me fallait laisser seul mon pauvre père habitué à ma société et à mes soins de tous les instants. […] On m’a laissé systématiquement ignorer les voluptés de la tendresse.
Mais en vous relevant le corps se pose sur le pied gauche ; & vous quittez la main de la Demoiselle : en glissant le pied droit devant en le croisant un peu plus que la cinquiéme position ; mais en faisant ce pas le corps se porte differemment des autres pas ordinaires, parce qu’il se tourne du côté gauche, & c’est le même bras & le même pied qui se passe devant dans le même tems, & lorsque vous glissez le pied droit le genoüil gauche se plie, qui renvoye par son mouvement le corps sur le pied droit, & l’on tourne un demi tour dessus en se tournant du côté droit, ce qui vous met en présence de la Demoiselle, & de suite l’on porte le pied gauche à côté à la deuxiéme position, & vous regardez la Demoiselle pour lui adresser votre reverence, puis se plier la ceinture & s’incliner la tête, de même qu’à la premiere : & en se relevant tirer le pied droit derriere, & lorsque c’est le menuet que vous devez danser, il faut en vous relevant laisser le corps sur le pied gauche, afin de partir du pied droit pour votre pas de menuet ; mais si c’est une autre danse, en finissant de tirer le pied droit derriere, on doit y laisser poser le corps dessus afin de glisser du même tems le gauche devant, en remontant à la place que l’on a fait sa premiere reverence, & on tourne un demi tour à la gauche, ensuite on fait un autre pas du pied droit en se retournant du côté droit, ce qui vous remet en présence de la compagnie ; & là attendre que l’air de votre danse commence pour commencer votre danse. Quant à la Demoiselle, ayant le pied gauche devant à la quatriéme position, elle le porte à côté à la deuxiéme, & tout de suite elle tire le droit tout auprès à la premiere position, puis plier les deux genoux également, comme je l’ai expliqué cy-devant ; & la premiere reverence finie, il faut laisser le corps posé sur le pied droit, & glisser le gauche devant un peu plus que la cinquiéme position, pour tourner dessus un demi tour à la gauche, & porter du même tems le pied droit à côté, ce qui vous met en présence l’un de l’autre, & en se regardant tirer le pied gauche auprès du droit & plier doucement, & se relever de même, & laisser le corps poser sur le pied gauche afin de partir du droit pour votre menuet ; mais si c’est une autre danse, il faut glisser le pied droit devant en remontant un peu plus que la cinquiéme position, & en revenant à l’endroit où l’on a commencé la premiere, & se tourner un demi tour du côté droit en faisant un pas du pied gauche à la deuxiéme position, ce qui vous met en présence de la compagnie, & attendre que l’air commence pour partir.