C’est en vain qu’Ubalde emploie les remontrances pour l’éloigner des charmes qui séduisent sa raison, il n’écoute rien ; Lucinde l’engage à. suivre ses pas ; mais au moment où il se dispose à l’accompagner, Ubalde secoue la baguette d’or ; la fausse Lucinde disparoît, l’illusion cesse, et le chevalier, honteux de cet instant d’égarement, se retire avec Ubalde, en se reprochant sa crédulité et sa foiblesse. […] Cependant Armide le quitte pour un instant, elle doit vaquer à quelque mystère magique préparé pour lui assurer la possession constante de Renaud. Ce n’est qu’avec douleur qu’il voit cette absence momentanée ; l’Amour dont il brule pour Armide est si violent, que l’idée d’en être séparé un instant, jette le trouble dans son âme. […] Dans cet instant tout le palais s’écroule, et l’on n’apperçoit qu’un désert épouvantable habité par des monstres. […] Dans cet instant le grouppe devient général.
Le maître de ballets, à son exemple, doit faire recommencer une scène en action, jusqu’à ce qu’enfin ceux qui l’exécutent ayent rencontré cet instant de naturel inné chez tous les hommes ; instant précieux qui se montre toujours avec autant de force que de vérité, lorsqu’il est produit par le sentiment. […] Ce genre de composition ne peut souffrir de médiocrité ; à l’exemple de la peinture, il exige une perfection d’autant plus difficile à atteindre, qu’il est subordonné à l’imitation fidelle de la nature, et qu’il est mal-aisé, pour ne pas dire impossible, de saisir cette sorte de vérité séduisante qui dérobe l’illusion au spectateur, qui le transporte, en un instant, dans le lieu, où la scène a dû se passer ; qui met son âme dans la même situation, où elle seroit, s’il voyoit l’action réelle, dont l’art ne lui présente que l’imitation. […] Servandoni ne réussissoit pas, ce n’étoit pas faute de gestes ; les bras de ses acteurs n’étoient jamais dans l’inaction ; cependant ses représentations pantomimes étoient de glace ; à peine une heure et demie de mouvemens et de gestes, fournissoit-elle un seul instant au peintre. […] Télémaque dans l’isle de Calypso offre un plan plus vaste, et fera le sujet d’un très-beau ballet, si toutefois le compositeur a l’art d’élaguer du poème, tout ce qui ne peut servir au peintre ; s’il a l’adresse de faire paroitre Mentor à propos, et le talent de l’éloigner de la scène, dès l’instant qu’il pourroit la refroidir.
Cette question politique fût faite dans un instant difficile ; mais cet instant ne peut-être comparé à celui qui vient de se passer. […] Le souvenir déchirant du passé empoisonne l’instant présent. […] Ce n’est pas, dis-je, dans un instant qui a fait fuir jusqu’à l’espérance, qu’on peut se flatter de faire sourire l’humanité souffrante. […] Cet instant fortuné, qui ramènera le calme et l’abondance n’est peut-être pas éloigné.
Le Maître de Ballets, à son exemple, doit faire recommencer une Scene en action, jusqu’à ce qu’enfin ceux qui l’exécutent, aient rencontré cet instant de naturel inné chez tous les hommes ; instant précieux qui se montre toujours avec autant de force que de vérité, lorsqu’il est produit par le sentiment. […] Ce genre de composition ne peut souffrir de médiocrité ; à l’exemple de la Peinture, il exige une perfection d’autant plus difficile à atteindre qu’il est subordonné à l’imitation fidelle de la nature, & qu’il est mal-aisé, pour ne pas dire impossible, de saisir cette sorte de vérité séduisante qui dérobe l’illusion au Spectateur, qui le transporte en un instant, dans le lieu où la Scene a dû se passer ; qui met son ame dans la même situation où elle seroit, s’il voyoit l’action réelle dont l’Art ne lui présente que l’imitation. […] Servandoni ne réussissoit pas faute de gestes ; les bras de ses Acteurs n’étoient jamais dans l’inaction ; cependant ses représentations Pantomimes étoient de glace ; à peine une heure & demie de mouvement & de geste fournissoit-elle un seul instant au Peintre. […] Télemaque dans l’Isle de Calipso, offre un Plan plus vaste, & fera le sujet d’un très-beau Ballet, si toutefois le Compositeur a l’Art d’élaguer du Poëme, tout ce qui ne peut servir au Peintre ; s’il a l’adresse de faire paroître Mentor à propos, & le talent de l’éloigner de la Scene, dès l’instant qu’il pourroit la refroidir.
Dans le même instant un léger nuage s’élève à sa droite ; il est surmonté par des Amours et des Zéphyres. Deux Nymphes tenant un miroir s’en approchent ; les Zéphyres le soutiennent ; et ce grouppe pyramidé est dessiné dans nn instant. […] Psyché cherche à travers l’obscurité ou son vainqueur, ou une issue pour sortir des ténèbres ; mais elle trouve bientôt l’amour qui la quitte d’instant en instant, pour augmenter son trouble et son impatience, et qui revient toujours à elle, plus tendre, et plus empressé : C’est vainement que Psyché le presse de se faire connoître ; les refus de l’Amour sont constans ; il veut jouir de l’incognito. […] L’Amour, sensible aux larmes et aux maux de Psyché, s est rendu à ses instantes prières ; il paroît, et témoin du danger qui menace les jours de son amante, il ordonne à Tisiphone de lui rendre cet objet cher à son cœur. […] L’encens brûle ; tout annonce l’allégresse d’un si bel instant.