danse figurée exécutée par plusieurs personnes qui représentent par leurs pas et leurs gestes une action naturelle ou merveilleuse, au son des instruments ou de la voix. […] Les Egyptiens firent les premiers de leurs danses des hiéroglyphes d’action, comme ils en avaient de figurés en peinture, pour exprimer tous les mystères de leur culte. […] Ils disent que ce prince soupçonneux ayant défendu aux Siciliens de se parler, de peur qu’ils ne conspirassent contre lui ; la haine et la nécessité, deux sources fertiles d’invention, leur suggérèrent les gestes, les mouvements du corps et les figures, pour se faire entendre les uns aux autres : mais nous trouvons des ballets, et en grand nombre, antérieurs à cette époque ; et l’opinion la plus certaine de l’origine des danses figurées, est celle que nous avons rapportée ci-dessus. […] La danse figurée, ou la danse simple reprirent en France la place qu’elles avaient occupée sur les théâtres des Grecs et des Romains ; on ne les y fit plus servir que pour les intermèdes ; comme dans Psyché, le Mariage forcé, les Fâcheux, les Pygmées, le Bourgeois Gentilhomme, etc. […] Dans celui de Louis le Grand, il y a tous les ans la tragédie et le grand ballet, qui tient beaucoup de l’ancien, tel qu’on le représentait autrefois dans les différentes cours de l’Europe, mais il est plus chargé de récits, et moins rempli de danses figurées.
Figurez-vous une grammaire qui fourmillerait de solécismes.
On nomme ainsi, à l’Académie nationale de musique et de danse, ces superbes créatures, — racolées à travers Paris, dans l’atelier, dans le bastringue, à même la boue du trottoir, au ras de la fange du ruisseau, — et qui défilent dans les cortèges, qui figurent dans les lointains, qui posent dans les espaliers, dans les apothéoses, et en général, dans tous ces groupes voluptueux que l’imagination délirante du chorégraphe invente pour ravigoter le public… Les marcheuses ne dansent pas… Elles ne chantent pas… Elles meublent… L’invention en est attribuée à Duponchel. […] Ceux-là se tromperaient étrangement qui se les figureraient, à l’égal de leurs devancières, insouciantes, capricieuses, prodigues ,d’un pouvoir irrésistible, pleines d’attraits et de périls… On rencontre bien encore, par ci, par là, quelques-unes de ces Circés qui changent les fils de familles en rochers ou en brutes… Mais l’époque n’est plus où ces joyeuses excommuniées se dédommageaient d’être damnées dans l’autre monde en menant une existence damuable dans celui-ci… La vie d’une fille de magasin signifiait alors la liberté, la fantaisie poussées jusqu’aux extrêmes limites, les caprices partagés ou subis, l’argent facilement gagné, plus facilement dépensé… On appelait filles de magasin les demoiselles du chant et de la danse, qui, n’ayant pas achevé leurs études, figuraient sur la scène avant d’être engagées.
Les danseuses se profilaient sur l’écran d’une toile de fond vaguement colorée ; des draperies figuraient économiquement les coulisses ; décor d’ombres chinoises ; les vaporeux tutus de Raoul Dufy (qui semble tendre la main à Eugène Lamy, costumier, il y a un siècle, de la première Sylphide) peuvent prétendre à un fond plus suggestif.
Wague pour camoufler sa taille quelque peu exiguë ; offrir un hommage personnel aux vingt-cinq bonnes danseuses qui figurent sur le programme ; puis, en désertant un instant l’Opéra, minuter quelques observations sur une singulière petite danseuse en bronze jaune, Nyota-Nyoka, qui croit reconstituer des bas-reliefs de Sakkarah, se trompe en le croyant, mais souvent d’une manière bien charmante.