Labbe, tom. 6, p. 112) « qu’il y en a, et surtout des femmes qui font en sorte qu’on vienne aux jours de fêtes, non dans des vues droites et saintes qu’on doit avoir, mais pour danser et chanter des chansons honteuses. […] Le concile d’Aix, tenu l’année 1583, fait le même réglement sur la sanctification des fêtes par rapport à la fuite des danses, que celui du concile de Tours, qui vient d’être rapporté : et il y joint la même menace d’excommunication contre ceux qui violeront ce réglement. […] C’est, dit-il, de peur que Dieu ne se plaigne de la manière dont nous célébrons les fêtes, comme il se plaignoit autrefois des Juifs au sujet des leurs, en disant par le prophète Isaïe : (c. 1, v. 13.) « Votre encens m’est en abomination, je ne puis plus souffrir vos sabbats et vos autres fêtes où il n’y a qu’iniquité et fainéantise… (v. 14) Elles me sont à charge, je suis las de les souffrir. » (Labbe, tom. 15, p. 1582.) […] Si donc ces conciles insistent particulièrement sur la circonstance des fêtes, c’est parce que ces misérables divertissemens n’étoient ordinairement pratiqués que ces jours-là, surtout dans les campagnes ; ce qui n’est encore aujourd’hui que trop commun, et qui occasionne les mêmes suites et les mêmes désordres, dont les conciles se plaignoient.
Des Danses des Anciens dans les Fêtes publiques Toutes les actions publiques des Anciens avaient quelque Analogie avec leurs superstitions. […] Se montrer sans cette marque distinctive de la Fête, aurait paru une sorte d’infamie : les Sénateurs mettaient une espèce d’honneur à en avoir les premiers. Cette Fête commencée dès l’Aurore et continuée tout le jour, fut par la succession des temps poussée bien avant dans la nuit. […] Tibère lui-même en rougit, et il fit rendre un Décret pour abolir cette Fête, mais les racines de la corruption étaient déjà trop profondes. Après les premiers moments de la promulgation de la Loi, la Fête et les Danses du premier jour de Mai furent renouvelées, et elles se répandirent dans presque toute l’Europe.
Ce n’est donc pas dans des circonstances marquées par la douleur et l’infortune générale, que les législateurs doivent s’amuser à donner des fêtes qui n’amusent personne. […] Le but de toutes les fêtes qui fûrent données en France, depuis la mort de Louis XIV, fut toujours manqué, parce qu’on ne s’attacha qu’aux accessoires, et qu’on leur sacrifia le fond du sujet. […] Aussi, le résultat de toutes ces fêtes maladroitement combinées, n’offrit que du bruit et de la fumée. […] Cet ouvrage, ainsi que l’artifice, est réservé pour la veille, ou le jour même de la fête. […] C’est là où je placerai le dénouement de cette fête auguste.
Elle se présenta naturellement à l’esprit des premiers Chrétiens, comme un moyen d’animer leurs Fêtes, d’embellir leurs cérémonies, de rendre leur Culte plus imposant. […] Ils se rassemblaient dans les hameaux, les Dimanches et les Fêtes ; et ils y dansaient pieusement, en chantant les Prières, les Psaumes, et les Hymnes qui retraçaient la solennité du jour. […] Chaque Mystère, chaque fête avait ses Hymnes, son Office et ses Danses. […] Si l’on en croit même Scaliger, les premiers Évêques ne furent appelés Præsules 23 dans la langue Latine, que parce qu’ils commençaient et menaient la Danse dans les Fêtes solennelles. […] On la nommait la fête des Agapes.
Il ne fallait que s’y servir des hommes, que le génie et l’art mettaient en état d’imaginer et de conduire ces Fêtes continuelles, qu’on avait véritablement envie de rendre éclatantes. […] [Voir Fête (Beaux-Arts)] Ce Durand, Courtisan sans talents d’un très grand Ministre sans goût, avait imaginé et conduit le plus grand nombre des Fêtes de la Cour de Louis XIII. […] La gloire qu’ils y acquirent rejaillit cependant sur elle ; et il est flatteur encore pour nous aujourd’hui, que les Fêtes les plus magnifiques et les plus galantes qu’on ait jamais données à la Cour d’Angleterre, aient été l’ouvrage des Français. […] [Voir Fête (Beaux-Arts)] Qu’on compare cette Fête remplie d’esprit et de variété avec l’assemblage grossier des parties isolées et sans choix du Ballet des prospérités des armes de la France, et on aura une idée juste des effets divers que peut produire dans les beaux Arts, le discernement ou le mauvais goût des gens en place. […] Cette partie était imitée de la fête de Bergonce de Botta.