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71. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Methode povr les cavaliers. » pp. 25-51

Et parce que la grace d’vne Courante consiste en partie en l’action des bras, il faut par apres apprendre à marquer les cadences par le mouuement d’iceux, les prenant donc à leur naturel, faut en pliant le genoüil porter esgalement les deux mains vers le busque du pourpoint, sans plier le poignet, & en se releuant pour former le premier pas, ouurir vn peu les bras, dont les mouuemens soient doux & sans force, & ainsi accompagnant de ceste action tous les pas, sans se laisser vaincre à l’impatience, il se faut bien exercer là dessus : car d’entreprendre beaucoup à la fois il est impossible de se rendre capable que de bien peu. […] La susdite Courante bien executee, auec la mesure requise, & auec les actions telles qu’elles y sont depeintes, donnera vne grande facilité à toute autre sorte de danses, & dés l’heure l’Escolier commençant à y prendre plaisir, s’apperceura comme auec la patience, le temps luy amene insensiblement ceste familiere cognoissance, qui luy rend en fin doux tout ce qui luy sembloit auparauant impossible, & sans qu’il soit besoin de plus ample instruction, les Maistres pourront par le moyen de la Courante & actions susdites en composer tout autant d’autres qu’il leur plairra, pourueu qu’ils n’ignorent la valeur des temps, & autres pas, & mouuemens dont on les enrichit, & qu’on danse auiourd’huy, d’vne certaine negligence nullement affectee ; & n’aymerois point qu’ils meslassent parmy leurs compositions des pas qui sentissent son baladin, comme fleurets, frisoteries, ou branslemens de pieds, piroüetes (i’entens à plusieurs tours violens & forcez,) caprioles, pas mesmes des demy caprioles, si ce n’est en tournant ou finissant, & tout plain d’autres petites actions ennemies du vray air qu’on y doit obseruer, mais seulement des pas coupez, & entrecoupez, d’autres graues, ensemble des liaisons, & des beaux temps, parce que les mouuemens qui en procedent, peuuent auec assez d’air & de grace accompagner tels pas sans force ; que si quelques vns d’eux s’offencent de c’est aduis & que manque de se sçauoir cognoistre, la vanité leur face iuger vaine la peine que ie prends, qu’ils apprennent que la charité seule m’en a serui d’obiect : Ioint que la verité & la raison estans communes à vn chacun ne sont non plus à qui les a dictes premierement, qu’à celuy qui les dict apres, & ainsi sans s’en esloigner, qu’ils facent meux s’ils peuuent. […] Le second se nomme le Bransle Gay, qui est composé de quatre pas, & se commence à fin de mieux prendre la cadance, par le dernier, en pliant tant soit peu les genoux pour assembler les deux talons en s’esleuant sur la pointe des pieds : Puis pour commencer les quatre pas, faut escarter le pied gauche, & faire que l’autre le suiue de pres contre le talon sur le mouuement du pied, & en releuant la pointe du pied gauche, le lascher doucement à costé en glissant sur le talon, pendant le quel pas glissé, il faut descendre le talon du pied droict plat à terre, & sans s’arreste là dessus, faut plier tant soit peu les genoux pour mieux prendre son temps, à fin d’assembler le pied droict au gauche, en se releuant sur les deux pointes des pieds pour recommencer, & quand on sçaura faire ce Bransle & non plustost, pour en donner la perfection, qu’on face faire tous les pas sur les mouuemens des pieds, sans plier en tout les genoux, que si i’ay dit qu’il faut au commencement faire plier vn peu aux pas assemblez, c’est à fin d’enseigner plus aisément les mouuemens necessaires, qui sont sans doute & plus doux & plus nobles quand ils procedent de la hanche & du pied, mais vn Escolier ne les peut faire qu’apres vn long exercice, du moins qu’auec contrainte.

72. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre III. Des mouvemens de la Danse par rapport aux actions humaines, suivant les préceptes des Egyptiens & des Grecs. » pp. 59-69

L’amour demande des empressemens & des tendresses, un visage doux & serein, qui se trouble néanmoins quelquefois, & qui prend autant de de formes qu’il y a de mouvemens au cœur capables de l’altérer.

73. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XVIII, comment j’ai découvert hanako » pp. 204-

Que faire d’elle, et que faire pour elle, pour cette bonne, gentille et douce petite poupée japonaise ?

74. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La Descente d’Orphée aux Enfers. Ballet héroï-pantomime. » pp. 215-224

L’Amour a répandu sa douce influence.

75. (1921) Théophile Gautier et le ballet romantique pp. 149-162

« Heureuse femme », répond Gautier, « c’est toujours la même taille, élégante et svelte, le même visage doux, spirituel et modeste ; pas une plume n’est tombée de son aile ; pas un cheveu n’a pâli sous sa couronne de fleurs… Quelle légèreté ! […] quelle poésie d’attitude et surtout quelle douce mélancolie, quel chaste abandon ! 

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