Subligny, vingt-sixième semaine, lettre du 18 novembre 166659 Quelqu’un de SAINT GERMAIN vient de me rapporter Que l’on vous y prépare un assez doux spectacle, Et, cela supposé, ce n’est pas grand miracle Que vous ne le puissiez quitter.
Ces deux Filles qui par leurs voix Ont charmé la Cour tant de fois, Savoir Mademoiselle Hilaire, Qui ne saurait chanter sans plaire, Et La Barre, qui pleinement Dompte les coeurs à tout moment, Par le rare et double avantage De son chant et de son visage, Jouèrent si bien leur rôlet Dans la Pièce et dans le Ballet, Remplis d’agréables mélanges, Que, certainement, leurs voix d’Anges Furent dans ces contentements Un des plus doux ravissements.
Robinet, lettre du 9 mars 1669 Le lendemain, le Grand Ballet Chez le ROI joua son Rôlet, Et le lundi d’ensuite encore, S’entend bien, le Ballet de Flore, Où la Cohue et le Concours Furent tels, en ces derniers jours, Qu’à part Française Courtésie116, L’Officier, dans sa frénésie, Repoussait par de félons coups Le susdit Sexe aimant le doux, Et (dont il n’était pas en fête) Le jetait tout franc à la tête, Si qu’un Huissier en eut au Chef Fort malle bosse, par méchef.
Les couleurs brillantes de l’harmonie ont-elles été employées à propos, et les teintes douces et tendres de la mélodie ont-elles été heureusement distribuées ? […] On seroit assuré du moins d une fin douce et tranquille.
Ces dames — mes douces compagnes — sont les êtres les plus indomptables de la création. […] VI J’avoue que je suis un peu de l’avis d’Oscar, le crois que Sari les magnétise ; quand il se présente, quand il parle, la plus indomptée baisse la tête, devient douce comme un agneau et fait de la morale aux autres. […] Maria est plus douce, mais son avenir théâtral est moins certain.