On aime à voir quelle influence cette scène a exercée à des époques différentes sur l’esprit public ; on aime à reconnaître comment, à son tour, elle a reproduit les impressions qu’elle recevait des faits et des hommes, et si, tout à coup, des descriptions brillantes, pénétrées, pour ainsi dire, de voluptueuses souvenances, de pompeux récits, de mots piquans, d’anecdotes et d’annales tour-à-tour graves, spirituelles et débauchées, se mêlent aux premiers matériaux ; si les arts, dans toutes leurs ramifications, jettent leur propre histoire au sein de ces archives, est-il une tâche qui promette plus de plaisir dans son accomplissement, et plus de charmes dans les résultats qu’elle doit produire ? […] Elle ressembla à toutes les apothéoses et à toutes les inaugurations ; on chanta des chœurs : Le digne ami du peuple et l’émule des mœurs Sont tombés sous les coups d’un glaive sanguinaire, Marat, Marat n’est plus !
Ce fut un coup mortel porté au théâtre An der Wien.
On le vit un jour la main appuyée sur le front, l’œil fixe, le corps immobile et dans l’attitude d’une méditation profonde, s’écrier tout à coup, en voyant danser son écolière : Que de choses dans un menuet ! […] Marcel le regarde, et s’écrie tout à coup : « Monsieur, l’on saute dans les autres pays ; mais on ne Danse qu’à Paris ».
D’ailleurs la Peinture se dévelope, & nous éclaire en se faisant voir tout d’un coup ; la Poésie ne va à son but & ne produit son effet qu’en faisant succeder une chose à une autre : or ce qui est serré est bien plus agréable, dit Aristote, & touche bien plus vivement que tout ce qui est diffus.
Adieu, toi que j’aime d’un amour inexprimable ; je ne veux point, par mes larmes amères, amollir ton âme céleste ; je ne veux pas m’anéantir moi-même dans un gouffre de tristesse ; je veux vivre, de même que toi tu vis, et, avec mon amour, braver tous les coups du destin, la mort même.