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13. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre IX [X] » pp. 97-106

Quintillieu nous dit que le rithme est ce que l’on nomme modulation, et que le chant, seul est assujetti au noté ou ton. Ou Quintillien s’est mal expliqué, ou les mots dont il se sert ont cessé d’avoir pour nous le même sens ; car la modulation est ce qui constitue le chant, et le ritlnne, le mouvement de ce chant. Les auteurs anciens prétendent que la déclamation sécrivoit comme le chant musical, et que les signes de cette espèce de chant étoient des accens, qui tous avoient leurs tons et leur repos. […] Le récitatif de l’opéra Italien a sans doute quelque analogie avec la déclamation des anciens ; comme elle, il est sans harmonie ; il n’est ni musique, ni chant, ni langage et provoque le public à l’ennui, et au sommeil.

14. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre II. De la Danse Sacrée des Hébreux, des Chrétiens dans la primitive Eglise, & des Payens, depuis son origine jusqu’à présent. » pp. 33-58

Les Sacrificateurs ou Grands-Prêtres des Juifs, des Egiptiens, des Caldéens & des Grecs, furent les premiers qui composerent des danses caractérisées, pour les employer au culte de la Religion, suivant les attributs des Divinitez qu’ils adoroient : alors les grands Sacrificateurs à la tête du Sacerdoce, dansoient une danse caractérisée au chant d’un hymne qui exprimoit les vœux du peuple. L’Histoire sainte nous fait voir combien la danse Sacrée étoit en véneration chez les Juifs ou les Hébreux, pour la célébration de leurs fêtes, suivant la loi qu’ils en avoient reçue de Dieu : elle consistoit parmi eux à danser des danses caractérisées aux chants des Cantiques, des Hymnes & des Pseaumes à la louange de Dieu, composez par le Sacerdoce. […] Le chapitre 31 des Prophéties de Jérémie, nous apprend que Dieu promet à son peuple, qu’après les peines de l’exil qu’il a souffert durant tant d’années en Babilone, il rétablira non seulement Jérusalem, mais qu’il lui remettra ses anciennes fêtes, ses chants, ses cérémonies, & ses danses. […] Le nom de Chœur est demeuré à cette partie des Eglises Romaines où les Prêtres chantent & font leurs cérémonies, & où l’on dansoit aussi quelquefois il n’y a pas fort longtems, aux chants des Cantiques & des Hymnes de réjouissance : cet usage avoit commencé dès la primitive Eglise. […] La danse des Processions se faisoit avec une marche cadencée au chant des Cantiques, en conduisant les victimes à l’autel pour les sacrifices : alors le grand Sacrificateur à la tête du Sacerdoce, dansoit une danse caractérisée au chant d’une Hymne qui exprimoit les vœux du peuple.

15. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Avant-propos » pp. 5-17

Avant-propos « Le chant, si naturel à l’homme, ne pouvant manquer de le séduire, lui a inspiré, en se développant, des gestes relatifs aux sons différents dont il était déjà composé. Le corps s’est alors agité, les bras se sont ouverts ou resserrés, les pieds ont formé des pas lents ou rapides, les traits du visage ont participé à ces mouvements, tout le corps enfin a répondu par des positions, des sauts et des attitudes, aux sons dont les oreilles étaient frappées ; et c’est ainsi que le chant, qui était l’Expression d’un sentiment, en a fait développer une seconde qui existait chez l’homme, à laquelle on a donné le nom de Danse ou de Ballet. Telles sont ses deux causes primitives : « On voit par là, que le chant et la danse ne sont pas moins naturels à l’homme que la voix et le geste, et que l’une et l’autre n’ont été, pour ainsi dire, que les instruments qui leur ont donné lieu. Depuis qu’il existe des hommes, il y a eu, sans doute, des chants et des danses ; on a chanté et dansé depuis la création jusqu’à nous, et il est vraisemblable que les hommes chanteront et danseront jusqu’à la destruction totale de tous les êtres créés. » (Dizionario delle Arti e de’ Mestieri del Griselinia .) [1] Le chant et la danse une fois connus, ces arts servirent à célébrer l’Être Suprême.

16. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre V. Établissement de l’Opéra Français »

Le Chant ajoutait et devait ajouter de la force, un charme nouveau, un pathétique plus touchant à un style simple et noble, à un plan sans embarras, à des situations presque toujours heureusement amenées, jamais forcées, et toutes assez théâtrales, pour que l’œil, à l’aspect des tableaux qui en résultaient, fut un moyen aussi sûr que l’oreille, de faire passer l’émotion dans l’âme des Spectateurs. […] Ils les faisaient chanter et danser ; mais il n’y avait aucun rapport entre leur chant et leur danse. […] Le charme d’un pareil chant fait oublier apparemment ce défaut énorme de bienséance. […] C’est sous ce premier aspect que s’offrit à son esprit un Spectacle Français de Chant et de Danse. […] Il en écarta l’Histoire qui avait déjà son Théâtre, et qui comporte une vérité, trop connue, des personnages trop graves, des actions trop ressemblantes à la vie commune, pour que, dans nos mœurs reçues, le Chant, la Musique et la Danse ne forment pas une disparate ridicule avec elles.

17. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre IX. Du Ballet Moderne »

Le grand Ballet fut pour toujours relégué dans les Collèges, et à l’Opéra même le Chant prit tout à fait le dessus. […] Ce Poète, dont un de ses amis a dit, que sa mort même n’avait rien fait pour sa gloire, imagina un Spectacle de Chant et de Danse formé de plusieurs actions différentes toutes complètes et sans autre liaison entre elles qu’un rapport vague et indéterminé. […] Le Spectacle trouvé par la Motte est un composé de plusieurs Actes différents qui représentent chacun une action mêlée de divertissements, de Chant et de Danse.

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