Ce qui se pratique encore aujourd’hui dans quelques Isles de la mer du Sud, où les insulaires adorent la Lune, & changent leurs chants & leurs danses en lamentations, quand ils la voïent obscurcie par les nuages, & surtout dans le tems des éclipses. […] Germain, un Pantomime Toscan qui changea son visage dans cinq ou six Entrées, conforme aux caracteres de ses danses, & plus naturellement que s’il avoit eu des masques faits exprès. En un mot cet art, dans l’Antiquité, consistoit à exprimer les mœurs & toutes les passions humaines, & à contrefaire le joyeux, le triste, le pacifique, l’emporté, & les deux contraires, dans la représentation d’une Piéce tragique ou comique sur le Théâtre ; car le Pantomime est tout seul plusieurs choses, & se change comme un Prothée.
Je le suivis sans appréhension, enchantée de voir du nouveau et impatiente de changer les guenilles d’indienne qui me pendaient sur le corps contre les robes d’or et d’argent qu’il me promettait. […] Il jugea nécessaire de m’apprendre à lire et à écrire, et de me faire changer mon patois contre la connaissance de la langue italienne ; mais là s’arrêtèrent mes leçons. […] On dut changer le spectacle et je restai trois jours et trois nuits dans la chambre du malade, presque toujours assise auprès de lui et souvent la main dans la sienne.
Par la danse, j’avoue que je n’entends pas simplement cet art mécanique qui consiste à remuer alternativement les bras et les jambes au son d’un instrument, à se fatiguer en mesure pour exécuter des pas qui ne signifient rien, à avancer sans dessein, à reculer uniquement pour changer de place, enfin à faire toutes les évolutions que les danseurs médiocres regardent comme la perfection de l’art, et qui n’en sont que le commencement.
Nous ne sommes plus à Athènes, Monsieur, tout est bien changé ; ce n’est pas en calculant tristement dans son attelier, ou dans son grenier sur les moyens de se procurer un habit, et du pain, que le génie peut s’élever ; et c’est à la gêne, et à l’infortune des artistes que l’on doit souvent le maigre, le décousû, et la négligence qui régnent dans leurs ouvrages.
Ne peut-on témoigner son affection pour l’empereur qu’en dressant des tables au milieu des rues, en mangeant dans les places, en changeant la ville en une grande taverne, en répandant sur le pavé tant de vin qu’il se change en boue, en courant par bandes dans les rues comme des insensés, en cherchant partout à satisfaire ses désirs impudîques ? […] ceux qui vivent dans les règles d’une exacte discipline, afin que leurs prières obtiennent le salut de l’empereur, changeront de conduite pour honorer l’empereur ?