Naissance du Théâtre Soit que le hasard ou le goût, ait guidé les Anciens dans l’arrangement de leurs plaisirs, et dans l’ordonnance de leurs Fêtes, on a pu remarquer, que leurs Danses eurent toutes un caractère très distinct les unes des autres. […] Le jeu des passions, les formes variées qu’elles prennent, suivant les caractères qu’elles subjuguent ou qui les maîtrisent, les événements terribles qu’elles amènent furent pour les inventeurs, comme autant d’études qui les guidèrent dans le premier dessein, et les figures une fois décidées, elles vinrent se placer d’elles-mêmes dans la composition générale. […] La Danse qu’on employait partout, ne manquait qu’au théâtre ; et elle y fut bientôt portée avec le caractère d’imitation qu’elle avait toujours eu, auquel on ajouta celui, de représentation qui était propre au local, où on venait de l’introduire. […] La Danse a conservé le caractère de son établissement chez les Grecs et chez les Romains.
Qu’ils apprennent donc, qu’au Théâtre d’Athènes, la Danse des Euménides eut un caractère si expressif, qu’elle porta l’effroi dans l’âme de tous les Spectateurs. […] À Rome, dans les beaux jours de l’art, tous les sentiments qu’exprimaient les Danseurs, avaient un caractère si vrai, une si grande force, tant d’énergie, qu’on vit plus d’une fois la multitude entraînée par l’illusion suivre machinalement les différents mouvements du Tableau dont elle était frappée, pousser des cris, répandre des pleurs, partager les fureurs d’Ajax79, ou les tendres douleurs d’Hécube80. […] Un Pantomime qui, à la fin du rôle d’Œdipe, était censé s’être crevé les yeux, manqua de mettre dans ses mouvements le caractère de la situation. […] Ce défaut et cette bonne qualité ont pour premier principe, un fond inépuisable de bonne foi, de confiance et de vivacité, qui est le caractère distinctif du Français.
Les aventures que le Masque servait, ou faisait naître, les caractères divers de Danse qu’il donnait occasion d’imaginer, l’amusement des préparatifs, le charme de l’exécution, les équivoques badines auxquelles l’incognito donnait lieu, firent et devaient faire le succès de cet amusement, qui tient autant à l’esprit qu’à la joie. […] On l’y emploie sans action ; mais on lui a donné presque toujours un caractère.
C’est une toute jeune fille que Mlle Brociner ; elle est roumaine ; cependant ses yeux en amande son nez mince et un peu busqué, ses sourcils finement fusinés sont autant de caractères de la beauté sémitique. […] Elle s’attache à s’interpréter les caractères rythmiques de Debussy ou de Bela Bartok, à cristalliser leur lyrisme en des formules plastiques.
Dans le genre gai sont compris les ballets, les entrées de ballet, la chaconne, les danses de caractère, tels que la Matelotte anglaise et hollandaise, l’Arlequine, la Pierrote, la Petite paysanne, le Conquérant, le branle gai, le branle à mener, la bourrée, la gigue, la gavotte, les Triotées de Parisb, la Périgourdine, le Congo, le rigaudon, la valse, l’allemande, plusieurs sortes de contredanses, etc. […] En revanche, les noms communs qui désignent les types de danse – appelés « caractères dansés » à l’époque – sont maintenus sans majuscule (p. ex