Quiconque n’auroit point d’yeux ni d’oreilles, quiconque pourroit assister à des danses sans y entendre rien, et sans y rien voir des sottises qui s’y passent, et qui au contraire auroit assez de force d’esprit pour n’y être occupé que de Dieu, pourroit innocemment se trouver à la danse, qui est une pierre de scandale à toutes les autres personnes ; encore faudroit-il que cela se pût faire sans désobéir à ses pasteurs légitimes, et sans donner mauvais exemple à son prochain ; mais puisque les paysans n’ont pas cette vertu, puisqu’ils sont pleins de passions, et que les danses servent à animer ces passions et à les rendre plus violentes, puisque ces assemblées ne se terminent jamais sans crime, puisqu’un seul débauché peut inspirer ses mauvais désirs à ceux qui le regardent, et qu’en effet il s’y dit des choses qu’on ne doit pas entendre, et qu’il s’y fait des choses qu’on ne doit pas voir, il est de la prudence des pasteurs de s’opposer à des danses, qui, dans la pratique, sont toujours dangereuses et corrompues, quelles qu’elles soient dans des précisions métaphysiques et dans la spéculation.
En effet, il avait fait, en s’observant lui-même, la remarque qu’un spectacle de Franconi lui causait plus de plaisir que le meilleur opéra ; il acquit la conviction que la plus grande partie du public était animée des mêmes sentiments, que la plupart des gens allaient à l’Opéra par bon ton et ne s’y amusaient que lorsque la beauté des décors, des costumes et des danses enchaînait leur attention au point de les rendre sourds à la maudite musique.
Sa danse fut animée, sans turbulence, sans déhanchements violents, sensuelle, sans devenir lascive.
… Les méprises, les apparences, les jeux de la dioptrique de l’esprit, approfondissent et animent la misérable masse du monde… L’idée fait entrer dans ce qui est, le levain de ce qui n’est pas… Mais enfin la vérité quelquefois se déclare, et détonne dans l’harmonieux système des fantasmagories et des erreurs… Tout menace aussitôt de périr, et Socrate en personne me vient demander un remède, pour ce cas désespéré de clairvoyance et d’ennui !
Cette fortune avait été acquise avec huit ballets seulement : la Tarentule, la Sylphide, Nathalie ou la Laitière suisse, la Rose animée, la Bayadère, la Gypsi, la Somnambule, la Fée et le Chevalier.