Cette antipathie est une maladie ancienne : elle tenait les Danseurs, dès l’établissement de l’Opéra Français.
On ne vous a montré jusqu’ici que d’anciennes rubriques, de vieilles routines qui ne sont pas dignes de vous.
Dira-t-on qu’ils ont plus de lumières et de piété, et qu’ils sont plus habiles dans l’art de conduire les ames, que ces anciens pères ?
Phrynicus, l’un des plus anciens Auteurs tragiques, dit que le Ballet lui fournissoit autant de traits & de figures différentes que la Mer a de flots aux grandes marées d’hiver. […] En rapprochant toutes mes idées ; en réunissant ce que les Anciens ont dit des Ballets ; en ouvrant les yeux sur mon Art ; en examinant ses difficultés ; en considérant ce qu’il fut jadis, ce qu’il est aujourd’hui & ce qu’il peut être si l’esprit vient à son aide, je ne puis m’aveugler au point de convenir que la Danse sans action, sans regle, sans esprit & sans intérêt, forme un Ballet ou un Poëme en Danse.
Malheureusement il se trompa dans l’exécution ; à l’exemple des anciens, il voulut introduire des vers français composés d’iambes, de dactyles, de spondées, etc. ; tentative absurde et tout à fait contraire au génie de notre langue. […] Mademoiselle Montansier avait fait bâtir dans la rue Richelieu, sur l’emplacement de l’ancien hôtel de Louvois, un théâtre qui se nommait Théâtre-National.