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15. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre premier — Chapitre V. Des Ballets Allégoriques »

Libre alors de la contrainte à laquelle ses yeux avaient été assujettis ; il appela la lumière et l’engagea par les plus tendres chants à se répandre sur les Astres, le Ciel, l’Air, la Terre et l’Eau, afin qu’en leur donnant mille beautés différentes, par la variété des couleurs, il lui fut aisé de choisir la plus agréable. […] Iris vole par ses ordres dans les Airs ; elle y étale les couleurs les plus vives : l’Amour frappé de ce brillant spectacle, après en avoir joui, se décide pour le Gris de Lin, comme la couleur la plus douce et la plus parfaite.

16. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse moderne »

Sur ce grand air de violons, on dispute les prix de la lutte, du ceste, et de la course. […] L’invention en est moderne : elle est composée de pas différents, selon la nature des airs sur lesquels on danse. […] On fait des contredanses sur tous les airs nouveaux qui ont de la gaieté. […] ) ancienne espèce de danse dont l’air est lent, et se note ordinairement en triple de blanches avec deux reprises. […] Le corps s’élance en l’air, et les jambes passent également à la troisième position.

17. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Methode povr les dames. » pp. 53-69

Les cinq premiers se font ne plus ne moins comme les cinq premiers du precedant, & parce que les pieds se trouuent ioints ensemble, il faut au sixiesme escarter le pied gauche, à fin d’assembler au septiesme encore vne fois, puis au huictiesme rapporter le pied droict de son costé, en retirant tant soit peu en arriere, & glisser au neufiesme le gauche du mesme costé sur la pointe pour assembler, alors en pliant doucement les genoüils au dixiesme, faut releuer le pied gauche en l’air, qu’on escartera de son costé pour marquer onze, apres lequel faisant porter au douziesme le pied droict deuant quasi à la pointe de l’autre, en dégageant au treziesme le gauche, qui sera glissé à costé, faut que le droict le suiue de prés au quatorziesme, & aussi tost qu’il viendra à se ioindre, on doit escarter le gauche, qui est le quinziesme, & continuer ainsi durant qu’on iouëra l’air. […] Plus pliant esgalement les genoüils il faut rapporter le pied gauche en l’air, pour d’iceluy marquer vn pas à costé, qui sera à l’instant suiuy d’vn pas coupé du pied droict. A ce dernier couplet il faut faire vn temps en coulant lentement le pied droit par dessus le gauche, & vn autre du gauche en le desgageant & portant à costé, puis deux glissades du costé gauche, & deux autres du costé droit semblables à celles du cinquiesme, si bien que pour finir il ne faut que plier doucement les genoüils pour releuer le pied gauche en l’air, lequel estant porté à costé sera suiuy d’vn pas couppé. […] Qvand à la Gauotte qu’on danse à la fin des bransles, les pas & les actions en sont si communes & si cogneuës de chacun qu’il seroit inutile de la descrire par le menu, d’aillieurs qu’on la danse diuersement en plusieurs lieux, comme en Normandie où on en danse trois, desquelles les airs sont non seulement differents, mais les pas & les figures. Et en Flandre, en Artois, & ailleurs, il s’en danse aussi trois toutes differentes dont les airs, les actions, les pas, & les figures n’ont rien de semblable aux susdites.

18. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la musique moderne »

) petit poème fait pour être mis en musique, contenant le récit d’une action galante ou héroïque : il est composé d’un récit qui expose le sujet ; d’un air en rondeau ; d’un second récit, et d’un dernier air contenant le point moral de l’ouvrage. […] Commençons par les airs de table. […] Chant se dit aussi de la manière de conduire la mélodie dans toutes sortes d’airs et de pièces de musique. […] Voyez l’air froid, monotone et sans expression, qui a été fait par Lully. […] Six mois après, tous les airs depuis l’ouverture jusqu’à la dernière gavote, furent parodiées et sus de tout le monde.

19. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — CHAPITRE I. De la maniere de se poser le corps. » pp. 2-3

Tout dépend pour bien apprendre, du bon commencement, ce qui est l’affaire du Maître, mais comme l’Ecolier a beaucoup de vivacité, ou que souvent le trop d’étude dont il est chargé, lui fait oublier la plûpart de ses exercices, & ordinairement celui de la Danse, que l’on ne croit pas aussi nécessaire qu’elle est, puisque c’est par elle que nous nous comportons dans le monde avec cette bonne grace & cet air qui fait briller notre Nation ; & c’est sur cette idée que je me suis fait un plan ou maniere de leçon que le Maître donne à son Ecolier pour le mener de pas en pas, même lui enseigner tous les differens mouvemens des bras, afin de les conduire à propos à chacun de ces differens pas de danse : & comme il est essentiel de sçavoir se poser le corps dans une situation gracieuse, c’est ce qui est expliqué dans ce premier Chapitre, de même que le represente cette Figure : Il faut avoir la tête droite sans être gêné, les épaules en arriere (ce qui fait paroître la poitrine large & donne plus de grace au corps,) les bras pendans à côté de soi, les mains ni ouvertes ni fermées, la ceinture ferme, les jambes étenduës, & les pieds en dehors : j’ai tâché de donner à cette Figure l’expression possible, afin qu’en la voïant on puisse se poser le corps tel qu’il doit être. […] De la Position du Corps Je lui ai donné une attitude prêt à marcher, c’est pourquoi elle a le pied gauche devant, & le pied droit prêt à partir, soit pour faire un pas en avant ou à côté, parce que le corps étant posé sur le gauche, par ce moïen le droit doit agir facilement ; j’espere que prenant toutes ces précautions on ne tombera pas dans le ridicule d’être gêné ou roide, ce que l’on doit éviter, ni même d’affectation ; la bienséance ne demandant que ce beau naturel & cet air aisé que la danse seule est capable de procurer.

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