Des Fêtes du même genre dans les autres Cours de l’Europe L’Italie était déjà florissante ; les Cours de Savoie et de Florence avaient montré dans mille occasions leur magnificence et leur galanterie ; Naples et Venise jouissaient des Théâtres publics de Musique et de Danse ; l’Espagne était en possession de la Comédie ; la Tragédie, que Pierre Corneille n’avait trouvée en France qu’à son berceau, s’élevait rapidement dans ses mains jusqu’au sublime ; notre Cour cependant, au milieu de ses triomphes et sous le ministère d’un homme vraiment grand, dont une économie bourgeoise ne borna jamais les dépenses, demeurait plongée dans la barbarie du mauvais goût. Avec le quart des frais immenses qu’on y employa pendant le Règne de Louis XIII pour une multitude presque innombrable de Spectacles dont elle ne fut pas plus égayée, et qui ne jetèrent aucune sorte de lustre sur la Nation, on aurait pu la rendre l’admiration de l’Europe. […] L’Europe vêtue en Reine en sortit la première suivie de ses filles, la France, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, et la Grèce. […] Chacune des filles de l’Europe avait trois Pages caractérisés par les habits de leurs provinces.
Ils disparurent, et l’Europe entière ne fut plus que le triste séjour d’une foule de Peuples quelquefois guerriers et toujours barbares. […] L’horizon s’éclaircit, une nouvelle Aurore parut, un jour pur la suivit, l’Europe fut éclairée.
Il en parut une Description qui courut toute l’Europe, et qui en fit l’admiration. […] À leur exemple, dans les Ballets exécutés dans les Cours d’Europe, on enrichit l’orchestre de tous les divers Instruments. […] Cette partie moins négligée rendrait notre Opéra le plus surprenant spectacle de l’Europe.
Lucien qui a fait un traité de la danse, entre dans un détail fort grand des sujets qui sont propres à ce genre de spectacle : il semble que cet auteur ait prévu l’usage qu’on en ferait un jour dans les cours les plus polies de l’Europe. […] En France, en Italie, en Angleterre, on a représenté une très grande quantité de ballets de ce genre : mais la cour de Savoie semble l’avoir emporté dans ces grands spectacles sur toutes les cours de l’Europe. […] On n’a de lui que l’Europe galante qui soit restée au théâtre ; il a cru modestement sans doute que ce qu’on appelle grand opéra, était seul digne de quelque considération. […] Les danses n’y sont que des danses simples ; nulle action relative au sujet ne les anime ; on danse dans L’Europe galante pour danser. […] On trouve le détail de beaucoup de ces ouvrages dans le Père Ménestrier, qui en a fait un savant traité, et qui était l’homme de l’Europe le plus profond sur cette matière.
. — Succès dans toute l’Europe. — Critiques de Rahel Varnhagen. — Caractère de Marie. — Sa prodigalité. — Son mariage avec Gilbert de Voisins. — Difficultés avec la direction de l’Opéra. — Nécessité d’engager une autre danseuse 156 CHAPITRE VI les débuts de fanny elssler à paris Le voyage de Véron à Londres. — Engagement des sœurs Elssler. — Leurs appointements. — Réclame tapageuse. — Appel aux bonapartistes. — La Tempête ; les répétitions ; dépenses pour la mise en scène. — Première représentation le 15 septembre 1834. — Physionomie de la salle. — Succès de Fanny. — Opinions de la presse. — Incompétence de Jules Janin. — Encore la légende des amours du duc de Reichstadt et de Fanny Elssler. — Orgueil de Véron. — Elssléristes et taglionistes. — Reprise de la Sylphide. — Débuts de Thérèse. — Le bal de Gustave. — Les deux sœurs dans Don Juan. — Les recettes de la Tempête. — Une parodie. — La mode 188 CHAPITRE VII l e diable boiteux L’année 1835. — La Juive. — Campagne des taglionistes contre Fanny Elssler. — L’Ile des Pirates. — L’attentat de Fieschi. — Insuccès du nouveau ballet. — Duponchel succède à Véron. — Qualités de Duponchel. — Les deux sœurs Elssler à Berlin. — Retour à Paris. — Première représentation des Huguenots, le 29 février 1836. — Vogue de l’Espagne et des danses espagnoles. — Grillparzer à Paris ; son jugement sur les sœurs Elssler. — Première représentation du Diable boiteux, le 1er juin 1836. — Succès complet de Fanny. — La cachucha. — Rentrée de Marie Taglioni dans la Sylphide. — Deux principes opposés. — La Fille du Danube. — Les sœurs Elssler à Bordeaux. — Retour à Paris ; accident de voiture. — Grave maladie de Fanny… 220 CHAPITRE VIII victoires et revers Les danseuses à l’église Notre-Dame-de-Lorette. — La statuette de Fanny par Barre fils. — Popularité de la cachucha. — Rentrée de Fanny dans le Diable boiteux. — Adieux de Marie Taglioni. — Nourrit et Duprez. — Les sœurs Elssler à Vienne en août 1837. — Les feuilletons de Théophile Gautier sur Fanny. — La Chatte métamorphosée en femme. — Premier portrait de Fanny par Th. […] Gautier à Fanny. — Fanny à Londres 262 CHAPITRE IX le voyage en amérique Caractère improvisé de la tournée. — La traversée. — Itinéraire des quatre campagnes effectuées par Fanny. — Situation des théâtres aux Etats-Unis vers 1840. — Sommes perçues par Fanny. — Les cadeaux. — Reliques de cercueils illustres. — Formes de l’enthousiasme américain au théâtre. — Harangues de Fanny aux spectateurs. — Honneurs officiels ; Fanny au Congrès à Washington ; réception par le président de la République. — Visites de navires et d’une prison. — Attitude du clergé. — Hommages rendus par l’aristocratie et le peuple. — La presse. — Conflits de nationalités. — Les pompiers de la Nouvelle-Orléans. — La civilisation américaine vers 1840. — Insuffisance de l’éducation esthétique. — Vraies raisons du succès de Fanny. — Ses actes de bienfaisance. — Nostalgie de l’Europe 320 CHAPITRE X le coucher de l’astre Fâcheux effet produit à Paris par les nouvelles d’Amérique ; violent article de la Revue des Deux Mondes contre Fanny. — Le procès de Fanny avec l’Opéra. — Rupture avec Paris. — Tournées en Europe. — Représentations de Fanny à Vienne. — Ovations à Berlin ; le poète Rückert ; les feuilletons de Rellstab. — Londres, Bruxelles et Budapest. — Dangers d’une tournée en Italie ; haine contre les Autrichiens. — Fanny à Venise ; sa glorification par Prati. — A Rome ; Pie IX et la danseuse. — Foligno et Naples. — A Florence ; moulage de la jambe de Fanny. — Les passions politiques à Milan ; la révolution. — Anathème lancé par Carducci. — Les soirées de Saint-Pétersbourg et de Moscou. — Adieux à la scène, le 21 juin 1851, à Vienne. — Poésie de Grillparzer. — Séjour à Hambourg. — Fanny retirée à Vienne ; sa maison ; ses amis. — Bonheur de sa vieillesse. — Sa mort le 27 novembre 1884 365 Conclusion 414 paris. — typ. plon-nourrit et cie 8, rue garancière. — 12831.