[6] Je ne m’étendrai pas davantage sur ces recherches, ce ne serait pas ici leur place. […] L’unité du lieu n’est donc pas compatible avec la Saltation ; et comme il ne nous est pas permis non plus de nous arrêter à dialoguer, et que nous devons toujours agir et suivre des mouvements qui nous lassent, nous sommes forcés de resserrer dans un espace de quelques minutes les sujets les plus étendus, et l’unité du temps, dans ces bornes étroites, est impossible à conserver.
Je m’empresserai à leur prodiguer mes éloges, j’applaudirai sincèrement à leurs succès, et je les féliciterai d’avoir aggrandi les limites que j’ai posées, mais que le tems et l’âge ue mont point permis d’étendre davantage.
C’est pourquoi, lorsque vous prenez votre premier pas qui est un demi-coupé fort soûtenu dans ce même tems, vous laissez tourner vos deux bras un peu en dessous, & vous faites un demi mouvement des poignets, & des coudes en commençant de bas en haut : ce qui doit être accompagné aussi d’une petite inclination du corps & de la tête imperceptible & sans paroître affectée ; mais lorsque vous prenez votre second mouvement qui est le jetté échapé, en commençant votre plié, vos bras s’étendent, & dans le même moment ils prennent un petit mouvement de l’épaule, en se baisant & en se relevant, le corps se redresse de même que la tête qui doit se retirer en arriere ; ce qui lui donne un port majestueux, & fait une liaison parfaite de tous les mouvemens, tant des jambes & des bras que de la tête & du corps.
Une regle generale est que pour les pas en tournant, il faut que ce soit le bras du côté que vous voulez tourner qui vous en donne la facilité, parce que par son mouvement il oblige le corps de ce tourner du côté qu’il s’étend.
Ainsi pour les mouvoir de haut en bas, les bras étant placés, il faut plier le coude et le poignet : et lorsque les bras sont pliés, vous achevez de les étendre. […] Lorsque vous prenez un mouvement des poignets, ils doivent se plier et s’étendre de même que lorsqu’ils se plient avec les coudes.