Je dirai simplement que la danse dans ce spectacle devroit être placée dans un jour plus avantageux ; j’avancerai seulement que l’opéra est son élément, que c’est là que l’art devroit prendre de nouvelles forces, et paroitre avec le plus d’avantage ; mais, par un malheur qui nait de l’entêtement des poètes, ou de la mal-adresse des maitres de ballets, la danse à ce spectacle ne tient à rien et ne dit rien ; elle est dans mille circonstances si peu analogue au sujet, et si indépendante du drame, que l’on pourroit la supprimer, sans affoiblir l’intérêt, sans interrompre la marche des scènes et sans en refroidir l’action. […] Chaque ballet devroit, à mon sens, offrir une scène qui enchaînât, et qui liât intimement le premier acte avec le second, le second avec le troisième etc. ces scènes, absolument nécessaires à la marche du drame, seroient vives et animées ; les danseurs seroient forcés d’abandonner leur allure, et de prendre une ame pour les rendre avec vérité et avec précision ; ils seroient contraints d’oublier en quelque sorte leurs pieds et leurs jambes, pour penser à leur physionomie et à leurs gestes ; chaque ballet seroit le complément de l’acte, et le termineroit heureusement ; ces sujets puisés du fond même du drame, seroient écrits par le poète ; le musicien seroit chargé de les traduire avec fidélité, et les danseurs, de les réciter par le geste, et de les expliquer avec énergie. […] a-t-il besoin enfin d’être machiniste, pour s’appercevoir que telle machine ne marche point avec promptitude ? […] non, sans doute, car le monologue tient à l’action ; il marche de concert avec la scène ; il peint, il retrace il instruit.
Je dirai simplement que la Danse dans ce Spectacle devroit être placée dans un jour plus avantageux ; j’avancerai même que l’Opéra est son élément, que c’est là que l’Art devroit prendre de nouvelles forces, & paroître avec le plus d’avantage ; mais par un malheur qui naît de l’entêtement des Poëtes ou de leur maladresse, la Danse à ce Spectacle ne tient à rien & ne dit rien ; elle est dans mille circonstances si peu analogue au sujet, & si indépendante du Drame, que l’on pourroit la supprimer sans affoiblir l’intérêt, sans interrompre la marche des Scenes, & sans en refroidir l’action. […] Ces Scenes absolument nécessaires à la marche du Drame seroient vives & animées ; les Danseurs seroient forcés d’abandonner leur allure, & de prendre une ame pour les rendre avec vérité & avec précision ; ils seroient contraints d’oublier en quelque sorte leurs pieds & leurs jambes, pour penser à leur physionomie & à leurs gestes ; chaque Ballet seroit un Poëme qui termineroit l’Acte heureusement : ces Poëmes puisés du fonds même du Drame seroient écrits par le Poëte ; le Musicien seroit chargé de les traduire avec fidélité, & les Danseurs de les réciter par le geste, & de les expliquer avec énergie. […] A-t-il besoin enfin d’être machiniste pour s’appercevoir que telle machine ne marche point avec promptitude ? […] Non, sans doute, car le monologue tient à l’action, il marche de concert avec la Scene, il peint, il retrace, il instruit.
On trouve dans le second Livre des Rois, chap. 6, que David se fit un honneur d’accompagner l’Arche d’alliance, en dansant avec la troupe des Lévites depuis la maison d’Obédédom où l’Arche étoit en dépôt, jusqu’à Jérusalem ; cette marche se fit avec sept corps de Danseurs au son des harpes & de tous les instrumens de Musique qui étoient en usage chez les Juifs, & dont on trouve la description & les figures dans le premier tome des Commentaires de la Bible du P. […] La danse des Processions se faisoit avec une marche cadencée au chant des Cantiques, en conduisant les victimes à l’autel pour les sacrifices : alors le grand Sacrificateur à la tête du Sacerdoce, dansoit une danse caractérisée au chant d’une Hymne qui exprimoit les vœux du peuple.
Dans ce moment où l’homme égaré marche, profère quelques mots sans suite, tombe dans le silence et l’abattement, en sort avec désespoir, articule des phrases entrecoupées, verse quelques larmes, double le pas sans savoir où il va, s’arrête, lève les bras au ciel, exprime, par un morne silence, et le geste de la douleur, combien son àme est déchirée ; une telle situation, dis-je, annonce le désordre de la raison, et ne peut être regardée que comme le délire de la passion. […] Si cette actrice, qui est l’image d’un rare phénomène, eût voulu subordonner ses gestes et sa marche aux principes froidement compassés de la danse, elle n’eût été qu’une marionnette.
L’auteur de cette faible imitation de l’Art Poétique, ne s’est point asservi à suivre, dans chaque chant, la marche de son modèle ; au contraire, il a souvent transporté des vers d’un chant dans un autre, selon qu’ils convenaient à son sujet. […] Jusque dans votre marche, il faut être sévère : Que votre corps, cédant à tous vos pas égaux, Trouve, sur chaque pied, un instant de repos. […] Des Ballets d’action, la sensible peinture, Est pour aller au cœur la marche la plus sûre. […] Ainsi la Tragédie agit, marche, et s’explique. […] Ainsi le Pantomime agit, marche, et s’explique, Conduit par la nature, aidé par la musique.
Une des parties essentielles au ballet, est, sans contredit, la variété ; les incidens, et les tableaux qui en résultent, doivent se succèder avec rapidité : si l’action ne marche avec promptitude, si les scènes languissent, si le feu ne se communique également par-tout ; que dis-je, s’il n’acquiert de nouveaux degrés de chaleur à mesure que l’intrigue se dénoue, le plan est mal conçu, mal combiné ; il péche contre les regles du théâtre, et l’exécution ne produit alors d’autre sensation sur le spectateur, que celle de l’ennui qu’elle traîne après elle.
Une des parties essentielles au Ballet, est sans contredit, la variété ; les incidents & les tableaux qui en résultent doivent se succéder avec rapidité : si l’action ne marche avec promptitude, si les Scenes languissent, si le feu ne se communique également par-tout, que dis-je !
Tout divertissement est plus ou moins estimable, selon qu’il est plus ou moins nécessaire à la marche théâtrale du sujet : quelque agréable qu’il paraisse, il est vicieux et pèche contre la première règle, lorsque l’action peut marcher sans lui, et que la suppression de cette partie ne laisserait point de vide dans l’ensemble de l’ouvrage. […] Rien n’y doit être oisif ; tout ce qu’on y fait paraître d’inutile, et qui ne concourt pas à la marche, au progrès, au développement, n’est qu’un agrément froid et insipide.
Enfin elle le déposa sur les marches de l’autel, et l’enfant se mit à crier en rejetant son enveloppe, au grand étonnement de tous les assistants. […] Attiré par la force magnétique, le jeune pêcheur marche pas à pas vers les rochers qui bordent le rivage.
Elle obéit au charme qui l’attire ; elle marche comme l’oiseau vole, elle est tremblante ; elle arrive dansant à la fois comme les Grâces, sautant comme les nymphes, d’un pas doux et léger. […] Tout se confondait dans une nuance indéfinissable et sans nom… Alors arrive la reine majestueuse de ces rivages ; elle sort de ces grottes enchantées où l’on marche sur des tapis de fleurs marines, à la clarté des perles et des escarboucles de l’Océan. » Quand elle reparaît cette fois, la Sylphide n’est pas seule, elle conduit par la main ce jeune homme dont elle a été si longtemps l’hôte invisible.
Il semble bien qu’il n’ait affaire qu’à soi-même et à un autre objet, un objet capital, duquel il se détache ou se délivre, auquel il revient, mais seulement pour y reprendre de quoi le fuir encore… C’est la terre, le sol, le lieu solide, le plan sur lequel piétine la vie ordinaire, et procède la marche, cette prose du mouvement humain. […] Mais c’est un fait aisé à observer que tous les mouvements automatiques qui correspondent à un état de l’être, et non à un but figuré et localisé, prennent un régime périodique ; l’homme qui marche prend un régime de cette espèce ; le distrait qui balance son pied ou qui tambourine sur les vitres ; l’homme en profonde réflexion qui se caresse le menton, etc.
Quelle cinématique lui a enseigné de se mouvoir ainsi, de donner à tout son corps simultanément les belles lignes des statues en marche, de ne jamais bouger sans une élégance divine, de régler ses moindres déplacements selon une insaisissable cadence ?
Les ballets, au contraire, qui trainent après eux le désordre et la confusion, dont la marche est inégale, dont les figures sont brouillées, ne ressemblent-ils pas à ces ouvrages de mécanique mal combinés, qui, chargés d’une quantité immense de roues et de ressorts, trompent l’attente de l’artiste, et l’espérance de public, parce qu’ils péchent également par les proportions et la justesse.
Je désire, Monsieur, pour les progrès de mon art que ceux qui se destinent à la danse et à la composition des ballets en action, suivent la marche que j’ai observée ; qu’ils sachent enfin que sans l’amour et étude des beaux arts, ils ne pourront enfanter que des ouvrages imparfaits, privés de goût, de grace, d’élégance, et dénués, tout à la fois, d’esprit, de variété, et de cette imitation de là nature, qui est l’âme des beaux arts.
Créuse mêle sa joye à celle de ses sujets ; Créon, au comble de ses vœux, marche vers le trône, il est suivi par les prêtres de l’hymen, qui, en tombant à ses pieds, lui remettent la coupe nuptiale ; après l’avoir élevée vers le ciel, il la présente à Jason qui s’en saisit avec le plus vif empressement ; elle est déjà sur le bord de ses lèvres ; Médée paroît ; tout change à son aspect.
Les Ballets, au contraire, qui traînent après eux le désordre & la confusion, dont la marche est inégale, dont les Figures sont brouillées, ne ressemblent-ils pas à ces Ouvrages de méchanique mal combinés, qui chargés d’une quantité immense de roues & de ressorts, trompent l’attente de l’Artiste & l’espérance du Public, parce qu’ils péchent également par les proportions & la justesse ?
Eh bien, vous voyez, ça marche, personne ne manque… L’auteur.
On y avait placé une Estrade de deux marches, couverte des plus beaux tapis des Gobelins, sur laquelle on rangea dans le fond des Fauteuils de velours cramoisi, garnis de grandes crépines d’or.
Il faut ici nécessairement que le Lecteur me permette de lui rappeler la marche théâtrale d’Armide.
Pylade l’imita si parfaitement dans son geste, dans son maintien, dans sa marche, ses manières, son air important, et saisit si bien les traits de sa physionomie, que le public reconnut le grand personnage ; et sans égard pour les titres, les emplois, et la naissance il applaudit Pylade avec transport, et se retournant ensuite vers l’illustre personnage qu’on jouoit, il le contraignit par ses applaudissemens offensans, et ses risées indécentes a quitter le théatre, Ce sénateur irrité menaça de se venger en faisant mettre le feu au théatre, et en faisant assassiner l’acteur, qui l’ayant insulté publiquement, l’avoit couvert de ridicule.
Mais on ne peut raisonnablement appeller danse une marche grave ou vive, on des gestes qui n’avoient d’autre expréssion que celle de la gratitude, et d’une admiration respectueuse.
[Seconde partie] 30Par l’exposé que je viens de faire, on voit que ce Ballet forme une Action complète ; qu’elle y est vive, intéressante, et marche toujours à sa fin, sans être retardée par des épisodes, qui ne saurait que la refroidir ; que sur ce plan on pourrait en faire une Tragédie comme celle des Grecs, en faisant parler mes personnages, et en substituant des Cœurs de Mages, de Satrapes, de peuple, de femmes au corps de Ballet que j’ai employé ; et je répète ici avec cette satisfaction qu’on ressent lorsqu’on fait part au Public de ses découvertes, que je crois que le théâtre des Grecs doit uniquement nous guider pour nos plans, et qu’il n’y a aucune Tragédie de ce Théâtre, qui ne puisse être traitée avec succès en Ballet Pantomime.
Ce fut alors que les hommes devinrent imitateurs ; la marche régulière des astres, le renouvellement périodique des saisons, et l’ordre incompréhensible qui régne dans l’univers, leur apprirent combien il étoit nécessaire d’établir des règles, des principes de l’harmonie, et de l’ordre dans leurs imitations.
La danse proprement dite, n’étoit dans son origine que l’expression naïve de la joye ; mais lorsque l’on a voulu étendre les effets de cette expression primitive, on lui a assigné des règles, des principes et une marche légulière ; j’ai pensé qu’il étoit possible de lui donner plus d’extension en lui faisant peindre des différens sentimens qui agitent l’âme.
On croit devoir rapporter ici en abrégé deux de ces grands ballets, l’un pour faire connaître les fonds, l’autre pour faire apercevoir la marche théâtrale de ces sortes de spectacles. […] Le propre des talents médiocres est de suivre servilement à la piste la marche des grands talents.
On sent que l’amour joue dans ce pas le principal personnage, un ballet général et une marche pompeuse terminent cette seconde partie.
Mes yeux tombent sur le personnage dont l’apparition, par sa majesté et par ses grâces, doit remplir la première idée qui m’a séduit ; je ne vois qu’une figure rude qui marche d’un pas apprêté, qui remue au hasard deux grands bras qu’un mouvement monotone de pendule agite ; mon attention cesse ; le froid me gagne ; le charme a disparu, et je ne vois plus qu’une charge ridicule d’un dieu ou d’une déesse, à la place de la figure imposante qu’un si beau prélude m’avait promis. […] L’acteur qui ne sent point et qui voit des gestes dans les autres, croit les égaler au moins par des mouvements de bras, par des marches en avant et par de froids reculements en arrière ; par ces tours oisifs enfin toujours gauches au théâtre, qui refroidissent l’action et rendent l’acteur insupportable.
Une marche de triomphe forme l’ouverture de ce ballet ; les Nymphes mènent en lesse les vaincus ; l’Amour ordonne des fêtes, et le divertissement général commence. […] Combien de comédiens faux, et de parodistes détestables qui ont abandonné les accens de la nature, qui ont renoncé à eux-mêmes, à leur voix, à leur marche, à leurs gestes et à leur physionomie, pour emprunter des organes, un jeu, une prononciation, une démarche, une expression et des traits qui les défigurent, de manière qu’ils n’offrent que la charge ridicule des originaux qu’ils ont voulu copier !
Une marche de triomphe forme l’ouverture de ce Ballet, les Nymphes menent en laisse les vaincus, l’Amour ordonne des fêtes & le divertissement général commence. […] Combien de Comédiens faux & de Parodistes détestables qui ont abandonné les accents de la nature, qui ont renoncé à eux-mêmes, à leur voix, à leur marche, à leurs gestes & à leur physionomie pour emprunter des organes, un jeu, une prononciation, une démarche, une expression & des traits qui les défigurent, de maniere qu’ils n’offrent que la charge ridicule des originaux qu’ils ont voulu copier ?
Quand elle marche, malgré son jeune âge, c’est d’un pas lent et allongé qui donne l’impression que, si elle n’est pas méditative ou pondérée, elle doit être d’une nature grave et réfléchie.
Rien de plus opposé que les danses en général, et en particulier celles de la nuit, à cette règle de saint Paul : Marchons avec bienséance et avec honnêteté, comme on marche durant le jour.
Electre accourt et vole au secours de son frère ; dans cet instant, il tombe sur les marches du tombeau ; Electre se précipite sur son corps mourant, les furies et leur suite (qu’elle est censée ne pas appercevoir) forment le dernier groupe de cette action.
Le cortège se met en marche, allongé par une file de voitures, de « volantes », toutes illuminées. […] Précédée du directeur du théâtre qui fendait péniblement le flot de la multitude, elle arriva toute haletante au perron de l’hôtel ; elle s’arrêta sur les marches et agita son mouchoir en signe de remerciement, non sans jeter un regard d’effroi sur l’énorme vague humaine qui l’avait poussée jusque-là. […] « Les invités, écrit Catherine Prinster, parurent tous dans leur uniforme de gala, sous la conduite du capitaine B… Pendant qu’ils passaient en rangs dans les rues de Boston, la musique exécutait la Cracovienne en manière de marche.
Parmi eux on citait Cambert, Colasse et les trois Lulli, à la tête desquels marche le célèbre Jean-Baptiste, Élisabeth de la Guerre, Campra, Matho qui devint fou, Rameau, Mondonville, d’Auvergne et Rousseau. […] Un char qui portait la Liberté et l’Égalité s’arrêta devant la montagne ; les deux divinités la gravirent ; les portes du temple s’ouvrirent pour les recevoir ; en même temps, l’orchestre fit entendre la marche des prêtresses de l’opéra d’Alceste ; on vit alors sortir du temple des jeunes filles vêtues de tuniques blanches, couronnées de fleurs, ceintes de rubans tricolores, et portant des guirlandes, des palmes, des urnes, des vases et des cassolettes de parfums. […] Paul et Albert, Bigottini, Legallois, les Noblet, y tenaient le sceptre ; un jeu de mots contemporain de cette époque analyse bien sa position : L’Opéra, disait-on, ne marche que sur les jambes de ses danseurs. […] Eh bien, rien n’a arrêté sa marche !
Le vieil Horace marche devant ce char, et montre au peuple les trophées que la valeur de son fils a su lui obtenir.
Qu’on s’occupe à sonder avec quelque soin la marche, l’ordre et la mécanique des opéras de Quinault, malgré la modestie de ce poète, qui n’a cherché à nous donner ni par des explications, ni par des préfaces, ni par des détails raisonnés, aucune idée de ses études, de ses connaissances, de sa fécondité, de son invention et de ses travaux ; il est impossible de ne pas s’assurer qu’il possédait à fond toute cette matière, et que jamais homme peut-être avant lui n’avait su la mettre en pratique avec tant de méthode, d’intelligence, de variété et de goût.
Donc nous voilà parties, et, après une demi-heure de marche, nous arrivons au théâtre.
Et j’étais frappé de la netteté de toute cette mise en marche d’une pièce compliquée, aux mouvements et changements divers.
C’est la multitude qui marche par le chemin large et spacieux , dont Jésus-Christ dit, qu’il mène à la perdition , comme il dit au contraire du chemin qui mène à la vie, qu’il est étroit , et qu’il y en a peu qui le trouvent.
M. le prévôt des marchands complimenta sa Majesté, laquelle répondit avec sa bonté naturelle ; et sa Majesté s’étant mise en marche pour monter l’escalier, les prévôts des marchands et échevins passèrent avant sa Majesté, laquelle trouva sur le haut de l’escalier les gardes-du-corps en haie et sous les armes. […] Le Roi qui parut fort satisfait, vit tirer ce feu à la croisée du milieu de la grande salle ; les deux croisées à côté étaient distinguées et renfermées dans une estrade de la hauteur d’une marche, entourée d’une balustrade dorée : elle était couverte, ainsi que toute l’étendue de la salle, d’un tapis. […] Toutes les maisons de cette rue, qui a plus de deux cents toises de long en ligne presque droite, et que l’Intendant avait eu soin de faire paver de neuf, pour que la marche y fût plus douce, étaient couvertes des plus belles tapisseries. […] On montait dans ce porche de 61 pieds 6 pouces de long, sur 9 pieds de large, par sept marches de 59 pieds de long. […] La galerie du milieu préparée pour le Roi avait douze toises de longueur et trois de largeur ; on y montait sept marches par un escalier à double rampe qui conduisait à un repos, d’où l’on montait sept autres marches de front, qui conduisaient sur le plancher.
Mes études se trouvent très mal de cette émigration annuelle, mes dispositions d’esprit en ressentent une fluctuation qui ôterait toute vue d’ensemble à mon travail ; votre jeune architecte me rendra donc grand service s’il marche vite, et je suis résolu à lui en savoir gré de toutes les manières.
Le pas dans la danse dérive de celui de la marche et du sauté, lorsqu’en lâchant le genou pour porter une jambe à une position ouverte (action de marcher), on plie en même tems sur l’autre (action de sauter.) On pourrait dire qu’on marche en sautant, lorsque, pour exécuter un tems, on plie les deux pieds posés à terre (action de sauter). Ce tems n’a rapport à la marche que par l’exécution du plié ; car pour sauter il faut plier les deux genoux à la fois, et forcer ce mouvement. […] Quand on veut marquez simplement le tems du brisé dessus, on suit la même marche que pour le battre, avec la seule différence que l’on rentre la jambe derrière l’autre sans la battre dessus.
« …………… Terpsicore27… « D’Euterpe28 aimable sœur, comme Euterpe on l’encense, « Et mariant sa marche au son des instruments, « Elle a le même trône, et les mêmes amants.
Je suppose le public assemblé pour voir la représentation d’un excellent ouvrage ; la toile se lève, les acteurs paraissent, l’action marche, un transport général interrompt tout-à-coup le spectacle ; c’est l’enthousiasme qui se fait sentir, il augmente par degrés, il passe de l’âme des acteurs dans celle des spectateurs ; et remarquez qu’à mesure que ceux-ci s’échauffent, le jeu des premiers devient plus animé ; leur feu mutuel est comme une balle de paume que l’adresse vive et rapide des joueurs se renvoie ; c’est là où nous devons toujours être sûrs d’avoir du plaisir en proportion de la sensibilité que nous montrons pour celui qu’on nous donne.
Et combien, par conséquent, doit-on rougir d’oser comparer ces danses avec la marche si pleine de religion de Marie, que tant de femmes ne suivirent alors que pour glorifier Dieu à son exemple, à l’envi les unes des autres !
« J’ai cherché la clarté dans le geste, la simplicité dans la marche.
Ce ne seroit point l’ouvrage de l’homme, que de vouloir définir tous les mouvemens variés et contraires dans les quels l’exécution des pas met perpétuellement les muscles ; assigner la marche de chacun d’eux, régler leur dégré de tension, de flexion, d’adduction et d’abduction, supputer toutes leurs opérations variées, calculer sans erreur leurs rapports, apprécier leurs jeux contractés, ce seroit vainement fouiller dans les mystères de la nature ; il est des secrets qu’elle ne révèle point, pas même sur le cadavre ; lorsque la nature fait un effort violent, comme l’entrechat dans le danseur, le saut périlleux dans le sauteur, et la ruade dans le cheval ; il est impossible dans ces mouvemens où tous les muscles sont généralement en contraction de déterminer leur jeu particulier et d’assigner à chacun d’eux la partie de mouvement qui lui est propre.
Elle s’élève sur les pointes, sur l’orteil tendu et rigide ; ce n’est plus ni la marche ni la course.
Le Roi fit partager en trois la Galerie de Versailles, par deux balustrades de quatre pieds de hauteur ; la partie du milieu faisoit le centre du bal : il y avoit une esttrade de deux marches, couverte des plus beaux tapis des Gobelins, sur laquelle on rangea dans le fond, des fauteuils de velours cramoisi, garnis de grandes crépines d’or, pour placer les Rois de France & d’Angleterre, avec la Reine, Madame de Bourgogne, tous les Princes & les Princesses du Sang ; les trois autres côtez étoient bordez au premier rang, de fauteuils fort riches, pour placer les Ambassadeurs, les Princes, les Princesses Etrangeres, les Ducs, les Duchesses, & les autres grands Officiers de la Couronne ; d’autres rangs de chaises derriere ces fauteuils, pour les personnes de considération de la Cour & de la Ville ; à droite & à gauche du centre du bal, étoient des amphithéâtres pour placer les spectateurs.