Je remarquai dans ses dessins naïfs et enfantins la façon toute particulière qu’il avait de représenter les yeux des gens.
Marius Petipa, danseur marseillais, chef d’une dynastie non moins glorieuse que celle des Vestris et des Taglioni et que quatre générations successives représentèrent sur la scène de la capitale russe, Marius Petipa resta à la tête du ballet plus d’un demi-siècle sous quatre empereurs et huit directeurs ; il créa 57 ballets, en reconstitua 17 ; il imagina les danses de 32 opéras ; lui qui avait, dans le ballet de Perrot « l’aérien » mimé Phébus en donnant réplique à Fanny Ellsler-Esméralda, devait un jour distribuer à Mlle Anna Pavlova son premier rôle de ballerine.
Philostrate nous aprend encore dans son troisiéme Tableau, & Cartari dans son Traité des Images des Dieux, que les Anciens ont regardé Comus, comme la Divinité du bal & des festins, & l’ont représenté dans un Salon superbement illuminé, avec un visage riant, la tête couverte d’un chapeau de fleurs, tenant de la main gauche un flambeau allumé, qu’il laisse pancher nonchalamment pour brûler plus vîte, & paroissant comme enyvré de plaisirs, appuyé sur un épieu qu’il tient de la main droite : on voit encore dans ce Salon, dont le parquet est parsemé de fleurs, une partie des conviez qui festinent autour d’une longue table proprement garnie, d’autres qui dansent un branle, & quantité de spectateurs rangez sous la Tribune, sur laquelle il y a une symphonie nombreuse ; desorte qu’il est aisé de comprendre par ce grand appareil, que les Anciens ont voulu nous faire entendre que les bals & les festins sont des dépenses qui se doivent faire avec autant de profusion que de sumptuosité ; & que ces sortes de divertissemens sont de l’appanage des grands Seigneurs, pour s’attirer la bienveillance des peuples, ou pour faire remarquer leur grandeur & leurs magnificences. […] Momus, avec la jeunesse, Rafine sur tes leçons, Leur caprice ou leur adresse Les varie en cent façons ; Leurs pas, leur course inégale Représentent le Dédale De la fille de Minos :1 Jeux que sur l’airain docile Des armes du jeune Achille Traça le Dieu de Lemnos. […] Vulcain l’avoit représentée sur le bouclier d’Achille.
En février 1835 la maison Rittner et Goupil publiait une grande lithographie où Grevedon la représentait avec la grâce un peu mignarde et artificielle qu’il affectionnait. […] Ce sont les mêmes bonbons sempiternellement remâchés, des baisers, des inclinaisons, des révérences de toutes nuances, choses qui, représentées à la scène, ont toujours un attrait nouveau pour les personnes qui les aiment dans la vie réelle. […] Or, qui aurait su, mieux que Fanny Elssler, représenter par le geste et par la physionomie une séductrice irrésistible, adulée de la foule, experte dans tous les moyens de fasciner et d’enivrer ? […] Les créations poétiques et merveilleuses sont donc enfin rentrées au théâtre l’autre soir avec Mlle Taglioni115. » L’opposition des deux principes que représentent Fanny Elssler et Marie Taglioni apparaît de plus en plus clairement. […] La fille des eaux, Fleur-des-Champs, sortie d’une touffe de myosotis, amante mélancolique d’un beau chevalier à qui elle ne parvient à s’unir qu’après de longues épreuves, ne pouvait être mieux représentée que par la danseuse aux formes fluides, aux gestes mystérieux qui paraissait issue d’un monde surnaturel.
(B) Ciel Ciel, (Décoration théâtrale) on donne ce nom aux plafonds de l’Opéra, lorsque le théâtre représente un lieu découvert ; comme on dit le ciel d’un tableau. […] La décoration commence l’illusion ; elle doit par sa vérité, par sa magnificence, et l’ensemble de sa composition, représenter le lieu de la scène et arracher le spectateur d’un local réel, pour le transporter dans un local feint.
ne commencérent-ils pas à représenter en Pantomime, les scènes des meilleures pièces de ce tems ? […] Les habitans des enfers, tels qu’on les représente au théatre, sont vêtus de toutes les couleurs qui composent les flammes ; tantôt le fond de leur habit est noir, tantôt il est ponceau, ou couleur de feu ; ils emprûntent enfin toutes les teintes qui sont employées dans la décoration.
Batyle, Pilade, Hilas ne succéderent-ils pas aux Comédiens, lorsqu’ils furent bannis de Rome ; ne commencerent-ils pas à représenter en Pantomimes les Scenes des meilleures Pieces de ce temps ? […] Les habitants des Enfers, tels qu’on les représente au Théatre, sont vêtus de toutes les couleurs qui composent les flammes ; tantôt le fond de leur habit est noir, tantôt il est ponceau, ou couleur de feu ; ils empruntent enfin toutes les teintes qui sont employées dans la décoration.
Il doit s’instruire à fond du caractère des deux frères Danaüs et Égyptus, pour pouvoir représenter d’une manière frappante le mariage frauduleux de leurs Enfants, et de l’effroyable Tragédie qui en fut la suite.
Qu’il en puise quelques-uns dans les Tragédies qu’il voit représenter tous les jours, & qu’il abandonne tout ce qui est au-dessous du galant & du voluptueux à tous Maîtres de Ballets subalternes & plagiaires.
Un mime d’une petite taille représentait à Antioche le rôle d’Hector ; le public s’écria Astyanatem videmus, ubi Hector est ? […] Le danseur et le mime doivent consulter leur physique et leurs habitudes corporelles pour se couvrir du costume des différents personnages qu’ils veulent représenter.
Une surprise subite vous arrête, vous éprouvez une émotion générale, vos regards comme absorbés restent dans une sorte d’immobilité, votre âme entière se rassemble sur une foule d’objets qui l’occupent à la fois ; mais bientôt rendue à son activité, elle parcourt les différentes parties du tout qui l’avait frappée, sa chaleur se communique à vos sens, vos yeux lui obéissent et la préviennent : un feu vif les anime ; vous apercevez, vous détaillez, vous comparez les attitudes, les contrastes, les coups de lumière, les traits des personnages, leurs passions, le choix de l’action représentée, l’adresse, la force, la hardiesse du pinceau ; et remarquez que votre attention, votre surprise, votre émotion, votre chaleur, seront dans cette circonstance plus ou moins vives, selon le différent degré de connaissances antérieures que vous aurez acquis, et le plus ou le moins de goût, de délicatesse, d’esprit, de sensibilité, de jugement, que vous aurez reçu de la nature. […] On ne verra jamais de représentation parfaite, sans cette chaleur mutuelle qui entretient la vivacité de celui qui représente, et le charme de ceux qui l’écoutent ; c’est un mécanisme constant établi par la nature.
Après avoir représenté les plus grands caractères, il reparoit un quart d’heure après dans la petite pièce ; et en jouant le valet imbécille d’un chimiste, il tarit les larmes qui couloient encore ; il entraîne les spectateurs à la joye, et les éclats de rire succèdent bientôt à la plus sombre tristesse. […] Que l’on soit pénétré deux heures de la journée du rôle dont on doit se débarrasser le soir, à la bonne heure, mais, ne s’exprimer perpétuellement que d’après le personnage qu’on doit représenter, en afficher sans cesse le caractère, le ton et le maintien, est une chose ridicule.
Le public est trompé tous les jours par des affiches mensongères ; les décorations changent continuellement ; elles représentent quelquefois des sites agréables, lorsqu’ils sont éclairés par les rayons brillans de l’espérance, mais en général elles n’offrent que les contrastes les plus durs et les plus choquans.
Au lever du rideau, le théâtre représente, s’il faut en croire le livret, la salle du grand Opéra de Madrid, décorée pour un bal. […] La décoration représente la scène de l’Opéra, vue de ses derniers plans, à l’heure où le spectacle va commencer. […] La décoration représente, au dire du livret, un paysage sur le bord du Manzanares, enjambé par un pont qui doit être le pont de Tolède. — C’est une de ces fêtes espagnoles dont quelque saint est le prétexte, celle de san Anton, si vous le voulez, dont la chapelle est ornée de fresques de Goya.
[7] Pour mieux parvenir au but que je me suis proposé de la formation d’un bon danseur, je joins aux préceptes que contient mon Traité, des figures que j’ai fait dessiner d’après moi-même ; elles représentent les positions du corps, des bras, des jambes ; les différentes poses, les attitudes et les arabesques.
La danse classique est morte comme la musique classique, mais alors que les partitions de 1730 restent aussi jeunes, aussi pures que jadis, rien ne peut plus nous représenter ce que fut Mlle Camargo, ni Mlle Taglioni.
Dans le 79. livre de Dion, on trouve un passage tout aussi éxtraordinaire que tous ceux dont les auteurs anciens nous ont bercé ; il dit qu’héliogabale dansoit en voyant représenter des pièces dramatiques de la place où l’Empereur se mettoit ; mais encore qu’il dansoit en marchant, et lorsqu’il donnoit audience ; qu’il dansoit lorsqu’il parloit à ses soldats, et qu’il dansoit encore lorsqu’il faisoit des sacrifices ; Certes, cet Empereur aimoit passionnément la danse !
La chaussure représente pareillement une forte dépense pour l’administration.
Représentons-nous la situation politique en 1834. […] Les lettrés se demandent quel rapport la guerre de l’indépendance hellénique peut avoir avec la fable de Prospero et de Miranda, si poétiquement représentée par Shakespeare. […] On fait un accueil aimable à Mlle Duvernay qui remplit le rôle de Léa, à Mlle Leroux qui représente le génie bienfaisant Ariel, à Mlle Legallois, à MM.
C’était une statuette, exécutée par Barre fils, qui représentait Fanny dansant la cachucha. […] C’est de l’œuvre de Barre que s’inspira Devéria quand il représenta Fanny dans une grande gravure en couleurs. […] Tous deux représentèrent avec éclat au mois de juin 1837 l’Académie royale de Musique aux fêtes qui se donnèrent à Versailles à l’occasion du mariage du duc d’Orléans. […] Corinne, de Gérard, était représentée par Fanny, le Décaméron, de Winterhalter, par des dames de l’Opéra, de la Comédie-Française et du Vaudeville. […] Hugo, représenté en novembre, ranimait les querelles des classiques et des romantiques.
Il faut les reprendre souvent en public dans la chaire de vérité, en représenter vivement les inconvéniens funestes ; et, selon la parole de l’Ecriture, se faire une muraille d’airain pour s’y opposer et en arrêter le cours. » En 1676, le 20 septembre, M. […] La fumée de la grande fournaise d’où sortent les sauterelles, représente les vapeurs spirituelles, et les effets de la concupiscence et de l’impudicité, qui ont donné naissance aux danses, et qu’elles enflamment de plus en plus.
Des Bals Un Tableau de Philostrate100, nous représente Comus dans un Salon éclairé avec autant de goût que de magnificence.
Qu’on se rappelle en effet toutes les évolutions militaires qui sont de l’institution primitive de la Danse [Voir Danse Armée, Danse de la Grue] ; qu’on les suppose pour un moment exécutées sur les chants des chœurs, et sur des symphonies relatives au sujet ; qu’on se représente les attaques, les poursuites, les efforts des Assiégeants, la défense des Assiégés, leurs sorties, leurs fuites ; qu’on imagine voir au Théâtre la succession rapide de tous ces divers tableaux, rendus avec art par des Danses expressives, on aura alors une idée de l’esquisse de Quinault que l’exécution originaire a totalement défigurée.
Sur cette idée que je donne des danses qui se pratiquent ordinairement, il n’y a que l’un de ces deux partis à prendre, ou de dire que cette idée est fausse, et que les danses ne sont pas telles que je les représente ; ou qu’étant telles, elles n’ont rien de dangereux ni de mauvais.
Les peintres de l’antiquité ne se sont pas contenté de la représenter telle qu’elle est, parce qu’ils ne la trouvoient pas assez parfaite ; ils créeront le beau idéal.
C’était l’ancienne petite Héloïse Guérineau, qui, au premier acte de la Gipsy, représentait Elssler enfant.
L’Héberlé représentait Terpsychore, — l’Héberlé, une magnifique et plantureuse créature dont les charmes faisaient honneur aux pâturages d’outre-Rhin. […] Taglioni, qui n’est aujourd’hui pour nous, comme les Gardel, les Montessu et les Bigottini pour les gens de l’Empire, qu’un madrigal dans un mot, et qui, aux yeux de nos pères, représentait la Danse comme la Malibran représentait la Musique : l’une, le sourire aux lèvres, les bras harmonieusement étendus, la pointe du pied sur la pointe d’une fleur ; l’autre, un flot de cheveux noirs déroulé sur de blanches épaules, une joue pâle appuyée sur une main diaphane, un œil lustré par les larmes, — nos deux fées, s’est écrié quelque part Théophile Gautier, les fées que nous invoquions pour nous inspirer, nous autres romantiques qui ne croyons plus aux Muses !
Athénée, Livre 5, parlant de la Danse, rapporte que Plancus Lucius Proconsul des Gaules, l’an 160 de Jesus-Christ, étant à Lyon, & voulant aller à un bal masqué, s’avisa de se déguiser en Glaucus Dieu Marin, que les Peintres représentent comme un monstre marin, ayant une grande queue de poisson : il y dansa sur ses genoux & d’une maniere fort extravagante ; ce qui augmenta la curiosité de l’assemblée, pour sçavoir qui il étoit : il s’attira par l’indécence de ce déguisement, le mépris des principaux Officiers de l’armée des Gaules, dont il étoit le Général.
Cette pièce obtint le plus grand succès et fut d’abord représentée à Issy, ensuite à Vincennes devant le roi.
Il fit représenter, sur un théâtre bâti exprès dans le jeu de paume de l’hôtel Guénégaud, l’opéra de Pomone,au mois de mars 1671. […] Louis xiv aimait beaucoup la Danse théatrale, et depuis son enfance jusqu’à l’âge de trente-un ans, il dansa dans des grands ballets et dans les divertissemens de comédies qu’il faisait représenter dans son palais. […] Noverre, donné pour la première fois en 1762 à la Cour de Wirtemberg, et à Paris en 1780, fut un des premiers grands ballets d’action représentés à l’Opéra. […] Ici Lucien entre dans un détail immense de tous les sujets de l’histoire et de la fable qu’on peut représenter ; ce qui contient huit grandes pages. […] Le pantomime doit avoir toutes les parties que j’ai dites ; mais il faut, pour bien faire, que chacun se reconnaisse dans la diversité des personnages qu’il représente et qu’il pense se voir en lui comme en un miroir ».
… Sa rivale, — la blonde Sallé, — glissait sur le théâtre, nonchalante, voluptueuse et poétique… La première représentait l’école d’élévation. […] Ce fut au théâtre de Covent-Garden de Londres qu’elle donna ses deux grands ballets pantomimes : Pygmalion et Ariane, qui furent plus tard représentés à Paris, mais à la Comédie-Italienne, les portes de l’Opéra leur étant restées fermées.
Saint Basile, expliquant cet endroit, dans son commentaire sur Isaïe, (tom. 1, pag. 464.) dit qu’une fille, telle que le saint prophète la représente, jette par ses regards et ses gestes peu modestes et trop libres, dans le cœur de ceux qui la voient, un poison mortel : Aspectu ipso exitiosum quoddam virus jaculatur.
Cette femme me raconta que Gab lui faisait faire le cheval, tandis qu’elle-même représentait Napoléon, jusqu’à ce que la pauvre nourrice tombât de fatigue.
Comme il représentait alternalivement tous les caractères, il était naturel de le voir chercher des originaux, et des modèles dans toutes les classes, dans toutes les conditions.
Il se considérait lui-même comme la plus parfaite incarnation de l’esprit bourgeois ; il se vantait de le représenter, il s’en faisait un panache, et il intitulait orgueilleusement ses six volumes de souvenirs : Mémoires d’un Bourgeois de Paris. […] Rien ne dépasse le luxe qui règne au Grand-Opéra, et celui-ci est à présent le paradis des gens à l’oreille dure38. » Ailleurs, le même auteur, décrivant le bâtiment de la rue Le Peletier, qui a l’air, dit-il, d’une belle écurie, fait observer que la façade est surmontée de huit statues qui représentent des Muses. « Une neuvième manque, gémit-il, et hélas !
— Je représentais, avec mon infirmité, une vraie charge pour ma famille.
Je dis donc, que le théâtre actuel est trop petit pour les grandes choses qu’on y donne, et qu’il seroit encore plus petit, pour les plus grandes choses que l’on pourroit y donner ; il faut un cadre plus vaste et propre à recevoir sans gêne, les tableaux de l’imagination et du génie : on me dira peut-être qu’on y représente facilement Psiché, Paris et la Caravane ; que les raisonneurs consultent le maître des ballets, le machiniste et le peintre, ils seront étonnés des difficultés qu’ils ont eu à vaincre, des obstacles qu’ils ont eu à surmonter et des entraves qui s’opposent non seulement à leur goût, mais les forcent souvent à renoncer aux vastes projets qu’ils avoient conçus : ce n’est point une halle que je demande, quatre pieds d’ouverture de plus à l’avant-scène, et dix-huit pieds ajoutés à la profondeur du théâtre, produiroient une étendue suffisante à toutes les grandes compositions ; je vais offrir un seul exemple. […] Est-il possible que dans un lieu resserré de toutes parts, on puisse se livrer aux impressions de son rôle, et se pénétrer du caractère que l’on doit représenter ?
Rameau, représenté en 1745, fut si goûtée, qu’on n’a guère fait depuis de ballet sans contredanse ; c’est par-là qu’on termine pour l’ordinaire le dernier divertissement, afin de renvoyer le spectateur sur un morceau de gaieté.
… Dans un de ces articles, un critique disait : « Loïe Fuller renaît de ses cendres. » Dès le lendemain la ville entière était inondée d’affiches sur lesquelles une lithographie, reproduite d’après une de mes photographies, me représentait grandeur nature avec ces lettres hautes d’un pied : « La Serpentine.
Ces douze francs cinquante représentaient le prix d’une bouteille de vin rouge, très ordinaire, qu’il avait demandée.
Il l’a gardé, et il l’a représenté en son entier : mais le Seigneur vouloit du profit ; car Dieu est, pour ainsi dire, avare par rapport à notre salut.
Le spectateur se mettra-t-il à la place de l’acteur, si celui-ci ne se met à celle du héros qu’il représente ?
Le Spectateur se mettra-t-il à la place de l’Acteur, si celui-ci ne se met à celle du Héros qu’il représente ?
« A cette époque, mademoiselle Aurélie représentait (à la répétition) l’Amour avec des bas de laine noirs, dont les défauts avaient été corrigés en fil blanc ; la fille de Danaüs laissait entrevoir aux coulisses la forme de son talon, qu’une chaussure trop vieille refusait de couvrir ; la sœur des Grâces gesticulait fort peu, de crainte qu’on n’aperçût sous son bras un morceau d’étoffe dont la couleur fût plus vive que celle de la robe, ce qui eût fait soupçonner la réparation de quelque brèche. […] On lit, à ce sujet, dans le docteur Véron : « Dans la Révolte au Sérail pendant les manœuvres militaires du corps de ballet, il se formait sur la scène un conseil de guerre composé des officiers supérieurs de l’armée ; le programme n’en disait pas plus, lorsque mademoiselle Duvernay, chargée d’un des principaux rôles, imagina, par la pantomime la plus spirituelle, par les gestes les plus expressifs et les plus passionnés, de représenter tous les incidents d’une discussion des plus animées, et de donner une idée d’un conseil de guerre tenu par des femmes.
J’ose avancer ici, après Pitagore & Lucien, que la danse Sacrée a été inventée autant pour représenter en quelque maniere le mouvement des Astres, que pour le culte de la Religion, d’un tems immémorial.
Le plus souvent, crainte d’évasion, il reste en sentinelle sur le carré, et quand il a compté cent vingt-deux battements de son pouls fébrile, ce qui représente à peu près un quart d’heure, il rentre essoufflé, comme s’il venait de faire une longue course, il réclame son paiement et emporte son matériel qu’il nomme orgueilleusement sa porcelaine et ses cristaux et qui se compose de tasses en terre de pipe, et de petits verres non diaphanes qu’on aurait le droit de croire en corne de génisse. […] La Lorette écrit-elle à son cordonnier pour obtenir un délai de paiement ; elle met à l’épître un cachet dont l’empreinte représente un vaisseau battu par l’orage, avec ces mots gravés à la proue… C’est la vie. Si elle promet un amour sans partage, elle met par distraction sur l’épître un sceau qui représente le soleil avec pas mal de rayons, un œil au milieu, et au bas on lit : Il brille pour tout le monde.
Lorsque l’on se présentera pour entrer, le cavalier se découvrira de la main gauche, tenant le chapeau bas selon l’étendue du bras : s’étant fait annoncer, s’il faut attendre dans une pièce voisine de celle où est la personne à qui l’on a affaire, le cavalier se tiendra découvert, et on saluera les personnes qui pourraient s’offrir à la vue ; et lorsqu’on aura la permission d’entrer, on entrera quelques pas, on dégagera un pied selon le sens qu’il faudra prendre pour se placer en face la personne que l’on voudra saluer ; le cavalier saluera comme nous l’avons démontré ; et la dame fera la révérence pareillement et en même tems, descendra doucement les bras, les soutenant dans la forme que nous avons indiquée pour leur tenue ; se relevant, on marchera posément vers la personne devant qui l’on se présente ; et restant à la distance de quelques pas, le cavalier répétera le salut, les pieds à la première position, et la dame fera la révérence à la quatrième ; et si l’on a quelque chose à représenter, en relevant le salut on levera en même tems le bras droit, duquel l’on tiendra ce que l’on a à présenter, et on le présentera aussitôt, observant la manière indiquée pour lever et baisser les bras ; et après l’avoir présenté, en baissant la main, on lâchera en même tems la jambe à la quatrième position en arrière, à laquelle le cavalier saluera, et la dame fera la révérence.
Que de misères représentent un collier de perles, une escarboucle, une plume flottante, un colifichet d’une heure !