Proclamée la rédemptrice du corps qu’elle affranchissait de toute entrave conventionnelle, elle entra dans la gloire.
S’ils eussent tracé les règles d’un genre dont ils étoient créateurs, leurs noms et leurs écrits auroient traversé l’immensité des âges, et ils n’auroient pas consacré leurs peines, et leurs veilles pour la gloire d’un moment.
Qu’un homme de génie arrange les lettres, forme et lie les mots, elle cessera d’être muette, elle parlera avec autant de force que d’ênergie ; et les ballets partageront alors avec les meilleures pièces du théatre la gloire de toucher, d’attendrir, de faire couler des larmes, d’amuser, de séduire et de plaire dans les genres moins sérieux.
Mazarin avoit sagement prévu qu’ils contribueraient un jour à la grandeur de Louis XIV ; qu’ils feroient l’ornement de son règne, et qu’ils ajoutéroient à la gloire et à la prospérité de la nation.
Qu’un homme de génie arrange les lettres, forme & lie les mots, elle cessera d’être muette, elle parlera avec autant de force que d’énergie, & les Ballets alors partageront avec les meilleures Pieces du théatre la gloire de toucher, d’attendrir, de faire couler des larmes ; & d’amuser, de séduire & de plaire dans les genres moins sérieux.
Le jour que Fanny reprend les deux rôles, qui avaient été les plus beaux titres de Taglioni à la gloire théâtrale, ceux de la Sylphide et de la Fille du Danube, non seulement Gautier ne crie point au sacrilège, mais franchement il se déclare — dans un nouveau portrait parallèle — pour Elssler. […] Gautier fit le programme de Giselle ; Carlotta entrait dans la gloire.
Je sus un grand gré à miss Isadora Duncan du bonheur que je lui devais doublement dans cette soirée, et j’enviai pour la France la gloire de ressusciter un tel art.
Elle ne danse ni pour un public, ni pour un cachet, ni même pour sa gloire.
La gloire de mon art, mon âge, et d’assez nombreux et brillans succès, me permettent de dire que j’ai fait dans la danse une révolution aussi frappante et aussi durable que celle que Gluck a operée depuis dans la musique.
Augustin, et les auteurs qui ont écrit sur les théatres ; après avoir pesé à la balance du bon sens leurs opinions diverses ; après m’être apperçu qu’elles se contredisent, et m’être convaincu que la plupart des traducteurs n’étoient souvent que des fanatiques et des bigots de l’antiquité, acharnés à mépriser nos chefs-d’oeuvre, et à éxalter même ceux qu’ils ne connoissent pas, aux dépens de ceux qui font la gloire de la France, et le triomphe de nos artistes ; j’ai pensé que je ne devois pas m’en rapporter a leurs éloges éxagérés, parcequ’ils choquoient mes sens, et qu’ils offensoient ma raison.
Créuse et Jason commencent à se tranquilliser ; le visage de Créon s’adoucit, un des enfans lui présente humblement le coffret de la part de sa mère ; Médée prend elle-même le bouquet, et paroît se faire gloire d’en orner sa rivale ; elle la serre étroitement dans ses bras avec les démonstrations de la bienveillance la plus sincère ; elle fait ses tendres adieux à Jason ; elle l’unit à Créuse, en feignant de demander au ciel de combler de faveurs une union si parfaite.
L’horison s’entrouvre : le jardin disparoît et fait place au Palais brillant du soleil(1) : Apollon est assis sur un trône éclatant ; ce Dieu veut se montrer dans toute sa gloire : les Astres, les Constellations, les Heures, les Muses et les Arts l’environnent : Admète et Alceste se prosternent, et lui expriment leur gratitude.
Pyrrhus acquit encore beaucoup de gloire par l’invention de la danse Pyrrique, qui se faisoit au son des trompettes, des tambours, des cimbales, ou choc des boucliers & des javelots ; elle servit aussi d’instruction aux jeunes guerriers pendant le siége de Troie. Les Lacédémoniens qui ont été les plus belliqueux de toute la Grece, après avoir appris l’art de la danse militaire de Castor & Pollux, la cultiverent avec tant de soin, qu’ils n’alloient plus à la guerre qu’en dansant au son de la flute ; desorte que l’on peut dire qu’ils doivent une partie de leur gloire à la Danse & à la Musique : la jeunesse ne s’y exerçoit pas moins qu’aux armes ; la Danse finissoit tous les exercices : car alors un joueur de flute se mettant au milieu d’eux, commençoit le branle en jouant & dansant ; ils le suivoient en bel ordre avec cent postures guerrieres & amoureuses ; la chanson même qu’ils chantoient, empruntoit son nom de Mars & de Venus, comme s’ils eussent été de la partie.
« Que l’on ne profane plus, dit-il, comme on faisoit auparavant, les jours dédiés à la gloire de Dieu, par des œuvres serviles, par des jeux et des danses dissolues. » Dans le recueil des lettres pastorales de M. […] D’autres évêques de France, animés du même zèle que ce saint prélat, ont donné comme lui des instructions pastorales et des ordonnances contre les danses ; mais ce que je viens d’en rapporter suffit pour montrer à quoi le zèle pour la gloire de Dieu et pour le salut des ames, porte ceux qui en sont chargés par rapport aux danses, si contraires à l’une et à l’autre.
C’est l’unique but et la gloire véritable des Arts. […] Telle renaîtra de nos jours la belle et noble Architecture ; nous la reverrons sortir des mains d’un moderne qui manquait à la gloire de la nation : le choix éclairé de M. le marquis de Marigny a su le mettre à sa place. […] Aussi le nom des Turgots sera-t-il toujours cher à une nation sensible à la gloire, et qui mérite plus qu’une autre de voir éclore dans son sein les grandes idées des hommes. […] La gloire qui devait le suivre fut sacrifiée, sans balancer, au bien plus solide de donner à la patrie de nouveaux citoyens. […] L’emblème de la gauche représentait deux amours qui soutenaient les armes de France et d’Espagne, avec ces mots, propagini imperii gallicani, à la gloire de l’empire français.
Ce jeune vaudevilliste, une des gloires du théâtre, y vient juste trois fois par chacune de ses pièces.
Si l’amour l’emporte sur la gloire, sur le dépit, sur les plus forts motifs de vengeance qui balancent le penchant secret d’Armide, quels moyens n’emploiera pas son pouvoir (qu’on a eu l’adresse de nous faire connaître immense) pour soutenir les intérêts d’un si grand amour !
Les arts sensibles, et reconnoissants effacèrent le souvenir de tous ses crimes ; le vainqueur d’Actium, le tyran de Rome et le fléau des Romains dût la gloire de son règne à l’acceuil, et à la protection qu’il accorda aux arts, et par un heureux échange les hommes de génie firent oublier ses cruautés : sans eux la mémoire d’Auguste eût été confondüe avec celle des Tarquin, des Catilina et des Sylla ; mais telle est la puissance des arts, tel est l’empire du Génie, qu’ils consacrèrent le nom d’Auguste dans les fastes de l’immortalité, qu’ils le rendirent cher à sa patrie, qu’il avoit désolée, et qu’enfin son nom est devenu le titre le plus illustre, que l’on puisse donner aux Princes, éclairés, et bienfaisants.
Il examine son portrait, les Graces le lui présentent ; des Amours se grouppent de différentes manières, et servent, pour ainsi dire, de support à ce chef-d’œuvre de l’art, que la gloire couronne.
Insensiblement toute la scène se couvre de nuages légers et brillants, et se dissipant insensiblement, on découvre deux gloires : dans l’une on voit Junon environnée de Sylphes et de Sylphydes ; dans l’autre on apperçoit la fière Pallas, entourée d’héroïnes et de guerriers.
Ce n’étaient que sonnets hyperboliques à sa gloire, que lettres critiques détaillant toutes les beautés de ses spectacles et expliquant le sens caché des allégories2. […] C’est alors que Viganò fait représenter Les Hommes de Prométhée, médiocre ballet où l’on reconnaît la première idée de son célèbre drame chorégraphique Prométhée et dont le meilleur titre de gloire est d’avoir valu à Beethoven la commande d’une partition. […] Pour la biographie de Viganò, comme pour tous les renseignements concernant son œuvre, je suis, à moins d’indications contraires, le livre de Carlo Ritorni, véritable monument élevé à la gloire du grand chorégraphe.
Quant à moi, content de lui avoir donné un essai de ce genre de spectacles, en qualité de compositeur, s’il daigne applaudir à mes recherches, à mes études, aux efforts que je fais pour l’amuser, je ne lui demande pas davantage ; cette gloire me suffit.
C’est aussi dans ce sens-là que Charles-Quint faisoit gloire, non seulement de s’être rendu des Provinces tributaires, mais d’avoir obtenu trois fois l’immortalité par les mains du Titien. […] Lucien, au chapitre d’Hérodote, dit que de son tems Actyon excellent Peintre fut admis aux jeux Olimpiques, pour disputer les premiers prix contre les Poëtes & les Musiciens, en exposant le tableau qu’il avoit fait des amours de Roxane & d’Aléxandre, qui lui acquit tant de gloire, que celui qui présidoit aux jeux Olimpiques, lui donna sa fille en mariage, comme un prix digne de son tableau, & dont Lucien fait la description. […] On trouve encore dans Lucien, qu’Appellès ayant été accusé par un Peintre jaloux de sa gloire, d’avoir conjuré contre le Roi Ptolomé, ce Prince après l’avoir comble de bien-faits, prit tellement feu là-dessus, que sans considérer la jalousie qui est ordinaire entre les personnes de même Profession, il lui eût fait soufrir le dernier suplice, si un des complices ne l’eût déchargé à la question.
Soit que vous mangiez ou que vous buviez, et quelque chose que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu ?
Janin lui-même s’emportait après coup, avec une virulence comique, contre les Bordelais ; il leur reprochait la « gloire homicide » dont ils avaient accablé Fanny, c’est-à-dire les fatigues auxquelles l’avait entraînée leur enthousiasme exubérant et qui avaient failli rendre tragiques les suites de son accident. […] Mais on se demandait en même temps si la conquête de la gloire n’avait pas exigé certains sacrifices et si les deux sœurs, dans leur séjour à l’étranger, n’avaient pas perdu des qualités essentielles du cœur, la simplicité et la bonté. […] Elle excita l’admiration d’un pur artiste, d’un prince des lettres, qui se constitua le héraut de sa beauté, le paladin de sa gloire. […] « Croyez, disait-il en terminant, que je suis aussi jaloux de votre gloire que vous-même, et comptez sur la fidélité de mon admiration. » Fanny fut profondément touchée de ce chevaleresque dévouement.
Un goût vif pour un art est inséparable du désir de son accroissement, de sa perfection, de sa gloire : et le moyen que ce qu’on désire ne se présente pas comme un objet important ?
Tout Rome, rempli d’admiration, partagea son estime entre ces deux grands hommes ; deux partis divisèrent la ville, & faillirent même à s’égorger pour défendre la gloire de celui dont ils étaient les partisans.
Il faut espérer pour leur gloire qu’ils auront un jour des académies.
Adieu, Monsieur, recevez les assurances de mon admiration ; je ne fais pas de voeux pour votre gloire, vous n’en n’avez pas besoin, mais j’en ferai toujours de bien ardens pour votre conservation, et votre santé, vivez autant que vos ouvrages, et soyez immortel comme eux.
Un éclair perce la nue et est suivi d’un coup de tonnère ; les nuages brillans qui enveloppaient le palais de Vénus, disparoissent et sont remplacés par l’Olympe : Jupiter y paroît dans toute sa gloire ; non seulement il veut être témoin de l’union d’un Dieu qui lui est cher, mais il veut encore donner l’immortalité à colle qui à su lui plaire et le fixer.
les filles de mémoire chanteront sa gloire toutes les fois qu’elles chanteront le culte de Jupiter hospitalier, ou le prix d’une amitié durable et sincère ». […] Mais qu’il soit permis de parler sans déguisement dans un ouvrage consacré à la gloire et au progrès des Arts. […] Si l’amour l’emporte sur là gloire, sur le dépit, sur tous les motifs de vengeance qui animent Armide, quels moyens n’emploiera pas son pouvoir (qu’on a eu l’art de nous faire connaître immense) pour soutenir les intérêts de son amour ?
Ce qu’elle recherchait plus avidement que sa propre gloire, c’était celle de Fanny. […] Ça, c’était la vraie gloire.
Si mes réflexions ont de la publicité ; elles engageront des hommes plus instruits que moi, à jetter de nouvelles lumières sur un objet qui intéresse autant l’humanité que la gloire de la nation, l’embellissement de la capitale, et les progrès des arts en général. […] Je ne me suis occupé ici que d’un grand monument, que du temple des arts ; je n’ai songé qu’à leurs progrès ; et en m’intéressant à leur gloire, je n’ai point oublié celle d’une grande nation.
Peut-être que si tous ne reçoivent pas bien ce que je me crois obligé de dire contre ces abus, au moins quelques-uns, quoiqu’en petit nombre, en profiteront ; et qu’ils aimeront mieux être raillés avec nous, que de se moquer et de rire de nous, mais d’un ris digne de larmes et des plus grands supplices… Je souffrirai donc de devenir l’objet des railleries de plusieurs personnes, pourvu que mon discours puisse porter quelque fruit ; et en effet, ne me rendrois-je pas moi-même ridicule et répréhensible, si, pendant que je vous exhorte à ne vous point mettre en peine de la gloire qui vient des hommes, j’étois moi-même attaqué de la maladie qui la fait rechercher, comme on la recherche quand on craint leurs railleries et leurs mépris ?
*** Sous le règne du docteur Véron, il y avait à l’Opéra un coiffeur qui disait : « Mon plus grand titre de gloire aux yeux de la postérité sera certainement la perruque de M.
Ioint que ce n’est pas icy qu’vn essay que i’ay resolu faire gouster auant que d’entreprendre d’auantage, & n’attens que l’honneur des commandemens de ceux en faueur de qui ie me donne au public, pour traicter plus au long vn sujet que leurs merites authorisent si dignement, & l’annoblir d’autre sorte de danses, tant pour le contentement des plus curieux, que pour le soulagement de ceux qui font profession de les enseigner, & bien que ie face en cela, comme en toute autre chose, vne humble confession de mon insuffisance, si esperay-ie qu’outre que la gloire que ie me suis promise en les obeyssant, me pourroit rendre aysé tout ce que tout le monde pense tenir de l’impossible.
Quelques années plus tard, Mlle P…, qui avait tenu à l’Opéra un emploi secondaire sous le règne des deux sœurs, jalouse des succès transatlantiques de celles-ci, résolut d’aller relancer la gloire en Amérique. […] Le professeur avait un but que le mari ne songeait point à contrarier, et l’élève rêvait tout bas la gloire, la fortune et, surtout, la liberté.
Grégoire de Nazianse, en parlant de la danse de David quand on porta l’Arche d’Alliance, qu’elle étoit un mistere qui nous exprimoit la joie & l’agilité avec laquelle nous devons aller, quand il s’agit de la gloire de Dieu.
Telle est, en France, l’histoire de l’opéra ; cette gloire de notre pays, cette féerie de l’Occident qui semble si souvent rivaliser de luxe, de splendeur, d’éclat et de prestiges avec la magie des légendes orientales. […] Il est vrai que l’Opéra marchait à la tête de ceux qui exaltaient la personne et la gloire de Napoléon : le Triomphe de Trajan, dans lequel on vit le char du triomphateur, traîné par quatre chevaux blancs, fut une véritable apothéose que toute la population de Paris voulut saluer de ses acclamations. […] Le Rossignol, représenté en 1816, est presque le seul ouvrage qu’on puisse citer à la gloire de la musique.
Le titre de créatrice de la cachucha française était une gloire. […] Fanny Elssler n’avait pas encore quitté Paris pour se rendre à Bordeaux, qu’un important événement théâtral la rappelait au sentiment de la réalité et l’aurait avertie, au cas où elle l’aurait oublié, de la fragilité de la gloire terrestre.
Lully a joui pendant la vie de Quinault, de toute la gloire des opéras qu’ils avaient faits en société.
Pâle et douce image d’un poète insouciant qui croit avoir tout fait pour la gloire et surtout pour la joie intérieure, quand d’une course aux pays lointains il rapporte moins que rien, un conte, un rêve, une ballade. — Nodier, en effet, rapportait de son voyage en Écosse l’histoire de Trilby : Trilby, c’est le bon génie du foyer domestique, c’est le diable amoureux qui se rencontre dans toutes les mythologies ; c’est le rêve du printemps quand se glisse furtivement, dans la maison réjouie, le premier rayon du soleil ; c’est le rêve de l’hiver, à l’heure solennelle où la famille se presse, grelottante, autour de l’âtre enflammé !
Comme Marguerite de Navarre, la danseuse aime mieux les poulets en papier que les poulets en fricassée ; il s’agit ici des poulets aux armes de la Banque de France ; mais, quand elle est intelligente, elle ne dédaigne pas non plus les poulets poétiques, sachant fort bien qu’ils deviennent de la copie dans les livres, les journaux, et qu’ainsi ils font l’opinion publique ; et cette opinion publique, c’est la gloire, la gloriole avec leurs précieux accessoires.
Nous avons reçu de l’apôtre le commandement de tout faire pour la gloire de Dieu . (1 Cor. c. 10, v. 31.)
De Boigne la note ainsi : « Charmante femme, charmante danseuse, qui a toujours frisé le succès sans jamais l’attraper59. » Nathalie Fitz-James aspirait à la double gloire de la cantatrice et de la danseuse.
Il y a des Laurençons qui ont gigotté avec gloire à Lille et à Bordeaux, à Marseille et à Nantes, à Strasbourg et à Avignon.
C’est sur les noirs autels de l’avarice que des pères cruels immolent eux-mêmes leurs fils, leur postérité, et peut-être des citoyens qu’on aurait vu quelque jour la gloire et l’appui de leur patrie.
Ne cherchons donc point à nous envelopper de ténèbres qui nous la cachent ; n’entreprenons pas de la combattre, et mettons plutôt notre gloire à lui céder.