Ce Sujet, bien imaginé, D’un Ballet fut accompagné, Duquel l’invention galante Fut, tout à fait, divertissante, Et cadrant à l’Hymen du Roi ; Bref, je vous puis jurer ma foi Que cette Action dramatique, Et le Théâtre magnifique, Des plus beaux et plus éclatants, Plurent fort aux sieurs Assistants, Surtout au Nonce du Saint Père, Qui prit plaisir à ce mystère, De sa présence l’honora, Et, même, dit-on, l’admira.
C’est pour ajouter que, pendant Que LOUIS, à la GLOIRE ardant, S’ouvre, par-delà la FRONTIÈRE, Une belliqueuse CARRIÈRE, Messieurs les BOURGEOIS de PARIS, De sa MAJESTÉ si chéris, Jouissent de ses plaisirs mêmes, Avec des liesses extrêmes.
La Gravette de Mayolas, lettre du 10 mars 1669 SIRE, quoi que vous puissiez faire, Vous êtes extraordinaire, Et dans vos plaisirs innocents Vos traits sont toujours ravissants ; Sous quelque habit que l’on vous voie.
Floridor, et ses Compagnons,5 Sans être incités, ni semons, Que pour la véritable joie Que dans les cœurs la Paix envoie, Pour réjouir Grands et petits, Jeudi, récitèrent, gratis, Une de leurs Pièces nouvelles,6 Des plus graves et des plus belles, Qu’ils firent suivre d’un Ballet, Gai, divertissant et follet, Contribuant, de bonne grâce, Aux plaisirs de la populace, Par cette générosité, Autrement, libéralité, Qui fut une évidente marque De leur zèle pour le Monarque.
Cependant les Romains ne voulant pas perdre entierement l’usage de leurs plaisirs, pendant ce tems de réjouissance, s’aviserent d’inventer des mascarades nocturnes ; chacun alloit déguisé chez ses amis, où il y avoit festin ou assemblée, y portoient des Momons, comme je l’ai vû pratiquer il y a trente ou quarante ans, dans Paris ; d’autres couroient les rues la nuit & le jour, ainsi qu’il est rapporté dans Pétrone, au sujet de Néron, qui se plaisoit d’insulter les passans. […] L’usage que les grands Seigneurs ont pris depuis quelque tems, de ne laisser entrer les masques que par billets, est très-contraire à la liberté publique & à l’institution des bals masquez, parce que le plaisir du déguisement consiste à n’être point connu, & d’y entrer aussi librement qu’aux bals magnifiques que feu Monsieur donnoit au Palais Royal, où tout Paris se faisoit un plaisir d’aller superbement masqué, outre que les rafraîchissemens y étoient en abondance ; il y avoit cinq ou six bandes de Violons distribuez dans les appartemens, Je me souviens, à propos de la liberté de l’entrée du bal pendant le Carnaval, d’un incident qui arriva au Roi chez M. le Président de N.… qui donnoit un bal dans le cul-de-sac de la rue des Blancs-Manteaux, au sujet du mariage d’un de ses fils, il y a près de cinquante ans. […] Les Protestans chez qui tous les tems sont égaux par rapport à l’abstinence, ne se donnent pas plus de plaisir au Carnaval qu’en un autre tems.
Il consistait en Sept Entrées, Qui furent fort considérées, Mais, surtout une, des Plaisirs, Qui flattent les jeunes Désirs, Où paraissait leur Source même Dans le GRAND PORTE DIADEME, Puisque c’est aux soins glorieux De ce plus puissant Fils des Dieux, Qu’on doit notre Heur, & notre Joie, Et ces beaux jours filez de soie.
Puis cette brillante Immortelle, Les ayan tous fait retirer, Pour en liberté, respirer, Avecque ses Nymphes, seulette, Elle pousse une Chançonnette Qui découvre que ses désirs, Ses passions, et ses plaisirs, Se terminent tous dans la Chasse, Où maint Gibier elle terrasse. […] D’abord, au fonds d’une Spelunque, Se voit Endimion qui dort, Jouissant d’un tranquil Sort : Mais l’Amour qui veut qu’il soupire, Vient, et l’un de ses Traits lui tire, Et, par d’autres petits Amours, Lesquels volent à son secours, Ce Dieu des plaisirs, et des peines, Le fait, encor, charger de chaînes, Afin de s’assurer mieux : Mais, en voulant couronner ses feux, Il va, soudain, à la Déesse, Inspirer la même tendresse.
Elle a ri de leurs craintes, et dédaigné leurs faibles cris : entraînée par le plaisir, elle a écouté avec transport, et son enthousiasme a partagé ses applaudissements entre le compositeur et les exécutants. […] Ce grand roi prenait plaisir à consoler ces malheureux de la barbarie de leurs pères. […] Les chœurs sont toujours sans action sur le théâtre ; et le moyen de procurer le plus grand plaisir au spectateur, serait de les faire agir suivant les choses qu’ils chantent.
Ils s’en étaient servis dans leur culte : ils l’employèrent dans leurs plaisirs.
Dans ce raisonnement Aristote qui mesure la beauté de ces deux arts par le plaisir qu’ils donnent, par la maniere dont ils instruisent, & par celle dont ils arrivent à leur fin, dit que la Peinture donne un plaisir infini, qu’elle instruit plus généralement, & qu’elle arrive très-parfaitement à sa fin. […] On sçait avec quel soin les grands Princes ont ramassé dans tous les tems quantité de tableaux des grands Maîtres, & qu’ils en ont fait un des plus précieux ornemens de leurs Palais ; on voit encore tous les jours combien ce plaisir est sensible aux grands Seigneurs, & aux gens d’esprit qui ont du goût pour les bonnes choses. […] Si la Poésie augmente le plaisir par la variété des épisodes & par le détail des circonstances, la Peinture peut en représenter tant qu’on voudra, & entrer dans tous les événemens d’une action, en multipliant ses tableaux ; & de quelque maniere qu’elle expose ses ouvrages, elle ne fait point languir son spectateur : le plaisir qu’elle donne est donc plus vif que celui de la Poésie. […] Quel plaisir n’aurions-nous pas à lire l’Histoire de Pausanias, lequel nous décrit toute la Grece, & nous y conduit comme par la main, si son discours étoit accompagné de figures démonstratives ? […] Il est vrai que le raisonnement qui se trouve dans la Peinture, n’est pas pour toutes sortes d’esprits ; mais ceux qui ont un peu d’élévation, se font un plaisir de pénétrer dans la pensée du Peintre, & de trouver le véritable sens du tableau, par les simboles qu’on y voit représentez, en un mot d’entendre un langage d’esprit qui n’est fait que pour les yeux.
Que les noces se fassent en la manière que je le recommande, et l’on éprouvera la vérité de ce que je dis, que le plaisir solide se trouve, non dans ce qui flatte les passions, mais dans la pratique de la vertu : Faciat quispiam nuptias quales ego dico, et videbit voluptatem. […] Mais si, au sortir de cette solennité sainte, on s’abandonne à tout plaisir sans modération, et que l’on vienne aux danses, voilà tous ces beaux commencemens renversés… On aura appelé Dieu pour être auteur de cette œuvre, et une heure après, on lui donnera congé avec outrage, pour recevoir le diable et ses suggestions. […] Est-ce pour les célébrer avec plus de plaisir ? mais il faut devenir agréables, premièrement à Dieu, qui est là présent ; il faut aussi choisir des plaisirs qui ne causent point de dommage.
On les plaçait entre les Actes des Tragédies ou des Comédies, pour divertir la multitude, qui ne prenait qu’un plaisir médiocre aux Représentations régulières. […] Ce genre tout à fait nouveau (quoique composé d’un fond connu) formé par le génie, et adopté avec passion par les Romains, fut nommé Danse Italique ; et dans les transports du plaisir qu’il causait, on donna aux Acteurs le titre de Pantomimes, qui n’était qu’une expression vive, et point exagérée de la vérité de leur action.
Il les trouva dans sa souplesse, dans une liberté effrénée de mœurs, dans une facilité extrême à se prêter sans difficulté aux parties de plaisir les plus libertines, dans les soins qu’on pouvait exiger de lui, sans craindre de l’offenser, pour négocier, lier, ou rompre les tendres commerces de Rome. […] Le second soupait vraisemblablement dans les petites maisons des environs de Rome, ne songeait qu’au plaisir, et avait l’adresse de le faire servir à sa fortune.
L’homme s’est aperçu qu’il possédait plus de vigueur, plus de souplesse, plus de possibilités articulaires et musculaires qu’il n’en avait besoin pour satisfaire aux nécessités de son existence et il a découvert que certains de ces mouvements lui procuraient par leur fréquence, leur succession ou leur amplitude, un plaisir qui allait jusqu’à une sorte d’ivresse, et si intense parfois, qu’un épuisement total de ses forces, une sorte d’extase d’épuisement pouvait seule interrompre son délire, sa dépense motrice exaspérée. […] Cependant, un philosophe peut bien regarder l’action de quelque danseuse, et, remarquant qu’il y trouve du plaisir, il peut aussi bien essayer de tirer de son plaisir le plaisir second d’exprimer ses impressions dans son langage. […] Cette résonance, comme toute autre, se communique : une partie de notre plaisir de spectateurs est de se sentir gagnés par les rythmes et virtuellement dansants nous-mêmes ! […] Je vous livre à présent, fatigués de parole, mais d’autant plus avides d’enchantements sensibles et de plaisir sans peine, je vous livre à l’art même, à la flamme, à l’ardente et subtile action de Mme Argentina.
126 Force Masques, non pas célestes, Mais, à ce qu’on écrit, très lestes, Venant illec montrer leur nez, Avec plaisir furent lorgnés.
Ils nous procurent cependant des avantages si constants et en si grand nombre ; ils peuvent prévenir tant de maux, ils sont la source inépuisable de tant de plaisirs, qu’il est difficile de les connaître, de les approfondir, d’en écrire, sans laisser échapper pour eux une sorte de considération qu’ils inspirent et qu’ils méritent. […] Nous éprouvons tous les jours que la nouveauté dans les productions des Arts que la France cultive, peut seule nous causer une certaine émotion vive, qui est le plaisir. […] Les opéras de Cambert transportèrent tout Paris de plaisir. […] Je n’ai point encore joui du plaisir d’entendre faire un éloge sans restriction de quelqu’un de nos contemporains illustres dans les Lettres ou dans les Arts.
J’ai observé précédemment qu’on ne pouvoit pas conclure, de ce que les danses sont particulièrement défendues les jours de Dimanches et de Fêtes, pendant le service divin, qu’elles soient innocentes et permises en d’autres jours et en d’autres temps ; ce qui s’en suit uniquement, c’est que les danses, mauvaises en tous les temps, le sont particulièrement les jours consacrés à Dieu, et que la circonstance de ces jours est une circonstance qui rend plus criminels ceux qui se livrent à cette sorte de plaisir. […] « Ne célébrons plus à l’avenir le sabbat à la manière des Juifs, nous contentant de n’y rien faire ; mais que chacun de vous célèbre le sabbat spirituellement, trouvant sa joie dans la méditation de la loi de Dieu, dans la considération et l’admiration de ses ouvrages, et non en prenant plaisir à des danses, à des marques de joie folles et insensées : Non saltationibus plausibusque insanis oblectans se. […] Les commandemens de Dieu, et en particulier celui qui regarde la sanctification des fêtes, sont trop oubliés ; et bientôt le jour du Seigneur sera moins à lui que tous les autres, tant on cherche d’explication pour l’abandonner à l’inutilité et au plaisir. » Et sur ce que l’auteur, que M. […] On voit bien que cette marque de la joie publique ne conviendroit pas avec le deuil solennel de toute l’Eglise ; loin de permettre les plaisirs et les réjouissances profanes, elle s’abstenoit des saintes réjouissances, et il étoit défendu d’y célébrer les nativités des saints, parce qu’on ne pouvoit les célébrer qu’avec une démonstration de la joie publique.
Ce n’est pas que la Danse, d’abord inventée pour le plaisir, & ensuite employée à l’utilité publique, ne mérite de la consideration.
me disais-je, comment faire pour obtenir une pareille fortune, pour avoir, moi aussi, le plaisir d’entendre sonner « ma » pendule, de la remonter, d’écouter ses battements ! […] — Avec grand plaisir, monsieur Prosper, répondis-je.
Leur privation serait une peine ; leur jouissance n’est qu’un médiocre plaisir. […] Ils trouvaient une injustice, qui allait jusqu’à la tyrannie, dans l’exil d’un homme public, qui était devenu nécessaire aux plaisirs de Rome.
Un jeune homme d’Athènes, nommé Hyménée, d’une naissance obscure, mais éperduement amoureux de la belle Cryséïs, se mêle à cette fête ; sa jeunesse, la beauté de la taille et celle de ses traits aident à son déguisement ; les jeunes filles le reçoivent parmi elles, le traitent comme une de leurs compagnes, et, à la faveur de son travestissement, il jouit du plaisir de voir sa maîtresse. […] Ce badinage offre des danses légères et une foule de grouppes dessinés par le plaisir.
Premiere Figure pour la Reverence En arriere Ces reverences se font tout differemment de celles en avant, aussi sont-elles plus respectueuses ; c’est pourquoi elles demandent aussi plus de circonspection, mais on en est recompensé par le plaisir que l’on a de se distinguer du vulgaire.
« Que chacun de vous, dit-il, observe le sabbat spirituellement, ne faisant pas consister simplement cette observation à interrompre les ouvrages corporels, et dans le repos du corps ; mais en mettant votre plaisir dans la méditation de la loi de Dieu, et à admirer ses ouvrages dans la création du monde, plutôt qu’à danser et à vous livrer à des marques de joie insensées. » (M. […] Ces danses sont les divertissemens des démons, et c’est par le plaisir qu’on y trouve que les ministres de Satan lui attirent des ames par leurs flatteries : Sic saltant, sic adulantur dæmonum ministrì. […] Est-il étonnant que, connoissant si peu les divines beautés de notre sainte Religion, et ce qu’elle a d’intéressant pour le cœur, on n’ait de goût que pour la vanité du siècle et pour ses dangereux plaisirs ? […] vous tant agiter pour vous procurer des plaisirs ? […] « Alors tous ceux qui ont été les compagnons de vos plaisirs se retireront, en vous abandonnant.
Soyez sobres ; ne vous livrez à aucun autre exercice qu’à celui de la danse ; ne vous abandonnez pas aux plaisirs ; pour être admis à la cour de Terpsicore, cette déesse exige qu’on se sacrifie entièrement à elle11. […] [7] Celui qui aura mis en usage ces conseils, sera en droit de plaire et possédera tout le charme de son art qui consiste à intéresser le spectateur, en lui faisant éprouver de douces émotions et en livrant son âme au plaisir et à la joie. […] « Ces deux arts sont frères, et se tiennent par la main ; les accents tendres et harmonieux de l’un excitent les mouvements agréables et expressifs de l’autre ; leurs effets réunis offrent aux yeux et aux oreilles des tableaux animés ; ces sons portent au cœur les images intéressantes qui les ont affectés ; le cœur les communique à l’âme ; et le plaisir qui résulte de l’harmonie et de l’intelligence de ces deux arts, enchaîne le spectateur, et lui fait éprouver ce que la volupté a de plus séduisant. » [NdE J. […] Le nom d’Euterpe, du grec (Eu, terpein) Bien, Charmer, signifie plaisir : cette Muse préside à la musique. « Euterpe a de la flûte animé les doux sons, « Aux plaisirs innocents consacré ses chansons. » Danchet.
Les plaisirs de l’esprit succédèrent à une galanterie Gothique.
Le mal de s’éloigner des sacremens par une attache excessive à son plaisir, est très-grand ; mais celui de les profaner n’est-il pas encore plus grand ?
Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs, et aux élèves, dont le plus grand nombre, sans doute, ne connaît pas la langue italienne de leur donner le sens, ou la traduction littérale des citations que nous avons faites de divers morceaux, extraits d’auteurs italiens ; mais pour ne pas embarrasser notre discours et nos notes nous avons trouvé plus convenable de reporter à la fin ces traductions, que les lecteurs consulteront à leur loisir. […] Il n’y a que trop de gens qui, abusant de l’ingénuité du peuple, pour s’emparer de son vœu, foulant aux pieds la raison et outrageant le mérite, savent adroitement se servir du penchant naturel qu’a l’homme d’être imitateur, de courir où il voit les autres se porter, de répéter ce qu’il entend dire, surtout de la bouche des savants ou des grands qu’il suppose plus sages que lui, et aux opinions desquels il s’asservit par cette raison, religieusement ; et comme les plaisirs qui s’offrent aux yeux sont plus faciles à comprendre que ceux qui frappent l’esprit, ces gens abusent de l’ascendant qu’ils ont pris ; mais ces prestiges artificieux et trompeurs n’ont pas une longue durée.
Ce n’était en somme que pour me faire plaisir, et parce que je l’en avais priée expressément, qu’elle venait à ce déjeuner. […] Puisque je parle de ce secrétaire, je crois devoir lui consacrer quelques lignes, bien que je n’aie aucune raison de me souvenir d’elle avec plaisir. […] Et c’est plaisir de voir de près, si charmante, cette petite créature si effrayante lorsque, les yeux convulsés, elle mime les affres de l’agonie. […] Puis j’avais un plaisir infini à voir cette Salomé en vêtements de tous les jours danser les pas sans l’illusion du vêtement de théâtre, avec un simple lambeau d’étoffe, parfois rose, rouge ou vert, pour se rendre compte, sous la lumière électrique, des reflets sur les plis mouvants ou les paillettes.
Des plaisirs plus vifs et moins grossiers ont succédé à ces divertissements, et le luxe a plus contribué à les abolir, que les Décrets des Papes, et les Mandements des Évêques.
Je ne dis rien des huit Entrées, Qui méritent d’être admirées, Où Princes et Grands de la Cour, Et nôtre Roi digne d’amour, En comblant nos cœurs d’allégresse, Font éclater leur noble adresse ; Je laisse les Concerts galants, Et les habits beaux et brillants, J’omets les deux Egyptiennes Ou, si l’on veut, Bohémiennes,30 Qui jouèrent audit Ballet Admirablement leur rolet, Et parurent assez charmantes Avec leurs atours et leurs mantes : De la Du-Parc, rien je ne dis, Qui rendait les Gens ébaudis Par ses appas, par sa prestance, Et par ses beaux pas et sa danse ; Enfin, je ne décide rien De ce Ballet qui me plût bien : Cette Pièce assez singulière Est un In-promptu de Molière ; Et comme les Bourgeois, un jour, Verront ce spectacle à leur tour, Où l’on a des plaisirs extrêmes, Ils en pourront juger eux-mêmes : Mais présentement écrivons Autres choses, si nous pouvons.
C’est donc à l’aide de ces deux sens que nous éprouvons des plaisirs délicieux, si toute fois ces arts ont atteint leur unique but, l’imitation de la belle nature ; l’ont-ils manqué, le charme s’évanouit, le plaisir fuit ; la lassitude et l’ennui s’emparent de nous.
Toutes ces richesses et ces ornemens etrangers affoiblissent l’action, et en éffacent les traits ; dès lors l’illusion disparoit le charme cesse, et le plaisir fuit. […] Chaque homme porte avec lui la mesure de ses plaisirs, et le trop plein de cette mesure, se change bientôt en dégoût. L’ennui naît de la satiété, car l’homme est facilement transporté vers les extrêmes, le plaisir, et la peine. […] Il est des vices ou des déffauts de construction qui ne peuvent s’éffacer, et qui arrêtent également le maitre et l’élève ; raison suffisante pour rejetter de l’école des graces les enfans mal batis, mal constitués, et d’une figure désagréable ; lorsque l’on se consacre aux plaisirs du public, il faut être né avec toutes les dispositions que l’art du théatre exige, et si l’homme qui s’y destine n’a pas été primordialement favorisé par la nature, il languira dans la médiocrité, et l’art qu’il appellera vainement à son secours, ne lui prêtera que le masque infidèle de la nature.
L’Artiste instruit aperçoit la perfection et la saisit : l’Amateur découvre les marches secrètes de l’industrie, les loue avec choix, et les rend plus sûres ; la multitude jouit cependant, et l’État devenant plus florissant tous les jours par les efforts redoublés des Artistes, que la Théorie éclaire, voit augmenter à la fois, sa considération, ses plaisirs et sa gloire.
Dans une action, au contraire, où la Vengeance et les Euménides voudraient inspirer les transports qu’elles ressentent à un personnage principal, tout l’art de la Danse employé à peindre par gradation et d’une manière successive, l’intention de ces barbares Divinités, les combats de l’Acteur, les efforts des Furies, les coups redoublés de pinceau, toutes les circonstances animées, en un mot, d’une pareille action demeureraient gravées dans l’esprit du Spectateur, échaufferaient son âme par degrés, et lui feraient goûter tout le plaisir que produit au Théâtre le charme de l’imitation.
Nos Reines, pleines d’un bon sens, Mais qui des plaisirs innocents, (Comme sages et débonnaires) Ne sont nullement adversaires, Malgré l’âpre et rude saison, Quittant Chambre, Alcove et tison, Furent, non seulement, icelles, Mais Monsieur et Mesdemoiselles,27 Assez volontiers sur le lieu, Pour audit Ballet dire adieu ; Ayant illec, pour assistance, Plusieurs Personnes d’importance, Princes, Ducs, Comtes et Marquis, Et quantité d’Objets exquis, C’est-à-dire de beaux Visages Bien dignes de vœux et d’hommages, Que je lorgnais par-ci, par-là, Étant en lieu propre à cela.
Imiter, contrefaire, tout en dansant, les pas, les attitudes, les manières ingénues, badines, et parfois grossières de l’habitant des campagnes qui, au son de ses instruments rustiques, se livre sans nulle retenue aux plaisirs de la danse et à des jeux que partage, avec une gaieté franche, sa compagne chérie ou son amante, c’est offrir le tableau du genre pastoral. […] Canova tient lui seul le sceptre de la sculpture moderne ; ses nombreux ouvrages, épars par toute l’Europe, se distinguent par le moelleux des contours, par une expression infinie, par une douce naïveté, par une grâce naturelle, et par le charme d’une suavité rare qui attire et séduit tous ceux qui ont le plaisir de voir sa Hébé, sa Madelaine, son Pâris, sa Vénus, son Amour et Psyché, son Dédale, sa Danseuse, sa Muse, etc.
L’autre soir, j’ai pris un plaisir particulier à la variation de Swanilda et de ses huit compagnes. […] Cependant le plaisir intense que cause cette exécution ramassée, condensée, cet effort massé sur quelques instants vaut une analyse succincte.
Le plaisir et la joie furent les seules armes qu’il employa pour conquérir les Indes, pour soumettre la Lydie, et pour dompter les Tyrrhéniens. […] Après le festin le son de plusieurs instruments réunis invitait les convives à de nouveaux plaisirs ; ils dansaient des danses de divers genres : c’étaient des espèces de bals où éclataient la joie, la magnificence et l’adresse. […] Le plaisir a toujours été l’objet des désirs des hommes ; il s’est modifié de mille manières différentes, et dans le fond il a toujours été le même. […] Les Romains moins délicats, et peut-être plus ardents pour le plaisir, commencèrent d’abord par où les Grecs avaient fini. […] Pendant ce jour tous les travaux cessaient, on ne songeait qu’au plaisir.
La Reine le reçoit avec ce trouble et cette agitation qui caractérisent l’excès de la passion ; le jeune Ascagne vole des bras de Didon dans ceux d’Enée : il le presse contre son sein ; il imprime dans son ame l’image du plaisir, il grave dans son cœur les attraits de la volupté ; et satisfait de son ouvrage, le perfide enfant se retire à l’écart, pour jouir du progrès de ses artifices et s’applaudir de son triomphe. […] Cette Princesse flattée de l’hommage de Jarbe, reçoit les présens qui lui sont offerts ; mais elle lui donne à entendre qu’elle ne peut accepter le don de son cœur, et que sa liberté lui est plus chère que toutes les couronnes de l’univers : Cependant en dédaignant les vœux de ce Roi, elle fait sentir à Enée que lui seul règne sur son ame, et qu’elle lui sacrifie avec plaisir un double trône, sur le quel elle est la maîtresse de monter. […] Jarbe, vivement offensé, saisit tous les instans où Enée et Didon enivrés du plaisir de se regarder, ne voyent qu’eux, pour faire éclater sa colère.
Livre, soit tenue pour dûement signifiée, & qu’aux copies collationnées par l’un de nos amés & feaux Conseillers & Secretaires, foi soit ajoutée comme à l’Original : Commandons au premier notre Huissier ou Sergent de faire pour l’execution d’icelles tous Actes requis & necessaires, sans demander autre permission, & nonobstant clameur de Haro, Charte Normande, & Lettres à ce contraires ; Car tel est notre plaisir.
Il y a naturellement dans la voix des sons de plaisir et de douleur, de colère et de tendresse, d’affliction et de joie.
Je n’avais pas encore vu Les Femmes de bonne humeur ; aussi le plaisir que j’ai goûté samedi à Mogador fut-il tellement vif et d’une qualité si rare que je répugne quelque peu à l’analyser.
Je le sens, Madame, en me laissant aller au plaisir de vous peindre ces prodiges nouveaux dont s’enorgueillit encore la scène française, je m’écarte sans doute de la route que vous n’aviez pas dédaigné de m’indiquer.
J’avoue qu’elle est agréable à l’œil, mais je dis qu’elle est destructive de l’illusion et du plaisir. […] L’architecte doit s’occuper encore de la conservation des spectateurs et des acteurs ; en s’appliquant sérieusement à cette partie, il dissipera les craintes, il calmera la frayeur, il préviendra tous les accidens et tous les dangers qui en troublent le plaisir et en éloignent les jouissances. […] L’administration peut facilement se procurer l’argent nécessaire à cette dépense utile ; elle tranquillisera le public, et en veillant à sa sûreté, elle s’occupera également de la conservation des talens en tous genres qui concourent à ses plaisirs et à l’embellissement de ce spectacle. […] Indépendamment de cet inconvénient, il en resulte un autre absolument contraire au plaisir des yeux et à la magie de la peinture : l’ordre de la décoration est interrompu, et les intervalles que l’œil mesure entre chaque chassis, coupent par lambeaux l’ouvrage du peintre, détruisent le mérite de sa composition et privent enfin le spectateur d’une des parties enchanteresses de la scène. […] L’illusion s’affoiblit, la surprise cesse et le plaisir fuit.
Mais il y a une chose que je puis faire, et qui, j’en suis sûr, vous fera grand plaisir. […] Juste à ce moment le comte Primoli fit un instantané de nous, instantané que je n’ai jamais eu le plaisir de posséder.
Une troupe de Nymphes, à l’aspect imprévu d’une troupe de jeunes Faunes, prend la fuite, avec autant de précipitation que de frayeur ; les Faunes, au contraire, poursuivent les Nymphes avec cet empressement, que donne ordinairement l’apparence du plaisir : tantôt ils s’arrêtent pour examiner l’impression qu’ils font sur les Nymphes ; celles-ci suspendent en même temps leur course ; elles considerent les Faunes avec crainte, cherchent à démêler leurs desseins, & à s’assurer par la fuite un asyle qui puisse les garantir du danger qui les menace ; les deux troupes se joignent, les Nymphes résistent, se défendent & s’échappent, avec une adresse égale à leur légéreté, &c. […] Ce seroit être aussi fidelle imitateur qu’excellent Peintre, que de mettre de la variété dans l’expression des têtes, de donner à quelques-uns des Faunes de la férocité ; à ceux-là moins d’emportement ; à ceux-ci un air plus tendre ; aux autres enfin un caractere de volupté, qui suspendroit ou qui partageroit la crainte des Nymphes ; l’esquisse de ce Tableau détermine naturellement la composition de l’autre ; je vois alors des Nymphes qui flottent entre le plaisir & la crainte ; j’en apperçois d’autres qui me peignent par le contraste de leurs attitudes, les différents mouvements dont leur ame est agitée ; celles-ci sont plus fieres que leurs compagnes ; celles-là mêlent à leur frayeur un sentiment de curiosité, qui rend le Tableau plus piquant : cette diversité est d’autant plus séduisante qu’elle est l’image de la nature.
Le goût vif & déterminé pour les Ballets est général ; tous les Souverains en décorent leurs Spectacles, moins pour se modeler d’après nos usages, que pour satisfaire au plaisir que procure cet Art. […] Livrez-vous à un métier où les mouvements de l’ame soient moins nécessaires que les mouvements des bras, & où le génie ait moins à opérer que les mains. » Ces avis donnés & suivis, Monsieur, délivreroient la Scene d’une quantité innombrable de mauvais Danseurs, de mauvais Maîtres de Ballets, & enrichiroient les forges & les boutiques des artisans d’un très-grand nombre d’ouvriers, plus utiles aux besoins de la Société, qu’ils ne l’étoient à ses amusements & à ses plaisirs.