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122. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Belton et Eliza. Ballet pantomime. » pp. 223-233

Plusieurs Colons, Quakers et Officiers Anglois sont répandus sur la scène ; les uns jouent, les autres boivent et conversent ensemble, tandis qu’une grande troupe de Nègres et de Négresses travaillent(1).

123. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE IV. » pp. 47-60

Si de simples images m’entraînent à l’illusion ; si la magie de la Peinture me transporte ; si je suis attendri à la vue d’un Tableau ; si mon ame séduite, est vivement affectée par le prestige ; si les couleurs & les pinceaux dans les mains du Peintre habile, se jouent de mes sens au point de me montrer la nature, de la faire parler, de l’entendre & de lui répondre ; quelle sera ma sensibilité !

124. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur l’interprétation du chanteur »

Les compositeurs resserrés dans les bornes de dix tons et demi, prescrites par la nature, se trouvaient bien plus à leur aise avec des voix factices, qui leur donnaient la liberté de se jouer d’une plus grande quantité d’intervalles, et qui rendaient par conséquent leurs compositions beaucoup plus extraordinaires et infiniment moins difficiles. […] Ainsi à ce théâtre il arrive quelquefois que les acteurs les plus estimables abandonnent l’objet qui les amène, pour jouer sur les mots, et pour peindre en contre-sens ce qu’ils chantent. […] Baron avait le geste du rôle qu’il jouait : voilà la seule bonne manière de les adapter sur le théâtre aux différents mouvements du caractère et de la passion.

125. (1806) L’Art de la danse, poëme en quatre chants, calqué sur l’Art poétique de Boileau pp. -247

jeunes Français, jouez avec vos pas ; Beau sexe, charmez-moi, mais ne m’étonnez pas. […] Ce n’est pas quelquefois qu’une Danse un peu fine, Sur un air sémillant, ne joue et ne badine, Et d’un pas déplacé n’abuse avec succès : Mais fuyez sur ce point un ridicule excès ; Et n’allez pas, faisant pirouette sur pirouette, Quand j’attends un danseur, m’offrir une girouette. […] J’ai voulu peindre ces danseurs-machines, qui dansent sans expression pendant qu’on joue un air, et dont tout le talent consiste dans les jambes. […] La Comédie Française y joua pendant plusieurs années. […] Ce fut elle qui joua la première le role de Calypso dans le charmant ballet de Télémaque, et celui de Vénus dans Psyché et dans Pâris : elle ne laissait rien à desirer.

126. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre VI » pp. 76-89

Maintenant, je jouerais des rôles à M. 

127. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre VII » pp. 90-105

Les dames furent adorables ; l’orchestre, — un piano et un violon, — joua ses danses les plus entraînantes.

128. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre deuxième — Chapitre II. Des Fêtes de la Cour de France, depuis 1560 jusqu’en l’année 1610 »

Le Mardi 18 Octobre, le Cardinal de Bourbon fit son Festin de Noces en l’Hôtel de son Abbaye Saint-Germain des Prés, et fit faire à grands frais, sur la rivière de Seine, un grand et superbe appareil d’un grand Bac accommodé en forme de Char triomphant, dans lequel le Roi, Princes, Princesses et les Mariés devaient passer du Louvre aux Pré-aux-Clercs, en pompe moult solennelles, car ce beau Char triomphant, devait être tiré par-dessus l’eau, par d’autres bateaux déguisés en Chevaux Marins, Tritons, Dauphins, baleines et autres monstres Marins en nombre de vingt-quatre, en aucuns desquels étaient portés à couvert au ventre desdits monstres, Trompettes, Clairons, Cornets, Violons, Hautbois, et plusieurs Musiciens d’excellence, même quelques de feux artificiels, qui pendant le trajet devaient donner maints passe-temps, tant au Roi qu’à 50 000 personnes qui étaient sur le rivage ; mais le mystère ne fut pas bien joué, et ne put-on faire marcher les Animaux ainsi qu’on l’avait projeté, de façon que le Roi ayant attendu depuis quatre heures du soir jusqu’à sept aux Tuileries, le mouvement et acheminement de ces animaux, sans en apercevoir aucun effet ; dépité, dit, qu’il voyait bien que c’étaient des bêtes qui commandaient à d’autres bêtes ; et étant monté en Coche s’en alla avec les Reines et toute la suite, au Festin qui fut le plus magnifique de tous ; nommément en ce que ledit Cardinal fit représenter un Jardin artificiel garni de fleurs et de fruits, comme si c’eût été en Mai, ou en Juillet et Août.

129. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — IV, comment je vins a paris » pp. 40-

J’amassai là quelques centaines de marks qui nous permirent d’aller à Cologne où je dus danser dans un cirque entre un âne qui reconnaissait la personne la plus bavarde de la société et un éléphant qui jouait de l’orgue de barbarie.

130. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — V, mes débuts aux folies-bergère » pp. 50-

Influencé par la voix et par le geste d’un homme qui avait joué jadis le rôle de Méphistophélès sur la scène qu’il dirigeait aujourd’hui, Marten Stein n’osa point s’enquérir plus avant.

131. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre II. » pp. 9-16

Cette scène me paroit rendue foiblement ; vous ne mettez pas assez de débit dans telle autre ; celle-ci n’est pas jouée avec assez de feu, et le tableau qui résulte de cette situation me laisse quelque chose à desirer : voila le langage du poète.

132. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE II. » pp. 15-29

Cette Scene me paroit rendue foiblement ; vous ne mettez pas assez de débit dans telle autre, celle-ci n’est pas jouée avec assez de feu, & le Tableau qui résulte de telle situation me laisse quelque chose â desirer : voilà le langage du Poëte.

133. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VII. le diable boiteux  » pp. 220-261

L’Ile des Pirates, jouée quinze jours seulement après le crime, le 12 août, souffrit de la défaveur des circonstances. […] Son rôle, dont une partie se jouait en travesti, ne la séduisit pas seulement parce qu’il lui fournissait l’occasion de porter « avec crânerie », comme disent les soiristes, le pantalon collant et la tunique d’officier qui lui moulait les hanches et le buste. […] Pour se consoler de cette trahison, il joue et perd tout son argent. […] Dans le Siècle nouvellement créé, Louis Desnoyers constatait qu’au Théâtre-Français, Molière se jouait devant les ouvreuses seules, tandis qu’une foule extasiée se pressait rue Le Peletier et « payait un tribut de 8 500 francs à la cachucha de Mlle Elssler113 ».

134. (1841) Physiologie de la lorette pp. -127

Il y a une particule qui joue un grand rôle dans la vie de la Lorette, c’est la particule on. […] J’en ai connu un qui jouait, avec le pilon dans le mortier, Portrait charmant et Fleuve du Tage. […] Le jour où vous faites honneur à l’invitation que vous avez reçue, vous jouez de malheur, vous dit la maîtresse de la maison : c’est jour maigre ; et le poisson étant hors de prix, on ne vous en donne pas. […] Je joue piche ! […] Les choses se passèrent au mieux, l’orchestre joua de verve.

135. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Les Graces. Ballet anacréontique. » pp. 75-97

C’est au goût, au génie, à l’élégance de ce rival heureux d’Anacréon, que je devrai le succès de ma composition, qui n’est, j’en conviens qu’une esquisse légère, ou qu’une copie bien imparfaite de l’original ; mais il n’appartient pas à tout le monde de jouer avec les Graces et de badiner avec l’amour il faut être comme M. […] L’Amour en s’éveillant se trouve captif et cherche vainement à rompre ses liens ; les jeunes Arcadiennes à demi cachées, jouissent de son embarras et de son dépit ; elles éclatent de rire, l’enfant ailé les apperçoit et ne doute pas qu’elles ne lui aient joué ce tour.

136. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XX, une expérience » pp. 222-231

Elle vint sur le devant de l’estrade, et tandis que la musique jouait un prélude de Chopin, elle resta immobile, les yeux baissés, les bras pendants.

137. (1908) L’École de danse de Grünewald « L’école de danse du Grünewald » pp. 261-268

Toute la journée, mises à part les heures d’études et d’exercices, les enfants jouent dans la forêt qui s’étend tout autour de l’école.

138. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « I. Origines, composition, organisation. » pp. 1-13

Les élèves externes reçoivent, chaque fois qu’elles jouent, un cachet de deux francs.

139. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre premier. les années d’apprentissage  » pp. 1-36

Le premier, inauguré en 1763, jouait le grand opéra et donnait chaque semaine, à jour fixe, des ballets. […] Il le suivait dans ses voyages ; il aidait à le distraire aux heures de fatigue ou de solitude ; il jouait aux cartes avec lui ; il veillait à ce que les tabatières offertes au créateur de la symphonie par ses admirateurs fussent toujours garnies d’un produit de choix. […] « Plusieurs enquêtes dirigées par le Parlement, disait la Revue Britannique, n’ont donné aucun résultat, si ce n’est de prouver que tous les directeurs faisaient banqueroute… Il a été prouvé que les pièces de Sheridan n’attiraient plus personne, que celles de Shakespeare se jouaient devant les banquettes et qu’il fallait, pour attirer la foule, des danseuses françaises, des chevaux et des éléphants… L’art théâtral ne s’adresse plus à l’âme ni à la pensée.

140. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « Observations sur la construction d’une salle d’opéra. » pp. 3-32

Ce sont, je le répète, les pompiers qui doivent avoir la garde des réservoirs et des pompes, pour veiller à ce que les uns soient toujours remplis, et à ce que les autres soient toujours en état de jouer. […] La scène en effet ne peut faire illusion, se jouer de nos sens et nous transporter vers les objets qu’elle nous offre, si l’on n’a l’art de dérober les ressorts qui les font mouvoir : en découvre-t-on les fils ? […] Comme ils ne sont point machinés et que tout s’y meut et y joue à force de bras, la manœuvre s’y fait avec beaucoup de peine, de confusion et d’imprécision : mais ces salles m’ont toujours parues trop grandes et pour le public et pour les acteurs, et surtout pour la mesquinerie qui règne en général dans les opéras Italiens.

141. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre premier. De la Danse en général, suivant l’opinion des Anciens. » pp. 1-32

Alors un fameux Pantomime du tems de Néron, qui avoit le corps souple & les gestes excellens, pria Démétrius de ne le point condamner sans l’avoir vu jouer son personnage ; desorte qu’ayant fait cesser les voix & les instrumens dans le spectacle, il représenta devant lui l’adultere de Venus & de Mars, où étoit exprimé le Soleil qui les découvroit, Vulcain qui leur dressoit des embuches, les Dieux qui accouroient au spectacle, Venus toute confuse, Mars étonné & suppliant, & le reste de la fable représenté avec tant d’art & d’expression, que le Philosophe s’écria qu’il croyoit voir la chose même, & non pas sa représentation, & que ce Pantomime avoit le corps & les mains parlantes, comme un Comédien qui s’exprime par la voix. […] Ainsi la perfection de cet art est de contrefaire si bien ce que l’on joue, qu’on ne fasse ni gestes ni postures qui n’ayent du rapport à la chose qu’on représente, & surtout qu’on garde le caractere de la personne, soit d’un Prince, ou de quelqu’autre que ce soit ; ce qui fit dire encore à un étranger de considération qui n’avoit jamais assisté à ces sortes de spectacles, ne voyant qu’un seul Danseur avec des masques & des habits differens pour représenter un Ballet, qu’il falloit que dans un seul corps il y eût plusieurs ames.

142. (1921) Le Ballet de l’Opéra pp. 191-205

Quelles délices lorsque Maury exécutait le pas des Sabots dans la Korrigane, ses variations dans le Cid, lorsque Subra jouait, mimait, dansait le personnage de Coppélia, ébauchant d’abord des pas raides, timides de poupée, puis peu à peu entrant à pleines voiles dans la vie et l’art le plus raffiné, le plus enveloppant ! […] Il y a quelque vingt ans, les élèves externes, chaque fois qu’elles jouaient, recevaient un cachet de deux francs, les marcheuses de 30 à 50 francs par mois.

143. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre second. Étude des jambes » pp. 40-51

Communément ils sont forts et vigoureux, ils ont par conséquent moins de souplesse dans les muscles, et leurs articulations jouent avec moins d’aisance.

144. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] « Poste-face, Post-scriptum , ou. Réflexions sur l’incertitude des jugemens en matière de Littérature. » pp. 38-48

Ainsi je raisonne de ma Pantomime comme si elle avait été jouée, tandis qu’elle ne l’a point été ; j’en parle comme si le Public l’avait très-bien reçue, tandis qu’il ne la connaît que par le moyen de l’impression, & qu’il pourrait sort bien la trouver détestable.

145. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre IV. » pp. 27-36

Auguste n’attendit pas longtems, Hilas enivré d’amour-propre, et soutenu par une populace effrénée défia son maître ; il lui proposa de représenter Agamemnon, et dit insolemment à Pilade : « Je rendrai cette scène en prémier, vous la jouerez ensuite à votre manière ; et le public jugera quel est celui de nous qui mérité le scéptre du talent. » Pilade fier, et vain accepta le défi ; le jour fut pris ; la ville et les faubourgs de Rome furent en mouvement, les uns parurent pour Pylade et les autres pour Hilas.

146. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Euthyme et Eucharis. Ballet héroï-pantomime. » pp. 51-63

  Mon but n’étant point de jouer le sçavant, ni d’ennuier le public par des citations, qui sont autant d’énigmes que les amateurs de l’antiquité expliquent chacun dans le sens qui lui paroît, ou le plus probable, ou le plus conforme à leur opinion, je garderai le silence sur tous ces prodiges mystérieux, et je tâcherai de mettre de l’action dans mes ballets, sans renoncer toutefois à la danse, qui doit en être la base et le fondement.

147. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VIII. Ballerines étrangères. » pp. 176-189

Elle jouait ensuite — et je souligne le mot — le Corsaire et la Fonti, où elle témoignait des plus éminentes qualités dramatiques.

148. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre X. le coucher de l’astre  » pp. 365-413

Il était entendu, néanmoins, qu’en cas de maladie, naufrage ou accident de force majeure, l’engagement serait résilié ; mais aucune excuse n’était admissible au cas où il serait prouvé que Fanny aurait dansé ou joué sur un théâtre quelconque après le 15 décembre 1840. […] La force dramatique qu’elle déploya dans Yelva, l’orpheline russe, fit une impression profonde sur une jeune artiste qui jouait à côté d’elle, Louise Neumann, la fille de la célèbre Amalie Haizinger, la future comtesse de Schœnfeld150. […] Elle était présente au Hofburgtheater, le 19 février 1863, lorsque l’on y joua pour la première fois les Nibelungen de Hebbel, et elle envoya ses félicitations à l’auteur. […] Ce fut un bonheur pour moi, que cette musique simple fût d’une exécution facile, car, pour ne perdre aucun mouvement de Fanny, j’étais obligé de jouer en détournant la tête du piano.

149. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre IX. » pp. 97-129

Je lui ai vû représenter une tragédie à la quelle il avoit retouché ; car il joignoit au mérite d’exceller dans la comédie, celui d’être un des poètes les plus agréables de sa nation ; je lui ai vu, dis-je, jouer un tyran, qui, effrayé de l’énormité de ses crimes, meurt déchiré de ses remords. […] Sarrazin enfin n’auroit pas trouvé en lui ce qu’il faut pour jouer les niais, et tous les rôles de charges attachés à cet emploi. […] On faisoit enfin des masques critiques ; on se donnoit la liberté de jouer les citoyens, et les sculpteurs, chargés de l’exécution des masques, imitoient la ressemblance de ceux qu’on donnoit en spectacle.

150. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VII. Brelan d’astres » pp. 134-175

On jouait un ballet mythologique de circonstance : Réception d’une jeune nymphe à la cour de Terpsychore. […] Taglioni, qui n’est aujourd’hui pour nous, comme les Gardel, les Montessu et les Bigottini pour les gens de l’Empire, qu’un madrigal dans un mot, et qui, aux yeux de nos pères, représentait la Danse comme la Malibran représentait la Musique : l’une, le sourire aux lèvres, les bras harmonieusement étendus, la pointe du pied sur la pointe d’une fleur ; l’autre, un flot de cheveux noirs déroulé sur de blanches épaules, une joue pâle appuyée sur une main diaphane, un œil lustré par les larmes, — nos deux fées, s’est écrié quelque part Théophile Gautier, les fées que nous invoquions pour nous inspirer, nous autres romantiques qui ne croyons plus aux Muses ! […] Fanny Elssler devait jouer Alcine.

151. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « V. Pastels après décès. » pp. 54-87

Mademoiselle Guimard y joue quelquefois, mais son organe sépulcral ne répond pas à ses autres talents. […] On y jouait d’abord des pièces dans le ton badin ; on y arriva bientôt à l’égrillardise et, enfin, à des exhibitions, à ce que prétend Alphonse Royer, dont le scandale ne saurait être toléré de nos jours.

152. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XIII. » pp. 122-133

Mais pour que le maitre de ballets arrive à ce but, il est absolument necessaire qu’il exerce son âme à sentir vivement, sa physionomie à recevoir les sensations diverses qu elle lui communique, les gestes qui doivent les rendre avec vérité ; si son coeur est froid, si son âme est glacée, si son visage est invariable et ne se prête point au-jeu des passions, si ses yeux sont fixes et immobiles, si son corps est roide et guindé, et que les articulations propres à le faire mouvoir ne jouent pas avec facilité, si enfin la tête ne se meut pas avec grâce et que les éffacemens du corps ne contrastent pas avec ses diverses positions ; comment un tel maître de ballets pourra-t-il servir de modèle à ses danseurs ?

153. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Enée et Didon. Ballet tragique. » pp. 135-147

On sent que l’amour joue dans ce pas le principal personnage, un ballet général et une marche pompeuse terminent cette seconde partie.

154. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre IV. De la Danse des Balets des Anciens & des Modernes, avec quelques descriptions des plus singulieres, & de l’origine de la danse Théâtrale. » pp. 70-111

Mais outre ces Balets, qui se représentent ordinairement dans les Palais des Souverains & sur les Théâtres publics, il y en a encore d’une autre composition, qu’on appelle Balets ambulatoires, qui se jouent de place en place dans les Villes, à l’occasion des Fêtes publiques. […] Le premier acte fut joué devant la porte de l’Eglise de Notre-Dame de Lorette, où il parut d’abord une machine de bois d’une grandeur prodigieuse, qui représentoit le cheval de Troie : ce cheval commença dès lors à se mouvoir par des ressorts secrets, tandis qu’autour de ce cheval se représentoient en Balets des actions considérables de la guerre de Troie, accompagnées d’une simphonie très-nombreuse ; après quoi on alla avec cette machine mouvante, à la place de S.

155. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XI. » pp. 145-156

Communément ils sont forts et vigoureux ; il ont par conséquent moins de souplesse dans les muscles, et leurs articulations jouent avec moins d’aisance.

156. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre III. l’opéra de paris sous la direction véron  » pp. 97-128

Si la pâte Regnauld devint rapidement célèbre, cela tient à ce que Véron sut jouer avec brio d’un instrument dont on n’avait pas abusé jusqu’alors : la publicité dans les journaux. […] Horace de Viel-Castel dit dans ses Mémoires : « Véron, c’est le bourgeois gentilhomme du dix-neuvième siècle27 », et ailleurs : « Véron joue un rôle et il le joue bien ; c’est l’insolence élevée à la plus haute puissance et qui a su tirer parti des éléments impurs qui composent le fond de notre marais social.

157. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les fêtes modernes »

A côté de cette fontaine, et adossé au mur du quai, était dressé un amphithéâtre par gradins, orné de décorations, sur lequel étaient placés des musiciens qui jouèrent de toutes espèces d’instruments toute la journée et bien avant dans la nuit. […] Ils étaient précédés et suivis d’un nombre infini d’instruments, qui jouaient sans cesse des fanfares, en se répondant les uns les autres. […] Les danseurs de corde commencèrent ensuite leurs exercices, au son des violons et des hautbois : dans les vides de ce spectacle, les trompettes-marines et les cors de chasse se joignaient aux violons et aux hautbois, et jouaient les airs de la plus noble gaieté. […] Au son touchant d’une symphonie mélodieuse elles s’animèrent, et jouèrent avec la fée une jolie scène, dont les traits légers amusèrent la Reine et la cour. […] On peut juger que les eaux admirables de tous ces jolis bosquets jouèrent pendant tout le temps que la Reine voulut bien y rester ; et la réflexion des coups de lumière qui partaient du nombre immense des lumières qu’on y avait répandues, augmentait et variait à tous les instants les charmes de cet agréable séjour.

158. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XI. » pp. 290-314

Communément ils sont forts & vigoureux ; ils ont par conséquent moins de souplesse dans les muscles & leurs articulations jouent avec moins d’aisance.

159. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VI. les débuts de fanny elssler à paris  » pp. 188-219

Les pointes y jouent un grand rôle, un rôle qui attache le regard et étonne l’imagination ; elles feraient le tour du théâtre sans paraître se fatiguer et sans que les attraits qu’elles supportent perdissent rien de leur incroyable aplomb ou de leur moelleuse volupté. […] Fanny Elssler ne danse pas, elle joue ; elle est belle, elle est grande, elle est bien faite ; on la prendrait pour une duchesse au bon temps des duchesses.

160. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXIV, comment m. claretie m’a décidée à écrire ce livre » pp. 272-285

Je n’avais pas très bien compris ce qu’il avait dit, toutefois comme je sentais que c’était une inconvenance, j’essayai de le défendre, en alléguant qu’il avait répété toute la journée, que la moitié des musiciens étaient allés jouer à l’Opéra et ne lui avaient envoyé que des doublures.

161. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse moderne »

Dupré jouait dans ce ballet le rôle principal : il recevait des mains de Naïs le prix du vainqueur, et de celles du parterre les applaudissements que mérite le plus grand talent en ce genre qu’on ait encore vu en Europe.

162. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXI, choses d’amérique » pp. 232-249

Tout d’abord, il protesta, non sans véhémence, car il n’était nullement armé dans sa tenue pour un tel voyage, mais il ne tarda pas à s’apaiser et à prendre gaîment son parti de la farce un peu vive que nous lui avions jouée.

163. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « XII. Le foyer de la danse » pp. 270-287

Mon Dieu, c’est ainsi que l’on sait que Francine Cellier vit du fruit de ses déménagements successifs ; que Fanny Génat joue les « mères nobles » à Cluny ; que Laure Fonta s’est consacrée à l’enseignement ; que Villeroy s’est retirée en Normandie ; Marconnay, à Montreuil ; Andrée Mérante, à Bois-Colombes ; Fiocre-Collin, à Courbevoie ; sa sœur, rue de Courcelles ; Beaugrand, à Asnières, et Righetti, au Vésinet… Mais les autres ?

164. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre VIII. » pp. 65-96

il détruit les idées que la scène vient d’imprimer dans mon âme ; il joue un passe-pied ; il reprend un rigaudon, ou un tambourin fort gai, lorsque je suis vivement emu et fortement attendri, par l’action sérieuse qui vient de se passer ; il suspend le charme d’un moment délicieux ; il efface de mon cœur les images qui l’intéressoient ; il étouffe et amortit le sentiment dans le quel il se plaisoit ; ce n’est pas tout encore, et vous allez voir le comble de l’inintelligence : cette action touchante n’a été qu’ebauchée ; l’acte suivant doit la terminer et me porter les derniers coups ; or, de cette musique gaie et triviale, on passe subitement à une ritournelle triste et lugubre : quel contraste choquant ! […] Ce n’est qu’en se substituant à la place du héros et du personnage qu’on joue, que l’on peut parvenir à le rendre et à l’imiter parfaitement.

165. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE VIII. » pp. 129-194

elle détruit les idées que la Scene vient d’imprimer dans mon ame ; elle joue un Passepied ; elle reprend un Rigaudon ou un Tambourin fort gai, lorsque je suis vivement ému & fortement attendri par l’action sérieuse qui vient de se passer ; elle suspend le charme d’un moment délicieux ; elle efface de mon cœur les images qui l’intéressoient ; elle étouffe & amortit le sentiment dans lequel il se plaisoit ; ce n’est pas tout encore, & vous allez voir le comble de l’inintelligence ; cette action touchante n’a été qu’ébauchée ; l’Acte suivant doit la terminer & me porter les derniers coups ; or de cette Musique gaie & triviale, on passe subitement à une Ritournelle triste & lugubre : quel contraste choquant ! […] Les habits & les caracteres étant sans nombre à ce Spectacle, je souhaiterois que la Danse ne fût pas toujours la même ; cette uniformité choquante disparoîtroit sans doute, si les Danseurs étudioient le caractere de l’homme qu’ils doivent représenter, s’ils saisissoient ses mœurs, ses usages & ses coutumes ; ce n’est qu’en se substituant à la place du Héros & du Personnage que l’on joue, que l’on peut parvenir à le rendre & à l’imiter parfaitement.

166. (1921) Salvatore Viganò pp. 167-190

De jeunes sculpteurs y travaillaient en cadence à dégrossir des blocs de marbre tandis que l’enfant Icare se jouait parmi les œuvres ébauchées. […] Des enfants, des petites filles, des adolescents formant des groupes harmonieux, s’amusent avec de pacifiques animaux, cueillent des fleurs et des fruits, jouent, folâtrent et s’ébattent, représentant au naturel tout ce que l’esprit peut concevoir de plus séduisant pour la peinture d’un âge si heureux22. » Une brève action trouvait place dans ce long tableau dont la composition variait à tout moment.

167. (1921) L’âme et la danse pp. 99-128

— Cet Un veut jouer à Tout. Il veut jouer à l’universalité de l’âme !

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