Après être entré dans le détail des moyens que j’ai employés, et que le désir de plaire m’a suggérés, il me reste à réclamer cette indulgence que le public a daigné avoir pour Agamemnon ; je désire ardemment que sa fille Iphigénie soit vue avec la même bonté, et reçoive le même acceuil que le père. […] Elle ordonne que l’on détache leurs fers ; Thoas avide de sang lui recommande de hâter l’instant du sacrifice, et de ne pas perdre par des délais des momens qui lui sont d’autant plus chers, que ces deux victimes ne peuvent manquer de plaire à la Déesse et d’appaiser son courroux.
Qui ose lui dire qu’il est là pour l’amour de lui et pour lui plaire ?
comme il vous plaira !
Cependant l’œil pénétrant et jaloux de Médée perce à travers ce mystère ; les soins de Jason pour Créuse, son empressement à lui plaire, les préférences qu’il lui donne sans cesse, et dont Créuse lui tient compte, jettent Médée dans les plus affreux soupçons.
» *** … Vous plaît-il d’avoir un léger crayon d’une répétition ordinaire sur la scène de l’Opéra ?
Voyez, ô public, que de peines on se donne pour vous plaire ! […] Ce demi-sommeil du foyer de l’Opéra se prolongeait encore sous la Restauration, grâce à la pudeur naïve de Sosthènes de la Rochefoucauld, surintendant des théâtres royaux, qui avait établi deux escaliers, un pour les hommes, un pour les femmes, et allongé d’un tiers les jupes du corps de ballet : « Voulez-vous me plaire ?
Non-seulement, selon les théologiens, on ne doit pas « prendre plaisir à danser, mais on ne doit pas non plus se plaire à voir danser ; car c’est donner à connoître qu’on a le cœur vain et charnel, et qu’il s’amuse encore aux folies du monde et à des choses qui ne valent rien ; de plus, c’est, pour bien dire, participer au mal au lieu de le reprendre, la différence n’étant pas grande en matière de vice, d’y consentir ou de prendre plaisir à le voir faire et de le faire selon que les saints personnages anciennement prononçoient contre ceux qui assistoient aux théâtres, et prenoient plaisir aux folies qui s’y faisoient ». […] Ceux qui conservent une lumière plus pure, sont en si petit nombre et ont si peu d’autorité, qu’ils ne peuvent s’opposer à la chute générale des mœurs ; et qu’ils s’estiment heureux s’il leur est permis de vivre en particulier selon les maximes dont le siècle est ennemi : encore leur échappe-t-il souvent, ou par surprise ou par une lâche complaisance pour l’opinion des autres, qui a de secrètes racines dans le cœur, de louer ce qui ne mérite que des larmes, et d’approuver ce que Dieu condamne. » Cette réflexion si lumineuse ne peut-elle pas s’appliquer fort naturellement aux danses, qui paroissent à beaucoup de gens un divertissement permis, et dont en conséquence ils prennent la défense, parce que, pour me servir des paroles de ce savant auteur, elles contribuent à la douceur et aux délices de la vie , et que volontiers on appelle bon tout ce qui plaît, pourvu qu’il n’ait rien de grossièrement mauvais, quoiqu’il soit réellement condamnable selon les principes de la bonne morale, et au jugement de la vérité éternelle ?
Dans ce même Poème à la fin du troisième Acte, lorsque l’inflexible Dieu de la guerre a dit : Un vain respect ne peut me plaire : On ne satisfait Mars que par de grands exploits : Vous que l’Enfer a nourries, Venez cruelles Furies, Venez briser l’Autel en cent morceaux épars.
Les Bergers et les Bergères s’empressent à féliciter Paris sur son retour au mont Ida ; ils l’accueillent, ils lui offrent des fleurs et des fruits ; ces hommages plaisent à son cœur ; il leur exprime sa reconnoissance et se mêle à leurs jeux(1).
Lucile Grahn Cette blonde fille du Danemark entrait à l’Opéra, au mois de juillet 1838, — par la porte vermoulue d’un ancien ouvrage démodé, le Carnaval de Venise… Là-bas, à Copenhague, — la vieille et sainte ville, enfouie au fond du Nord, qui vous apparaît avec son gothique entourage de basiliques romanes et de maisons pointues, — elle s’était montrée, à l’âge de quatorze ans, dans le rôle de la princesse Astride, de Waldemar, et dans le principal personnage de Hertha, deux ballets empruntés aux chevaleresques traditions et à la mythologie scandinaves… Et ses compatriotes avaient fait fête à l’envi à ce prodige enfantin, dont toutes les convoitises se portaient vers la France, — cette France qui donne, quand il lui plaît, aux comédiens et aux danseuses de grandes et sublimes leçons !
Aujourd’hui où la chorégraphie empiète sur le domaine de l’acrobatie, et qu’à la légèreté et à la grâce on a substitué l’énergie et la force, il faut savoir gré à une artiste de ne pas tomber dans ces excès fâcheux et de chercher moins à étonner qu’à plaire.
Chaque peuple a des lois, des coutumes, des usages, des modes et des cérémonies opposées ; chaque nation diffère dans ses goûts, dans son architecture, dans sa manière de cultiver les arts ; celui d’un habile peintre est donc de saisir cette variété ; son pinceau doit être fidèle ; s’il n’est de tous les pays, il cesse d’être vrai et n’est plus en droit de plaire. […] J’ai toujours regardé un opéra comme un grand tableau qui doit offrir le merveilleux et le sublime de la peinture dans tous les genres, dont le sujet doit être dessiné par le poète, et peint ensuite par des peintres habiles dans des genres opposés, qui tous animés par l’honneur et la noble ambition de plaire, doivent terminer le chef-d’œuvre avec cet accord, cette intelligence qui annoncent et qui caractérisent les vrais talens. […] tel enfant, né pour plaire, devient maussade et ennuyeux.
les difficultés ne sont en droit de plaire que lorsqu’on ne les sent pas, et qu’elles empruntent enfin cet air noble et aisé, qui, dérobant la peine, ne laisse voir que la légèreté. […] Si ce charme diminue, si tel enfant cesse de plaire, si ses bras paroissent moins bien dessinés, si la tête n’a plus cet agrément qui séduisoit le spectateur, c’est qu’il grandit, que ses membres en s’alongeant, perdent de leur gentillesse, et que les beautés réunies dans un petit espace, frappent davantage que lorsqu’elles sont éparses. […] Le caractère de la beauté est beaucoup moins nécessaire à la physionomie que celui de l’esprit : Toutes celles qui, sans être régulières, sont animées par le sentiment, plaisent bien davantage que celles qui sont belles, sans expression et sans vivacité.
Diaphane comme une corne de lanterne, Taglioni plut par le contraste. […] Il se fût mis en quatre pour plaire à M. […] Vous plairait-il de le leur voir danser ?
Dans cette danse il est question de remuer l’âme, et non pas de plaire aux yeux.
Cependant on est autorisé à croire que l’amour est aussi ancien que le monde, et que de tout tems il exerca son empire sur les coeurs et que les passions vives qu’il alluma stimulées par le désir de plaire à l’objet adoré, échauffèrent l’imagination, excitérent l’industrie, et dévelopérent dans l’homme le germe de tous les talens.
Si le Ballet est le frere aîné des autres Arts, ce n’est qu’autant qu’il en réunira les perfections ; mais on ne sauroit lui déférer ce titre glorieux dans l’état pitoyable où il se trouve, & convenez avec moi, Monsieur, que ce frere aîné fait pour plaire, est un sujet déplorable, sans goût, sans esprit, sans imagination, & qui mérite à tous égards l’indifférence & le mépris de ses sœurs.
Mais lorsque le Roi eut appris son innocence, il fut touché d’un tel repentir de ce qu’il lui avoit fait souffrir, qu’il lui donna cent talens, & lui mit entre les mains son accusateur, pour en faire ce qu’il lui plairoit. […] Je n’aurois jamais fini, si je voulois parcourir tous les moyens qu’a la Peinture d’exprimer tout ce qu’elle médite : l’on voit assez par tout ce que je viens de dire, qu’elle ne manque pas de ressorts non plus que la Poésie, pour plaire aux hommes, pour leur imposer, & pour ébranler leurs esprits. […] On répond que c’est justement ce qui fait le prix de la Peinture, puisque par cette imitation, comme nous l’avons fait remarquer, la Peinture plaît davantage que les choses mêmes.
Ce fut en 1671, qu’on représenta à Paris les Fêtes de Bacchus et de l’Amour, cette nouveauté plût ; et en 1681, le Roi et toute sa cour exécutèrent à Saint-Germain le Triomphe de l’Amour, fait par Quinault, et mis en musique par Lully : de ce moment il ne fut plus question du grand ballet, dont on vient de parler. […] La variété qui y règne, le mélange aimable du chant et de la danse, des actions courtes qui ne sauraient fatiguer l’attention, des fêtes galantes qui se succèdent avec rapidité, une foule d’objets piquants qui paraissent dans ces spectacles, forment un ensemble charmant, qui plaît également à la France et aux étrangers.
Puis changeant de sujet de conversation : — Regardez ces chaises, est-ce qu’elles vous plaisent ?
Ce vaste tableau a le mérite de la variété et de la ressemblance ; il offre à chaque instant de nouveaux grouppes, et il est en droit de produire un grand effet et de plaire, si toutefois il est executé avec cette force, cette intrepidité, et ce nerf que ce genre exige(1).
Un instant après elle vent entrer dans le temple de Junon, pour y faire un sacrifice, consulter les Augures, et apprendre si l’union qui la flatte, se formera sous d’heureux auspices ; puis reprenant tout à coup sa première fierté, et rougissant de sa foiblesse, elle veut fuir Enée ; elle veut le bannir de son cœur, elle veut lui ordonner de quitter ses états ; mais un sourire d’Ascagne renverse et détruit tous ses projets, et croyant voir dans les traits de cet enfant tous ceux de son vainqueur, elle n’est plus occupée que du désir de lui plaire, et que du bonheur d’en être aimée.
Il ne s’agit pas à cet effet de posséder seulement les connoissances les plus exactes de l’art ; il faut encore se déffendre soigneusement de ce vain orgueil qui persuade à chacun que sa manière d’exécuter est l’unique, et la seule qui puisse plaire ; car un maître qui se propose toujours comme un modèle de perfection, et qui ne s’attache à faire de ses écoliers qu’une copie dont il est le bon ou mauvais original, ne réussira à en former de passables que lorsqu’il en rencontrera qui seront doués des mêmes dispositions que lui, et qui auront la même taille, la même conformation et la même intelligence enfin la même aptitude.
Tranquillement, sans me préoccuper du regard suppliant que la malheureuse me jetait entre deux paupières éraillées et rougies, je demandai à l’aveugle mélomane : — Et elle vous plaît, votre femme ?
Il ne s’agit pas à cet effet de posséder seulement les connoissances les plus exactes de l’Art ; il faut encore se défendre soigneusement de ce vain orgueil, qui persuade à chacun que sa maniere d’exécuter est l’unique & la seule qui puisse plaire ; car un Maître qui se propose toujours comme un modele de perfection, & qui ne s’attache à faire de ses Ecoliers qu’une copie dont il est le bon ou le mauvais original, ne réussira à en former de passables que lorsqu’il en rencontrera qui seront doués des mêmes dispositions que lui & qui auront la même taille, la même conformation & la même intelligence.
Enfin plusieurs traits de son caractère, la bonté, la simplicité, la franchise, étaient de ceux que son grand compatriote, le poète Franz Grillparzer, se plaisait à constater chez les Autrichiens et dont il les félicitait à juste titre. […] On était ponctuel et rangé ; l’on aimait l’ordre et la propreté ; l’on se plaisait à des travaux délicats qui exigeaient des doigts minutieux.
Alors je réunis tout mon courage et je débitai, d’un seul trait, tout à la ronde : — Messieurs, je voudrais bien voir le directeur de ce théâtre, s’il vous plaît ?
— Le jour qui vous plaira.
Qu’il seroit aussi à désirer que ceux qui sont revêtus du ministère ecclésiastique, ne cherchassent, comme saint Augustin, que le bien des ames, plutôt que leurs propres intérêts, et à plaire aux hommes ; et que, sans avoir égard à la condition des personnes, ils enseignassent toujours, à l’exemple de leur divin Maître, la voie de Dieu dans la vérité !
Quand à ceux qui n’ont l’esprit qu’au bout des pieds, ils ne peuuent pas auoir les considerations releuees iusques où ie les voudrois, pour leur faire trouuer quelque goust en ces aduis, ils sont trop ahurtez à la bonne opinion qu’ils ont d’eux mesmes, qu’ils s’y tiennent donc tant qu’il leur plaira, & qu’ils exercent à souhait leur iugement terre à terre, ie ne leur enuieray iamais la gloire qu’ils en rapporteront, il suffit que i’aye rendu ce tesmoignage du ressentiment qu’vne consideration publique me donne de ce qu’ils sont tels, & du contentement que i’aurois pour la mesme raison qu’ils fussent dignes d’vne recommandation veritable.
En examinant attentivement ces différentes productions on verra qu’elles sont composées dans toutes les règles ; que leur manque-t-il donc pour plaire ?
ÉRYXIMAQUE Je l’ai observé depuis longtemps : tout ce qui pénètre dans l’homme, se comporte dans la suite très prochaine comme il plaît aux destins. […] Mais comme nous ne pouvons aller à l’infini, ni dans le rêve ni dans la veille, elle, pareillement, redevient toujours elle-même ; cesse d’être flocon, oiseau, idée ; — d’être enfin tout ce qu’il plut à la flûte qu’elle fût, car la même Terre qui l’a envoyée, la rappelle, et la rend toute haletante à sa nature de femme et à son ami… PHÈDRE Miracle !
Car ces feuilletons pétillent d’esprit, d’un esprit qui pourrait être méchant, s’il le voulait, mais qui se plaît de préférence à une douce ironie, sans fiel. […] Aussi, Mlle Elssler plaît-elle à tout le monde, même aux femmes qui ne peuvent souffrir aucune danseuse. […] Mais Fanny Elssler plut infiniment dans Miranda, dans le Diable boiteux, dans l’Amour vengé, dans le Brigand de Terracine.
Tout ce qui empêche donc d’avoir ces saintes pensées, et qui en inspire de contraires, ne doit point plaire à des chrétiens, et doit au contraire leur être suspect.
Enfin, attiré vers l’étude des Lettres par une sensibilité naturelle, qui seule peut donner du prix à ses Ouvrages ; content de remplir ses momens par un travail qui plaise à son âme ; tandis que ses ennemis s’agiteront pour lui nuire, il vivra dans le repos7. » « Ces réflexions, qu’il fallait faire une fois », (quelle en est la nécessité, me demandera-t-on peut-être, sans que je juge à propos de répondre) « ces réflexions, dis-je, qu’il fallait faire une fois, n’éclaireront point le préjugé, & n’adouciront point la haîne ; on ne l’a pas espéré : mais aux yeux des hommes sages & désintéressés, qui y reconnaîtront le caractère qui les a dictées, elles serviront de réponse à l’injustice & à la calomnie8 ».
Il est aisé de voir et de sentir que celle variété est au dessus des règles, que le geste n’en reçoit que de l’ame et du génie ou, pour mieux dire, des passions ; Ce sont elles qui donnent de l’énergie et de la valeur aux mouvemens ; elles les frappent, pour ainsi dire, au coin qui leur plaît, en leur assignant telle ou telle portion de valeur relativement à leur silence ou à leur murmure, a leur ton modéré, ou a leur éclat impétueux.
L’homme est cet animal singulier qui se regarde vivre, qui se donne une valeur, et qui place toute cette valeur qu’il lui plaît de se donner dans l’importance qu’il attache à des perceptions inutiles et à des actes sans conséquence physique vitale.
L’on tient même que Rhea ou Cerès fut la premiere qui se plut à cet exercice, & qu’elle l’enseigna pour son culte à ses Prêtres, qu’on nommoit Curetes & Corybantes, tant en Crete, qu’en Phrygie, & que cette danse de fracas & de tumulte ne leur fut pas inutile ; car en sautant & dansant au son des cimbales & des clairons, ils sauverent la vie à Jupiter, parce que Saturne qui dévoroit ses enfans, n’entendit pas ses cris lors de sa naissance.
Roi d’Ecosse fut averti du jour de sa mort dans un bal de cérémonie, par un spectre ou fantôme qui y dansa au vû & au grand étonnement de toute l’assemblée : le Lecteur en croira aussi ce qui lui plaira ; mais j’ose dire, parce qu’il m’est arrivé en 1712, que cela n’est pas incroyable.
Paul Valéry se plaît particulièrement à affirmer que, simple et fastidieuse besogne de librairie, la composition de son dialogue a été une chose fortuite.
Il n’écouta pas, et se tournant vers moi, il me demanda si j’allais encore le quitter. « Non, répondis-je, je resterai tant qu’il vous plaira.
Pour cet esprit positif la grande affaire était de plaire au public.
Se prête-t-il au contraire à l’action des pieds, il fait autant de grimaces et de contorsions qu’il exécutera de pas différens ; l’exécution dèslors est denuée de repos, d’ensemble, d’harmonie, de précision, de fermeté, d’à-plomb et d’équilibre ; enfin elle est privée des graces et de la noblesse, qui sont les qualités sans les quelles la danse ne peut plaire.
il fait autant de grimaces & de contorsions qu’ils exécutent de pas différents : l’exécution dès-lors est dénuée de repos, d’ensemble, d’harmonie, de précision, de fermeté, d’à-plomb & d’équilibre, enfin elle est privée des graces & de la noblesse qui sont les qualités sans lesquelles la Danse ne peut plaire.
… Chaque soir, nous nous fatiguons pour plaire à ces messieurs et gagner notre vie.