Sur des Chœurs de Musique entretenus des fonds publics, on voyait un jour les hommes déjà faits41 former des Danses légères. […] Ces deux troupes se réunissaient dans les places publiques, pour chanter en chœur des Hymnes en l’honneur d’Apollon. […] « Y ayant, dit Amyot, ès fêtes solennelles et publiques toujours trois Danses : celle des Vieillards commençant disait : Nous avons été jadis Jeunes, vaillants et hardis.
Aussi parlait-il à ses Camarades comme à des sujets, au Public assemblé comme à une armée dont il aurait été le Général, à l’Empereur lui-même, comme s’il n’eût été qu’un homme. […] Entre mille ressources que la malignité leur suggère, il en est une que la faiblesse, la légèreté, l’inconstance du Public rendent presque toujours infaillible. […] Le Public la suit, et toujours extrême dans sa saveur comme dans sa haine, il s’aveugle, s’enivre et s’égare.
On peut juger du pouvoir qu’elles avoient sur l’esprit des Payens, par l’effet des danses des Bacchantes, dont Bacchus employa les charmes plutôt que la force pour subjuguer les Indiens : il établit à son retour en Egypte la Danse des Festins, qui a rapport à nos Bals de cérémonie pour les réjouissances publiques ; quoique Philostrate en attribue l’invention à Comus, comme Dieu des Festins, desquels le Bal faisoit l’accomplissement de la fête chez les Grecs Diodore l’attribue aussi à Terpsicore, la premiere Danseuse des Muses. […] Et je fais voir comment les contre-danses qui sont comme les contre-fugues dans la Musique, furent trouvées par Dédale ; il en donna les premiers préceptes à Ariane ; ce qu’Homere décrit dans les cartouches du Bouclier d’Achile, parce qu’elles servoient de son tems de divertissement aux peuples de la Grece, où il s’étoit formé à l’exemple de Dédale, des Maîtres de Danses, qui établirent des régles & des preceptes pour perfectioner les danses publiques. […] Je descends de-là dans les raisons qui ont porté les Peres de l’Eglise à condamner les danses ; la principale étoit le rapport qu’elles avoient avec les cérémonies, les coutumes, & les dissolutions du Paganisme ; mais surtout les danses Baladoires, contre lesquelles l’Eglise ne s’est récriée, que parce qu’elles occupoient les jours de Fêtes la populace dans les places publiques, à passer un tems qui devoit être consacré au Service divin, & qu’elles étoient presque toujours animées par des chansons impudiques, & des postures indécentes. […] L’art des Danseurs de corde a aussi sa place dans cette Histoire, tant par rapport au goût du tems, que parce qu’il paroît avoir été le premier spectacle public représenté chez les Grecs, qui appeloient ces Danseurs Schoënobates, & qui les avoient introduits dans leurs Foires pour attirer chez eux une quantité d’étrangers qui augmentassent leur commerce.
La Scene françoise la plus riche de l’Europe en Drames de l’un & de l’autre genre, & la plus fertile en grands talents, a été forcée, en quelque façon, pour satisfaire au goût du Public, & se mettre à la mode, d’associer les Danses à ses Représentations, & d’étayer, pour ainsi dire, les chef-d’œuvres des plus illustres Poëtes, par des divertissements ou des Bambochades qui dégradoient la Noblesse & la Majesté de ce Théatre. […] L’indulgence avec laquelle le Public applaudit à de simples ébauches, devroit, ce me semble, engager l’Artiste à chercher la perfection. […] Le Public de son côté aime à se faire une douce illusion, & à se persuader que le goût & les talents de son siecle sont fort au-dessus de ceux des siecles précédents ; il applaudit donc avec fureur aux cabrioles de nos Danseurs, & aux minauderies de nos Danseuses. Je ne parle point de cette partie du Public qui en est l’ame & le ressort, de ces hommes sensés qui, dégagés des préjugés de l’habitude, gémissent de la dépravation du goût, qui écoutent avec tranquillité, qui regardent avec attention, qui pesent avant de juger, & qui n’applaudissent jamais que lorsque les choses les remuent, les affectent & les transportent ; ces battements de mains prodigués au hazard ou sans ménagement perdent souvent les jeunes gens qui se livrent au Théatre.
Il objecta encore que les affiches, les réclames, tout était fait pour elle, et que si elle ne dansait plus, le public pourrait protester. […] Huit jours après eut lieu la répétition générale, qui ne prit fin qu’à quatre heures du matin, et encore n’avais-je pu épuiser mon programme comprenant cinq danses : n° 1 la danse serpentine, n° 2 la violette, n° 3 le papillon, n° 4 une danse que le public désigna plus tard du nom de danse blanche. […] L’enthousiasme du public montait progressivement tandis que je dansais. […] Celles que vous venez de danser ont suffi à enlever le public.
On n’avait rien fait savoir au public marseillais, car nous regardions cette première soirée comme une sorte de répétition que nous renouvellerions une semaine plus tard, si elle obtenait du succès. […] Le public, qui se trouvait de l’autre côté des pièces d’eau, ne devait certainement pas l’entendre. […] Mes projecteurs, en s’éteignant, nous laissèrent, le public et moi, dans la complète obscurité. […] Je dansai quatre fois, et les différentes sensations exprimées par le public furent tout à fait surhumaines et me donnèrent la plus vive impression que j’aie ressentie.
Eh bien, c’est Isadora qui ramena les foules vers la danse, qui lui créa un nouveau public. […] Cela reste acquis, bien qu’elle usât de sa puissance très réelle pour instaurer des conceptions déplorables et mesquines, qu’elle faussât la sensibilité de ce public. […] D’ailleurs, cette emprise de la danse sur un public à peu près aussi candide et par conséquent aussi exigeant, je la constate régulièrement à « l’Olympia », surtout à ces terribles matinées où il n’y a pas de désœuvrés, mais uniquement des amateurs sérieux, des connaisseurs, des sportifs. […] Or le public français serait routinier et conservateur par lui-même.
Ce mélange du bon, du moins parfait et du médiocre, présente un grand corps de danse, propre à exécuter et à transmettre au public toutes les idées d’un compositeur ingénieux. […] Malheureusement la pirouétte n’est pas restée le partage du seul Vestris ; elle est devenue le temps habituel de trente danseurs, et, qu’on me passe l’expression, le pain quotidien du public. A l’exemple de Vestris tous les danseurs et les danseuses tournent et avec eux la tête du public. […] Il ne me conviendroit pas, Madame, de vous entretenir des chanteurs et des chanteuses qui font le charme de l’opéra et les délices du public ; c’est à M.
Le Public n’attend pas d’un homme comme moi, qui a passé tout le tems de sa vie à étudier & à enseigner la Danse une longue dissertation sur l’origine & l’ancienneté de cet Art : je laisse ce soin aux Sçavans. […] Dumoulin le dernier de quatre freres qui ont tous des talents, & qui se distinguent encore aujourd’huy dans divers caracteres, fut celui qui approcha le plus de Ballon, & qui consola en quelque façon le public. […] Mademoiselle Menese qui presque toûjours unie avec Marcel pour danser les pas de deux dans un genre particulier, ne manque jamais d’embellir le spectacle, & d’attirer les applaudissemens du public. […] Il y avoit dans ce Ballet une Scene très singuliere où un Maître à danser vient vanter en chantant tous les avantages de son Art, & comme il executoit en même tems les divers caracteres de Danse qui se trouvent dans les Ballets, & qu’il avoit un peu de voix & beaucoup de goût pour le chant, il entreprit de faire ce rôle, & le remplit si bien qu’il engagea dès ce jour-là le public à remarquer avec plus d’attention les talens qu’il avoit pour la Danse, où il a soûtenu constamment ce qu’il fit attendre de lui.
Perrin n’abandonna pas son projet de l’établissement public de ce spectacle. […] Cette mesure forme une des principales époques de l’Opéra ; elle occupa vivement le public ; on la regarda comme d’un heureux présage pour l’avenir ; on la comparait à l’édilité romaine, qui confiait aux magistrats de la ville le soin des spectacles publics. […] Mademoiselle Subligny parut peu de temps après mademoiselle Fontaine ; mademoiselle Guyot lui succéda dans la publique admiration. […] C’était donc a lui qu’appartenait le premier rôle de séduction publique. […] La liberté, le plaisir et surtout l’intérêt y tiennent le sceptre de la morale publique.
Il faut varier la Scène & donner au Public des Pantomimes : voilà ce qui s’appelle du neuf, du nouveau !
C’est pourquoi il ne convient pas à tous de donner ce divertissement au Public, sans s’exposer à la discrétion des masques : c’est un usage qui s’est toujours conservé depuis, pour éviter les inconvéniens. […] L’usage que les grands Seigneurs ont pris depuis quelque tems, de ne laisser entrer les masques que par billets, est très-contraire à la liberté publique & à l’institution des bals masquez, parce que le plaisir du déguisement consiste à n’être point connu, & d’y entrer aussi librement qu’aux bals magnifiques que feu Monsieur donnoit au Palais Royal, où tout Paris se faisoit un plaisir d’aller superbement masqué, outre que les rafraîchissemens y étoient en abondance ; il y avoit cinq ou six bandes de Violons distribuez dans les appartemens, Je me souviens, à propos de la liberté de l’entrée du bal pendant le Carnaval, d’un incident qui arriva au Roi chez M. le Président de N.… qui donnoit un bal dans le cul-de-sac de la rue des Blancs-Manteaux, au sujet du mariage d’un de ses fils, il y a près de cinquante ans. […] Mais l’on peut dire que la magnificence des bals masquez n’a jamais paru plus superbe que sous le régne de Louis XIV. où le luxe semble avoir monté au suprême dégré : c’est pourquoi, sans parler de ceux qu’on a vû à Versailles, à Marly, au Palais Royal & à Sceaux ; nous avons vû aussi des Princes Etrangers & des Ambassadeurs donner des bals masquez qui coutoient jusqu’à dix ou douze mille écus : témoin ceux que le Prince Emanuel de Portugal a donnez au Public au mois de Juin 1715, à l’Hôtel de Bretonvilliers, dans l’Isle, avec un feu d’artifice sur la riviere : l’on y vit encore trois piramides de feu, dressées dans le jardin, dont la nouveauté surprit tous les masques. […] Monseigneur le Régent a permis d’établir un bal public dans la Salle de l’Opéra, trois fois la Semaine, pendant le cours du Carnaval, en payant un écu de cent sols pour l’entrée de chaque masque, de l’un & de l’autre séxe. Comme la Salle est ornée superbement, avec une nombreuse simphonie, & que l’ordre y est fort bien observé, outre la défense du port d’armes aux masques ; ce divertissement s’est trouvé si fort au goût du Public & des Etrangers, que chaque jour de bal a produit jusqu’à mille écus, à ceux qui en ont le privilege.
Voici une lettre de Gardel, qui n’est pas datée, mais qui a dû être écrite sous le Consulat, lorsque Fourcroy exerçait les fonctions de Directeur de l’Instruction publique. […] Il est possible qu’il ait eu des difficultés avec le Comité de Salut Public. […] Le Comité de Sûreté Générale de la Convention Nationale arrête que le Citoyen Gardel, directeur du grand Opéra, se rendra sur-le-champ au lieu ordinaire de ses séances, pour lui donner des renseignements qui lui deviennent nécessaires dans l’intérêt de la chose publique. […] Le public était très froid surtout pour Grisi. Elle s’est fait le plus grand tort en se séparant de son mari qui, à ce qu’il paraît, s’était très bien conduit pour elle ; cela rend le public froid et tout le succès retombe sur la Persiani.
Des lettres-patentes du 28 juin 1669 accordèrent aux trois associés la permission d’établir des académies de musique, pour chanter en public des pièces de théâtre pendant douze années consécutives. […] Le public ne songea plus qu’à saluer de ses éclats de rire le monarque improvisé. […] L’Académie royale de musique fut appelée Opéra en 1791, et depuis, le public n’a cessé de lui donner ce nom. […] Quel esclave, je vous le demande, est rivé à une chaîne plus courte que celle qui attache l’actrice au public ? et que de maîtres, sans compter le public !
Accoutumée à jouir de la docilité des Français, elle ne prévoyait point les discordes civiles, et son génie n’était pas assez vaste pour pressentir comme Auguste, l’utilité des Spectacles publics. […] Ces sortes de Concerts firent quelque sensation dans le Public.
Je me suis souvent plu à improviser et j’ai été assez heureux quelquefois pour produire des choses passables ; j’obtins par cet exercice beaucoup plus de facilité pour composer des pas que je devais exécuter en public ; ayant surtout quelque peu de temps pour les mieux combiner en les perfectionnant. […] J’ajoute ici une remarque sur la manière de marcher ; chose très utile à un danseur, dont la plupart ignorent ou négligent les principes, tout en dansant, ou en se présentant au public. C’est un grand défaut au théâtre, et qui choque les spectateurs ; car il leur fait perdre la charmante illusion de la danse, par la manière désagréable dont on marche dans les moments de repos ou dans l’instant que l’on se présente au public, pour l’exécution du pas.
Plusieurs d’entre eux ne savent ni la lire ni l’apprécier ; tout le bénéfice reste aux compositeurs : ils ont l’art de faire payer chèrement leurs productions : le public, amateur de nouveautés, achète tout, et est trompé à son tour : enfin, la plupart de ces ouvrages sont éphémères ; ils restent long-tems entassés sur les rayons des marchands, qui finissent toujours par les vendre à la livre. […] Les Italiens sont à cet égard bien plus sages que les Français ; mais à défaut de graveurs il y a un grand nombre de copistes, tous musiciens ; et comme il paroît toutes les années soixante opéras nouveaux, les copistes voyagent, correspondent entre eux, font des échanges, et n’écrivent que les Ariettes, les Duo, les grands Récitatifs avec accompagnemens, les Cavatines, les Trio, les Quatuors, les Finales, c’est à dire, tous les morceaux qui ont été vivement applaudis par le public, et qui portent avec le caractère de la nouveauté, l’empreinte du goût et le cachet brulant du génie. […] En France, dîtes-vous, on joue un opéra autant que le public le trouve agréable, et vingt années de succès ne sont pas un motif pour être chassé du théâtre.
Les Ballets de ce genre ont donné l’idée de ces Intermèdes qu’on joint en Italie aux grands Opéras, et de ces Opéras Bouffons qu’on y représente séparément sur des Théâtres publics. […] Je ne connais que ce seul Ballet qui ait été donné au Public, comme Spectacle, ailleurs que dans les Cours des Souverains.
L’acteur affublé de ces deux visages, ne devoit jamais montrer la face entière au public, et a l’éxemple d’un soldat bien exercé, il falloit qu’il fit souvent le quart à droite, et le quart à gauche ; tout cela, Monsieur, est ridiculement plaisant, et n’inspire rien en faveur des masques, et de ceux qui les portoient. […] Suétone nous apprend que Néron eût la bassesse de s’associer aux mimes, et de jouer plusieurs rôles sur les théatres publics ; lorsque cet Empereur représentoit, un décurion, où un héros, il avoit soin de faire sculpter un masque qui lui ressembloit parfaitement, et lorsqu’il représentoit quelque déesse, ou quelqu’héroïne, il faisoit faire alors un masque ressemblant à la femme qui en ce moment captivoit son coeur. […] Danser sur ses genoux est une chose miraculeuse, et marcher sur les genoux est une chose désagréable et tout aussi fatigante pour l’acteur que pour le public. […] Ils commencèrent par réprésenter des pièces parfaitement connues, et que le public savoit presque par coeur.
A Stuttgart elle conquérait, avec la sympathie du public, l’affection de la reine. […] — Public ! […] Celle-ci conquérait son public, à Berlin, à Milan, comme à Paris, par sa légèreté éthérée. […] Mais Rahel reconnaît que les défauts mêmes qu’elle censure séduisent le public, cet enfant. […] Le public perdit patience et fit du bruit.
Loret, lettre du 18 février 1662 Maintenant, qu’en grattant ma têtes, Cette Lettre au public j’apprête, D’un style morne, et non follet, On danse encore le grand Ballet, Le grand Ballet de nôtre Sire ; Et, certes, grand peut-on bien dire, Puis-que (comme l’on sait assez) Tous les autres Ballets passés, Soit pour la superbe manière, Soit pour les frais de la lumière, Soit pour les habits précieux, N’ont jamais fait voir à nos yeux Des magnificences pareilles À ces surprenantes merveilles : Je n’écris point en étourdi ; Car, pour prouver ce que je dis, (Sans y comprendre les Couronnes) Plus de sept cens trente Personnes, Dont quatre ou cinq cens je connai, Au susdit Ballet ont emploi.
Des Danses des Anciens dans les Fêtes publiques Toutes les actions publiques des Anciens avaient quelque Analogie avec leurs superstitions.
Divine ALTESSE à qui j’écris, Vous savez tout ce que je dis ; Mais, comme ma Lettre est publique, Aux lecteurs aussi je l’indique.
Robinet, lettre du 22 novembre 1670 La première, en forme d’avis, Dont maints et maints seront ravis, Est que ce poème de Corneille Sa Bérénice nonpareille Se donnera, pour le certain, Le jour de Vendredi prochain, Sur le Théâtre de Molière Et que, par grâce singulière Mardi, l’on y donne au Public De bout en bout et ric à ric, Son charmant Bourgeois gentilhomme C'est-à-dire, presque tout comme À Chambord, et dans Saint Germain, L'a vu notre grand Souverain, Mêmes, avecques des Entrées De Ballet, des mieux préparées, D'harmonieux et grands Concerts, Et tous les Ornements divers Qui firent de ce gai Régale140 La petite Oie, à la Royale.
C’est dans cet esprit que je traite de celle de la Danse, dont nous n’avons eu jusqu’à présent qu’une connoissance très-confuse : ce qui fait qu’on ne la regarde plus aujourd’hui que comme un art simplement utile au divertissement public ; & même, suivant l’opinion de l’Eglise, comme un art contraire aux bonnes mœurs. […] Il ajoûte que les Législateurs introduisirent des fêtes, des festins, des spectacles, des feux de joie, & des jeux innocens, pour augmenter les réjouissances publiques, entretenir les peuples dans la soumission, & délasser quelquefois l’esprit des Princes & des Magistrats de leurs occupations sérieuses. […] La Danse étoit si recommandable dans les premiers tems, que Lucien dit qu’elle ne fut point admise dans les jeux Olympiques, parce que les Grecs ne crurent pas avoir des prix dignes d’elles ; mais que dans la suite des tems, les habitans de la Colchide l’ajouterent à leurs jeux publics : ce qui passa en usage chez les Grecs, chez les Romains, & presque dans toutes les villes du monde. […] Elles étoient accompagnées de festins & d’illuminations publiques, avec toute sorte d’instrumens ; elles étoient suivis de grandes libertez nocturnes, qui tenoient des Saturnales, des Orgies, & des Baccanales. […] Cicéron reprocha à Gabinius homme Consulaire, d’avoir dansé en public : ce qui fait voir que dès ce tems, la Danse avoit déja perdu sa réputation originelle dans Rome, autant par la prophanation des danses Sacrées, que par la corruption des danses publiques ; & l’on vit chez les Romains toutes les Danses vitieuses triompher de la pureté & de l’innocence des premieres Danses des Juifs, des Egyptiens & des Grecs.
Pour essayer le succès de la pièce, nous la jouâmes d’abord dans les provinces avant de venir la présenter au public de New-York. […] Le public bissa la scène, puis la bissa encore… et tant et si bien que nous dûmes la répéter plus de vingt fois. […] — Du diable, répondit-il, ce n’est pas l’âge qui compte, c’est le temps pendant lequel le public vous a connue, et vous avez été trop connue comme actrice pour nous revenir comme danseuse ! […] La salle était bondée et le public fut absolument enthousiaste. […] Lorsque le public apprit que la nouvelle danseuse était son ancienne favorite de comédie, la petite actrice de jadis, il lui fit une ovation comme jamais être humain, je crois, n’en a entendu.
je ne puis m’en passer, sa peine m’inspira une idee ; je lui proposai de distribuer les chanteurs et de les placer derrière les coulisses, de telle sorte, que le public ne pût les appercevoir, et je promis de les remplacer par l’élite de mon corps de ballets, de lui f’aire faire tous les gestes propres à l’expression du chant et de combiner la chose de manière à persuader au public que les objets qu’il voyoit agir étoient ceux qui chantoient. […] Dans l’instant de l’horrible massacre des fils d’Egyptus que les Danaïdes leurs nouvelles épouses immolent par obéissance aux volontés barbares de Danaiis leur père, cette action se passe dans la première nuit de leur union et au milieu des ténèbres ; si lorsque le tyran inquiet et farouche paroit devancé par des esclaves portant des torches allumées pour le conduire au lieu du massacre il entend les cris plaintifs et les accens douloureux des mourans, (articulés par un choeur caché) ; si comblé d’allégresse, il fait ouvrir les rideaux qui dérobent au public cette action sanguinaire ; s’il frappe du poignard dont il est armé celles de ses victimes dangereusement blessées et qui implorent vainement sa clémence ; quel effet prodigieux un pareil tableau ne doit-il pas produire ! […] Le site du cinquième acte représentoit une place publique au milieu de la quelle s’élevoit un bûcher ; les deux époux, en robes de victimes et couronnés de fleurs, étoient devancés et suivis par des soldats ; une foule de peuple s’assembloit dans cette place ; mais la résignation d’Hypernmese et de Lyncée, leur fermeté et leur constance, les embrassemens qu’ils se prodignoient et les adieux éternels qu’ils se faisoient, subjugnoient le peuple et l’intéressoient en leur faveur. […] J’employai au dernier acte de la mort d’Agamemnon des choeurs chantants et dérobés aux regards du public.
Soit que l’esprit se fût développé par la continuité des Spectacles publics, qui sont toujours l’École la plus instructive de la multitude, fait qu’à force de donner des Fêtes à la Cour, l’imagination s’y fut peu à peu échauffée, fait enfin que le Cardinal Mazarin, malgré les tracasseries qu’il eut à soutenir et à détruire, y eut porté ce sentiment vif des choses aimables qui est si naturel à sa Nation ; il est certain que les spectacles, les amusements, les plaisirs pendant son ministère, n’eurent plus ni la grossièreté, ni l’enflure qui furent le caractère de toutes les Fêtes d’éclat du Règne précédent. […] Hommes privilégiés par la nature, aimez-vous mutuellement ; estimez-vous, encouragez-vous : donnez le ton au Public qui ne demande pas mieux que de le prendre. […] Si vous voulez vivre heureux, si vous aspirez à l’estime publique, si l’honneur de votre nom vous intéresse, employez le présent à mériter les suffrages de l’avenir.
L’Opéra vient d’offrir au public plusieurs soirées composées intégralement de danses, comme cela s’était fait de tout temps à Moscou ou à Petrograd. […] Des expériences sont tentées et le public s’y passionne.
Le public qui paye, aime la variété et ne s’embarrasse pas des efforts que l’on fait et des sommes que l’on dépense pour la lui procurer. […] je l’ignore ; mais ce que je sais parfaitement, c’est que les premiers sujets qui avoient fixé l’amour et les applaudissemens du public pendant trente années, n’obtenoient que 3000 liv. de retraite.
De la danse des festins, pour les réjouissances publiques.
C’était un industriel adroit, qui, ayant bien compris les goûts du gros public, le servait à souhait et réalisait, par une fabrication ininterrompue, une superbe fortune. […] Le public s’extasia de même devant les tableaux de la Juive. […] Le grand Véron et le grand public se comprirent ; celui-là sut rendre la musique inoffensive, et, sous le titre d’opéras, ne donna que des pièces à grand spectacle ; celui-ci, je veux dire le public, put avec ses filles et ses épouses se rendre à l’Opéra, comme il convient aux classes cultivées, sans mourir d’ennui. […] Mais en ce temps-là les journaux n’avaient pas encore usé la crédulité du public. […] Enfin ce directeur aux ressources infinies attira l’attention publique sur lui et sur l’Opéra au moyen des bals qui s’y donnèrent sous son règne.
C’était celle qu’y jetait Marie Taglioni, toujours entourée de ses admirateurs idolâtres, toujours sûre d’ensorceler le public. […] La cachucha devenait une calamité publique. […] Une partie du public manifesta une vive approbation. […] L’attention publique était détournée à ce moment-là du ballet par d’autres événements artistiques. […] Il est vrai de dire, pour l’excuse du public anglais, que quelques jours auparavant, à une représentation au bénéfice de M.
Définition, et Division de la Danse sacrée La Danse sacrée est celle que le Peuple Juif pratiquait dans les fêtes solennelles établies par la Loi, ou dans les occasions de réjouissances publiques, pour rendre grâces à Dieu, l’honorer, et publier ses louanges.
Loret, lettre du 8 novembre 166437 De Monsieur, la Troupe Comique, Qui sait aussi mettre en pratique Cet Art moralement plaisant, Qui nous charme en nous instruisant, En public, mêmement, expose (Partie en vers, partie en Prose) Un Poème si bien tourné, Et de tant d’agréments orné, Que, certes, si je ne me trompe, Chacun doit admirer sa pompe, Ses grâces, ses naïvetés, Et ses rares diversités.
Des imitateurs froids et infidèles, en n’offrant que la charge grossière du plus beau talent, augmentèrent encore les regrets du public. […] Les principes d’un art étranger auroient fait grimacer la nature ; ce beau désordre, qui l’embellit, et que l’art s’éfforce en vain d’imiter, auroit disparû, ou se seroit affoibli, et le public eût été privé d’une actrice célèbre, qui lui à fait éprouver tour-à-tour toutes les émotions vives des sentimens, et des passions. […] Combien elle étoit chère au public, et combien ce précieux chef-d’oeuvre de la nature à été …… Garrick n’en dit pas davantage, et quelques larmes s’échappèrent de ses yeux. […] Garrick, sans fronder l’opinion de Milord, tâcha de pallier les sottises d’un amour-propre mal-entendu, et avança que Mademoiselle Clairon qui connoissoit parfaitement le public, avoit peut-être gagné autant d’admirateurs avec ce ton emphatique, que Mademoiselle Dumesnil avec son air simple et modeste ; si, différEns chemins, ajouta Garrick, ménent à la fortune ; des routes différentes peuvent également conduire à la célébrité. […] Je lui répondis que le mépris des comédiens du Roi pour les acteurs de province, étoit d’autant plus ridicule, qu’ils y avoient presque tous débutés ; et que le public de nos villes de parlement étoit aussi éclairé, et même avoit moins d’indulgence que celui de la capitale.
Il me conseilla d’aller à Paris où un public d’artistes ferait à mes danses l’accueil qu’elles méritaient. […] Je vis, quand j’eus achevé, que tout le public se trouvait dans les galeries formant balcon à mi-hauteur de la pièce. […] Après avoir dansé trois fois, comme j’avais l’habitude de le faire au théâtre, je revins en scène pour remercier le public de ses applaudissements et je vis devant moi, en lettres lumineuses, l’inscription suivante : Don’t think club 2.
C’est que cette victoire incontestable et du reste parfaitement prévue de Tchaïkovski et de Marius Petipa sur le public de Leicester-Square, je la considérais surtout comme des grandes manœuvres effectuées sur un terrain solidement occupé avant le vrai, le décisif assaut — qui sera livré à Paris. […] De même Igor Stravinski qui, dans sa lettre au Times, s’élance à fond de train et la cravache brandie contre les présumés détracteurs de Tchaïkovski, ne serait que Don Quichotte chargeant un troupeau de brebis, — tant d’engouement béat le public « insulaire » a invariablement montré aux auditions du maître russe, — si ce n’était qu’il visât Paris ! […] C’est que le ballet de Petipa-Tchaïkovski n’avait à Saint-Pétersbourg et à Moscou jamais quitte le programme ; il y a huit mois ou bien neuf je l’ai vu de mes yeux au « Théâtre Marie », mêlé à un public de gardes rouges et de matelots « en corvée »… Le 3 janvier 1890, jour de la première de la Belle, fut une des plus grandes dates de la « période héroïque » du ballet russe s’affranchissant enfin de la tutelle des virtuoses italiens, renonçant à la musique étrangère fabriquée par des musiciens appointés.
Vialart, après s’être plaint que ces saints jours ne sont guère plus en honneur que les autres de la semaine, et qu’on n’en fait presque plus de discernement, ajoute : « Et ce qui est encore plus déplorable, c’est que ces jours de piété tournent en dissolution par les jeux et les danses, par la fréquentation des tavernes, par des débauches publiques et scandaleuses, au mépris du service divin, qui est délaissé, et de la Religion que les hérétiques prennent de là sujet de décrier et de blasphémer. » Dans une lettre pastorale adressée à tous les Fidèles de son diocèse, et datée du 4 novembre 1654, pour les exhorter à faire un bon usage des calamités publiques dont il avoit plu à Dieu de les visiter les années précédentes, et à se réconcilier avec lui par une sérieuse pénitence et un véritable changement de vie, le saint prélat entre dans le détail des principaux péchés qui ont pu allumer contre eux le feu de la colère de Dieu, pour les exhorter à y renoncer et à les faire cesser : et, dans ce détail, il marque en particulier les danses. […] Il faut les reprendre souvent en public dans la chaire de vérité, en représenter vivement les inconvéniens funestes ; et, selon la parole de l’Ecriture, se faire une muraille d’airain pour s’y opposer et en arrêter le cours. » En 1676, le 20 septembre, M. […] Enfin il est rapporté dans sa vie, que le 14 décembre 1665, et le 3 septembre 1667, le Parlement de Paris avoit rendu deux arrèts pour interdire les danses publiques, sous peine de cent livres d’amende, tant contre chacun des contrevenans, que contre les seigneurs qui les auroient souffertes, et les officiers qui auroient dû les empêcher et qui ne l’auroient pas fait. […] La cour rendit un arrêt le 2 août 1670, par lequel il ordonne que le seigneur de Récy fera vider son appel dans six mois, et cependant que l’arrêt du 2 septembre 1667 sera exécuté, et suivant icelui fait inhibition et défenses audit seigneur et à ses officiers, de permettre ni de souffrir aucunes danse publique dans le lieu de Récy, à peine de deux cents livres d’amende, et d’interdiction contre lesdits officiers. […] » Il y a quelques années qu’on donna au public les décisions d’un assez grand nombre de docteurs de Sorbonne sur plusieurs questions proposées par rapport aux danses ; et les réponses faites à chaque question tendent à montrer les dangers des danses, et que les curés et les confesseurs doivent apporter tous leurs soins pour en inspirer beaucoup d’éloignement à tous ceux dont ils sont chargés.
Elle fut donc dans les premiers temps une expression simple de joie dans les Fêtes publiques ou particulières et successivement les différentes images qu’elle peignit dans les occasions, quoique plus composées, leur furent cependant toujours relatives.
Si le maître de ballets sacrifie les grandes masses aux parties de détail, l’intérêt principal aux accessoires, et qu’il suspende la marche de l’action par des danses insignifiantes ; s’il substitue les pirouettes qui ne disent rien, aux gestes qui parlent, les entrechats, aux signes, que les passions impriment sur les traits de la physionomie, s’il oublie que c’est un poème intéressant, qu’il doit offrir au public et non un divertissement fastidieux de danse morte ; tout sera perdu, l’action s’évanouira, rien ne sera à sa place, le fil sera rompu, la chaîne sera brisée, la trame déchirée, et cette composition monstrueuse dénuée d’ordre et d’intérêt n’annoncera que l’incapacité, l’ignorance et le mauvais goût de l’auteur. […] Il est heureux sans doute pour les progrès de la danse en action, qu’il y ait quelques maîtres de ballets que leurs fautes et leurs chûtes corrigent insensiblement ; en écoulant la voix du public et celle de l’expérience, ils choisissent des sujets moins diffus et plus généralement connus, ils abandonnent le Romanesque pour se livrer à des compositions moins fantastiques, plus nobles et plus sages ; ils n’essayent plus d’étendre en cinq actes un sujet dont le fond ne supporte que trois actes ; cette extension affoiblit l’action, elle ne marche plus, elle se traîne et se trouve paralisée par des hors-d’oeuvres. […] Si le peintre-décorateur, le musicien, et le maître de ballets se consultent et s’entendent, chose malheureusement inconnue ; ils pourront alors se vanter de présenter au public un tableau vraiment neuf et intéressant. […] D’après cette esquisse, vous devez être convaincu, Monsieur, que le maître de ballets toujours en agitation ne peut composer assis et le crayon à la main ; ce n’est point un petit tableau de fantasie que le peintre doit offrir, c’est un tableau d’histoire ; tout doit y être grand, expressif et majestueux et entrainer le public a celle illusion vive qui lui fait prendre la chose imitée pour la nature même.
Cest pourquoy ie me suis resolu le donnant aux yeux & iugement de tous, de le pouruoir d’une puissante protection, par l’offre que i’en fais a vostre Grandeur, assuré que l’affection quelle a tesmoigné auoir a son subiect par la perfection quelle sen est acquise, ne la pourroit rendre que fauourable a vne ambition qui a pris pour obiect l’vtilité d’un public & laquelle ie desire passionnement (Monseignevr) estre suiuie d’une occasion ou mon affection & ma vie se portent ensemble pour marque que ie m’estime né pour mourir De Vostre Grandeur Le tres humble & tres obeissant seruiteur, F.
La mer, le rivage, les rues, les places publiques, sont les Théâtres sur lesquels on fait voir successivement ces représentations. […] Sur des Théâtres élevés en plusieurs quartiers de la Ville, on voyait exécuter des Danses vives sur des Symphonies qui exprimaient l’allégresse publique : dans tous les détours des rues, une foule d’Instruments de toutes les espèces étaient répandus sur des échafauds.
C’est que la majorité du public hait inconsciemment les exigences impérieuses de l’art. […] Elle lui permet, dans un geste beau entre tous, de tendre, agenouillée en face du public, un vase d’argile à Orion debout derrière elle.