Si l’on entrait dans les Temples, on n’y entendait que des Chants, on n’y voyait que des Danses : ce culte journalier devenait encore plus éclatant dans les Fêtes solennelles. […] Hélène, la plus belle et la plus dangereuse de toutes les femmes de la terre, fut enlevée d’abord par Thésée, et ensuite par Pâris, qui l’avaient vue l’un et l’autre étaler ses charmes dans les Danses de deux de ces Fêtes. […] « Y ayant, dit Amyot, ès fêtes solennelles et publiques toujours trois Danses : celle des Vieillards commençant disait : Nous avons été jadis Jeunes, vaillants et hardis. […] « Quelques-uns reprenaient la coutume que Lycurgue avait introduite, que les filles, à certains jours de Fête, allassent par la Ville toutes nues, et lui en demandaient la cause ; afin, répondit-il, que faisant les mêmes exercices que font les hommes, elles n’eussent rien moins qu’eux, ni quant à la force et santé du corps, ni quant à la vertu et générosité de l’âme, et qu’elles s’accoutumassent à mépriser l’opinion du vulgaire ; d’où vient que la femme de Léonidas nommée Gorgo, répondit, à quelques Dames étrangères qui lui disaient : Il n’y a que vous autres Lacédémoniennes qui commandiez à vos maris : aussi n’y a-t-il que nous qui portions des hommes… Et était en ce temps-là l’honnêteté et la pudicité des Dames si éloignée de la facilité que l’on dit avoir été depuis parmi elles, que l’on tenait l’adultère pour une chose impossible et incroyable. » Plut.
Cet ouvrage qui fut représenté à la cour, fit partie des fêtes qui y furent données après la victoire de Fontenoy. Voyez Fêtes de la Cour. […] La fête que Neptune donne à Thétis ; dans le premier acte, est infiniment plus agréable que celle que Jupiter lui donne dans le second. Un des grands défauts de l’opéra de Thétis, est d’avoir deux actes de suite sans fêtes ; il était peut-être moins sensible autrefois, mais il a paru très frappant de nos jours, parce que le goût du public est décidé pour les fêtes. L’art d’amener les fêtes, de les animer, de les faire servir à l’action principale, est fort rare : cependant, sans cet art, les plus belles fêtes ne sont qu’un ornement postiche.
Dans un sermon sur la fête du grand saint Cyprien, en parlant du désordre qui avoit long-temps régné, de passer la nuit de la fête de ce Saint à chanter et à danser, il dit que « cette peste, après avoir résisté quelque temps, avoit enfin cédé au zèle de l’évêque du lieu, qui n’avoit rien épargné pour faire cesser ce scandale. […] Il nous apprend dans une de ses lettres adressées à Alippe son ami et évêque de Tagaste, ce qu’il avoit fait pour cela : un des moyens qu’il employa fut de faire lire au peuple l’histoire de l’adoration du veau d’or par les Juifs, rapportée au chapitre 32 de l’Exode : il y est dit que le peuple se leva dès le matin, pour offrir à ce veau des holocaustes et des victimes pacifiques ; qu’ensuite il s’assit pour boire et pour manger, et qu’ils se levèrent pour danser : sur quoi saint Augustin, qui n’étoit alors que simple prêtre, fit observer au peuple que dans toute l’Histoire sainte on ne voit que la circonstance de la consécration et de l’adoration du veau d’or, où les excès de bouche et de danses aient eu lieu pour la célébration d’une fête : « et il en conclut que cette manière de célébrer les fêtes, n’est digne que des fêtes des idolâtres », et est par conséquent indigne des véritables chrétiens. […] L’exemple de ce zèle de Moïse donna une nouvelle activité à celui de saint Augustin, contre les désordres qu’il s’efforçoit de détruire, exhortant son peuple à ne plus célébrer, à l’avenir, les fêtes des martyrs par des chansons, des danses et des excès de bouche qui les profanoient. […] « Mais, où il y a des danses et des instrumens pour y exciter, là, est la fête du diable, et les saints anges sont dans la tristesse » : Ubi citharæ ac chori, ibi angelorum tristitia, et diaboli festum. […] Il est vrai qu’il s’agit dans le canon des danses faites devant l’église, ou un jour de fête ; mais nous avons vu avec quelle force saint Charles a parlé contre les danses en général, et quelle effroyable peinture il a faite des funestes suites qu’elles entraînent pour l’ordinaire après elles.
Ce mot a donc été employé a contre-sens, et la dénomination qui convient aux fêtes, aux jeux et aux cérémonies de l’antiquité est celle de marches figurées sur des choeurs de musique instrumentale et vocale. […] Il ne faut pas croire que le genre comique soit insusceptible du plus grand intérêt, et qu’il ne soit borné qu’à la représentation des fêtes villageoises, des fêtes marines, des camps, des foires et de tous les tableaux variés que le compositeur peut puiser dans les moeurs et danss le costume des nations. […] C’est la fête de ce village ; le Bailli et sa femme, son fils, sa brû et leur enfant dans un Age très tendre sont les personnages nobles de ce ballet. […] Les femmes des Miquelets arrivent, et la fête courte et variée qui suit, essuye les larmes, rétablit la joye et ramène le ballet à son genre primitif. […] Cette fête préparatoire de l’union qui alloit se former étoit suspendue par l’arrivée des vertus.
La Reine avait proposé au Cardinal de Savoie, qui était pour lors chargé en France des négociations de sa Cour, de donner au Roi une fête de ce genre. […] [Voir Fêtes de la Cour de France] Le Cardinal de Richelieu portait dans tout ce qu’il faisait l’amour du grand. […] La basse plaisanterie, les danses ridicules, les pas d’un comique grossier qui occupaient les Courtisans dans les Fêtes d’éclat, devaient nécessairement lui déplaire ; mais c’était moins par goût pour le bon, que par antipathie pour le bas. […] C’est ainsi que l’on célèbre les grandes Fêtes. […] Cet hiver doit être une longue Fête après de longs travaux.
Bergonce de Botta [Bergonzio di Botta], Gentilhomme de Lombardie, signala son goût par une fête éclatante qu’il prépara dans Tortone, pour Galeas Duc de Milan, et pour Isabelle d’Aragon sa nouvelle épouse. […] Leur Danse noble et modeste fut adroitement coupée par Bacchus, Silène et les Egipans, qui venaient célébrer une Noce si illustre ; et la Fête fut ainsi terminée d’une manière aussi gaie qu’ingénieuse. […] [Voir Fête (Beaux-Arts)] Le premier de ces Spectacles est étranger à mon sujet, et je ne parlerai du second qu’autant qu’il se trouvera lié avec la Danse qui fait le fond du troisième.
L’un donna les plus belles Fêtes à Suresnes, l’autre à l’Hôtel de Brétonvilliers. […] Le Public en jouit ; mais les Particuliers effrayés de la somptuosité que tous ces Princes avaient répandue dans ces Fêtes superbes, n’osèrent plus se procurer dans leurs maisons de semblables amusements. […] [Voir Fêtes de la Ville de Paris] 106.
Le gris de lin était le sujet du premier ; c’était la couleur de Madame Chrétienne de France, duchesse de Savoie, à laquelle la fête était donnée. […] Les Fêtes Vénitiennes ont ouvert une carrière nouvelle aux Poètes et aux Musiciens, qui auront le courage de croire, que le théâtre du merveilleux est propre à rendre le comique. […] Rameau, qui est celui de tous ses ouvrages le plus original et le plus fort de génie, décidera sans doute la question au préjudice des Fêtes Vénitiennes et des Fêtes de Thalie, peu goûtées dans leurs dernières reprises. […] La variété qui y règne, le mélange aimable du chant et de la danse, des actions courtes qui ne sauraient fatiguer l’attention, des fêtes galantes qui se succèdent avec rapidité, une foule d’objets piquants qui paraissent dans ces spectacles, forment un ensemble charmant, qui plaît également à la France et aux étrangers. […] La danse de Terpsichore, du prologue des Fêtes Grecques et Romaines, doit être rangée aussi dans cette classe.
La joie sainte des solennités, qui, en passant de l’âme jusqu’au sens, devint bientôt moins pure, les deux sexes qu’elles rassemblaient, la nuit, si propice à la séduction, qui était le temps marqué pour la célébration de presque toutes les grandes Fêtes, plus que tout cela, peut-être le refroidissement de la ferveur, qui ne fut plus capable dès lors d’étouffer les autres mouvements, voilà quels furent les principes d’un débordement intolérable, qui dégrada des pratiques autrefois dignes de louanges. […] On exécutait la première à la lueur de plusieurs flambeaux de paille, le premier Dimanche de Carême, et la seconde autour des feux qu’on allumait dans les rues la veille de la Fête de Saint Jean.
Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’on donne le titre de Ballet à des Danses figurées que l’on ne devroit appeller que du nom de divertissement ; on prodigua jadis ce titre à toutes les fêtes éclatantes qui se donnerent dans les différentes Cours de l’Europe. L’examen que j’ai fait de toutes ces fêtes me persuade que l’on a eu tort de le leur accorder. […] Je considere toutes les productions de ce genre dans les différentes Cours de l’Europe, comme des ombres incomplettes de ce qu’elles sont aujourd’hui & de ce qu’elles pourront être un jour ; j’imagine que c’est à tort que l’on a donné ce nom à des Spectacles somptueux, à des Fêtes éclatantes qui réunissoient tout à la fois la magnificence des décorations, le merveilleux des machines, la richesse des vêtements, la pompe du costume, les charmes de la Poésie, de la Musique & de la Déclamation, le séduisant des voix, le brillant de l’artifice & de l’illumination, l’agrément de la Danse & des Ballets, l’amusement des Sauts périlleux & des tours de force : toutes ces parties détachées forment autant de Spectacles différents ; ces mêmes parties réunies en composent un digne des plus grands Rois. Ces Fêtes étoient d’autant plus agréables qu’elles étoient diversifiées ; que chaque Spectateur pouvoit y savourer ce qui étoit relatif à son goût & à son génie ; mais je ne vois pas dans tout cela ce que je dois trouver dans le Ballet. […] Si je refuse le titre de Ballet à toutes ces Fêtes ; si la plupart des Danses de l’Opéra, quelques agréables qu’elles me paroissent, ne se présentent pas à mes yeux avec les traits distingués du Ballet, c’est moins la faute du célebre Maître qui les compose, que celle des Poëtes.
Les parents sont d’accord, les jeunes filles sont parées ; il y aura fête et gala sur la montagne, et déjà les danses commencent. […] que la fête recommence de plus belle ! […] La fête est grande dans la forêt enchantée ; les sylphides aux blanches ailes traversent l’espace comme autant de colombes amoureuses ; c’est fête partout, dans les arbres, sous les arbres, dans l’eau limpide ; nul ne dirait que, tout à l’heure encore, les horribles sorcières s’abandonnaient, en ce lieu, à leurs incantations magiques. […] Elle quitte à regret cette double fête de la terre et du ciel. […] Depuis tantôt quinze belles années de succès et de triomphes, ce beau petit récit que mademoiselle Taglioni racontait si bien, nous était une fête toujours nouvelle, la fête des yeux plus que des sens, la fête heureuse et riante, qui ne laisse après elle ni un regret ni un désir.
Bientôt la Grèce surpassa l’Égypte par la magnificence de ses fêtes, et par le nombre de ses superstitions. […] Il régla leurs fonctions, leur assigna des revenus, fixa leurs cérémonies, et il imagina, pour les rendre plus augustes, la Danse qu’ils exécutaient dans leurs marches, dans les sacrifices, et dans les fêtes solennelles.
136. 5. celle fête, lisés : cette fête.
Ce fut en 1671 qu’on représenta à Paris les Fêtes de Bacchus et de l’Amour 137. […] On faisait habiller en femmes deux ou quatre Danseurs qui figuraient sous cette mascarade dans les Fêtes de ce Spectacle. […] Peut-être quelques Fêtes épisodiques qui m’ont frappé dans Quinault l’ont-elles fournie à la Motte ; mais que ma conjecture soit vraie ou fausse, ce Spectacle n’en est pas moins une composition originale qui aurait dû combler de gloire le Poète qui l’a imaginée.
Si, jusqu’au dernier divertissement, qui seul peut n’être qu’une Fête générale, il y a une entrée de Danse, qu’on puisse en ôter sans nuire à l’économie totale, elle pèche dès lors contre les premières lois du dessein. […] [Voir Divertissement, Fête] Si quelque Danseur entre ou sort sans nécessité, si les Chœurs de Danse occupent la scène ou la quittent, sans que l’action qu’on représente l’exige, tous leurs mouvements, quelque bien ordonnés qu’ils soient d’ailleurs, ne sont que des contresens que la raison réprouve, et qui décèlent le mauvais goût. […] Dans l’Acte des Jeux Olympiques des Fêtes Grecques et Romaines 147, lorsque l’action commence, les Jeux sont finis.
Une cinquième objection, c’est qu’on a quelquefois besoin de délassement après le travail, pour le reprendre ensuite avec une nouvelle ardeur, et en mieux soutenir les fatigues ; et la danse est un délassement : si on l’interdit aux gens de travail, et particulièrement aux gens de la campagne les jours de dimanches et de fêtes, où, interrompant leurs travaux ordinaires, ils n’ont rien à faire, l’oisiveté dans laquelle ils seront, pourra les porter à quelque mal plus grand que celui de danser qu’on veut empêcher. […] On nous demande à quoi, en interdisant les danses, nous voulons que les gens de travail, et surtout ceux de la campagne, s’occupent les jours de dimanches et de fêtes ? […] Mais que feront donc ceux à qui l’on interdira, les dimanches et fêtes, les danses aussi bien que le travail ? […] Qu’on nous donne des chrétiens vraiment dignes de ce nom, et l’on verra qu’ils sauront bien trouver le moyen de passer les dimanches et fêtes sans s’ennuyer, et cependant sans faire ni se permettre rien qui offense Dieu. […] « Les Juifs, dit-il, n’avoient de spectacles pour se réjouir que leurs fêtes, leurs sacrifices, leurs saintes cérémonies.
Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on donne le titre de ballet à des danses figurées que l’on ne devroit appeler que du nom de divertissement ; on prodigua jadis ce titre à toutes les fêtes éclatantes, qui se donnèrent dans les différentes cours de l’Europe. L’examen que j’ai fait de toutes ces fêtes, me persuade que l’on a eu tort de le leur accorder, je n’y ai jamais vû la danse en action ; les grands récits étoient mis en usage au défaut de l’expression des danseurs, pour avertir le spectateur de ce qu’on alloit représenter ; preuve très claire et très convaincante de leur ignorance ainsi que du silence et de l’inéfficacité de leurs mouvemens. […] je considère toutes les productions de ce genre dans les différentes cours de l’Europe, comme des ombres incomplettes de ce qu’elles sont aujourd’hui, et de ce qu’elles pourront être un jour, j’imagine que c’est à tort que l’on a donné ce nom à des spectacles somptueux, à des fêtes éclatantes qui réunissoient tout à la fois la magnificence des décorations, le merveilleux des machines, la richesse des vêtemens, la pompe du costume, les charmes de la poésie, de la musique et de la déclamation, le séduisant des voix, le brillant de l’artifice et de l’illumination, l’agrément de la danse, et des divertissemens, l’amusement des sauts périlleux et des tours de force : toutes ces parties détachées forment autant de spectacles différens ; ces mêmes parties réunies en composent un, digne des plus grands Rois. Ces fêtes étoient d’autant plus agréables qu’elles étoient diversifiées, que chaque spectateur pouvoit y savourer ce qui étoit relatif à son goût et à son génie, mais je ne vois pas dans tout cela ce que je dois trouver dans le ballet. […] L’acte des Fleurs, l’acte d’Eglé dans les talens lyriques, le prologue des fêtes Grecques et Romaines, l’acte Turc de l’Europe galante, un acte entre autres de Castor et Pollux, et quantité d’autres où la danse est ou peut être mise en action avec facilité, et sans effort de génie de la part du compositeur, m’offrent véritablement des ballets agréables et très-intéressans ; mais ces danses figurées qui ne disent rien, qui ne présentent aucun sujet, qui ne portent aucun caractère, qui ne me tracent point une intrigue suivie et raisonnée ; qui ne font point partie du drame, et qui tombent, pour ainsi dire, des nues, ne sont à mon sens, comme je l’ai déjà dit, que de simples divertissemens de danse, et qui ne déploient que les mouvemens compassés et les difficultés mécaniques de l’art.
Téthis en Fête. […] Les Fêtes galantes, Balet. […] Les Fêtes de l’Eté. […] Les Fêtes Venitiennes. […] Les Fêtes Grecques & Romaines.
Robinet, lettre du 30 juin 166898 À VERSAILLE, où l’on fait flores, On travaille à de grands Apprêts, Pour une Fête magnifique, Que LOUIS, quoique si Bellique, Consacre à la céleste PAIX Qu’il a, pour combler ses hauts Faits, Déjà deux bonnes fois donnée À l’ESPAGNE, toute étonnée.
. — Les fêtes à l’eau de Cologne. — Le soleil. — Transformation des Russes en gardes du commerce. — Pourquoi Markouski ne cause plus avec ses invités à partir de quatre heures. — Moi. — Mes succès dans les bals. — Mon envie d’entrer au théâtre. — Henri Delaage. — Arthur Delavigne. — Folichons et Folichonnettes. — Les Délassements-Comiques. […] A une heure, les salons se composaient simplement de ces sept ou huit jeunes danseuses qui reçoivent un cachet de deux francs par nuit pour « ornementer » ces fêtes. […] — C’est une des plus jolies fêtes que j’aie données, s’exclama Markouski dans un moment d’orgueil bien légitime. […] — Samedi prochain. — Les mardis et les samedis grandes fêtes à l’eau de Cologne… Vous avez vu comme c’était bien composé ; eh bien, c’est encore mieux que cela le samedi… Je ne reçois que des princes, des barons et des journalistes.
Pour la Fête entière, L’admirable & plaisant MOLIÈRE, Le MOME des Terrestres DIEUX, Comme l’autre est MOLIÈRE aux CIEUX, Illec avec sa COMPAGNIE, Fit admirer son gai Génie.
Robinet, lettre du 1er novembre 1670 Cependant, notre belle Cour, De Chambord, vers nous, de retour, Se prépare à diverses Fêtes Qu'on doit, pour l’Hiver, tenir prêtes, Tant en magnifiques Ballets, Demi-sérieux, et follets, Qu'en ravissantes Mélodies, Et, tout au moins, sept Comédies, À quoi nos seigneurs les Auteurs, Tant les grands que petits Docteurs, Travaillent de toute leur force, Gloire, ou gain, leur servant d’amorce.
Dans une ordonnance rendue dans le cours d’une visite de son diocèse en l’année 1661, (article 3, sur la sanctification des fêtes, n.° 4.) […] Vialart parle ainsi : « Désirant apporter remède aux abus et scandales qui se commettent fort souvent les dimanches et les fêtes, et autres jours de l’année, à l’occasion des danses qui ont coutume de s’y faire, et où Dieu se trouve offensé en plusieurs manières, nous défendons, sous peine d’excommunication, toutes les danses publiques aux principales fêtes de l’année, (ces fêtes sont nommées tout de suite…) comme aussi de danser publiquement les dimanches et fêtes commandées, durant le service divin, ou proche de l’église, ni sur le cimetière, ni de nuit, ni avec des chansons dissolues… Et voulons qu’outre la première publication qui sera faite par le curé, de notre présente ordonnance, dans la huitaine ou quinzaine au plus tard, elle soit encore publiée tous les ans, le dimanche avant la fête de tous les saints, et celui d’après pâques. Exhortons néanmoins ledit curé de détourner, autant qu’il pourra, ses paroissiens d’un divertissement si périlleux et si peu convenable à des chrétiens, qui ne sont en ce monde que pour faire pénitence ; et se souvenir que ceux à qui la danse est en particulier une occasion d’offenser Dieu mortellement et de se damner, sont incapables d’absolution et de communion, s’ils ne promettent tout de bon de la quitter, et ne la quittent effectivement, après avoir manqué à leurs promesses. » Dans une lettre du 9 octobre 1645, adressée à tous les doyens, promoteurs, curés et vicaires de son diocèse, pour empêcher la profanation des jours de dimanches et de fêtes, M. […] « En combien de lieux, dit-il, commet-on des excès et des débauches honteuses, dans le temps des noces, dont la sainteté est si recommandable, et aux jours des fêtes de patrons, qui devroient être honorés par une dévotion extraordinaire, une modestie toute chrétienne et une sainte imitation de leurs vertus ! […] Enfin, contre le sacrement de l’extrême-onction, qu’on a peut-être déjà reçu dans quelque maladie, ou qu’on espère de recevoir avant de mourir, puisque par les danses on se sert pour offenser Dieu, de ses pieds qui ont été sanctifiés par les onctions qui y ont été faites, ou qu’on espère qui y seront faites un jour. » Si ceux qui aiment les danses se déclarent ainsi les ennemis de Dieu par les outrages qu’ils font par elles à tous les sacremens, ils se déclarent en même temps les ennemis des saints que Dieu glorifie dans le ciel, en profanant leurs fêtes par les danses qui se font en ces jours-là plutôt qu’en tout autre jour ; ils ne pourront donc avoir au jugement futur aucuns saints pour intercesseurs, puisqu’ils les auront tous offensés aux jours mêmes que l’Eglise a consacrés à leur culte : et coupables comme nous sommes de tant de péchés, que deviendrons-nous quand Dieu nous jugera, si ceux que nous pouvons avoir pour intercesseurs auprès de lui se rendent nos accusateurs, à cause des outrages que nous leur aurons faits ?
À l’occasion des Fêtes pour le mariage de sa majesté Le Roi des Romainsax.
» J’ai cité plusieurs lettres de saint Augustin à Alipe, où il lui raconte comment il étoit venu à bout de faire cesser parmi les catholiques d’Hypponne certains festins pleins d’excès et de désordres, qu’on avoit coutume de faire en Afrique dans les églises, les jours des fêtes des saints, et particulièrement des martyrs. […] On a vu plus haut le canon 22 du troisième concile de Tolède, où les pasteurs et les magistrats sont exhortés à employer toute leur autorité pour abolir la coutume pleine d’irréligion, qui s’étoit introduite parmi le peuple, de déshonorer par des danses, les fêtes des saints. […] Cette injuste accusation étoit fondée sur ce qu’en ces fêtes publiques ils ne se livroient pas aux mêmes excès et aux mêmes désordres que les païens. […] Et convient-il de faire aux fêtes des empereurs, des choses qu’on regarderoit comme indécentes les autres jours ? […] Pourquoi, en effet, par notre chasteté, notre sobriété et la régularité de notre conduite, paroissons-nous vouloir abolir les fêtes et les réjouissances qui se font pour les empereurs, en ne prenant point de part aux désordres qui s’y commettent ?
Naissance du Théâtre Soit que le hasard ou le goût, ait guidé les Anciens dans l’arrangement de leurs plaisirs, et dans l’ordonnance de leurs Fêtes, on a pu remarquer, que leurs Danses eurent toutes un caractère très distinct les unes des autres. Les symphonies, les habits, la composition entière répondaient toujours à la Fête qu’on célébrait, à l’événement, à la circonstance qui en était l’occasion.
Il ajoûte que les Législateurs introduisirent des fêtes, des festins, des spectacles, des feux de joie, & des jeux innocens, pour augmenter les réjouissances publiques, entretenir les peuples dans la soumission, & délasser quelquefois l’esprit des Princes & des Magistrats de leurs occupations sérieuses. […] Ces peuples avoient encore des danses particulieres en certaines fêtes, & d’autres solemnitez instituées par des Législateurs, qui étoient d’excellens Danseurs & Musiciens, comme Orphée, Linus, Musée, Licurgue. […] Toutes les fêtes de Bacchus commençoient par des danses & des sauts composez & soutenus en cadence, telles que les Peintres les ont représentées dans les Baccanales : c’est par-là que l’on croyoit qu’il avoit dompté les Lydiens, les Tyrrhéniens & les Indiens. […] Les Romains, à l’exemple des Anciens, avoient coutume d’aller souhaiter la bonne année aux grans Seigneurs, avec des accompagnemens de musique, des danseurs & des danseuses ; il y avoit une danse particuliere pour ce jour-là, au dire de Virgile : chaque fête avoit la sienne. […] Mais comme ces sortes de fêtes causerent quelque désordre dans Rome, elles furent abolies sous le régne de Tibere ; ce que l’Eglise a regardé aussi dès ce tems-là comme une partie de l’origine des danses baladoires.
Robinet, lettre du 9 mars 1669 Le lendemain, le Grand Ballet Chez le ROI joua son Rôlet, Et le lundi d’ensuite encore, S’entend bien, le Ballet de Flore, Où la Cohue et le Concours Furent tels, en ces derniers jours, Qu’à part Française Courtésie116, L’Officier, dans sa frénésie, Repoussait par de félons coups Le susdit Sexe aimant le doux, Et (dont il n’était pas en fête) Le jetait tout franc à la tête, Si qu’un Huissier en eut au Chef Fort malle bosse, par méchef.
Notre MONARQUE et notre REINE, Dont la Puissance Souveraine Fait notre bienheureux Destin, Et leurs admirable DAUPHIN Vinrent à cette belle Fête, Étant, des pieds jusqu’à la Tête, Vêtus en Perses éclatants, Des fins joyaux tout bluettants121, La REINE, ayant sur sa Personne, Et si divine et si mignonne, Pour dix-sept millions et plus De ces clairs Effets de Phœbus.
Vénus donne une fête à Mars. […] C’est dans le moment le plus intéressant et le plus voluptueux de cette fête qu’un bruit de guerre se fait entendre.
Une vieillesse trés-imfirme m’a seule empêché d’être témoin de ces magnifiques fêtes, que vous embellissez si singulièrement.
Les scènes suivantes tiennent plus à l’épisode qu’au sujet même ; cependant, on y est insensiblement ramené par les fêtes que l’Amour institue, et par la présence de Vénus. […] L’Amour et les Graces président à cette fête. […] Un prodige inattendu interrompt la fête : Vénus paroît sur un nuage doré porté par les Zéphirs ; elle est accompagnée des jeux, des ris, des plaisirs, et une foule de petits Amours s’empresse à la couronner. […] Philis, Daphnis, Lycénion et Damet se prosternent aux pieds de Vénus, de l’Amour et des Graces ; tous les Bergers et toutes les Bergères s’empressent à leur rendre le même hommage ; les trois aimables sœurs leur promettent de règner toujours invisiblement parmi eux, de se mêler à leurs danses et d’embéllir leurs fêtes. […] Cette fête Anacréontique est terminée par un grouppe général enrichi de tous les accessoires que la puissance de l’Amour leur a prodigués pour orner leurs Bergères et pour embellir leurs jeux.
Définition, et Division de la Danse sacrée La Danse sacrée est celle que le Peuple Juif pratiquait dans les fêtes solennelles établies par la Loi, ou dans les occasions de réjouissances publiques, pour rendre grâces à Dieu, l’honorer, et publier ses louanges.
Les Fêtes Saturnales chez les Romains, avoient tant de rapport à la licence de notre Carnaval, qu’on ne peut pas douter que ce ne soit de-là que le bal masqué tire son origine. Tite-Live nous apprend que les Fêtes Saturnales furent célébrées à Rome pour la premiere fois, sous le Consulat de Simpronius & de Mincius, & que Janus premier Roi d’Italie, l’an 2722 du Monde, en fut l’inventeur, par rapport au tems de l’âge d’or, en l’honneur du régne de Saturne, pendant lequel tems tous les peuples vivoient dans une indépendance absolue : cette fête se célébroit encore sous le régne d’Auguste, dans le mois de Décembre, pendant huit ou dix jours seulement. […] Mais depuis Auguste, l’Empereur Tibere voulant réformer le luxe de Rome, & les fêtes licentieuses qu’on y célébroit de son tems, abolit entre autres celle des Saturnales, où il se commettoit des crimes effroyables pendant la nuit, dans des lieux souterrains faits exprès pour cette solemnité.
Des différentes espèces de Ballets On peut juger du succès éclatant qu’eut la Fête magnifique de Bergonce Botta, et du bruit qu’elle fit en Italie. […] Par les notions qu’on avait conservées de la Danse des Anciens, et par les idées que fit naître la belle fête de Bergonce Botta, ce genre de Spectacle parut susceptible de la plus heureuse variété.
Lorsqu’elle apparaît, traduisant une belle phrase musicale en lignes, en poses, en mouvements, s’identifiant à la mélodie qui a passé dans ses veines et qui gouverne ses muscles, devenue tout entière une harmonie, alors c’est une fête absolue, c’est l’enivrante vision dionysiaque. […] Ce sont ces fêtes qu’il nous faut envier à la génération de 1830.
Moïse, après la délivrance des Hébreux et après le passage de la Mer Rouge, institua des fêtes et des danses ; David dansa devant l’Arche sainte : Socrate apprit à danser d’Aspasia ; Épaminondas tenait à honneur de danser habilement ; les soldats de Crête et de Sparte allèrent à l’assaut en dansant. […] On sait que, chez les peuples de l’antiquité, les sacrifices étaient accompagnés de cris de joie, et surtout de danses : toute la nature semblait sourire à leurs fêtes publiques.
Robinet, lettre du 14 novembre 1671 […] Mais en cette Fête Royale, Le meilleur de tout le Régale, Fut certain petit Opéra Que toute la Cour admira. […] Elle rentre après, dans le Bois, De son Destin, suivant les Loix, Qui jusques-là, bornent ses Fêtes, À vaincre et massacrer des Bêtes.
J’avais négligé de demander à mon directeur la permission de paraître à cette soirée, ne pensant pas qu’il pût me refuser l’autorisation de participer à une fête de bienfaisance. […] Lorsque je lui demandai la date de la fête, il me dit de ne pas m’en préoccuper. […] Aucun journaliste, disait-on, n’avait été autorisé à venir à la fête.
Je crois bien que la joye des Festins, que la vivacité des Fêtes lui ont donné la naissance ; mais il en est de même de la Danse que de la Comédie, les hommes ont cherché à tirer de l’utilité de ce que le seul plaisir leur avoit fait inventer. […] Il ne se borna point à leur donner tout l’éclat que la Musique pouvoit fournir ; comme il étoit obligé de representer des Triomphes, des Sacrifices, des Enchantemens, & des Fêtes galantes qui exigeoient des Airs caracterisez pour la Danse, il fit choix de tout ce que la France avoit de plus habiles Danseurs. […] Campra qui de tous les successeurs de Lully dans la composition de la Musique, a donné au Theatre le plus grand nombre de beaux ouvrages, avoit mis au jour les Fêtes Venitiennes.
Les Turcs en ont plusieurs de cette espèce ; mais la plus singulière est celle que les Dervis exécutent, pour célébrer la fête de Menelaüs [Mevlâna] leur Fondateur.
Elle fut donc dans les premiers temps une expression simple de joie dans les Fêtes publiques ou particulières et successivement les différentes images qu’elle peignit dans les occasions, quoique plus composées, leur furent cependant toujours relatives.
Les Italiens eurent pour guides dans l’établissement de leur Opéra la Fête de Bergonce de Botta, et les belles compositions des anciens Poètes tragiques. […] En liant à l’action principale la Danse qu’il connaissait bien mieux qu’elle n’a été encore connue, il se ménageait un nouveau genre d’action théâtrale, qui pouvait donner un feu plus vif à l’ensemble de sa composition, des Fêtes aussi aimables que galantes, et des tableaux variés à l’infini, des usages, des mœurs, des Fêtes des Anciens. [Voir Fête] Ce grand dessein fut balancé sans doute dans l’esprit de Quinault par quelques difficultés.
Cette scène d’action est suivie d’un fête générale de trois quadrilles ; les Carthaginois, les Troyens et les Maures. […] Vers le milieu de cette fête, Didon, Enée, Jarbe et Ascagne s’y réunissent ; ce pas de quatre bien plus rempli d’intérêt et d’action que de danse, éclaire les soupçons qu’Jarbe a conçus, et, quelques précautions que puissent prendre Didon et Enée pour se contraindre, les éteincelles de leur passion n’échappent point à l’œil pénétrant du Prince Maure. […] Jarbe s’empresse à donner une fête à Didon. […] Les femmes de la suite de Didon se livrent à des danses plus légères, et peignent tour-à-tour ce que la volupté à de plus tendre ; insensiblement cette fête devient générale.