J’amassai là quelques centaines de marks qui nous permirent d’aller à Cologne où je dus danser dans un cirque entre un âne qui reconnaissait la personne la plus bavarde de la société et un éléphant qui jouait de l’orgue de barbarie.
Il est permis aux grands talens d’innover, de sortir des règles ordinaires, et de frayer des routes nouvelles, lorsqu’elles peuvent conduire à la perfection de leur art.
Les Troyens épouvantés ne peuvent échapper au trépas, qu’en acceptant des fers ; le feu se communique de proche en proche ; déjà il embrase le palais de Priam, qui, près de crouler sur ses fondemens ne permet plus à ce Prince infortuné de s’y réfugier.
Ne dansant point, il devient étranger au Ballet ; son expression d’ailleurs étant dépourvue des graces que la Danse prête aux gestes & aux attitudes, paroît moins animée, moins chaude, & conséquemment moins intéressante ; il est permis aux grands talents d’innover, de sortir des regles ordinaires, & de se frayer des routes nouvelles, lors qu’elles peuvent conduire à la perfection de leur Art.
Il soupira pour de grandes dames auxquelles il pouvait à peine se permettre de laisser deviner sa passion : c’étaient la duchesse Jeanne d’Acerenza, la princesse de Solms, la princesse Dolgorouki, la comtesse Lanckoronska. […] » et il ajoute en répétant la citation française dont il s’était déjà servi dans sa lettre à Prokesch-Osten : « Je me livre à ces fredaines non par fatuité, mais pour prolonger les illusions du bel âge. » Nous n’avons point la réponse de la comtesse, mais il est permis de supposer qu’elle ne contenait point de blâme bien farouche, car, dans la lettre suivante, Gentz continue sa confidence le plus naturellement du monde et, maintenant, il ne dissimule plus la force de sa passion. […] En permettant que son amie s’éloignât, il montrait combien profond et désintéressé était son amour pour elle. […] Cependant, s’il est prudent de faire une certaine part à l’exagération, il est permis de croire qu’il restait encore bien assez d’ardeur véritable. […] Malgré l’absence ou le peu de sûreté des témoignages, il est permis de faire quelques conjectures.
Tout cela c’est un songe ; et, s’il est permis de joindre une critique à notre analyse, nous ne savons vraiment pas pourquoi le jeune Sicilien n’est pas descendu en personne dans ces grottes de féerie, que le décorateur anglais a parées de tant d’opulence. […] On l’entrevoit, elle disparaît ; elle se montre pour s’évanouir encore, et, par une audace qui n’eut été permise dans aucun pays catholique, on l’aperçoit un moment debout à la place de la Madone : mais cette profanation dure peu.
Genre de femmes que je me permettrai d’appeler : les beautés de la veille.
Entre autres manières intelligentes de se présenter, qu’on me permette de raconter celle qu’il employa il y a quelques jours auprès d’une de mes amies : Il ne la connaissait pas, ne l’avait jamais vue, et, nonobstant, un matin il s’en fut sonner à sa porte.
— La Prusse a créé le caporalisme, et les qualités d’ordre et de discipline du Prussien vous l’ont permis, on peut même dire que vous avez fait prospérer tout ce qui peut prospérer par le génie de l’organisation, mais vous manquez et vous manquerez longtemps encore des qualités qui font l’art et les artistes la fantaisie, le goût, la grâce et la liberté.
Un laquais, un porteur d’eau, un décroteur se présentent ensuite : au moyen de quelqu’argent qu’ils donnent, on leur permet de se métamorphoser.
Lycomède, toujours occupé de sa passion ; n’a point renoncé à son imfâme projet ; l’absence momentanée d’Hercule et d’Admète lui en permet l’exécution : il engage la Reine qui a les yeux fixés sur son vaisseau, de vouloir y monter avec sa sœur et ses femmes, pour en examiner l’intérieur.
Il prescrivit à la place les tuniques en mousseline blanche, sans ornements, qui tombaient en plis pudiques au-dessous des genoux ; tout au plus permettait-il une couronne ou une guirlande de fleurs pour animer par un peu de couleur voyante la candeur, qui aurait pu devenir fade, de ce vêtement. […] Taglioni père disaient tout le contraire : il exigeait une gracieuse facilité de mouvements, de la légèreté, de l’élévation surtout, du ballon ; mais il ne permettait pas à sa fille un geste, une attitude qui manquât de décence et de pudeur. […] Il leur permit d’y assister le jour où Mlle Taglioni le dansa, car elle purifiait par sa réserve une donnée quelque peu scabreuse.
Chapitre VIII victoires et revers On peut se figurer le délice qu’éprouva Fanny Elssler le 20 décembre 1836, lorsqu’après une longue réclusion il lui fut permis de descendre de son appartement de la rue Laffitte et de faire une promenade dans Paris. […] Vous vous êtes indigné qu’une artiste se fût permis d’employer à peindre les superbes jambes d’une danseuse l’excédent considérable de couleurs qu’avait dû nécessairement laisser sur sa palette la portraicture des mollets de Votre Altesse. […] Ce n’était qu’en province et à l’étranger qu’elle se permettait de danser la Sylphide. […] Leur principal organe, la Gazette des Théâtres, dit : « La reprise de la Sylphide est une erreur d’une danseuse de beaucoup de talent ; nous n’avons plus de sylphide à Paris, elle a pris son vol vers les glaces du Nord, et pour nous consoler de son départ, il nous est resté une séduisante mortelle, bien faite pour charmer les yeux et les cœurs, mais non pas pour nous faire oublier sur la terre ce ciel auquel il ne lui est pas permis de s’élever. » Le public sembla partager l’opinion des taglionistes. […] Mieux que de l’imprudence, c’était de l’enfantillage ; et malheureusement il est telle circonstance comme tel âge dans la vie (Mlle Elssler a pu s’en convaincre par elle-même), où, même à une jolie femme, il n’est pas permis d’être enfant. » Lorsque Fanny fut rentrée à Paris, dans la seconde quinzaine d’août, la campagne menée contre elle continua.
Celle du premier jour de Mai fut ensuite célébrée par toute l’Italie : la jeunesse de l’un & de l’autre sexe sortoit des villes en dansant au son des instrumens, pour aller chercher des rameaux verds ; ils les posoient devant les portes de leurs parens & de leurs amis, qui les attendoient avec des tables garnies dans toutes les rues, qui étoient illuminées le soir, où l’on dansoit des danses publiques ; desorte que ce jour-là il n’étoit pas permis, sur peine d’amende, aux gens de quelque âge & de quelque qualité qu’ils fussent, de paroître sans avoir quelque fleur ou quelque branche de verdure sur soi. […] Olympiade, donna occasion aux danses figurées & aux gestes de Pantomimes dans l’Italie ; parce que ce Prince soupçonneux ayant défendu aux Siciliens de se parler, de peur qu’ils ne conspirassent contre lui, il les accoutuma insensiblement à faire entendre par des gestes, des mouvemens, & des figures, ce qui ne leur étoit pas permis de se dire les uns aux autres : du-moins voyons-nous encore aujourd’hui que les Siciliens passent pour les meilleurs Pantomimes de toute l’Italie.
Ce calme fait renaître la joye dans le Sérail, et le Grand-Seigneur permet alors aux Eunuques de donner une fête à Zaïre ; la danse devient générale. […] Je conviendrai de la justesse de leurs observations et de l’étendue de leurs connoissances ; mais je leur répondrai que si mes idées ont choqué la vérité, elles n’ont point blessé la vraisemblance ; et dèslors j’aurai eu raison de recourir à des licences nécessaires que tous les auteurs se sont permis dans des ouvrages bien plus importants que des ballets.
Ce calme fait renaître la joie dans le Serrail, & le Grand Seigneur permet alors aux Eunuques de donner une Fête à Zaïre ; la Danse devient générale. […] Je conviendrai de la justesse de leurs observations & de l’étendue de leurs connoissances, mais je leur répondrai que si mes idées ont choqué la vérité elles n’ont point blessé la vraisemblance, & dès-lors j’aurai eu raison de recourir à des licences nécessaires que les Auteurs les plus distingués se permettent dans des ouvrages bien plus intéressants & bien plus précieux que des Ballets.
Il faut ici nécessairement que le Lecteur me permette de lui rappeler la marche théâtrale d’Armide.
Dieu qui vouloit apprendre aux filles de tous les siècles combien un tel désir est mauvais à ses yeux, et qu’on ne sauroit prendre trop de précautions contre une passion qu’il est facile d’exciter, mais très-difficile de réprimer, quand une fois elle est excitée, permit que Sichem conçût pour elle une passion sans mesure, et que Dina en fut la malheureuse victime.
Quant a la déclamation, on me permettra de dire que la nôtre est plus sage, plus vraie et bien plus naturelle que celle des Grecs et des Romains et que le costume adopté par notre scène Française, s’avoisine de la vérité, autant que celui des anciens s’en éloignoit ; tout étoit contre nature dans l’accoutrement de leurs acteurs ; 1’homme disparoissoit : un art bizarre lui enlevoit sa forme et ses proportions ; sa tête enveloppée dans une seconde tête monstrueuse ; sa voix métamorphosée en voix de Stentor ; ses bras paralisés pas l’établissement d’un gésticulateur ; tout cet attirail, dis-je, le privoit des moyens propres à fortifier ]‘éxpréssion du discours, et à y ajouter de l’énergie.
Le soupçon s’empare de leurs âmes ; leur délicatesse offensée ne leur permet point d’entendre la justification de leur nièce.
A peine est-il permis à un maitre de ballets de faire changer le mouvement d’un air ancien ; on a beau leur dire que nos prédécesseurs avoient une exécution simple, que les airs lents s’ajustoient à la tranquillité et au flégme de leur exécution ; vains efforts ! […] Permettez moi, Monsieur, une digression ; quoiqu’étrangère à mon art, elle pourra peut-être devenir utile à l’opéra. […] s’il permet encore à l’auteur de me ramener à l’intérêt qu’il m’a fait perdre, ce ne sera qu’à pas lents ; mon cœur flottera longs tems entre la distraction qu’il vient d’éprouver, et la douleur à la quelle on tente de le rappeller : le piège que la fiction me présente une seconde fois, me paroit trop grossier ; je cherche à l’éviter et à m’en deffendre machinalement et malgré moi, il faut alors que l’art fasse des efforts inouis pour m’en imposer et pour me faire succomber de nouveau.
A peine est-il permis à un Maître de Ballets de faire changer le mouvement d’un air ancien ; on a beau leur dire que nos Prédécesseurs avoient une exécution simple ; que les airs lents s’ajustoient à la tranquillité & au flegme de leur exécution : vains efforts ! […] Permettez-moi, Monsieur, une digression ; quoiqu’étrangere à mon Art, elle pourra peut-être devenir utile à l’Opéra. […] S’il permet encore à l’Acteur de me ramener à l’intérêt qu’il m’a fait perdre, ce ne sera qu’à pas lents ; mon cœur flottera long-temps entre la distraction qu’il vient d’éprouver & la douleur à laquelle on tente de le rappeller ; le piege que la fiction me présente une seconde fois me paroît trop grossier ; je cherche à l’éviter & à m’en défendre machinalement & malgré moi, & il faut alors que l’Art fasse des efforts inouis pour m’en imposer, & pour me faire succomber de nouveau.
La tante en permettra la lecture à sa nièce. […] — Voulez-vous me permettre de me compter au nombre de vos amis ? […] Une Lorette écrit : Monsieur le préfet, Désirant donner des coups de canne à une personne qui m’a insultée, je vous prie de me permettre de porter des habits d’homme. […] Une autre : Monsieur le préfet, Ayant été douée par la nature de moustaches qu’aucune poudre épilatoire ne peut extirper, et étant dans la nécessité de me faire la barbe, comme vous, monsieur le préfet, veuillez me permettre de porter les habits de votre sexe. […] Si la Lorette soupçonne son Arthur d’avoir après le spectacle un souper avec des rivales, elle le prie de la reconduire à domicile : elle le fait passer près d’un corps-de-garde vers minuit ; et à peine est-elle à quelques pas du factionnaire qu’elle jette à l’improviste son châle en sautoir sur les épaules de son sigisbé, et d’une voix d’adjudant-major elle crie : au voleur… Le caporal accourt, l’Arthur est signalé comme attentant au droit de propriété. « Mais, Annette, tu es folle, s’écrie-t-il. — Caporal, mettez les menottes à ce drôle qui se permet de me tutoyer ; il se croit sous la République : jamais je n’ai vu cet être. » Le caporal emmène l’Arthur, la lionne s’éloigne ; et après une nuit de confinement solitaire, le captif parvient à prouver que s’il n’appartient pas à cette classe honorable qui donne des châles il ne doit pas non plus être rangé dans la catégorie de ceux qui les prennent.
Jérôme & à St Antoine dans les deserts, confirmées par les Ecrits du premier, & par St Athanase dans la vie du second : je sçai bien que l’on répond à cela que Dieu pouvoit permettre ces sortes d’apparitions avant la naissance de Jésus-Christ.
Le meilleur musicien est celui qui peut permettre à la danseuse de diriger la musique, au lieu que ce soit la musique qui inspire la danse.
De nouveaux démêlés surgirent, lorsque Fanny, mécontente de l’Ile des Pirates, se fut permis de modifier son rôle, de son autorité privée. […] Thérèse, la cathédrale de Strasbourg ou la tour de Saint-Etienne qui se mettrait à danser, m’a plu ici tout aussi peu qu’à Vienne, quoiqu’elle fasse des choses admirables et qu’elle ait autant de grâce que le permettent les circonstances. […] Des pas nombreux et variés lui permettaient de montrer la richesse et la perfection de sa technique.
Vous voyez, Monsieur, que voilà la nature changée ; mais cette opération une fois faite, il n’est plus permis à l’Art de faire un second miracle, en rendant à l’arbre sa premiere forme. […] Je conviens que l’œil qui n’a pas le temps d’examiner nous trompe souvent ; mais la raison & la réflexion nous dévoilent ensuite ce que la vîtesse ne lui permet point d’anatomiser.
Les juges du camp décidèrent, cependant, que ce minois chiffonné ne pouvait lutter avec la correction froide du masque de sa rivale. « La fillette faillit en crever de dépit. » Mademoiselle Dorival Celle-ci s’étant permis d’envoyer… promener Gaëtan Vestris, qui la fatiguait de ses poursuites, ce maître de ballet obtint contre elle une lettre de cachet et la fit enfermer au For-l’Evêque. […] — Ce petit ver à soie devrait être plus gras ; il ronge une si bonne feuille, dit un jour Sophie Arnould en faisant allusion à la feuille des bénéfices que l’évêque d’Orléans, monseigneur de Jarente, avait mise à la disposition de la danseuee, qui possédait en outre, par le prince de Soubise, la capitainerie des chasses, pour lesquelles elle délivrait les permis, dans les forêts royales, sous sa propre signature.
Etre en dedans, c’est avoir toujours ses genoux trop près l’un de l’autre, ce qui ne permet pas à l’artiste de se développer et de faire oublier au public la torture qu’elle s’impose, malgré le sourire de rigueur. […] Elle fut même, pour un temps, si j’ai bonne mémoire, « consignée » à la porte de ce foyer, « exclue de toute figuration », mise à pied, en un mot, et il ne fallut rien moins qu’une requête des clubmen de l’orchestre pour qu’il lui fût permis de franchir de nouveau le seuil qui, de la loge de madame Monge, conduisait alors sur la scène.
Le volume plus large, s’il est permis de se servir de cette expression, en fait une seconde différence. […] A la suite de ces détails, qu’il soit permis de faire deux réflexions.
Les changemens perpétuels et inconsidérés qu’on s’est permis de faire à des usages établis et consacrés par les siècles, m’autorisent à m’étendre sur les abus qui se sont introduits dans celle partie ; changemens bizarres qui ne doivent leur naissance qu’au caprice ; or, on sait que le caprice est rarement le modèle du bon goût.
La jeune démocratie d’Amérique se laissa entraîner, dans son fanatisme pour Fanny Elssler, à des démonstrations que le vieux continent ne se serait pas permises. […] Ils ne se seraient pas permis de discuter un talent proclamé par Paris. […] « Il ne me reste qu’à demander pardon aux personnes dont je me suis permis d’emprunter les noms ; mais je sens que j’en avais quelque droit, car ces noms ont toujours et libéralement figuré dans tous les projets louables, dans toutes les nobles entreprises.
. — Bien qu’elle soit femme dans toute l’acception du mot, l’élégante sveltesse de ses formes lui permet de revêtir le costume d’homme avec beaucoup de succès. — Tout à l’heure c’était la plus jolie fille, maintenant c’est le plus charmant garçon du monde ; c’est Hermaphrodite, pouvant séparer à volonté les deux beautés fondues en lui. […] Elle est accompagnée de Paquita, et tient à la main le ruban, qu’elle montre avec une affectation ironique au malheureux Zambulo. — Celui-ci, piqué au vif, s’avance vers le jeune officier et lui rappelle le rendez-vous qu’ils ont ensemble. « J’en ai un plus agréable avec cette jeune fille ; permettez-moi de faire passer ma bonne fortune avant notre duel. » Cléofas va s’emporter, mais des danseurs arrivent et les séparent tout à fait à temps.
Les jolies femmes sont comme des bijoux artistement montés, on ne peut les voir sans souhaiter de les posséder ; & le desir d’en jouir ne permet pas de s’arrêter à une infinité de défauts qui ne s’opposent jamais à des applaudissements & à des louanges intéressées.
Un ouvrage didactique doit présenter toutes les faces de l’objet qu’il traite ; j’ajouterai encore que les licences sont permises dans le style épistolaire ; qu’on peut effleurer un sujet, le quitter, le reprendre, l’approfondir et le développer ensuite ; enfin j’observerai que quand on écrit sur un art en artiste, on ne peut se dispenser d’employer les mots thecniques qui lui sont propres ; car chaque art à son langage particulier ; si l’on changeoit les mots consacrés par l’habitude et adoptés par l’usage, on deviendroit inintelligible à ceux qui les cultivent et à ceux qui les chérissent. […] N’étant point assujetti aux unités, il lui est permis de ne point observer l’unité de lieu ni l’unité de teins ; mais il ne peut se dispenser de se conformer à l’unité d’action, qui seroit monstrueuse, si elle cessoit d’étre une.
Mes nerfs à bout ne me permirent pas d’attendre davantage, et je dis à l’oreille de ma mère : — Je vais aller frapper à la porte.
Quoiqu’il semble n’être permis qu’à Moïse de parler de ce qui s’est passé avant le Déluge universel, néanmoins Béroce nous assure que l’art du saut & de la lute étoit en usage dans la ville d’Enos ou de Caen, proche la montagne du Liban, où les Géans s’éxerçoient avant le Déluge, étant un art convenable à leur force gigantesque.
Si vous le faites, vous serez des dispensateurs fidèles de ce que vous avez reçu ; vous ne serez point de ces serviteurs paresseux que l’Evangile condamne, et vous vous mettrez à couvert du châtiment si terrible dont vous venez de voir qu’ils sont punis. » De ce que les pères et mères doivent, autant qu’il est possible, inspirer à leurs enfans de l’éloignement pour la danse, s’en suit-il qu’il ne leur est pas permis de leur donner pendant un temps un maître à danser ?
Il faut toutes fois notter qu’à tous les pas assemblez de ce bransle, & non ailleurs (pour ne rien forcer, & danser sans contrainte,) il faut plier tant soit peu les genoüils, mais il est sur tout necessaire de se releuer sur la pointe des pieds, & si quelquefois pour diuersifier on veut faire glisser au deuxiesme pas le pied droict derriere, en sorte que le corps tournant vn peu du costé de celuy qu’on meine, la veuë tourne aussi & non autrement, on le pourra faire, sans leur permettre, comme font plusieurs de regarder par dessus les espaules, ny certains branslemens de corps, que quelques vns y font obseruer, dont les actions sont fort des agreables.
… Le général s’approcha, à la fin, du capitaine Taglioni : — Permettez-moi de vous féliciter de tout mon cœur.
Les principes de la danse sont comparables à la lecture ; donnons-en un exemple : l’alphabet (le pas) ; épelé (assemblage de plusieurs pas pour les lier ; les mots [enchaînement de plusieurs pas pour remplir un trait] ; lire couramment (l’exécution d’une danse), qui diffère de la lecture en ce que la danse seule ne frappant pas l’ouïe, ses règles sont moins sévères et permettent le changement d’un tems pour un autre, en le soumettant toutefois à la valeur de ceux qui règlent la mesure de la musique. […] Il faut soutenir les bras un peu arrondis, pour leur donner plus de grâces ; ne leur donner aucun mouvement, et dans cet état se tenir éloignés l’un de l’autre autant que le permet l’étendue des bras, pour éviter de se rendre incommode l’un à l’autre. […] Par les règles que nous venons de démontrer, on voit que l’exécution de la contredanse n’exige point un grand nombre de pas ; mais elle permet de varier et d’y placer un nombre infini d’autres pas, lesquels varient encore par la composition des enchaînement, comme nous venons d’en donner un exemple pris sur le petit nombre de ceux que nous avons démontrés, lesquels offrent encore beaucoup de variétés : ces changements s’opèrent le plus souvent dans les traits figurés à deux par l’inconvénient que les autres présentent ; d’abord par les mouvemens des bras qu’il faut soigner, mais encore plus par les personnes qui ne sachant pas danser, ou qui n’ayant pas d’oreille, trouvent presque toujours trop long chaque trait de contredanse, qui est composé de quatre mesures. […] Chaque air de contredanse, dont les figures sont variées en partie sur la quantité des traits que nous avons démontrés, permet aussi de varier ces traits qui étant chacun de quatre mesures, les enchaînemens de pas sont réglés également pour quatre mesures, et par cette raison peuvent être exécutés dans l’un comme dans l’autre de ces traits.
… Permets que je vienne m’asseoir auprès de toi et de Phèdre ; et le dos délibérément opposé à ces viandes toujours renaissantes et à ces urnes intarissables, laisse-moi que je tende à vos paroles la coupe suprême de mon esprit. […] Mais mon désir est mouvement, Éryximaque… J’aurais besoin maintenant de cette puissance légère qui est le propre de l’abeille, comme elle est le souverain bien de la danseuse… Il faudrait à mon esprit cette force et ce mouvement concentré, qui suspendent l’insecte au-dessus de la multitude de fleurs ; qui le font le vibrant arbitre de la diversité de leurs corolles ; qui le présentent comme il veut, à celle-ci, à celle-là, à cette rose un peu plus écartée ; et qui lui permettent qu’il l’effleure, qu’il la fuie, ou qu’il la pénètre… Ils l’éloignent soudain de celle qu’il a fini d’aimer, comme aussitôt ils l’y ramènent, s’il se repent d’y avoir laissé quelque suc dont le souvenir le suit, duquel la suavité l’obsède pendant le reste de son vol… Ou bien me faudrait-il, ô Phèdre, le subtil déplacement de la danseuse, qui, s’insinuant entre mes pensées, les irait éveiller délicatement chacune à son tour, les faisant surgir de l’ombre de mon âme, et paraître à la lumière de vos esprits, dans l’ordre le plus heureux des ordres possibles.