Indépendamment des ballets dont j’ai tiré les sujets de mon imagination, j’en ai composé un grand nombre d’après les auteurs anciens ; l’histoire, la fable m’ont fourni de précieux matériaux ; le théâtre des Grecs, Homère, Virgile, l’Arioste et le Tasse m’ont offert, des secours, qui ont embelli mon art, et le théatre Anglais m’a prêté des beautés très propres à l’action pantomime. […] L’entrevüe de Henri avec la belle Gabrielle décélera la situation de leurs âmes : leurs coeurs percés du même trait palpiteront d’amour ; les images de la volupté et de sa suite détermineront les deux amants à se livrer aux sentimens qui les inspirent ; une troupe d’enfans, sous la forme des Amours, des Zéphirs, des Jeux et des Ris composeront plusieurs grouppes distribués autour de Henri et de la belle Gabrielle ; ces enfans formeront des jeux avec les armes du héros, ils couronneront de fleurs son casque, et sa cuirasse ; plusieurs nymphes, de la suite de la volupté, présenteront à Henri un casque artistement composé, et des armes embellies par ce que la galanterie a de plus recherché.
Dauberval, mon élève, homme rempli de goût se déclara l’apôtre zélé de ma doctrine et n’en fut point le martyr ; il composa pour l’opéra de Silvie un pas de deux plein d’action et d’intérêt ; ce morceau isolé offrit, l’image d’une scène dialoguée, dictée par la passion, et exprimée par tous les sentiinens que l’amour peut inspirer. […] il ne pourra composer ; dans cet état d’ignorance, comment pourra-t-il régler aux premiers sujets les pas de trois, de cinq et de sept ? où en sera-t-il lorsqu’il essayera de composer nn pas de progression propre à terminer la finale d’un grand ballet ?
. — De quoi se compose la troupe féminine. — Mademoiselle Anna et le Panthéon. — Mademoiselle Henriette. — Mademoiselle Leroyer. — Les deux nouvelles sœurs Lyonnet. — Mademoiselle Mélanie. — Mademoiselle Clémentine. — L’objet de son ambition. — Elmyre Paurelle. — Marie Paurelle. — Un mot d’une vieille biche. — Mesdames Rose, Gérard et Flore. — Pourquoi je ne parle point de leur vie privée. — La vérité sur leur moralité. […] VIII La troupe féminine du théâtre se compose d’une vingtaine de dames recrutées un peu partout. […] En somme, les actrices des Délassements composent une troupe charmante, pleine de jeunesse, de zèle et d’intelligence.
Le Balet, communément parlant, est une maniere de Poëme dramatique composé en trois actes, comme nous l’avons vû quelquefois pratiquer en France depuis le régne de François premier. […] Ce Duc étoit fort sujet à la goutte ; & comme il aimoit la danse passionnément, il composa un Balet de Gouteux, & se fit apporter dans un fauteuil, ayant la goutte, & une canne à la main, pour tenir son rang parmi les danseurs, en 1630. […] La troupe de l’Amérique étoit la premiere ; & entre ces danses il y en avoit une composée de jeunes enfans déguisez en singes, en guenons, & en perroquets : devant ce char étoient encore douze nains montez sur de petites hacquenées. […] Mais depuis les Poëtes, les Musiciens & les Maîtres de Danses ont eu plus d’élévation d’esprit, & en ont composé de fort beaux, à l’imitation des Italiens : ce qui donna lieu à la Cour de France de danser dans quelques-uns, ce qu’on n’avoit point vû depuis la Reine Louise-Catherine de Médicis, & le régne de Henri III. […] Toute l’invention de ce Balet allégorique composé pour feue Madame, ne consistoit qu’en une douzaine d’Entrées des Amours, de Jupiter, d’Apollon & de Bacchus, de Sacrificateurs, de Philosophes, de Poëtes, de Héros, d’Héroïnes, soumis à l’empire de la beauté, aussi-bien qu’Orphée, qui va chercher son Euridice jusque dans les Enfers, dont j’ai supprimé les récits, crainte d’être ennuyeux.
Je puis vous assurer encore Qu’il est justement composé Et parfaitement divisé.
Le charme de ce premier essai, l’éloge qu’en firent tous les Spectateurs, l’éclat qu’il fit en Italie engagèrent bientôt Rinuccini à composer l’Euridice. […] Chaque Acte était composé de trois, six, neuf et quelquefois de douze Entrées.
Il faut d’abord sçavoir que le vrai pas de Menuet est composé de quatre pas, (qui cependant par leurs liaisons, suivant le terme de l’art ne font qu’un seul pas,) ce pas de menuet a trois mouvemens & un pas marché sur la pointe du pied ; sçavoir, le premier est un demi-coupé du pied droit, & un du gauche, un pas marché du pied droit sur la pointe & les jambes étenduës ; à la fin de ce pas vous laissez doucement poser le talon droit à terre, pour laisser plier son genoüil ; qui par ce mouvement fait lever la jambe gauche, qui se passe en avant en faisant un demi-coupé échappé, qui est le troisiéme mouvement de ce pas de menuet & son quatriéme pas. […] Il faut sçavoir que ce pas, de même que l’autre est composé de quatre pas, qui se commencent par deux demi-coupez, le premier du pied droit, & le second du pied gauche, ensuite deux pas marchez sur la pointe des pieds, sçavoir l’un du droit & l’autre du gauche, ce qui s’execute dans le cours de deux mesures à trois tems, dont l’une s’appelle cadence, & la seconde contrecadence.
Cette matiere m’engage à mêler des faits naturels tirez des Auteurs profanes, à des autoritez sacrées ; je respecte celles-ci, & je ne rapporte les autres, que sur la garentie des Auteurs qui en ont écrit ; pour faire voir autant qu’il est possible, que la Musique est composée visiblement dans la nature, par un effet de la Providence divine, qui a voulu par ce moyen en donner la connoissance aux hommes dès la création du monde, sur les principes de la Musique céleste ou naturelle, d’où les premiers Philosophes prétendent que la Musique vocale s’est établie, & qu’elle en tire son origine. […] Il prétend que le corps humain est un instrument harmonieux, orné d’une voix fléxible & sonore, composé de la main de Dieu, avec la matiere la plus pure des quatre élémens, sur les principes de la Musique naturelle, dont les quatre humeurs dominantes sont comme quatre clefs qui servent de régles pour faire agir de concert les 242 parties principales dont le corps humain est composé, & que le poulx y est établi comme le Musicien ou Maître de chœur qui bat la mesure dans un concert, & qu’il y régle par un mouvement ou battement égal, toutes les facultez corporelles, lequel battement doit être de quatre mille fois dans une heure, quand toutes les parties du corps sont bien organisées ; ce qui l’entretient dans une santé parfaite jusqu’à l’age décrépite, qui est le tems que ces organes se relâchent, comme les cordes d’un instrument, ce qui cause sa destruction.
Cette Princesse paroît avec son vainqueur ; ils sont entourés par un cortège enchanté et voluptueux ; es jeux, les plaisirs, les graces, l’amour et une foule d’amans fortunés composent leur suite et peignent par leurs attitudes et leurs jeux la félicité dont ils jouissent. […] Cette scène ne doit pas être symétriquement composée. […] Ce morceau composé de six personnes tenant des couronnes et des guirlandes, est exécuté sur le mouvement vif d’un passe-pied ; les entrelacemens, les passes rapides, et les divers tableaux qu’ils présentent, ne peuvent se peindre avec des phrases.
Après avoir composé la Musique des divers Ballets dont je viens de parler, il entreprit de donner aux yeux de la Cour & de la Ville ces Tragedies Lyriques qui font encore l’admiration & le charme des Spectateurs. […] Beauchamp qui étoit pour lors à la Cour Compositeur des Ballets du Roi, comme Lully l’étoit de la Musique, fut choisi pour composer les Danses de l’Opera. […] Voilà quels sont les Maîtres qui m’ont fourni les regles que je donne dans mon Ouvrage, & il a passé sous les yeux du Maître qui depuis la mort de Lully a composé les Ballets de l’Opera, & sous lesquels les plus habiles Danseurs d’aujourd’hui se sont formez.
Elle fut donc dans les premiers temps une expression simple de joie dans les Fêtes publiques ou particulières et successivement les différentes images qu’elle peignit dans les occasions, quoique plus composées, leur furent cependant toujours relatives.
Un Homme de Cour que j’estime, Et qui fut, jadis, mon intime, M’avait convié de la voir, Mais je n’en ai pas le pouvoir, Car il faut, comme de coutume, Qu’il sorte aujourd’hui de ma plume, Cette Lettre, que bien des Gens De voir, après, sont diligents : Le Samedi, jour de Saturne, Dont la Planète est taciturne, N’est pour moi nullement un jour De société, ni d’amour, De jeux, de spectacles, de danses, Ni d’aucunes réjouissances, Et si j’ai beau, tous les huit jours, Composer discours sur discours, Divertir les Cours de l’Europe, Où ma Gazette en Vers galope, Et contenter, à ce qu’on dit, Les Gens d’honneur et de crédit, Fortune est envers moi si chiche, Que je n’en deviens pas plus riche ; Mes Créanciers, le plus souvent, Ne font cas, non plus que de vent, De mes excuses ordinaires, Et je ne puis sortir d’affaires : Mais, ô ma Muse, s’il vous plaît, Laissons le Monde comme il est, Contents d’un peu de renommée, Agissons à l’accoutumée, Je dirais cent fois mes besoins Qu’il n’en serait ni plus, ni moins.
Avant lui, quelques Flûtes composaient l’Orchestre des Romains. […] Ce genre tout à fait nouveau (quoique composé d’un fond connu) formé par le génie, et adopté avec passion par les Romains, fut nommé Danse Italique ; et dans les transports du plaisir qu’il causait, on donna aux Acteurs le titre de Pantomimes, qui n’était qu’une expression vive, et point exagérée de la vérité de leur action.
Quelque utile que cette critique puisse être à l’Art, je ne me la serais point permise, si le Poète qui a composé cet ouvrage était encore vivant. […] Ce divertissement composé des Athlètes qui avaient disputé le prix de la lutte, du ceste, de la course, devait donc se réduire à des hommages de caractère au Vainqueur.
Avant-propos « Le chant, si naturel à l’homme, ne pouvant manquer de le séduire, lui a inspiré, en se développant, des gestes relatifs aux sons différents dont il était déjà composé. […] Il aurait beaucoup mieux valu pour nous, que ces ouvrages composés pour la simple poétique de l’art, eussent été remplacés par quelque bon traité théorique, sur le mécanisme de la danse, écrit par un Dauberval, un Gardel, un Vestris, ou par quelque autre grand maître. […] Si je formais une école de Danse, je mettrais de suite en pratique ce moyen que j’ai imaginé, que je crois essentiellement utile, et que tout professeur, sans être obligé de savoir dessiner, peut employer, c’est-à-dire, que je formerais pour les élèves une espèce d’abécédaire composé de lignes droites, pour toutes les positions de leurs membres, donnant à ces lignes et à leurs combinaisons respectives, les dénominations adoptées par les géomètres, savoir de perpendiculaires, d’horizontales, d’obliques, d’angles droits, aigus, obtus, etc.
À dix-sept ans, il composa la partition d’un bref opera buffa ou plus exactement d’un intermezzo qui fut représenté à Rome. […] À Vienne il compose également I giochi Istmici, Il Noce di Benevento et plusieurs autres ballets. […] Viganò disait n’avoir pas voulu composer un drame régulier, mais six vastes tableaux. […] Cet homme de génie ne sait pas composer sur le papier. […] Milan lui fit des obsèques solennelles et tous les poètes d’Italie lui composèrent d’émouvantes épitaphes.
Ces personnages futiles, dont plusieurs vices, l’ébauche de quelques vertus, l’orgueil extrême, et beaucoup de ridicules composent le caractère, connaissaient d’avance le sort qui les attendait un jour, par la risée publique, à laquelle ils voyaient exposés leurs semblables.
Des différents genres de la danse Les pas que je viens de décrire sont les éléments dont se composent tous ceux qui s’emploient dans l’exécution des différents genres de danse, tels que les pas de bourrée, de sissonne simple et double, tricotés, chassées, balancés, pas de rigaudon, pas croisés, contretemps, mouchetés, écarts, pirouettes, terre-à-terre, jetés battus, ailes de pigeon, cabrioles, pas de jarret, entrechats, etc. etc.
Le fameux Bayle composait à la Haie son Dictionnaire immortel ; & vous, Monsieur, du bas de la montagne où vous êtes confiné, vous inondez l’Europe d’écrits célèbres, assaisonnés du sel de la fine plaisanterie, & d’une critique quelquefois trop mordante, dans lesquels l’impie, l’athée, le dévot, peuvent contenter leur goût. […] Que M. de Voltaire ne craigne donc pas de composer des Pantomimes , & qu’il lise attentivement les grandes vérités dont je vais lui faire part. […] On compose des Pantomimes qui ne signifient rien, « & dont tout le mérite est réservé pour l’Actrice ou pour le Décorateur : aussi ne reste-t-il rien des ouvrages de cette espèce, quand la toile est tombée ». […] Il est composé de petits Acteurs, qui font ombrage à la grandeur de leurs rivaux : c’est vous en donner une idée. […] Plus d’un Auteur ne devrait composer que des Pantomimes .
je considère toutes les productions de ce genre dans les différentes cours de l’Europe, comme des ombres incomplettes de ce qu’elles sont aujourd’hui, et de ce qu’elles pourront être un jour, j’imagine que c’est à tort que l’on a donné ce nom à des spectacles somptueux, à des fêtes éclatantes qui réunissoient tout à la fois la magnificence des décorations, le merveilleux des machines, la richesse des vêtemens, la pompe du costume, les charmes de la poésie, de la musique et de la déclamation, le séduisant des voix, le brillant de l’artifice et de l’illumination, l’agrément de la danse, et des divertissemens, l’amusement des sauts périlleux et des tours de force : toutes ces parties détachées forment autant de spectacles différens ; ces mêmes parties réunies en composent un, digne des plus grands Rois. […] Si je refuse le titre de ballet à toutes ces fétes ; si la plupart des danses de l’opéra quelqu’agréables qu’elles me paroissent, ne se présentent pas à mes yeux avec les traits distingués du ballet, c’est moins la faute du célèbre maître qui les compose que celle des poètes. […] Sa matière, est le sujet que l’on veut représenter, sa forme, est le tour ingénieux qu’on lui donne, et sa figure se prend des differentes parties qui le composent : la forme constitue donc les parties de qualité, et l’étendue, celles de quantité.
Tel est le Carnaval mauvais Opéra formé des entrées de la Mascarade du même nom, composée par Benserade en 1668 que Lully augmenta de récits en 1675 et qui réussit à son théâtre, parce que tout ce qu’il donnait alors au public était reçu avec enthousiasme.
Celui qui a fait le premier opéra à Naples, arrive à Milan pour composer le second ; celui qui a fait le premier opéra a Milan, part pour aller composer le second à Turin, Vous voyez, que tous ces hommes de mérite font la navette.
Les êtres, Madame, qui brillent à l’opéra depuis sept heures jusqu’à onze heures du soir, et que le public regarde comme autant de corps célestes, n’ont pas la moindre analogie avec ceux qui composent le systême planétaire. J’ai entendu dire que tous les corps qui composent l’univers tendoient à se rapprocher, et que cette attraction augmentoit ou diminuoit en raison inverse du quarré des distances.
) petit poème fait pour être mis en musique, contenant le récit d’une action galante ou héroïque : il est composé d’un récit qui expose le sujet ; d’un air en rondeau ; d’un second récit, et d’un dernier air contenant le point moral de l’ouvrage. […] Plusieurs bons auteurs, les Berniers, les Campras, les Montéclairs, les Batistins, en ont composé à l’envi : mais personne en cette partie n’a égalé le fameux Clérambault, dont les cantates doivent par leur excellent goût être consacrées à l’immortalité. […] (S) Le grand chœur est composé de huit basses, qui sont en haut des deux côtés de l’orchestre. […] Les chœurs de femmes à l’opéra sont composés de dessus et de bas-dessus ; les premières sont placées du côté du Roi, les autres du côté de la Reine. […] Mais ces arts ont avancé d’un pas plus rapide que la Musique, parce que leur perfection dépendait du génie seul de ceux qui ont composé.
Exécutées en souliers à talons, composées de ces temps sur la demi-pointe qui font le charme de la danse de cour, ces entrées plurent infiniment.
Les grands corps de ballet n’excédoient pas le nombre de seize danseurs et danseuses ; les autres étoient composés de huit ou de douze personnes, et les chœurs chantans n’étoient pas plus nombreux.
Je dis qu’il est diversifié par ces mouvemens, parce qu’il n’est composé que de deux pas, & ces deux pas renferment deux mouvemens differens.
Gluck en a composé la Musique.
Il fallait la plus grande adresse, et beaucoup de force pour rendre d’une manière agréable et précise, les expressions vives, fortes, et légères, dont elle était composée.
D’ANJAU, Marquis fort martial, Pourvu du Régiment Royal, Et qui très joliment s’escrime De la Plume pour faire Rime, Par l’ordre du ROI fit les Vers, Un autre composa les Airs,58 Et ce Ballet eut neuf ENTRÉES, Qui de tous furent admirées, D’autant plus qu’en ce pressant Cas Tous les Danseurs firent leurs pas.
Le danseur qui se composera bien dans l’attitude sera remarqué, et prouvera qu’il a acquis des connaissances nécessaires à son art. […] XIV qui représentent le groupe principal d’une Bacchanale que je composai la première année que je fus engagé au théâtre de la Scala à Milan, théâtre fameux par la magnificence de ses spectacles, et par les grands talents qui s’y sont fait admirer.
Les temps de courante simples et composés ; les coupés à la première, à la seconde, et composés ; les attitudes, les grands ronds de jambe, les temps de chaconne, les grands fouettés en face et en tournant, les quart de tour, les pas de bourrée, et les temps des diverses pirouettes, suivent les premiers exercices.
Ainsi les Esprits accoutumez aux fables croiroient volontiers que les voix que l’on entendit la nuit sur le canal, sont celles des Gnomes, qui sont, dit le Comte de Gabalis, composez des plus subtiles parties de la terre qu’ils habitent ; & que les Nymphes sont composées des parties les plus déliées de l’eau ; les Salamandres sont formées par l’action du feu universel, & les Sylphes sont composez des plus purs atomes de l’air.
VI lumière et danse Puisque, aussi bien, on s’accorde à dire que j’ai créé quelque chose, que ce quelque chose est un composé de la lumière, de la couleur, de la musique et de la danse et plus particulièrement de la lumière et de la danse, il me semble qu’il ne serait peut-être point malséant, après avoir considéré moi-même ma création à un point de vue anecdotique et pittoresque, de dire ici, en quelques mots plus graves, peut-être même un peu trop graves, et je m’en excuse à l’avance, quelles sont mes idées relativement à mon art et comment je le conçois aussi bien intrinsèquement que dans ses rapports avec les autres arts. […] Les hautes colonnes, dont les fûts composés de frêles colonnettes assemblées, s’élancent jusqu’aux voussures ; les proportions admirables de la nef ; le chœur, ses stalles de vieux chêne sculpté et ses grilles en fer forgé, tout cet ensemble harmonieux et magnifique m’émut profondément. […] C’est un renouvellement continu causé par les produits chimiques de la nature qui se composent et se décomposent.
Je considere toutes les productions de ce genre dans les différentes Cours de l’Europe, comme des ombres incomplettes de ce qu’elles sont aujourd’hui & de ce qu’elles pourront être un jour ; j’imagine que c’est à tort que l’on a donné ce nom à des Spectacles somptueux, à des Fêtes éclatantes qui réunissoient tout à la fois la magnificence des décorations, le merveilleux des machines, la richesse des vêtements, la pompe du costume, les charmes de la Poésie, de la Musique & de la Déclamation, le séduisant des voix, le brillant de l’artifice & de l’illumination, l’agrément de la Danse & des Ballets, l’amusement des Sauts périlleux & des tours de force : toutes ces parties détachées forment autant de Spectacles différents ; ces mêmes parties réunies en composent un digne des plus grands Rois. […] Si je refuse le titre de Ballet à toutes ces Fêtes ; si la plupart des Danses de l’Opéra, quelques agréables qu’elles me paroissent, ne se présentent pas à mes yeux avec les traits distingués du Ballet, c’est moins la faute du célebre Maître qui les compose, que celle des Poëtes. […] Sa matiere est le sujet que l’on veut représenter ; sa forme est le tour ingénieux qu’on lui donne ; & sa figure se prend des différentes parties qui le composent : la forme constitue donc les parties de qualité, & l’étendue, celles de quantité ; voilà, comme vous voyez, les Ballets subordonnés en quelque sorte aux regles de la Poésie ; cependant ils différent des Tragédies & des Comédies en ce qu’ils ne sont point assujettis à l’unité de lieu, à l’unité de temps & à l’unité d’action ; mais ils exigent absolument une unité de dessein, afin que toutes les Scenes se rapprochent & aboutissent au même but.
Malheureusement il se trompa dans l’exécution ; à l’exemple des anciens, il voulut introduire des vers français composés d’iambes, de dactyles, de spondées, etc. ; tentative absurde et tout à fait contraire au génie de notre langue. […] En 1672, Lulli, surintendant et compositeur de Sa Majesté, obtint un privilége qui lui accordait l’autorisation d’établir une Académie royale de musique, composée de tel nombre et qualité de personnes qu’il aviserait, et que le roi choisirait et arrêterait sur le rapport du directeur-compositeur . […] Les protecteurs du rat, et en général de tous les brillants animaux femelles de l’Académie de musique, sont messieurs les abonnés de la loge infernale, composée de la fleur des pois des élégances… du boulevard, de lions à tous crins, de spéculateurs enrichis, de quarts d’agents de change, vieux jeunes gens pour la plupart.
Avec Trilby, le conte charmant de Nodier, un autre artiste, un malheureux artiste, mort d’une façon si tragique, Nourrit lui-même, a composé le ballet de la Sylphide pour le théâtre de l’Opéra, et du ballet de Nourrit, mademoiselle Taglioni a fait son chef-d’œuvre, le chef-d’œuvre de la légèreté et de la grâce ! […] Peu de drames sont plus touchants, peu de drames sont plus vraisemblables. — La réalité, dans les arts de l’imagination, se compose de tout ce qui nous trouve crédules. […] Mademoiselle Taglioni est la fille éclatante de la Norwége ; mais c’est Paris qui l’a vue naître, c’est là qu’elle a rencontré ses poses, ses grâces, ses idées les plus charmantes ; c’est à Paris qu’elle a composé ses plus beaux drames : La Révolte au Sérail, la Fille du Danube, la Belle au bois dormant, la Sylphide, sont des créations parisiennes. Pour mademoiselle Taglioni, dans ce chef-d’œuvre qu’on appelle Guillaume Tell, Rossini, quand Rossini s’abandonnait encore à l’inspiration qui est en lui, a composé la jolie chanson et la jolie danse : Un bel oiseau ne suivrait pas Tes pas ! […] Pour mademoiselle Taglioni, Meyerbeer le terrible, dans son troisième acte de Robert le Diable, a composé le pas ravissant de cette ombre en peine qui achève la défaite du héros. — Elle seule elle a touché à l’idéal de la passion, elle a fait de la danse un art chaste, même dans son emportement.
Tandis que je le composais, la personne que j’allais citer, partait. […] Un pas est composé d’un ou de plusieurs temps ; le temps est composé de plusieurs mouvemens, et le mouvement est l’action que font les membres ou le corps, pour aller d’une position ou d’une attitude, à une autre. […] Elle est composée de quatre couplets, sur des airs différons ; le dernier est l’air : Vive Henri quatre, &c. […] Je l’ai refaite avec Gardel l’aîné pour le divertissement d’une pièce que j’avais composée pour la Cour en 1785. […] Les Caprices de Galatée, ballet charmant, composé par M.
Il n’est point rare de voir tomber des ouvrages composés cependant suivant toutes les réglès. […] Elle est aussi froide que le marbre dont elle est composée, dépourvue de graces, elle est maniérée, privée d’expression, elle ne dit rien à l’oeil qui l’éxamine ; son attitude n’est ni svelte ni animée, sa tête n’annonce point une gaité franche, enfin cette statue est un marbre inanimé. […] En examinant attentivement ces différentes productions on verra qu’elles sont composées dans toutes les règles ; que leur manque-t-il donc pour plaire ? […] La ménardière fit une tragédie intitulée Alinde ; elle étoit composée dans toutes les règles, et eût cependant le malheur de n’être point goutée par le public.
Après une ouverture d’un beau caractère, on entendit un grand chœur de Chant et de Danse, qui était composé des Faux-bruits et des Soupçons qui précédent l’Apparence et le Mensonge.
Il était aisé de combiner les différentes Entrées du grand Ballet de manière qu’elles concourussent toutes à l’objet principal qu’on s’y proposait, et d’y procurer aux Danseurs des occasions d’y développer les grâces de la Danse simple ; mais la Danse composée, celle qui exprime les passions et par conséquent la seule digne du Théâtre, ne pouvait y entrer qu’en passant.
Le génie ordonne, distribue, compose la première.