Les vieillards attachés aux beaux vers de Quinault, qu’ils ont appris dans leur jeunesse avec le chant de Lully, reprochent aux opéras modernes qu’il y a trop peu de vers de déclamation. […] Les gens de goût qui savent évaluer les choses, qu’aucun préjugé n’entraîne, et qui désirent le progrès de l’art, veulent que l’on conserve avec soin la belle déclamation dans nos opéras, et qu’elle y soit unie à des divertissements ingénieux, à des tableaux de musique, à des chants légers, etc. […] Il n’en est point qu’on puisse appeler belle, si tous les sons qu’elle peut rendre dans l’étendue qui lui est propre, ne sont entre eux dans une parfaite égalité. […] On en a vu faire murmurer les ruisseaux dans l’orchestre et dans le parterre ; les y suivre des yeux et de la main ; aller chercher les zéphyrs et les échos dans les balcons et dans les loges où ils ne pouvaient être ; et laisser tranquillement pendant toute la lente durée de ces beaux chants, les berceaux et l’onde pure qu’offraient les côtés et le fonds du théâtre, sans leur donner le moindre signe de vie. […] Nous voyons au théâtre français des gestes et des mouvements qui nous entraînent ; s’ils nous laissaient le temps de réfléchir, nous les trouverions désordonnés, sans grâce, peut-être même désagréables : mais leur feu rapide échauffe, émeut, ravit le spectateur ; ils sont l’ouvrage du désordre de l’âme ; elle se peint dans cette espèce de dégingandage, plus beau, plus frappant que ne pourrait l’être toute l’adresse de l’art : osons le dire, c’est le sublime de l’agitation de l’actrice ; c’est la passion elle-même qui parle, qui me trouble, et qui fait passer dans mon âme tous les sentiments que son beau désordre me peint.
Ces funestes évenemens mettent la fortune des citoyens en danger ; anéantissent les chefs d’œuvres des beaux arts, et exposent la vie de ceux qui les cultivent à des malheurs sans cesse renaissans. […] N’ayant que des notions fort imparfaites de l’architecture, je me tairai sur la construction et sur les proportions que les parties doivent avoir entre elles, pour former un beau tout. […] Un théâtre isolé fournit à l’architecte les facilités de multiplier les dégagemens et les sorties ; n’étant point gêné par un espace donné, il peut pratiquer de beaux corridors, de magnifiques escaliers, des galleries extérieures et ne rien négliger enfin de ce qui contribue à la commodité et à la sûreté du public ; distribution, qu’il lui est impossible d’exécuter dans une petite cage resserrée de tous cotés par des maisons. […] Les grands talens en tous genres ressemblent aux belles productions de la nature : chaque arbre, chaque fleur a sa chenille et son insecte. […] Loin de mon imagination les petites choses ; il n’en existe déjà que trop ; des maisonnettes, des échopes et des baraques obstruent et dégradent la majesté du petit nombre de nos beaux monumens, affligent le bon goût et offensent le respect que l’homme bien organisé doit aux productions du génie et des arts.
L’un semble siffler en déclamant ; l’autre a tout l’accent d’un bas Normand, qui voudrait faire le beau parleur ; celui-ci change souvent les voyelles en s, écorche impitoyablement les oreilles par ses barbares élisions, & gasconise comme s’il était encore dans sa Province ; enfin celui-là parle tellement du nez, qu’on serait tenté de croire que sa langue est montée dans son cerveau. […] Je crois que l’on pourrait cependant faire quelque exception, si l’on jugeait à propos d’adopter mon systême : par exemple, une fois par mois on représenterait à l’ordinaire chacune des Pièces des plus fameux Poètes : on donnerait aussi quelquefois, à la manière usitée de nos jours, mais bien rarement, & sans tirer à conséquence, l’Hypermnestre de M. le Mi**, le Warwick de M. de la Har**, & Gaston & Bayard, de M. de Bel**, en faveur des beaux vers répandus dans ces trois Ouvrages. […] S’il se présentait un Acteur, sur quelque Théâtre que ce fût, qui eût un bel organe, & s’exprimât avec grâce, mais qui parût gêné dans son maintien, ainsi que cela n’arrive que trop souvent ; de temps en temps il serait le maître de déclamer ou de chanter ses rôles, tandis qu’un autre Acteur placé à côté de lui, ferait tous ses gestes : méthode sagement pratiquée par les Anciens. […] J’apprendrai enfin au Pantomimiste, que, de même que le débit ampoulé d’une belle tirade, arrache des applaudissemens convulsifs du Parterre, il peut aussi par de certains gestes d’appareil, faits avec affectation sur le bord du Théâtre, ravir, enthousiasmer tous les Spectateurs.
. ; elle supprima les jupes et les manches de ses vêtemens ; elle proscrivit toutes les étoffes qui n’avoient point de transparence : des gazes légères et des crêpes encore plus légers composoient ses vêtemens que le souflé des zéphirs faisoit voltiger à son gré et à celui des amateurs de la belle nature. […] Tous les beaux arts s’empressent à lui prêter leurs secours et leurs charmes ; il est celui des sens, et sa composition fait le plus grand honneur au génie et à l’imagination brillante des François. […] J’avois beau leur crier qu’ils n’étoient pas Grecs, et qu’ils ne pouvoient l’être dans la représentation d’un sujet tiré, pour ainsi dire, du berceau des Romains. […] On doit entendre par costume tout ce qui peut contribuer, par une imitation fidelle, à procurer à l’oeil le plaisir de l’illusion, et transporter le spectateur par le prestige des beaux arts, dans le climat et chez la nation dont on lui trace la peinture.
Le lendemain, à six heures et demie du soir, elle s’embarquait sur le Great Western, le plus beau paquebot de l’époque. […] « Mlle Fanny Elssler, dit ce journal, la belle, la noble, la gracieuse fille, a été reçue d’une façon digne d’elle. […] Son sujet, l’amour du prochain, amena des allusions à la charité, bien connue, de sa belle auditrice. […] Chaque soir, de quatre à six, les belles créoles faisaient leur persil devant le théâtre Tacon. […] « Vous tournerez la tête à mes Américains », avait dit à la belle passagère du Great Western le capitaine Hosken qui connaissait ses compatriotes.
MONSEIGNEUR, Je sçai que des Noms comme le vôtre, qui servent de soutien à tout ce que les Sciences & les beaux Arts ont de plus noble & de plus élevé, ne devroient paroître qu’à la tête des plus grands Ouvrages.
Pour moi, je dirai seulement que je regarde les bras qui accompagnent bien le corps en dansant comme la bordure fait à un Tableau : car si elle n’est faite de façon qu’elle puisse convenir au Tableau, quelque beau qu’il soit, il n’est pas si parent : ainsi quelque bien qu’un Danseur fasse les pas, s’il n’a point les bras doux & gracieux, sa danse ne paroîtra pas animée, & par consequent fera le même effet que le Tableau hors de sa bordure : quelque-uns m’allegueront que c’est un don particulier, je l’avoüe ; mais néanmoins j’espere que je ne laisserai pas de donner des moyens pour les acquerir par une ample & distincte démonstration que j’en ferai dans cette Partie, & qui ne doit pas moins contribuer à l’avancement de la jeunesse, qu’au soulagement des Maîtres ce qui est tout ce que je me suis proposé dans mon Livre.
La période est une révolution verbale du sentiment dans la pensée : la voici qui part, qui fait route et qui achève son beau circuit : elle s’accomplit dans le retour de la figure.
Au reste, Molière, l’unique, Molière, lequel fait la nique Par son comique, à tous Auteurs, Y joue, avec tous les acteurs Qui composent sa compagnie, Une pièce de son Génie, Qui, pleine de gais Agréments, Fait, des susdits pompeux fragments, Toute la liaison et l’âme, Je vous assure, en belle gamme.
Mais qu’importe après tout si la décoration est belle et le spectacle animé ? Pour nous, ce qui est beau est toujours vraisemblable. […] le volage vient justement d’apercevoir certain domino rose dont les yeux lui ont jeté au passage deux éclairs brûlants. « Beau domino, je t’aime, je n’aime que toi ! […] Afin de le désabuser tout à fait, Asmodée médite de le conduire le soir même chez Florinde. — La belle courtisane donne un souper splendide, où elle a réuni la plupart de ses adorateurs, ce qui porte le nombre des convives à un chiffre assez honnête, ou, si vous aimez mieux, assez malhonnête. […] Cependant, au moment d’entrer chez la veuve, Cléofas sent une main se poser sur son bras, et entend une voix qui lui crie dans la langue du ballet : « Halte-là, beau cavalier !
Je suppose que, sans vous y être attendu, vous voyez dans son plus beau jour un excellent tableau. […] Ce n’est là peut-être qu’un des apanages de l’instinct ; j’entends développer ici un des plus beaux privilégies de la raison. […] Ainsi, sans que rien puisse le distraire, ou l’arrêter, le peintre saisit son pinceau, et la toile se colore, les figures s’arrangent, les morts revivent ; le ciseau est déjà dans la main du sculpteur, et le marbre s’anime ; les vers coulent de la plume du poète, et le théâtre s’embellit de mille actions nouvelles qui nous intéressent et nous étonnent ; le musicien monte sa lyre, et l’orchestre remplit les airs d’une harmonie sublime ; un spectacle inconnu, que le génie de Quinault a créé, et qu’elle embellit, ouvre une carrière brillante aux Arts divers qu’il rassemble ; des masures dégoûtantes disparaissent, et la superbe façade du Louvre s’élève ; des jardins réguliers et magnifiques prennent la place d’un terrain aride, ou d’un marais empoisonné ; une éloquence noble et mâle, des accents dignes de l’homme, font retentir le barreau, nos tribunes, nos chaires ; la face de la France change ainsi rapidement comme une belle décoration de théâtre ; les noms des Corneille, des Molière, des Quinault, des Lully, des Le Brun, des Bossuet, des Perrault, des Le Nôtre, volent de bouche en bouche, et l’Europe entière les répète et les admire : ils sont désormais des monuments immuables de la gloire de notre nation et de l’humanité. […] On ne voit point sans enthousiasme une tragédie intéressante, un bel opéra, un excellent morceau de peinture, un magnifique édifice, etc. ainsi la définition que je propose paraît convenir également, et à l’enthousiasme qui produit, et à l’enthousiasme qui admire. […] Si l’enthousiasme, à qui seul nous sommes redevables des belles productions des Arts, n’est dû qu’à la raison comme cause première ; si c’est à ce rayon de lumière plus ou moins brillant, à cette émanation plus ou moins grande d’un Être suprême, qu’il faut rapporter constamment les prodiges qui sortent des mains de l’humanité, dès-lors tous les préjugés nuisibles à la gloire des beaux-arts sont pour jamais détruits, et les Artistes triomphent.
Ils me répondront, s’ils sont sinceres, que cet Art n’a pu les élever au-dessus de ce qu’ils étoient, mais qu’ils ont en revanche tout ce qui a été fait de beau en matiere de Danse depuis cinquante ans. […] C’est-là, Monsieur, que le vrai mérite peut se montrer sans crainte ; il place chacun dans le rang qui lui convient, & la faveur fut toujours plus foible à la Galerie du Louvre qu’un beau pinceau qui la force au silence. […] L’Eleve se présente ; on l’applaudit avant qu’il danse ; cependant il se déploye avec grace, il se dessine avec élégance, ses attitudes sont belles, ses pas bien écrits, il est brillant en l’air, il est vif & précis terre-à-terre, quelle surprise ! […] Plan géométral, plan d’élévation, description fidelle de ces plans, tout se présenteroit à l’œil avec les traits du goût & du génie ; tout instruiroit, les attitudes du corps, l’expression des têtes, les contours des bras, la position des jambes, l’élégance du vêtement, la vérité du costume ; en un mot, un tel ouvrage soutenu du crayon & du burin de ces deux illustres Artistes seroit une source où l’on pourroit puiser, & je le regarderois comme les archives de tout ce que notre Art peut offrir de lumineux, d’intéressant & de beau. […] Il seroit beau de voir un Maître de Ballets de l’Opéra un in-folio à la main, se casser la tête pour remettre les Ballets des Indes galantes ou de quelque autre Opéra chargé de Danses ; que de chemins différents ne faudroit-il pas écrire pour un Ballet nombreux !
Brune et belle, le visage éclairé de deux magnifiques yeux noirs tout pleins d’étincelles, montrant aux regards une poitrine superbe ; nerveuse, vaillante, infatigable, passionnée pour son art, et, avec cela, toujours le sourire aux lèvres : voilà par quels charmes elle gagne, dès qu’elle paraît, la sympathie du parterre. […] C’est elle qui adressait la « rectification » suivante à une feuille du matin : « Monsieur le directeur, Dans un écho paru dans le numéro de votre journal, à la date d’hier, j’ai vu avec étonnement mon nom figurer parmi les belles petites ayant assisté aux courses. […] Elle dirige elle-même sa domesticité, tient ses livres à jour avec la rigidité d’un comptable et distribue les heures de sa journée, en en réservant la plus belle part au travail quotidien. […] Ce fut là, occupée à se faire des mines, que monsieur son père la pinça, un beau matin, à Barcelone, vers 1867. […] Mauri était beau joueur.
— Il ne suffit pas que tu sois beau et bien fait, ces beautés cachent quelquefois des défauts repoussants. […] « Cette danseuse séduit par ses gestes, elle meut avec justesse ses bras nombreux : en inclinant avec un art enchanteur et tournant avec souplesse son beau corps. » (Métastase, Considérations sur l’art poétique d’Aristote.)
N’oublions jamais qu’un ballet est un tableau, et que pour faire un beau ballet, il faut nécessairement que le compositeur soit un grand peintre : la scène est la toile, les danseurs sont les personnages, leurs mouvements sont les couleurs, la fidélité du costume le coloris. […] Muni de toutes ces connaissances, l’artiste peut se livrer hardiment à l’effort de son génie ; mais qu’il s’attache surtout à faire un beau choix.
Nous connoissions le premier par ses belles Symphonies ; mais nous ignorions que ce rare compositeur, attaché depuis longtems au Prince Esterhazy, le plus riche et le plus magnifique Seigneur de la Hongrie, eût composé des opéras pour les spectacles de ce Prince, des messes pour sa chapelle, et d’autres morceaux précieux pour ses concerts, dans des genres diamétralement opposés ; que tous ces chefs-d’œuvre n’ont point été gravés et qu’ils sont renfermés dans la bibliothèque du Prince ; imitant à cet égard le Duc de Wurtemberg, qui, jaloux de conserver tous les ouvrages que le célébré Jomelli composa pour lui pendant seize années, en serroit avec soin les partitions et les parties détachées. L’estime particulière que ces deux Princes accordoient aux compositions de leur maître de chapelle, à privé le public et les amateurs de la jouissance de ces belles productions ; dignes tout à la fois de servir de modèles aux artistes et de leçons aux jeunes compositeurs.
Moa Mandu Mlle Moa Mandu, danseuse bosnienne, a une face halée aux traits un peu durs illuminés par un beau sourire qui se fige et, souvent, s’attriste.
Dans la belle saison, on représentoit habituellement, des fragmens ou des actes détachés.
D’autres qui se prennent de la premiere, & vous portés le pied à côté à la deuxiéme position, en vous élevant dessus, & du même tems poser le talon à terre pour plier, & le demi-jetté qui pour lors se croise à la cinquiéme position ; ce qui termine ce pas, on donne des exemples de ce pas dans l’Aimable Vainqueur ; qui est une fort belle danse de Ville, ils y sont placez de differentes manieres & si à propos, qu’il semble que la jambe exprime les notes ; ce qui prouve cet accord ou plutôt cette imitation de la Musique avec la danse, puisque l’on doit imiter la douceur de ses sons par des pas doux & gracieux.
Je vais donc commencer par ceux qui se pratiquent dans la Mariée, parce qu’outre qu’elle est connuë de tout le monde ; c’est qu’elle est à juste titre une des belles danses que l’on ait jamais dansé.
A peine est-il permis à un maitre de ballets de faire changer le mouvement d’un air ancien ; on a beau leur dire que nos prédécesseurs avoient une exécution simple, que les airs lents s’ajustoient à la tranquillité et au flégme de leur exécution ; vains efforts ! […] Cet homme, d’un génie vaste, embrassoit toutes les parties à la fois dans ses compositions ; tout est beau, tout est grand, tout est harmonieux : chaque artiste peut, en entrant dans les vües de cet auteur, produire des chefs-d’œuvre différens. […] Ceux d’un autre genre sont aussi maussades et aussi ridicules ; ils veulent saisir la précision, la gaité et la belle formation des enchainemens de M. […] Je les voudrois légères, sans cependant que l’étoffe fut ménagée ; de beaux plis, de belles masses, voilà ce que je demande ; et l’extrémité de ces draperies voltigeant et prenant de nouvelles formes, à mesure que l’exécution deviendroit plus vive et plus animée, tout auroit l’air svelte. […] La danse à ce spectacle à trop de caractères idéaux, trop de personnes chimériques et trop d’êtres de fantaisie à rendre, pour qu’elle puisse les représenter tous avec des traits et des couleurs différentes : moins de féerie, moins de merveilleux, plus de vérité, plus de naturel, et la danse paroîtra dans un plus beau jour.
La physionomie est donc la partie de nous-même la plus utile à l’expression ; or, pourquoi l’éclipser au théatre par un masque, et préférer l’art grossier à la belle nature. […] Ils doivent imiter cette simplicité, cette joye franche de la nature en belle humeur. […] Le caractère de la beauté est beaucoup moins nécessaire à la physionomie que celui de l’esprit : Toutes celles qui, sans être régulières, sont animées par le sentiment, plaisent bien davantage que celles qui sont belles, sans expression et sans vivacité. […] On a senti que ces ombres inanimées et imparfaites de la belle nature s’opposoient à la vérité et à la perfection des comédies. […] Depuis la publication de cet ouvrage j’ai vu disparoitre ces masques contre lesquels je me suis si fortement élevé : cette réforme n’est pas un des moindres services que j’ose me flatter d’avoir rendu à mon art ; et c’est pour moi la plus belle et la plus digne récompense.
A peine est-il permis à un Maître de Ballets de faire changer le mouvement d’un air ancien ; on a beau leur dire que nos Prédécesseurs avoient une exécution simple ; que les airs lents s’ajustoient à la tranquillité & au flegme de leur exécution : vains efforts ! […] Cet homme d’un génie vaste & sublime embrassoit toutes les parties à la fois ; ses compositions sont ou peuvent être aisément le triomphe des Arts ; tout est beau, tout est grand, tout est harmonieux ; chaque Artiste peut en entrant dans les vues de cet Auteur produire des chefs-d’œuvres différents. […] Ceux d’un autre genre sont aussi maussades & aussi ridicules : ils veulent saisir la précision, la gaieté & la belle formation des enchaînements de M. […] Je les voudrois légeres, sans cependant que l’étoffe fût ménagée ; de beaux plis, de belles Masses, voilà ce que je demande ; & l’extrémité de ces draperies voltigeant & prenant de nouvelles formes, à mesure que l’exécution deviendroit plus vive & plus animée, tout auroit l’air léger. […] La Danse à ce Spectacle a trop de caracteres idéaux, trop de personnages chimériques & trop d’êtres de fantaisie à rendre, pour qu’elle puisse les représenter tous avec des traits & des couleurs différentes ; moins de féeries, moins de merveilleux, plus de vérité, plus de naturel, & la Danse paroîtra dans un plus beau jour.
… La belle Clotilde Mafleuroy était une des reines de ces fêtes. […] M…, artiste danseur, pirouetta, cabriola ; la belle resta muette. […] D… S… V…, un des aimables du jour, qui ne ménage rien pour réussir auprès des belles, ni ses chevaux, ni l’or, ni les serments, a vu échouer toutes ses batteries devant elle. […] Ma fille danse ce soir à côté de Lise Noblet ; or, celle-ci a de très beaux bijoux, et Pauline n’en a pas… Le galant directeur n’avait qu’une chose à faire : Il la fit. […] — C’est égal, c’est une belle mort pour une danseuse.
Cette belle Toulousaine avait débuté en 1801 à l’Opéra de Paris. […] La mère de Fanny, la « belle Thérèse », maniait avec dextérité son aiguille de brodeuse ; elle transmit à sa fille son goût pour cette occupation fine et propre entre toutes. […] Les ecclésiastiques fréquentaient les soirées mondaines, et les belles pécheresses avaient l’occasion de se confesser dans un coin du salon, entre deux valses. […] Vigano et sa femme, la belle Maria Medina, avaient habité Paris et fréquenté beaucoup le maître de ballet Dauberval dont l’action sur eux fut profonde. […] La belle créature !
— Nanine Dorival, l’élève Boismaison et le beau sergent Mauzurier. — Un legs singulier. — Les loges d’autrefois. — Le bain à quatre sous. […] La fillette enflamma par ses coquetteries la naïve passion de son camarade, et lui donna des espérances jusqu’au jour où elle trouva de belles moustaches à M. […] Mademoislle Mariette, — qui vivait vers le milieu du dix-huitième siècle, et qu’on avait baptisée la Princesse, à cause de sa liaison avec le prince de Carignan, intendant pour Sa Majesté près de l’Académie royale de musique, — dansait un soir — 1727 — lorsque sa robe et ses paniers, accrochés par un décor qui émergeait des dessous, restèrent en l’air et permirent aux spectateurs de contempler ce que cette belle personne n’exhibait qu’en particulier. […] Quand elle se retirera du théâtre et qu’elle liquidera pour jouer à la châtelaine mariée, elle enverra à l’hôtel des Ventes pour trente mille écus de brillants de la plus belle eau.
Tertullien commence son bel ouvrage de la défense de la religion chrétienne contre les païens, appelé pour cela’ apologétique, par cette judicieuse remarque : (apol.
Je ne douterois pas que l’on ne m’accusât d’indifference, ou bien de ne sçavoir montrer qu’aux hommes, si je ne marquois du zele & de l’attention pour l’instruction du beau Sexe, lui qui est l’ame de la danse, & qui lui donne tout le brillant qu’il a, outre que je retrancherois ce que la Nature a fait de plus gracieux ; c’est que sans la presence des Dames la danse n’est pas si animée, car ce sont elles qui font naître cette ardente & noble émulation qui paroît entre elles & nous quand nous dansons ensemble, & sur-tout avec celles qui possedent cet exercice, desquelles il y a un assez grand nombre, car rien ne me paroît plus interessant à une compagnie que de voir danser deux personnes de l’un & de l’autre sexe avec justesse, que d’applaudissement !
Loret, lettre du 19 février 1661 Dans fort peu, le Ballet du Roi, Fort divertissant, sur ma foi, Qu’on intitule (que je pense) Le Ballet de l’Impatience, Dans le Louvre se dansera, Et, sans doute, admiré sera : Car c’est chose très véritable Qu’il est beau, qu’il est admirable ; J’en vis (dont je fus ébaudi) La Répétition, Jeudi, Où, sans vanité, je puis dire Que j’étais placé comme un Sire ; Et, foi de sincère Normand, Le tout me parut si charmant, Que, du Roi, l’auguste prestance, Des Princes et Seigneurs la Danse, Et les concerts mélodieux Me semblèrent dignes des Dieux.
C’est donc à l’aide de ces deux sens que nous éprouvons des plaisirs délicieux, si toute fois ces arts ont atteint leur unique but, l’imitation de la belle nature ; l’ont-ils manqué, le charme s’évanouit, le plaisir fuit ; la lassitude et l’ennui s’emparent de nous. […] Ce n’est pas avec des phrases insignifiantes, et quelques mots techniques, mal employés, qu’ils parviendront à tracer un bon plan ; sans goût et sans imagination on n’arrive à rien de beau.
Il est indubitable que la beauté des Dames a seruy de subiect aux enuieux, pour blasmer cest exercice : Car disent ils, si les perfections d’vn beau visage armé desia de mil mignardises & d’appas sont anoblies des graces de la danse, y aura il des yeux assez chastes pour soustenir l’esclat de tant de traits & d’atraits sans alarmes. […] Et d’autant que les danses les plus vsitees sont les plus nobles & necessaires, & par consequent plus sortables à mon dessein, & que pour s’acquitter dignement d’icelles, les pas & les démarches plus naturelles sont non seulement les plus requises aux Dames, mais sans comparaison les plus propres pour leur acquerir vn port naïf, & vne action bien plus belle, qu’vn meslange confus de diuerses decoupeures & agitation de corps esloigné de toute bien seance, & que les bransles qui sont tous plains de grauité & de modestie, sont aussi plus propres pour leur asseurer la grace & adoucir l’air : ce n’est pas sans raison que ie veux commencer par là. […] Et lors qu’on sera paruenu à celuy qui occupe la derniere place du bransle, faut tourner sur la main gauche, & reprendre à peu pres le chemin qu’on aura faict en relaschant la main du costé, & ouurir les bras, pour mener auec plus de liberté, & ainsi on pourra finir par vne reuerence, & laisser la compagnie en bel ordre, ce qui se doit faire en cadance, mais auparauant la reuerence, on peut finir en ceste sorte. […] Apres auoir consideré la diuersité des pas de courante qu’on fait auiourd’huy, ie n’en ay point trouué qu’vne Dame peust acquerir auec plus de facilité, n’y qui luy donne vne action plus belle ny plus aduantageuse que ceux cy.
Il a cru que l’amour est d’autant plus grand et plus beau qu’il est une révélation soudaine dont il ne faut pas laisser seulement pressentir les délices ; et pour que cette révélation ne me fût pas faite dans des hasards indignes, il me tint sous le joug d’une piété austère qui imputait à crime toute pensée dont la femme est l’objet. […] On m’a voulu riche et j’ai été sotte, je me suis laissé marier à un beau garçon excellent que j’aime bien, mais qui est studieux, baroque, sauvage et un tantinet extravagant. […] Il m’a faite duchesse et prisonnière un beau matin ; moi papillon de jardin il m’a changée en corneille noire dans sa montagne. […] Il écouta la bonne nouvelle que je lui annonçais en souriant, et en même temps qu’il attachait sur moi ses beaux yeux attendris, il pâlissait de plus en plus.
Vous prétendez m’avoir faite, c’est parfaitement vrai, et je vous en remercie — la reconnaissance est la vertu des belles âmes.
Préjugés contre la Danse en Action La Danse noble, la belle Danse se perd, disait-on à la Cour, et à la Ville, lors même que nous avions, au Théâtre de l’Opéra, les meilleurs Danseurs qui y eussent paru depuis son établissement.
On les fait encore d’une autre maniere, en ce qu’il faut prendre plus de force pour les sauter ; ce qui se fait en se relevant plus vîte, & étendre fort les jambes, en les battant l’une contre l’autre, en retombant sur le pied contraire à celui qui a plié, pour lors il change de nom & on l’appelle demie cabrioles ; mais comme c’est un pas de Ballet, & que je n’entreprends dans ce Traité que de donner la maniere de faire les pas qui sont en usage dans les danses de Ville, c’est ce qui m’engage de ne pas embarasser l’Ecolier des pas que l’on aprend les derniers, comme étant ce qui donne la perfection aux danseurs qui sont nez avec toute la belle disposition, & même à ceux qui en font leur principale occupation.
Robinet, lettre du 21 janvier 1668 Le lendemain, se fit un Bal Dedans le beau Palais Royal, Non à Huis clos, mais Porte ouverte, Où mainte et mainte Troupe alerte, Vint en Masque, en tant de façons, Que Callot, dans ses Visions, Gravant, de son Burin idoine, La Tentation de Saint Antoine, A moins fait de divers Portraits De tous les Diables les plus laids, Qui furent, d’une humeur fantasque, Dans son Désert lui faire frasque.
Ayant épuisé ces moyens, elle esquisse un pas « à quatre pattes » ; et même dans ce réjouissant galop de singe, la femme reste belle. […] L’homme, grand, beau assoupli par l’exercice classique, très maître d’une force musculaire peu commune, au souffle remarquablement réglé.
mon Dieu, c’est toujours l’histoire racontée — en vers — par Vermersch : Monsieur Pipelet rêve dans sa loge ; Un papillon noir vole en ses pensers ; Ses deux filles ont l’âge des baisers, Et sont toutes deux belles — sans éloge. […] qu’elles sont belles !
La physionomie est donc la partie de nous-mêmes la plus utile à l’expression ; or pourquoi l’éclipser au Théatre par un masque & préférer l’Art grossier à la belle nature ? […] Qu’importe la hauteur, si les belles proportions brillent également dans toutes les parties du corps ? […] Le caractere de la beauté est beaucoup moins nécessaire à la physionomie que celui de l’esprit ; toutes celles qui, sans être régulieres, sont animées par le sentiment, plaisent bien davantage que celles qui sont belles, sans expression & sans vivacité. […] Tel est le caractere de la belle Danse, qu’il faut y substituer le raisonnement à l’imbécillité ; l’esprit aux tours de force ; l’expression aux difficultés ; les Tableaux aux cabrioles ; les graces aux minauderies ; le sentiment à la routine des pieds, & les caracteres variés de la physionomie à ces masques tiedes qui n’en portent aucun. […] On a senti que ces ombres inanimées & imparfaites de la belle nature, s’opposoient à la vérité & à la perfection du Comédien.
Mille flambeaux, mille péristyles éphémères, des treilles, des colonnes… Les images se fondent, s’évanouissent… C’est un bosquet aux belles branches tout agitées par les brises de la musique ! […] … On dirait qu’elle paye l’espace avec de beaux actes bien égaux, et qu’elle frappe du talon les sonores effigies du mouvement. […] … Comme elles boivent ensemble ce qui est beau ! […] ÉRYXIMAQUE Tu peux donc, suivant ton humeur, comprendre, ne pas comprendre ; trouver beau, trouver ridicule, à ton gré ? […] C’est pourquoi la seule danseuse peut le rendre visible par ses beaux actes.
La Danse est tellement unie à la Musique, qu’on ne peut faire en général un beau spectacle, si elle n’est de la partie. […] Les Lacédémoniens qui ont été les plus belliqueux de toute la Grece, après avoir appris l’art de la danse militaire de Castor & Pollux, la cultiverent avec tant de soin, qu’ils n’alloient plus à la guerre qu’en dansant au son de la flute ; desorte que l’on peut dire qu’ils doivent une partie de leur gloire à la Danse & à la Musique : la jeunesse ne s’y exerçoit pas moins qu’aux armes ; la Danse finissoit tous les exercices : car alors un joueur de flute se mettant au milieu d’eux, commençoit le branle en jouant & dansant ; ils le suivoient en bel ordre avec cent postures guerrieres & amoureuses ; la chanson même qu’ils chantoient, empruntoit son nom de Mars & de Venus, comme s’ils eussent été de la partie. Il y avoit une autre danse attribuée à Venus, où il paroît qu’elle disoit, Avancez le pied, mes enfans, & trépignez à qui mieux mieux ; comme si Venus eût voulu donner à la jeunesse des preceptes de ce bel Art. […] Les Grecs avoient dès ce tems-là l’usage des Contre-danses, qu’Homere rapporte dans le bouclier d’Achille : l’on y voit Dédale qui semble y exercer la belle Ariane, & deux Sauteurs qui sont à la tête, qui font des sauts périlleux : une autre troupe de jeunes gens danse encore au même endroit la danse de l’hymen, comme étant à une noce ; desorte qu’il semble que l’inventeur de ce bouclier n’a pû rien dépeindre de plus excellent que cet exercice. […] Les Indiens qui adoroient le Soleil dans l’Orient, & dans une partie des Indes Occidentales, n’avoient point d’autre culte que la Danse au chant des hymnes, pour marquer leurs respects à leur Divinité, au lever & au coucher du Soleil, comme s’ils vouloient imiter par-là le branle de ce bel astre : ces sortes de danses étoient caractérisées selon les principes de l’Astronomie.