Comment cette nation qui depuis tant de siècles a été admirée de toute l’Europe par les chefs-d’œuvre qu’elle a produits dans tous les genres, peut-elle renoncer à son nom, à son antique origine, et se vouer au triste et méprisable emploi de copiste ? […] Lorsque le gouvernement fera élever de vastes édifices et de grands monumens, il trouvera des artistes capables de les exécuter ; et en immortalisant leurs noms par des chefs-d’œuvre, ils contribueront encore à la gloire de la nation.
Je regarde les difficultés multipliées de la Musique & de la Danse comme un jargon qui leur est absolument étranger ; leurs voix doivent être touchantes, c’est toujours au cœur qu’elles doivent parler ; le langage qui leur est propre est celui du sentiment ; il séduit généralement, parce qu’il est entendu généralement de toutes les Nations. […] Ne pouvant occuper agréablement la vue, & n’ayant pu hériter de la gentillesse de Fossan, ils font beaucoup de bruit avec les pieds en marquant toutes les notes ; de sorte qu’on voit jouer avec admiration les Violons de cette Nation, & qu’on écoute danser avec plaisir leurs Pantomimes.
Soit que l’esprit se fût développé par la continuité des Spectacles publics, qui sont toujours l’École la plus instructive de la multitude, fait qu’à force de donner des Fêtes à la Cour, l’imagination s’y fut peu à peu échauffée, fait enfin que le Cardinal Mazarin, malgré les tracasseries qu’il eut à soutenir et à détruire, y eut porté ce sentiment vif des choses aimables qui est si naturel à sa Nation ; il est certain que les spectacles, les amusements, les plaisirs pendant son ministère, n’eurent plus ni la grossièreté, ni l’enflure qui furent le caractère de toutes les Fêtes d’éclat du Règne précédent.
La peinture et la Danse ont cet avantage sur les autres arts, qu’ils sont de tous les pays, de toutes les nations ; que leur langage est universellement entendu, et qu’ils font par-tout une égale sensation.
Il vous paroîtra, sans doute, bien extraordinaire de voir un seul être jouir d’un privilège exclusif chez une nation qui les a totalement abolis.
Les Grecs dont les mœurs étoient très-corrompues, les adopterent bientôt ; & un de leurs Prêtres qui connut dans les Toscans beaucoup d’agilité, se servit d’une troupe de gens de cette nation de l’un & de l’autre sexe, qui excelloient déja dans les danses lascives, pour aller porter à Rome, dans un faubourg de laquelle ils s’établirent, les cérémonies prophanes de cette Fête.
La Peinture & la Danse ont cet avantage sur les autres Arts qu’ils sont de tous les Pays, de toutes les Nations ; que leur langage est universellement entendu, & qu’ils font par-tout une égale sensation.
Les danses graves & innocentes ont toujours été admises aux réjouissances publiques & aux spectacles, & elles ont paru même très-utiles pour l’éducation de la jeunesse chez toutes les Nations, pour perfectionner la vie civile. […] Le Cardinal Ximenès rétablit de son tems dans la Catédrale de Tolede l’ancien usage des Messes solemnelles des Musarabes, nation Arabe, & qui furent les premiers Chrétiens en Espagne qui mirent la danse Sacrée en grande véneration pendant le Service divin.
Mais l’on peut avouer que les principes de la danse des Anciens ont beaucoup servi à perfectionner la nôtre ; desorte qu’il n’est point de nation qui puisse se vanter aujourd’hui de l’emporter sur les François pour le caractere de toutes fortes de danses, tant pour la composition que pour l’exécution.
Les petits Musiciens se sont d’abord élevés contre ; plusieurs admirateurs du chant ancien, parce qu’ils n’en connaissaient point d’autre, ont été révoltés, en voyant adapter une partie des traits difficiles et brillants des Italiens, à une langue qu’on n’en croyait pas susceptible ; des gens d’un esprit étroit, que toutes les nouveautés alarment, et qui pensent orgueilleusement que l’étendue très bornée de leurs connaissances est le nec plus ultrà des efforts de l’art, ont tremblé pour le goût de la nation.
Les opéras même de Quinault, malgré leur réputation, le préjugé de la nation, et le juste tribut de reconnaissance et d’estime qu’elle doit à Lully, ont fait peu à peu la même impression ; et il a fallu en venir à des expédients, pour rendre agréable la représentation de ces ouvrages immortels. […] On avance ici une proposition que l’expérience seule ne nous a pas suggérée ; elle nous a été confirmée par des personnes sages et instruites, dont aucune nation ne peut récuser le suffrage.
Les ballets, sous ce prince, reprirent tout leur éclat, avec la pompe que pouvait y ajouter un monarque magnifique, commandant à une nation opulente et avide de plaisirs ; et on créa des spectacles étonnants par leur magie et leur richesse, lesquels ont été depuis perfectionnés jusqu’au dernier degré, par les artistes qui honorent le siècle présent.
Il me répondit : — Quand une nation manque d’un produit nécessaire, elle l’importe.
Bourgelat, Ecuyer du Roi, chef de l’académie de Lyon, aussi cher aux étrangers qu’à sa nation, ne s’est pas borné à exercer des chevaux une grande partie de sa vie ; il en a soigneusement recherché la nature ; il en a reconnu jusqu’aux fibres les plus déliées.
Monsieur Bourgelat, Ecuyer du Roi, chef de l’Académie de Lyon, bien plus cher encore aux étrangers qu’à sa nation, ne s’est pas borné à exercer des chevaux, une grande partie de sa vie ; il en a soigneusement recherché la nature ; il en a reconnu jusques aux fibres les plus déliées.
Le goût de la Nation peut être séduit par un caprice de mode, par une fantaisie passagère.
En examinant la variété et la perfection des instrumens que les nations de l’Europe possèdent ; en admirant les chefs d’oeuvre de nos compositeurs ; les rares talens de ceux qui exécutent leur musique savante, le mérite rare des artistes convoitants ; je dirai, dussé-je offenser, quelque Don Quichotte de l’Antiquité, que nous sommes plus licites en instrumens que les Grecs et les Romains, et que notre musique est aussi savante et sans doute plus agréable que la leur ; nous ne la connoissons que par des mots, et pour en juger avec connoissance de cause, et établir une juste comparaison, il faudroit avoir sous les yeux leur noté et leurs partitions.
Il n’en est pas de plus beau, de plus parfait et de plus digne d’admiration ; il a pû être regardé comme le Prothée de nos jours, car il réunissoit tous les genres, et les rendoit avec une perfection et une vérité qui lui attirérent non seulement les applaudissemens et les suffrages de sa nation, mais qui excitent encore l’admiration et les éloges de tous les étrangers. […] Je lui ai vû représenter une tragédie à la quelle il avoit retouché ; car il joignoit au mérite d’exceller dans la comédie, celui d’être un des poètes les plus agréables de sa nation ; je lui ai vu, dis-je, jouer un tyran, qui, effrayé de l’énormité de ses crimes, meurt déchiré de ses remords. […] surtout dans un spectacle, où tout varie, où tout est en mouvement, où les lieux changent, où les nations se succédent, où les vêtemens différent à chaque instant, tandis que les physionomies des danseurs ne sont qu’une.
Il n’en est pas de plus beau, de plus parfait & de plus digne d’admiration ; il peut être regardé comme le Prothée de nos jours car il réunir tous les genres, & les rend avec une perfection & une vérité qui lui attirent non seulement les applaudissements & les suffrages de sa Nation, mais qui excitent encore l’admiration & les éloges de tous les étrangers. […] Je lui ai vu représenter une Tragédie à laquelle il avoit retouché, car il joint au mérite d’exceller dans la Comédie celui d’être le Poëte le plus agréable de sa Nation ; je lui ai vu, dis-je, jouer un tyran, qui effrayé de l’énormité de ses crimes, meurt déchiré de ses remords. […] sur-tout dans un Spectacle où tout varie, où tout est en mouvement, où les lieux changent, où les nations se succédent, où les vêtements différent à chaque instant, tandis que les physionomies des Danseurs ne sont qu’une : nulle diversité dans les traits, nulle expression, nul caractere : tout meurt, tout languit, & la nature gémit sous un masque froid & désagréable.
Pour ne pas faire toujours la même chose, ils s’habillent à l’Allemande, à l’Anglaise, à l’Espagnole, à la Turque ; et ils s’imaginent représenter le véritable caractère de la Nation dont ils ont endossé le vêtement ; mais leurs sauts et leurs attitudes sont presque toujours les mêmes.
Depuis 1792, ce théâtre a successivement porté les noms suivants : Académie de musique, Opéra-National, Théâtre de la République et des Arts, Théâtre de l’Opéra, Théâtre des Arts, Académie impériale de musique, Académie royale de musique, Théâtre de la Nation, Académie nationale de musique.
Telle est la constitution de l’Opéra d’Italie123, dont l’ensemble dénué de vraisemblance, irrégulier, long124, embrouillé, sans rapport, n’est qu’un mélange du Théâtre des Grecs, de la Tragédie Française, et des rhapsodies des temps gothiques ; comme il est cependant le seul grand Spectacle d’une Nation vive, délicate et sensible, il n’est pas étonnant qu’il en fasse les délices, et qu’il y soit suivi avec le plus extrême empressement.
C’est donc, à notre sens, une recherche oiseuse que de s’efforcer de constater avec une minutieuse exactitude, chez telle ou telle nation, les premiers pas de l’action théâtrale. […] A côté de l’Académie royale de Musique, on fonda une Académie royale de Danse ; elle vit d’abord à sa tête le célèbre Marcel, qui se flattait de reconnaître, à la seule démarche, la nation à laquelle appartenait toute personne qui s’adressait à lui ; cette académie avait ses priviléges, et entre autres celui de montrer l’art de la danse. […] La Nation en avait chassé la cour. […] C’est à dessein que nous nous sommes servi de cette expression nationale, ne voulant et ne prétendant faire aucun parallèle entre les chanteurs des différentes nations et l’excellence des chanteurs italiens, que nous n’hésitons pas à placer au premier rang.
Il ne faut pas croire que le genre comique soit insusceptible du plus grand intérêt, et qu’il ne soit borné qu’à la représentation des fêtes villageoises, des fêtes marines, des camps, des foires et de tous les tableaux variés que le compositeur peut puiser dans les moeurs et danss le costume des nations. […] Je leur conseille de voyager non seulement en France, mais encore chez les autres nations ; ils apprendront que le Menuet nous est arrivé d’Angoulême ; que la Bourrée a pris sa naissance en Auvergne : Les montagnards de cette province leur fourniront un caractère de danse très original.
L’homme a senti, dès qu’il a respiré ; et les sons de la voix, les mouvements divers du visage et du corps, ont été les expressions de ce qu’il a senti ; ils furent la langue primitive de l’univers au berceau ; ils le sont encore de tous les hommes dans leur enfance ; le geste est et sera toujours le langage de toutes les nations : on l’entend dans tous les climats ; la nature, à quelques modifications près, fut et sera toujours la même.
Cette réunion des deux sexes, et de toutes les nations lui rapportoit une somme considérable, les révérences de présentations à la cour, ou des menuets dansés dans les grands bals parés lui étoient payés trois cens francs.
Chaque peuple a des lois, des coutumes, des usages, des modes et des cérémonies opposées ; chaque nation diffère dans ses goûts, dans son architecture, dans sa manière de cultiver les arts ; celui d’un habile peintre est donc de saisir cette variété ; son pinceau doit être fidèle ; s’il n’est de tous les pays, il cesse d’être vrai et n’est plus en droit de plaire. […] Sans être danseur et maitre de ballets, il peut également s’apperçevoir de la confusion qui y régnera, du peu d’expression des exécutans ; il peut, dis-je, sentir si son action est rendue avec chaleur ; si les tableaux en sont assez frappans, si la pantomime est vraie, et si le caractère de la danse répond au caractère du peuple et de la nation quelle doit représenter.
Chaque Peuple a des loix, des coutumes, des usages, des modes & des cérémonies opposées ; chaque Nation differe dans ses goûts, dans son architecture, dans sa maniere de cultiver les Arts : celui d’un habile Peintre est donc de saisir cette variété ; son pinceau doit être fidelle : s’il n’est de tous les pays, il cesse d’être vrai & n’est plus en droit de plaire. […] Sans être Danseur & Maître de Ballets, il peut également s’appercevoir de la confusion qui y régnera, du peu d’expression des exécutans ; il peut, dis-je, sentir si son action est rendue avec chaleur ; si les Tableaux en sont assez frappants ; si la Pantomime est vraie, & si le caractere de la Danse répond au caractere du Peuple & de la Nation qu’elle doit représenter.
Ainsi, sans que rien puisse le distraire, ou l’arrêter, le peintre saisit son pinceau, et la toile se colore, les figures s’arrangent, les morts revivent ; le ciseau est déjà dans la main du sculpteur, et le marbre s’anime ; les vers coulent de la plume du poète, et le théâtre s’embellit de mille actions nouvelles qui nous intéressent et nous étonnent ; le musicien monte sa lyre, et l’orchestre remplit les airs d’une harmonie sublime ; un spectacle inconnu, que le génie de Quinault a créé, et qu’elle embellit, ouvre une carrière brillante aux Arts divers qu’il rassemble ; des masures dégoûtantes disparaissent, et la superbe façade du Louvre s’élève ; des jardins réguliers et magnifiques prennent la place d’un terrain aride, ou d’un marais empoisonné ; une éloquence noble et mâle, des accents dignes de l’homme, font retentir le barreau, nos tribunes, nos chaires ; la face de la France change ainsi rapidement comme une belle décoration de théâtre ; les noms des Corneille, des Molière, des Quinault, des Lully, des Le Brun, des Bossuet, des Perrault, des Le Nôtre, volent de bouche en bouche, et l’Europe entière les répète et les admire : ils sont désormais des monuments immuables de la gloire de notre nation et de l’humanité.
Ces Nations ont perdu leur grandeur ; leur antique vertu s’est énervée, & la Pantomime est tombée chez eux.
Sur quoi je me pris à penser : Il en est des femmes comme des nations… Heureuses celles qui n’ont pas d’histoire !
Quelqu’imparfait que soit mon ouvrage, n’aurai-je pas un mérite aux yeux de la nation Allemande et et du monde littéraire, en multipliant les tableaux de ce poème charmant ?
» *** « Ce n’est pas une simple assemblée de théâtre, écrit Catherine Prinster, que Fanny a transportée d’enthousiasme, c’est une nation tout entière. » Il n’y a dans ces paroles aucune exagération. […] Ce furent ces représentants de la nation qui pressèrent le directeur du théâtre de la retenir pour plusieurs soirées.
Il arrive rarement qu’une nation éclairée tombe dans un obscurcissement si universel, qu’elle ne discerne plus le vrai du faux, et le juste de l’injuste.
Fanny Elssler, au contraire, toujours fraîche et vigoureuse, n’avait pas fatigué l’admiration des nations. […] Entre ces deux voyages en Angleterre, il se passa un événement qui eut dans l’histoire de la chorégraphie le même retentissement que la bataille des Nations dans l’histoire des temps modernes.
Lorsque la nation sainte célébrait quelque événement heureux, où le bras de Dieu s’était manifesté d’une manière éclatante, les Lévites exécutaient des danses solennelles qui étaient composées par le sacerdoce.
Il est un auteur dont j’ignore le nom, et qui s’est trompé grossièrement en faisant insérer dans un livre qui fera toujours autant d’honneur à notre nation qu’à notre siècle, que la fléxion des genoux et leur extension étoit ce qui élevoit le corps.
Il est un Auteur dont j’ignore le nom & qui s’est trompé grossiérement, en faisant insérer dans un Livre qui fera toujours autant d’honneur à notre nation qu’à notre siecle, que la flexion des genoux & leur extension étoient ce qui élevoit le corps.
La seconde réflexion est un cri de douleur et de pitié sur les égarements et les préjugés qui subjuguent quelquefois des nations entières, et qui blessent leur sensibilité au point de leur laisser voir de sang-froid les usages les plus barbares.
Peut-être me reprocheront-elles encore d’avoir rapproché deux évenemens, dans le vrai peu éloigné mais qu’elles affecteront d’éloigner encore : elles crieront à l’anathême, elles diront que sans respect pour les Anciens, j’ai secoué hardiment les règles dont ils ont fait la base de ces immortels chefs-d’œuvres, que toutes les nations ont constamment pris pour leurs modèles.