On les fait encore d’une autre maniere, en ce qu’il faut prendre plus de force pour les sauter ; ce qui se fait en se relevant plus vîte, & étendre fort les jambes, en les battant l’une contre l’autre, en retombant sur le pied contraire à celui qui a plié, pour lors il change de nom & on l’appelle demie cabrioles ; mais comme c’est un pas de Ballet, & que je n’entreprends dans ce Traité que de donner la maniere de faire les pas qui sont en usage dans les danses de Ville, c’est ce qui m’engage de ne pas embarasser l’Ecolier des pas que l’on aprend les derniers, comme étant ce qui donne la perfection aux danseurs qui sont nez avec toute la belle disposition, & même à ceux qui en font leur principale occupation.
Cinq jeunes et rare beautés, Sources de feux et de clartés, Dans leurs deux Danses différentes Semblaient des planètes errantes, D’un éclat vif et sans pareil, Dont Madame était le Soleil.
Notre bien amé le sieur Jacques Bonnet Nous ayant fait remontrer qu’il souhaiteroit faire imprimez & donner au Public un ouvrage de sa composition qui a pour titre : Histoire générale de la Danse, depuis son origine jusqu’à présent, s’il Nous plaisoit lui accorder nos Lettres de Privilege sur ce necessaires.
Cévigny, pour qui l’Assemblée Était de merveille comblée, Chacun paraissant enchanté De sa danse et de sa beauté ; Fille jeune, Fille brillante, Fille de mine ravissante, Et dont les jolis agréments Charment les cœurs à tous moments.
L’heure annonce que le travail des Nègres est fini, ils ferment leurs atteliers ; font leur repas, puis exécutent des danses et des jeux nationaux, avec tous les instrumens en usage dans leurs pays. […] Ce petit ballet est terminé par des danses particulières et générales.
Les Coryphées étant les chefs du ballet, sont employés utilement dans les choeurs qui offrent l’image de ceux des Grecs ; ils participent à l’action ; il faut, à cet effet, qu’ils s’exercent à la pantomime ; car, dans cette situation la danse doit faire place à l’action ; il n’est plus question de pas brillans ; il faut des gestes expressifs qui remplacent les mouvemens des jambes ; ce sont les traits animés de la physionomie qui doivent suppléer au méchanisine des pieds. […] Les arts sont frères ; ils s’entraident réciproquement et se prêtent de mutuels secours ; le chant, dans plusieurs circonstances, en emprunte à la danse : elle peut donc à son tour en demander au chant ; j’usai de celte complaisance réciproque ; elle assura mon succès, je dois cette nouveauté à une circonstance imprévue. […] J’entendrai dire à la plupart des maîtres de ballets, si toutefois ils me lisent, que cette action est noire, que la danse ne doit offrir que des images riantes, que les sujets tristes doivent être absolument proscrits, et que l’art n’exige que de la gaieté et de l’enjouement.
Psyché endormie sur de riches carreaux, est environnée par les Graces ; les Nymphes, les Jeux, les Ris et les Plaisirs ; leurs mouvemens, leur action et leurs danses légères lui tracent les tableaux variés du plaisir et de la volupté. […] Vénus et Adonis qui ne respirent que le plaisir, l’expriment par des danses légères. […] Vénus, Adonis, l’Hymen, l’Amour, Psyché et toute la cour de Vénus se livrent à des danses vives et légères, symbole heureux de l’allégresse.
Voilà, Madame, ce qui est arrivé, malheureusement dans la danse.
Les Grecs célèbrent le triomphe de ce héros par des danses guerrières, au bruit des timballes et des instrumens consacrés à la guerre. […] Tous se livrent à des danses figurées qui expriment également leur allégresse et leur reconnoissance.
Il demandoit, un jour, en parlant du peuple, chante-t-il et danse-t-il encore. […] On tremble, et l’on ne danse pas ; on pleure et l’on ne chante pas.
La Danse, la Musique instrumentale et vocale, l’art de la décoration, celui des machines, étaient, pour ainsi dire, au berceau ; et le dessein du Poète aurait exigé des exécutants consommés dans tous ces différents genres.
Mais trêve de Ballets, de Danses, Et d’autres telles circonstances, Dont je ne dirai bien, ni mal, Jusques en l’autre Carnaval, Où Taloi, cet Homme si rogue, N’aura peut-être, plus de vogue.
Le Piroüetté est un pas qui se fait en place, c’est-à-dire, qu’il ne va pas en avant ni en arriere ; mais sa proprieté est de faire tourner le corps sur un pied ou sur les deux, comme sur un pivot, soit un quart de tour, ou un demi tour selon que vous croisez le pied, ou bien la figure que la danse que vous apprenez le demande.
Comme il se fait des Coupez de plusieurs façons selon l’enchaînement des pas dont la danse est composée, je vais vous en décrire de plusieurs sortes, afin que vous soyez instruit des uns & des autres, & je commencerai par ceux qui se font en avant.
Ses amis lui jurent que sa danse tombe la mienne, qu’elle est mille fois plus gracieuse que moi, que son coup de pied a plus de fantaisie et son balancement plus de brio. […] Finette danse sans conviction, c’est ce qui la tuera.
Les Princes se placent sur l’estrade qui leur est destinée ; les jeux commencent ; les prix sont distribués ; des danses suivent, ces jeux : les Princes s’associent à cette fête et l’embellissent. […] L’Amour a appelé les Jeux, les Ris, les Plaisirs et la Cour enjouée de Vénus : ils arrivent et s’empressent de célébrer par leurs danses la félicité des deux époux.
Honneurs et Privilèges accordés à la Danse Auguste rendit les Pantomimes égaux aux Citoyens, en leur accordant le privilège de ne pouvoir être punis comme les Esclaves.
Alexandre est obéi, l’éloignement de Roxane rétablit le calme et la félicité ; et cette fête pompeuse se termine par des danses nobles, dans les quelles Statira déploye toutes les grâces dont la nature la pourvue.
Les seules Danses des Planètes Pourraient remplir douze Gazettes Si l’on les voulait débiter : Mars, Apollon et Jupiter, La Lune, Vénus et Mercure, Dieux de différente nature, Jouèrent chacun leur Rollet En cet admirable Ballet, Avec tant de magnficences, Eux, et toutes leurs Influences Que leur seule déduction, (C’est-à-dire description) Est digne qu’une belle Plume Les consacrât dans un Volume.
Fiori se tourna vers moi et me dit : « Danse, qu’on voie ce que tu sais faire. » Il me donna le rythme avec un tambour de basque et je dansai ma tarentelle. […] Quand il vit que je prenais goût à la lecture et désirais former un peu mon esprit, il m’ôta les livres des mains en me disant : « Apprends que quiconque se consacre à la danse est réputé bête et que c’est justement là notre supériorité. […] Il croyait à la danse, comme on croit à une religion. […] Mon père refuse, il veut que j’aille me coucher et que je dorme, car je danse encore le lendemain.
Ce que je viens de dire d’après les amateurs, s’étend à tous les arts imitateurs : je n’en excepte ni la musique ni la danse. […] Dans un autre moment je m’étendrai plus au long sur la danse. […] La danse, malgré ses écarts, ne nous entraîne-t-elle pas à l’étonnement et à l’admiration ?
Lucien, De la Danse l.
Les Nôces sont l’exposition du sujet ; la pomme jettée par la Discorde au milieu de l’assemblée, en forma le nœud ; et le choix du Berger en offre le dénouement Je ne puis m’empêcher de dire que tous les ornemens postiches, inutiles et iucohérens dont on farci ce ballet, ont absolument étouffé l’impression qu’il devoit produire ; que la danse quelqu agréable et quelque magnifique qu’elle soit, ne peut être regardée que comme accessoire, et que c’est un grand art de savoir la placer à propos, et d’éviter de s’en servir, lorsqu’elle peut être nuisible à l’action et à l’intérêt que peut faire naître la pantomime(1). […] Ici Paris doit conserver dans sa danse et dans son action la noblesse qui convient à son origine ; il ne doit être ni Colin ni Cocq de Village.
Et là-dessus l’un des deux interlocuteurs prit la petite chose et l’emporta dans la salle de danse.
L’Amour fait disparoître les filets, les Faunes et les Nymphes accourent de toutes parts ; et ce petit ballet est terminé par des danses vives et voluptueuses.
La danse seule et les feux excédoient cette dernière somme de 125000 liv. le Sr. de Vismes fut congédié ; et, pour avoir régi en sens contraire de l’ordre et de l’économie, il obtint 8000 liv. de pension.
Après avoir examiné tous les temperamens & l’intelligence necessaire pour bien figurer, il me reste encore deux parties essentielles qui sont l’oreille, & les bras, pour cette premiere, si l’on n’a pas cette facile disposition ; qui fait entendre d’abord cette cadance ; c’est alors qu’il faut s’appliquer à battre cette mesure, lorsque vos Maîtres vous donnent vos leçons, & même vous en faire instruire, afin que vous puissiez entendre & comprendre cette cadance, qui fait l’ame de la danse, & qui bien souvent ne dépend que du peu d’application.
Ainsi, donc, le Dieu des Jardins, Ne pousse que des soupirs vains Auprès de ladite Déesse Dont il fait chois, pour sa Maîtresse, Ainsi Faune, sans aucun Fruit, Aussi, de sa flamme, l’instruit : Et quand, pour tâcher de lui plaire, Ces deux sots Amans ont fait faire Merveille, l’un à ses Bouviers, Et cet autre, à ses Jardiniers, Par des Chansons, & par des Danses, Ils en ont, pour leurs Récompenses, Des Guirlandes, ô quels Guerdons !
Une danse avait joui d’une faveur spéciale : la Cracovienne, qui s’intercalait obligatoirement dans presque tous les spectacles et que Fanny exécuta deux cent vingt fois. Elle s’était aussi approprié des danses des pays qu’elle traversait : tel était le « Zapateado de Cadiz » qu’elle avait rapporté de Cuba et qui fit fureur à New-York. […] La danse de Fanny Elssler entraîna, dans un mouvement fou, celle des dollars et bank-notes. « On paierait pour la voir marcher, disait-on ; sa danse vaut plus que de l’or. » Ses cachets variaient de six cents dollars à douze cents par soirée. […] Ce n’étaient que des bijoux, monnaie courante dans le monde de la danse. […] Il s’en faut de beaucoup cependant que, par des danses licencieuses, Fanny ait allumé des feux pervers dans le cœur de l’oncle Sam.
Athénée, Livre 5, parlant de la Danse, rapporte que Plancus Lucius Proconsul des Gaules, l’an 160 de Jesus-Christ, étant à Lyon, & voulant aller à un bal masqué, s’avisa de se déguiser en Glaucus Dieu Marin, que les Peintres représentent comme un monstre marin, ayant une grande queue de poisson : il y dansa sur ses genoux & d’une maniere fort extravagante ; ce qui augmenta la curiosité de l’assemblée, pour sçavoir qui il étoit : il s’attira par l’indécence de ce déguisement, le mépris des principaux Officiers de l’armée des Gaules, dont il étoit le Général. […] Je finirai l’histoire de la Danse par une singularité que nous rapporte encore l’Espion de la Cour des Princes.
Quelques lettres inédites de célébrités chorégraphiques On a beaucoup écrit sur la vie des artistes de la danse au xviiie siècle. […] D’abord une lettre du fameux Gaetano Vestris qui offre un certain intérêt pour l’histoire de la danse sous la Révolution.
Je me souviens que je me hazardai jadis de crayonner, dans mes lettres sur la danse, les talents immortels de Garrick. […] Il seroit bien à désirer sans doute de pouvoir transmettre à la posterité, à l’aide de certains signes, les beautés fugitives de la déclamation, les charmes passagers d’une belle voix, les graces et les contours de la danse ; ces talens précieux sont éphémères ; ils ne vivent qu’un instant ; ils ressemblent à ces phénomènes brillants qui devancent le coucher du soleil, en étalant l’éclat des plus riches couleurs ; mais qui bientôt s’effacent et sont enveloppés sous de sombres voiles, de même la mort, cette nuit éternelle entraîne dans la tombe tous ces êtres rares, qui embellissoient les arts, qui en faisoient le plus bel ornement, et leurs noms, et leurs talons sont pour ainsi dire ensevelis avec eux. […] Si cette actrice, qui est l’image d’un rare phénomène, eût voulu subordonner ses gestes et sa marche aux principes froidement compassés de la danse, elle n’eût été qu’une marionnette.
On y danse un air qui est censé être composé sur un Cantique à la louange.
Ayant exprimé intelligiblement la maniere la plus facile pour faire les demi-coupez, qui sont la base & le fondement des differens pas, & que le Menuet, qui est la danse la plus en usage, je vais vous en donner la methode la plus facile pour parvenir à le bien danser.
Lors, tous ces Dieux, & leurs Escortes, Qui sont de nombreuses Cohortes, Des Déités, jusqu’à trois cents, Dans ces Cohortes, paraissants, Sur de grands & brillants Nuages, Disposez à triples Etages, Célèbrent, par de beaux Concerts, Par des Danses, & par des Airs, La Solennité de la Noce, Comme s’ils étaient chez Mandoce.
Le père y était, je crois, musicien à l’orchestre ; le fils y tient un second ou un troisième violon ; la fille y danse, — depuis douze ans, — avec beaucoup de légèreté, et Dieu sait avec quelle chaleur, quel amour et quelle conviction ! […] Elle danse partout. Elle danse toujours. […] Il paraît qu’elle a dû un instant quitter la danse pour le chant.
Ils portaient les poissons les plus exquis, et ils les servirent en exécutant des danses de différents caractères. […] Voyez le Traité de la danse [II], liv. […] Henri IV aimait les plaisirs, la danse, et les fêtes. […] La Julie représentant Terpsichore, accompagnée de Pécourt, compositeur de toutes les danses gracieuses et variées exécutées à Villers-Cotterêts ; et de Mouret, qui avait composé tous les airs de ces danses, chanta un récit au Roi. […] Au premier carrefour, la Reine trouva une troupe de jardiniers qui formèrent un joli ballet mêlé de chants et de danses.
Ces barbares satellites forment une danse à l’entour des deux victimes ; leurs mouvemens leurs attitudes expriment leur férocité. […] Les Prêtresses exécutent ensuite des danses graves et caractéristiques autour de la statue de Diane ; elles sont continuées dans le vestibule du temple, et interrompues par l’arrivée de Thoas. […] On apporte la statue de Diane sur un riche Pavoi ; on lui rend hommage et on se livre à l’expression de la reconnoissance par des danses adaptées à cet heureux événement ; on transporte ensuite la statue sur le vaisseau ; Iphigénie, Ismène, Pylade, Oreste et les Prêtresses se rangent autour d’elle.
Des Fêtes du même genre dans les autres Cours de l’Europe L’Italie était déjà florissante ; les Cours de Savoie et de Florence avaient montré dans mille occasions leur magnificence et leur galanterie ; Naples et Venise jouissaient des Théâtres publics de Musique et de Danse ; l’Espagne était en possession de la Comédie ; la Tragédie, que Pierre Corneille n’avait trouvée en France qu’à son berceau, s’élevait rapidement dans ses mains jusqu’au sublime ; notre Cour cependant, au milieu de ses triomphes et sous le ministère d’un homme vraiment grand, dont une économie bourgeoise ne borna jamais les dépenses, demeurait plongée dans la barbarie du mauvais goût.
J’ai toujours aimé la danse ; mon père soutenait que ma mère avait eu un regard de Markouski.