Pour lever alternativement les deux bras, au premier mouvement que l’un fait pour redescendre, l’autre fait le sien pour se lever à son tour et arriver à la hauteur qui convient, en même tems que l’autre vient en bas reprendre sa place. […] Pour faire ce pas, avancez le pied qui est devant à la quatrième position ; puis avancez aussi le corps ; placez-le au milieu des deux jambes pour les plier également : aussitôt que vous aurez plié, enlevez-vous droit, et en même tems rapprochez la jambe qui est derrière, pour qu’elle vienne toucher celle de devant, afin de tomber à sa place en la chassant plus loin à la quatrième position, où elle se posera consécutivement. […] Pliez également des deux jambes en plaçant le corps au milieu ; enlevez-vous, et en même tems ramenez la jambe qui est derrière en la tenant bien en dehors et en la tirant sur la pointe du pied pour la serrer derrière l’autre au moment que vous êtes enlevé, de manière que, par la pression des deux jambes, celle qui est venue se serrer derrière l’autre, ressorte comme par un bondissement du choc qu’elle a éprouvé par la résistance de l’autre jambe. […] Pour donner plus d’agrément à cette exécution, soutenant le genou tourné à votre côté, lorsque le pied est relevé derrière, arrondissez un peu en arrière avec ce pied, lorsqu’il passera de la position où il est relevé à la seconde, pour venir assembler devant. […] Les dames, pour exécuter le chassé-croisé, partant à gauche et passant devant leurs cavaliers, exécuteront une sissone dessous de la jambe gauche, et deux glissades dessous de ce côté, et l’assemblé derrière de la jambe gauche, de laquelle elles renlèveront une sissone dessous, et la même jambe viendra assembler devant l’autre à la troisième position, et également sissone dessous de la droite, et l’assemblé devant.
Opéra [Article de Jaucourt]) remplît l’espace d’environ deux heures et demie ; mais à mesure qu’on a trouvé des chants nouveaux, que l’exécution a fait des progrès, qu’on a imaginé des danses brillantes, que cette partie du spectacle s’est accrue ; depuis enfin que le ballet (genre tout entier à la France, le plus piquant, le plus vif, le plus varié de tous) a été imaginé et goûté, toutes les fois qu’on a vu un grand opéra nouveau coupé comme ceux de Quinault (et tous les auteurs qui sont venus après lui, auraient cru faire un crime de prendre une autre coupe que la sienne), quelque bonne qu’ait été la musique, et quelque élégance qu’on ait répandu dans le poème, le public a trouvé du froid, de la langueur, de l’ennui. Les opéras même de Quinault, malgré leur réputation, le préjugé de la nation, et le juste tribut de reconnaissance et d’estime qu’elle doit à Lully, ont fait peu à peu la même impression ; et il a fallu en venir à des expédients, pour rendre agréable la représentation de ces ouvrages immortels. […] Les auteurs qui sont venus après Quinault, n’ont point senti ces différents progrès, mais ils ne sont point excusables de ne les avoir pas aperçus ; ils auraient atteint à la perfection de l’art, en coupant leurs ouvrages sur cette découverte.
L’effort du génie a été d’abord de trouver le chant propre à la langue et au genre : il en est de cette invention comme de presque toutes les autres ; les premiers rayons de lumière que l’inventeur a répandus ont suffi pour éclairer ceux qui sont venus après lui : Lully a fait la découverte ; ce qui sera prouvé à l’article […] parler, chanter gras, défaut qui vient plus souvent de l’éducation que de l’organe. […] Il est rare que les enfants ne parlent pas gras, il est rare aussi qu’avec des soins on ne vienne pas à-bout de les guérir d’un défaut de prononciation aussi désagréable. […] Il est rare que dans les premiers ans on ne puisse pas corriger les enfants de ce vice de prononciation, qui ne vient presque jamais du défaut de l’organe : celui de r, par exemple, n’est formé que par un mouvement d’habitude qu’on donne aux cartilages de la gorge, et qui est poussé du dedans au-dehors.
Souvent, au milieu d’une répétition, une idée lui vient. […] Viganò avait ici introduit le pas de deux exigé des amateurs milanais, concession malheureuse au goût du public, car cet intermède de danse classique venait rompre l’harmonie de ce drame chorégraphique entièrement construit sur l’emploi de la pantomime rythmée. […] Émilia échappe à son amant et vient s’abattre évanouie au pied de l’autel. […] Amour venait au secours des hommes menacés de mourir de faim et leur faisait enseigner par le dieu Pan l’art des travaux champêtres et pastoraux. […] Il s’oppose absolument à ce que la troupe répète en même temps un ballet de Taglioni, elle doit s’occuper exclusivement de ma venue. — Cette lettre fait partie de notre collection.