Nous n’avons point de définition de ce mot parfaitement satisfaisante : je crois cependant utile au progrès des beaux-arts qu’on en cherche la véritable signification, et qu’on la fixe, s’il est possible. […] Qu’il n’est point d’erreur dans les Arts, de quelque nature qu’elle soit, qu’il ne paraisse évidemment utile de détruire. […] Je finis cet article par quelques observations utiles aux vrais talents, et que je supplie tous ceux qui s’érigent en juges souverains des Arts de me permettre.
Il seroit fort utile que l’administration du spectacle de la république et des arts, eût huit hommes pris du corps des pompiers, ils ne quitteroient point le théâtre pendant les représentations. […] L’administration peut facilement se procurer l’argent nécessaire à cette dépense utile ; elle tranquillisera le public, et en veillant à sa sûreté, elle s’occupera également de la conservation des talens en tous genres qui concourent à ses plaisirs et à l’embellissement de ce spectacle. […] Dans les théatres trop vastes, les acteurs paroissent des pigmées et ne sont jamais en proportion avec les décorations ; il est à présumer par l’immensité des salles d’Italie, qu’elles ont été construites par des peintres-décorateurs ; rien de si grand en effet et de si pompeux que les décorations ; rien de si pauvre et de si maigre que la scène, composée presque toujours de deux ou trois interlocuteurs, rarement accompagnés ; je sens donc le danger et les inconvéniens d’un trop grand théatre ; je sais qu’il entraîneroit à des dépenses ruineuses ; il faut que la partie proprement dite de la scène ne soit ni beaucoup plus longue ni beaucoup plus large, ni beaucoup plus élevée que celle qui existe aujourd’hui ; mais il est nécessaire et absolument utile, je le répète, que les parties latérales, c’est à dire, l’espace qui doit règner de droite et de gauche, depuis la décoration jusqu’au mur, ait au moins quatre toises, que le derrière du théatre ne soit point étranglé, et offre un libre passage à tous les sujets employés à ce spectacle ; je ne renoncerai jamais à l’idée des deux parties enfoncées de droite et de gauche dont j’ai parlé et qui formeroient à l’extérieur, (si on le croyoit indispensable), deux corps avancés. […] Je ne serai point étonné de tout ce qu’on dira, par la raison que je sais depuis long-tems que les nouveautés utiles sont aussi mal reçues à Paris que les nouveautés futiles le sont avec enthousiasme. […] Le citoyen, ami des arts, a rempli sa tâche, quand il a proposé des vues et des idées qu’il croit utiles.
L’honnête est inséparable de l’utile.
[11] E finalmente questo mio libro potrà esser molto utile a tutti gli amadori di cotal arte, e di semplice solazzo a’ buoni Maestri di Ballo.