Au lever de la toile l’Amour déchire son bandeau ; il appelle la lumière, et l’engage par ses chants à se répandre sur les astres, le ciel, l’air, la terre, et l’eau, afin qu’en leur donnant par la variété des couleurs mille beautés différentes, il puisse choisir la plus agréable. […] Les ballets de chevaux sont composés de quatre sortes de danse ; la danse de terre à terre, celle des courbettes, celle des cabrioles, et celle d’un pas et un saut. La danse de terre à terre est formée de pas, et de mouvements égaux, en avant, en arrière, à volte sur la droite ou sur la gauche, et à demi-volte ; on la nomme terre à terre, parce que le cheval ne s’y élève point. […] On a donné le nom d’airs à ces différentes danses, ainsi on dit air de terre à terre, etc. […] Selon la nature des airs on manie les chevaux terre à terre, par courbettes, ou par sauts.
La position est ce qui marque les différentes situations des pieds posés à terre. […] Règle qu’il faut suivre quand on plie les deux pieds à terre. […] On pourrait dire qu’on marche en sautant, lorsque, pour exécuter un tems, on plie les deux pieds posés à terre (action de sauter). […] Pour exécuter ce tems, posez le corps entièrement sur la jambe qui est derrière ; levez le pied de devant sur la pointe, ce qui fera lâcher ou plier le genou que vous tiendrez tourné et développerez de côté, en pliant en même tems l’autre jambe sur laquelle vous vous enleverez, et poussant la pointe du pied à terre, pour renvoyer le corps qui ira tomber sur la jambe que vous avez développée à la seconde position ; et la jambe restée de côté, vous la rapprocherez en glissant le pied la pointe à terre, pour rentrer consécutivement la jambe derrière l’autre, et à la troisième position. […] Pour exécuter ce tems, pliez et développez aussitôt la jambe qui est devant vers la quatrième position de ce côté, non en la levant comme pour l’autre jeté, mais en la glissant près la terre, sans y poser le pied, quoique la pointe doive être tendue, ou comme en la coulant près la terre.
C’est là ce langage universel entendu par toutes les Nations et par les animaux même ; parce qu’il est antérieur à toutes les conventions, et naturel à tous les êtres qui respirent sur la terre. […] Le corps fut paisible ou s’agita, les yeux s’enflammèrent ou s’éteignirent ; le visage se colora ou pâlit ; les bras s’ouvrirent ou se fermèrent, s’élevèrent vers le ciel ou retombèrent vers la terre ; les pieds formèrent des pas lents ou rapides ; tout le corps enfin répondit par des positions, des attitudes, des sauts, des ébranlements aux sons dont l’âme peignait ses mouvements.
Voilà ce que j’avais à dire Dudit Ballet de notre Sire, Que je prétends bien de revoir, S’il plaît à Dieu, Lundi, le soir, Pour lorgner encor la Personne De ce Brave Porte-Couronne, Dont la grâce et l’agilité, Le port, la taille et majesté Sont autant d’objets qui ravissent, Et ses bons sujets réjouissent ; Bref, qui mieux qu’on ne peut penser, Se connaît des mieux à danser, Soit par haut, ou soit, terre à terre, Aussi bien qu’à faire la guerre.