Le souffle de la pièce faiblit dès le second tableau et, vers la finale, halète.
Tantôt elle apperçoit Curiace couvert de lauriers, encore fumant du sang de ses frères ; tantôt elle voit son amant percé de coups, et traîné sur la poussière ; tous ces tableaux affreux que son imagination lui retrace, déchirent son âme. […] C’est par ce tableau varié d’expressions et de sentimens, que l’on termine la troisième acte de ce ballet. […] Le vieil Horace et Procule font éclater leur reconnoissance ; les chevaliers et les dames Romaines expriment leur admiration et par un sentiment unanime, le peuple applaudit à la justice de Tullus, et au bonheur des deux époux ; de toutes parts on jette des couronnes ; des officiers charges d’étendards et de trophées les élevent en signe d’allégresse, et enrichissent ce vaste tableau.
Quelqu’imparfait que soit mon ouvrage, n’aurai-je pas un mérite aux yeux de la nation Allemande et et du monde littéraire, en multipliant les tableaux de ce poème charmant ? […] Je préviens le public que je ne me suis servi que des 2ème, 3ème et 4ème chants du poème, et que j’ai été contraint de renoncer à toutes les beautés de détail, que la pantomime ne peut exprimer, pour me livrer à l’action et à tout ce qui s’appelle tableau de situation ; je me suis vu forcé d’avoir recours à des moyens étrangers à l’original, pour pouvoir indiquer l’instant, où, les Graces, cessant d’être méconnues, paroissoient avec le caractère de leur essence et de leur immortalité. […] L’Amour qui est sorti de sa corbeille est effrayé du tableau : en vain, les Bergeres veulent prendre sa défense, en vain, l’une vante sa candeur, l’autre sa beauté, celle-ci son innocence ; rien n’appaise Lycénion ; elle veut, quoiqu’il en puisse être, que le petit monstre soit mis à la porte. […] Tous ces tableaux variés qui lui sont offerts par la nature, excitent ses réflexions, elle se méconnoît dans les uns, elle se retrouve dans les autres ; le jeune Daphnis caché derrière un buisson de fleurs observe son amante.
Les Athéniens devaient revoir avec plaisir, dans les Intermèdes de leurs Tragédies, le tableau d’un événement dont leurs Pères avaient partagé la gloire.