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2. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XI, une visite chez rodin » pp. 118-123

Nous regardons alors Rodin. […] Il regarde tout d’un tel air de tendresse, que l’on sent qu’il est attaché passionnément à ce coin de terre. […] Ils se serrèrent la main, se regardèrent, puis au moment du départ se serrèrent la main à nouveau, très longuement, et ce fut tout. […] Rodin à son tour les regardait, caressant le marbre, attendant de leur part un signe d’approbation ou de compréhension ; un mot, un regard, un geste de la tête ou de la main. […] En ce qui me regarde, personnellement, je puis dire que Rodin est, avec le maître Anatole France, un des hommes qui, en France, m’ont le plus impressionnée.

3. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XII, la collection de m. groult » pp. 124-133

Regardez quelle richesse. […] Et, en disant cela, il me regardait comme s’il eût craint que je doutasse de sa sincérité et que je prisse ses affirmations pour des compliments. […] — Regardez, murmura-t-il, regardez ; vous voici encore. […] Il me regarda presque avec mépris, et répondit : — Du marbre, du marbre, non certes ; ce sont des plaques de bois pétrifié. […] Regardez !

4. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre XI. On doit non-seulement éviter les Danses, mais on doit même éviter, autant qu’on peut, d’être présent aux danses. » pp. 126-131

Enfin, on ne peut s’arrêter à regarder les danses sans être en même temps témoin de beaucoup de familiarités et de libertés criminelles qu’ont ensemble les personnes de différent sexe, ou en dansant, ou après avoir dansé. […] Il est si conforme aux principes de la religion et si solidement prouvé par les saintes Ecritures, qu’il ne peut être que très-utile de le mettre sous les yeux des catholiques : « S’il est besoin de se trouver aux compagnies quelquefois, il le faut faire prudemment, et selon que nous sommes enseignés, regarder avec discrétion quelles sont les compagnies que nous voulons fréquenter ; car il n’est pas permis de se réunir à toutes sortes de gens, de peur que tombant dans la compagnie de gens déréglés, l’on ne communique au mal, et que de mauvaises paroles ou actions on n’en remporte quelque vice… Il faut user du conseil que les anciens conciles donnoient jadis aux chrétiens quand ils seroient à quelques noces, qu’ils mangeassent sobrement et honnêtement ; et les tables étant levées, si les ménétriers entroient pour commencer les danses, qu’ils partissent de là. […] Mais il est à espérer aussi que notre constance en touchera plusieurs qui, si nous participions à de telles actions, suivroient notre exemple. » N’étant permis à personne d’aimer à regarder les danses, que doit-on donc penser des ecclésiastiques, et surtout des curés qui, lorsqu’il se fait des danses dans leurs paroisses, en sont tranquilles spectateurs dans le lieu même de l’assemblée ? Quel doute qu’ils ne se rendent d’autant plus criminels devant Dieu, que leur exemple est plus capable de faire impression, et qu’on est plus porté à s’en prévaloir pour regarder comme permis un divertissement qu’on n’est déjà que trop porté à justifier, quelque mauvais qu’il soit ? […] Ce qui est dit ici au prophète Ezéchiel, ne regarde-t-il pas aussi tous ceux qui ont la charge des ames ?

5. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — VIII, sarah bernhardt. — le rêve et la réalité » pp. 82-97

Au comble de l’embarras, je restai debout au milieu de la pièce tandis que tout le monde me regardait. […] … Je regardai la carte, je regardai le directeur. […] J’entrai en scène, et regardai le public qui emplissait la salle du haut en bas. […] Elle les regarda lentement l’une après l’autre… puis sa voix ; sa voix d’or éclata dans les notes aiguës et me désespéra. […] De loin je regardais mon idole.

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