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5. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre XII. De la maniere de faire les bras avec les Pirouettez. » pp. 243-246

Quoique le Piroüetté soit de ces pas qui se fassent en place, & qu’il semble que l’on ne doit pas y faire beaucoup de façon ; néanmoins il demande autant d’application que les autres pas, & c’est en cela que je trouve l’étenduë de la danse ; puisque de ces pas mêmes qui nous paroissent les moins difficiles, naissent des graces infinies, quand on veut s’adonner à bien danser ; & c’est à quoi j’exhorte tous ceux qui voudront s’y perfectionner. […] Ces mouvemens cependant quoique sautez, doivent être moderez : car ce pas étant fait en tournant, & pour ainsi dire en place, si vous le sautez trop haut il dérangeroit le corps de son équilibre, par les efforts que vous seriez obligé de faire pour vous élever.

6. (1921) Quelques lettres inédites de célébrités chorégraphiques pp. 222-226

Mais ici un étranger arrive, et se prétend le droit de me ravir le seul agrément de ma pénible place ? […] Si ces maîtres de Ballets, bons ou mauvais, ont le droit d’établir leurs productions sur le théâtre de l’Opéra de Paris, quel est l’homme à talent qui voudra rester attaché à ce théâtre pour n’avoir que les travaux désagréables de la place, et pour être le très humble serviteur du premier venu ? […] Cependant il est plus essentiel qu’on semble le penser que la place dont il s’agit soit tenue par un homme d’un talent avoué, car la médiocrité compromettrait bien souvent le succès de maints opéras qui coûtent de 50 à 80 000 l. […] ceux qui sont sans place, et ceux qui intriguent : il faut donc que le maître des Ballets au premier Théâtre du Monde, qui par son travail n’a pas une heure de repos dans toute une année, et qui pour ce même travail a besoin de la plus grande tranquillité, soit à la merci de l’homme sans place ou de l’intrigant ? Il est temps, Citoyen Conseiller d’État, de faire enfin cesser les intrigues de ceux qui veulent des places (qu’ils ne sauraient peut-être pas bien occuper), dirigées contre ceux qui les occupent, et qui prouvent qu’ils peuvent les occuper encore.

7. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Les Danaïdes, ou. Hypermnestre. Ballet tragique. en cinq actes. » pp. 183-195

C’est au milieu de ces pensées que Danaüs est interrompu par un bruit souterrain, qui le glace d’effroi ; mais la frayeur de ce Prince redouble, lorsqu’il apperçoit une main qui trace en caractères de feu sur le lambris de son appartement : Tremble, un fils d’Egyptus, va règner à ta place. […] La décoration représente une grande place publique de la ville d’Argos ; un bucher est élevé au milieu de cette place ; dans le fond on apperçoit une partie des fortifications intérieures de la ville ; une foule de peuple est rangée dans cette place, pour être témoin de l’execution qui doit s’y faire. […] On amene Lincée paré d’ornemens funéraires ; du coté opposé on conduit Hypermnestre enchaînée ; ici ces deux epoux, prêts à être désunis pour toujours, volent l’un à l’autre, malgré la résistance de leurs gardes, et se donnent en présence de tout le peuple des témoignages de leur mutuelle tendresse : le peuple attentif à l’action de ces amans, s’y intéresse ; le parti de Lincée saisit cet instant pour se soulever contre un Roi Tyran ; la persuasion gagne de proche en proche, et le peuple aussi attendri que convaincu de l’innocence de ces infortunés, se déclare en leur faveur ; la faction s’accroit ; les gardes sont renversés ; le bucher est détruit ; on élève un trône à sa place ; on dépouille Lincée de ses ornemens funéraires ; on lui donne des armes ; on le place sur le trône avec Hypermnestre ; on le proclame Roi d’Argos, et on lui prête d’une commune voix le serment de fidelité.

8. (1765) Dissertation sur les Ballets Pantomimes des Anciens, pour servir de programme au Ballet Pantomime Tragique de Sémiramis « Plan du Ballet »

On la voit assise et endormie, appuyée à une table couverte de rouleaux, qui dans l’Antiquité tenaient la place des livres, et des papiers. […] Elle voudrait leur dire ce qu’elle a vu ; elle marque la place où la main avait écrit, mais tout a disparu ; son accablement continuant toujours, elle se retire soutenue par ses femmes. […] On place des guirlandes sur les tombeaux ; on fait des libations.

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