Cette personne n’appartenait pas au théâtre et ne pouvait par conséquent rendre à Fanny les mêmes services que Thérèse. […] Le soir du jour solennel, il lui fallait s’asseoir, en compagnie d’une personne respectable, à l’entrée du théâtre, derrière une table qui portait des troncs à offrandes et des sébilles. […] Le 15 août 1840, vers une heure du matin, près de huit mille personnes étaient réunies aux alentours de l’American Hôtel où Fanny venait de rentrer. […] Elle entoura sa personne d’un lustre qui en imposait aux snobs. […] « Il ne me reste qu’à demander pardon aux personnes dont je me suis permis d’emprunter les noms ; mais je sens que j’en avais quelque droit, car ces noms ont toujours et libéralement figuré dans tous les projets louables, dans toutes les nobles entreprises.
J’aime à voir Auguste et Marc-Aurèle, qui sont de tous les empereurs romains les deux à qui il serait le plus glorieux de ressembler, honorer l’art dans la personne des grands Artistes ; mais j’éprouve un sentiment plus vif encore, lorsqu’en parcourant les Annales de Rome, je vois le Peuple, les Sénateurs, la Noblesse courir avec empressement au-devant de Pylade, l’entourer, le suivre dans les rues, et reconnaître par cet empressement honorable, la supériorité que le génie et les talents doivent avoir dans l’opinion des hommes, sur la naissance, la fortune, et les dignités.
Une telle tension intérieure, une volonté si concentrée pénètre toute la personne de la danseuse qu’on en est attendri.
En France, l’étude de la musique est si générale, que des artisans mêmes en font l’éducation de leurs filles, et l’on ne seroit pas embarrassé de trouver, à Paris seulement, vingt mille personnes des deux sexes, qui savent lire la musique et l’exécuter avec la voix, ou sur un instrument quelconque.