On lit, à ce sujet, dans le docteur Véron : « Dans la Révolte au Sérail pendant les manœuvres militaires du corps de ballet, il se formait sur la scène un conseil de guerre composé des officiers supérieurs de l’armée ; le programme n’en disait pas plus, lorsque mademoiselle Duvernay, chargée d’un des principaux rôles, imagina, par la pantomime la plus spirituelle, par les gestes les plus expressifs et les plus passionnés, de représenter tous les incidents d’une discussion des plus animées, et de donner une idée d’un conseil de guerre tenu par des femmes.
Voici, d’après une plaidoirie prononcée le 24 août 1842 par Me Dupin, devant la Cour royale de Paris, les faits qui obligèrent Léon Pillet à traduire en justice Fanny Elssler : « La durée de l’engagement contracté en décembre 1836 par Mlle Fanny Elssler avec le théâtre de l’Opéra, en qualité de premier sujet de la danse et de la pantomime, fut fixée à compter du 1er septembre 1837 au 31 mai 1841, et les appointements s’élevaient à 10 000 francs, payables de mois en mois ; plus 250 francs de feux par chaque représentation, le directeur s’obligeant à lui fournir l’occasion de danser cinquante-quatre fois pendant les neuf mois qu’elle resterait à Paris ; plus encore trois mois de congé par an rachetables par 8 000 francs, plus enfin une représentation à bénéfice à l’expiration de l’engagement.
« Le public anglais, écrivait Chaudes-Aigues, aurait pu répondre plus courtoisement qu’il n’a fait à la pantomime agaçante de Mlle Fanny Elssler.
Il y eut d’abord un prologue à l’honneur de Monseigneur le Dauphin et de Madame la Dauphine7 : ensuite on joua deux actes des Indes galantes, celui des Incas, et celui des Fleurs, et on y joignit deux ballets pantomimes ; et cette princesse sortant de l’opéra et rentrant par la principale porte de l’Hôtel-de-ville, trouva un nouveau spectacle : c’était un palais de l’Hymen illuminé.