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17. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur les fêtes nationales] — Lettre ii. sur le même sujet. » pp. 116-121

Je me contenterai d’observer que le local étoit trop grand, et la fête trop petite ; que le temps, pour la concevoir et l’exécuter, étoit trop court, et la dépense trop mince ; que cette fête allégorique qui devoit retracer majestueusement tout ce que nos victoires ont eu d’éclatant, ne peignoit rien et n’avoit rien d’imposant, ni de relatif à son titre ; que les auteurs, en manquant le but, n’avoient offert qu’un galimatias de petites choses incohérentes, nullement propres à inspirer l’enthousiasme. […] D’après ces principes, une fête telle que je la conçois, doit avoir des parties différentes ; chacune d’elles doit présenter des cadres nouveaux et perpétuellement variés d intérêt et de situation ; chacune de ces scènes doit offrir des contrastes heureux et artistement ménagés. […] Ce beau poëme est divisé en plusieurs chants ; chacun d’eux offre des scènes variées, des sentimens, des passions et des intérêts divers.

18. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre II » pp. 10-20

Ce que les auteurs anciens et modernes ont écrit sur ce sujet est enveloppé de Nuages ténébreux, et offre bien plus de contradictions que de vérités. Leurs opinions divergentes se heurtent, et se brisent, sans produire la moindre étincelle, et ne nous offrent enfin que des conjectures vagues peu dignes de nous instruire, et de nous convaincre. […] Ces lignes esquissées par le goût fixent et déterminent les couleurs de l’objet imité et en offrent leurs justes proportions et leur ressemblance. […] Ses traits réfléchis par la lumière d’une lampe lui suggérèrent l’idée de dessiner les contours et de doubler ainsi l’image de celui qu’elle aimoit passionnément, cette pensée est ingénieuse sans doute ; mais elle n’offre qu’une agréable fiction, et ne conclut rien en faveur de l’art, et de son origine. […] La peinture nous offre les Antiphile, les Protogène, les Appolonius, les Appelle et les Xeuxis ; la poésie, les Homère, les Sophocle, les Euripide et les Virgile ; la musique, les Antigénide, les Anaxénor, les Archiloque, et les Thimothée ; l’art de la saltation et du geste, les Prothée, les Batyae, et les Pylade.

19. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XIV. » pp. 197-215

Les Nymphes offrent l’image de l’innocence ; les Faunes, celle de la férocité. […] Des Eunuques blancs et des Eunuques noirs superbement habillés, paroissent et présentent aux Sultanes, le sorbet, le café ; d’autres s’empressent de leur offrir des fleurs, des fruits et des parfums. […] Dans cet instant les Eunuques et les Muets tombent à genoux ; toutes les femmes s’inclinent, et les Nains lui offrent dans des corbeilles, des fleurs et des fruits. […] La dernière figure offre un groupe posé sur un trône élevé sur des gradins ; il est composé des femmes du Sérail et du Grand-Seigneur ; Zaïre et Zaïde sont assises à ses cotés. […] Les deux côtés du théatre offrent un autre groupe de Bostangis, d’Eunuques blancs, d’Eunuques noirs, de Muets, de Janissaires et de Nains prosternés au pied du trône du Grand-Seigneur.

20. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre VIII. » pp. 56-61

Que deviendroit l’univers, si tous les mondes dont la marche et les rapports offrent une harmonie si sublime, ressembloient aux petits mondes de l’opéra ? […] De là naît cette monotonie fatiguante et ce tas monstrueux de froides copies, qui n’offrent que la plus hideuse caricature du vrai mérite. […] Il faut encore que l’artiste ait l’immuable constance de résister aux séductions brillantes de ses premiers succès, se prête-t-il aux caresses de l’amour-propre, s’étourdit-il au premier grain d’encens que l’enthousiasme lui offre ; il est perdu, il en reste là ; ses succès sont éphémères, ils n’ont que l’éclat passager du moment.

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