Si tôt que les Récits cessèrent, Ces Aimables Nymphes dansèrent Avec des habits précieux, Qui donnaient bien moins dans les yeux Que mille grâces naturelles Qu’on voyait éclater en elles.
À ses côtés, Svoboda mime et danse avec une belle prestance décorative, un Actéon-bellâtre emperruqué, demi-dieu « talon rouge. » C’est Jasmine qui, ordonne et entraîne le bataillon des nymphes chasseresses ; gracile figurine rococo qui semble dessinée par Boquet pour les Menus Plaisirs — mais agitée par un frisson nouveau, par une fièvre moderne.
Lucrece dit encore que ces sortes d’Esprits font leur retraite au milieu des montagnes & des forêts, entourez de rochers & dans les plus sombres solitudes, & que ces lieux sont les sujets ordinaires des fables que font les habitans d’alentour, qui disent que c’est la demeure sacrée des Satyres, des Nymphes, & des Faunes ; ils assurent que la plupart du tems le silence de la nuit est troublé par le bruit de leurs jeux, & qu’ils entendent les cordes mélodieuses des instrumens, aussi-bien que les sons des flutes dont les accords sont très-harmonieux. […] Ainsi les Esprits accoutumez aux fables croiroient volontiers que les voix que l’on entendit la nuit sur le canal, sont celles des Gnomes, qui sont, dit le Comte de Gabalis, composez des plus subtiles parties de la terre qu’ils habitent ; & que les Nymphes sont composées des parties les plus déliées de l’eau ; les Salamandres sont formées par l’action du feu universel, & les Sylphes sont composez des plus purs atomes de l’air.
Qu’un Homère ébloui fera nymphes un jour, Ce n’est plus vous la Danse, allons, coupez vos ailes !