Ils marchent vers le temple ; mais des gouffres de feu leur en interdisent l’entrée ; leurs soupirs et leur encens sont repoussés par des coups de tonnerre ; la terre tremble de nouveau ; le tombeau d’Achille s’entr’ouvre ; et l’ombre menaçante de ce héros apparoît ; la pierre qui couvre cette tombe s’enflamme et on lit en caractères de feu : Arrête et frémis, si le sang de Polixène n’appaise mes manes irrités.
La même raison qui s’est opposée au désir que j’avois de vous faire l’éloge des danseuses qui marchent sur les traces de celles que je vous ai nommées, subsiste également pour les danseurs.
Ainsi pour marcher, en restant tendu sur une jambe, l’autre plie un peu, et le genou se porte à une position ouverte où le corps le suit : c’est ce que nous appelons dans la danse le pas marché. Le pas dans la danse dérive de celui de la marche et du sauté, lorsqu’en lâchant le genou pour porter une jambe à une position ouverte (action de marcher), on plie en même tems sur l’autre (action de sauter.) […] Exercez cet enchaînement des deux côtés, en observant de donner la valeur à chaque tems, pour lequel vous ferez les deux coupés ou pliés dans le même mouvement, et vous marcherez les deux tems du pas de bourrée d’un mouvement ou de la valeur d’un des deux pliés, pour former les trois tems égaux de la mesure. […] Pliez les deux jambes à la fois, développez en même tems la jambe droite qui est devant, jusqu’à la quatrième position de ce côté ; ce qu’on appelle coupé ; relevez-vous sur la jambe qui est devant en rapprochant l’autre contre à la première position ; puis pliez une seconde fois, et, en vous relevant, marchez sur les pointes trois tems, partant premièrement du pied gauche, ce qui fera trois tems avec les deux coupés ou pliés pour les trois tems de la mesure. […] Pour faire le pas de bourrée dessus, suivez la même règle ; pliez, développez une jambe à la seconde position, et en vous relevant, rentrez-la à la troisième position devant l’autre, que vous lâcherez aussitôt de côté, pour marcher le second pas ; et rapportez encore la jambe ou le pied qui a fait le premier, pour marquer le troisième tems, en le mettant devant l’autre à la troisième position.
Il était faible quand il marchait sur les pas d’autrui, et presque toujours parfait, quelquefois même sublime, lorsqu’il suivait le feu de ses propres idées. […] Tout divertissement est plus ou moins estimable, selon qu’il est plus ou moins nécessaire à la marche théâtrale du sujet : quelque agréable qu’il paraisse, il est vicieux et pèche contre la première règle, lorsque l’action peut marcher sans lui, et que la suppression de cette partie ne laisserait point de vide dans l’ensemble de l’ouvrage.