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11. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre V. Objection : On n’a pas été tenté dans les Danses. » pp. 177-178

Mais je demande : veille-t-on assez sur son cœur pour s’apercevoir de tout le mal qui s’y passe ? […] « N’est-ce pas certainement un grand dommage et un grand préjudice pour votre ame et pour votre salut, d’employer si mal un temps dont tous les momens doivent vous être infiniment précieux, et d’être pour les autres un sujet de scandale ?

12. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre V. » pp. 32-39

Les ballets, au contraire, qui trainent après eux le désordre et la confusion, dont la marche est inégale, dont les figures sont brouillées, ne ressemblent-ils pas à ces ouvrages de mécanique mal combinés, qui, chargés d’une quantité immense de roues et de ressorts, trompent l’attente de l’artiste, et l’espérance de public, parce qu’ils péchent également par les proportions et la justesse. […] On ne trouve malheureusement en province que des manœuvres ou des garçons de théatre, que la protection comique éléve par dégrés à ce grade ; leurs talens consistent et se renferment dans la science de lever les lustres qu’ils ont mouchés long-tems, ou dans celles de faire descendre par saccades une gloire mal équipée. […] Connoissant la cause du mal, il y remédiera facilement ; dirigeant ses leçons et ses préceptes d’après un examen sage et exact, ils ne porteront jamais à faux. […] Les têtes ne se trouvent plus placées agréablement et contrastent mal avec les effacemens du corps ; les bras ne sont plus posés dans des situations aisées ; tout est lourd, tout annonce la peine, tout est privé d’ensemble et d’harmonie. Le maître de ballets qui ignorera la musique phrasera mal les airs ; il n’en saisira pas l’esprit et le caractère ; il n’ajustera pas les mouvemens de la danse à ceux de la mesure avec cette précision, et cette finesse d’oreille qui sont absolument nécessaires, à moins qu’il ne soit doué de cette sensibilité d’organe que la nature donne plus communément que l’art, et qui est fort au dessus de celle que l’on peut acquérir par l’application et l’exercice.

13. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE V. » pp. 61-77

Les Ballets, au contraire, qui traînent après eux le désordre & la confusion, dont la marche est inégale, dont les Figures sont brouillées, ne ressemblent-ils pas à ces Ouvrages de méchanique mal combinés, qui chargés d’une quantité immense de roues & de ressorts, trompent l’attente de l’Artiste & l’espérance du Public, parce qu’ils péchent également par les proportions & la justesse ? […] On ne trouve malheureusement en Province, que des manœuvres ou des garçons de Théatre, que la protection comique éleve par degré à ce grade ; leurs talents consistent & se renferment dans la science de lever les lustres qu’ils ont mouchés long-temps, ou dans celle de faire descendre par sacades une gloire mal équipée. […] Connoissant la cause du mal, il y remédiera facilement ; dirigeant ses leçons & ses préceptes d’après un examen sage & exact, ils ne porteront jamais à faux. […] Les têtes ne se trouvent plus placées agréablement, & contrastent mal avec les effacements du corps ; les bras ne sont plus posés dans des situations aisées ; tout est lourd, tout annonce la peine, tout est privé d’ensemble & d’harmonie. Le Maître de Ballets qui ignorera la musique, phrasera mal les airs ; il n’en saisira pas l’esprit & le caractere ; il n’ajustera pas les mouvements de la Danse à ceux de la mesure avec cette précision & cette finesse d’oreille, qui sont absolument nécessaires, à moins qu’il ne soit doué de cette sensibilité d’organe, que la nature donne plus communément que l’Art, & qui est fort au-dessus de celle que l’on peut acquérir par l’application & l’exercice.

14. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre II. » pp. 9-16

Les sujets que l’on traite en danse sont, pour la plupart, vides de sens, et n’offrent qu’un amas confus de scènes aussi mal consues que désagréablement conduites ; cependant il est, en général, indispensable de se soumettre à de certaines règles. […] Je crois, Monsieur, que je risquerois l’avanture, et que de deux maux j’éviterois le plus grand, l’ennui, personnage qui ne devroit jamais trouver place sur la scène. […]   Une des parties essentielles au ballet, est, sans contredit, la variété ; les incidens, et les tableaux qui en résultent, doivent se succèder avec rapidité : si l’action ne marche avec promptitude, si les scènes languissent, si le feu ne se communique également par-tout ; que dis-je, s’il n’acquiert de nouveaux degrés de chaleur à mesure que l’intrigue se dénoue, le plan est mal conçu, mal combiné ; il péche contre les regles du théâtre, et l’exécution ne produit alors d’autre sensation sur le spectateur, que celle de l’ennui qu’elle traîne après elle.

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