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51. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre VI. De l’origine des Bals masquez. » pp. 146-160

L’usage que les grands Seigneurs ont pris depuis quelque tems, de ne laisser entrer les masques que par billets, est très-contraire à la liberté publique & à l’institution des bals masquez, parce que le plaisir du déguisement consiste à n’être point connu, & d’y entrer aussi librement qu’aux bals magnifiques que feu Monsieur donnoit au Palais Royal, où tout Paris se faisoit un plaisir d’aller superbement masqué, outre que les rafraîchissemens y étoient en abondance ; il y avoit cinq ou six bandes de Violons distribuez dans les appartemens, Je me souviens, à propos de la liberté de l’entrée du bal pendant le Carnaval, d’un incident qui arriva au Roi chez M. le Président de N.… qui donnoit un bal dans le cul-de-sac de la rue des Blancs-Manteaux, au sujet du mariage d’un de ses fils, il y a près de cinquante ans. […] M. le Duc de Baviere en a donné aussi plusieurs à Surennes, qui n’ont pas été moins magnifiques : la somptuosité de ces bals masquez, & la dureté des tems, sont cause que les Particuliers n’ont plus osé se hazarder d’en donner à Paris ; l’on n’en vit pas une douzaine pendant le cours du Carnaval de 1714.

52. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre I. Des Fêtes dont la Danse a été le fond à la Cour de France, depuis l’année 1610 jusqu’en l’année 1643 »

Il était magnifique, et il avait auprès de lui le Comte Philippe d’Aglié, dont j’ai déjà parlé. […] Elle est sans doute très inférieure à ce qu’elle devrait être ; mais dans ce temps elle dut paraître fort magnifique.

53. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XV. » pp. 150-159

La poésie et la fable présentent au maître de ballets de magnifiques sujets presque tout dessinés. […] Encouragé et enhardi par les réussites qu’eurent mes premiers essais, j’entrepris en l’année 1751 de transporter sur la scène le magnifique sujet du Jugement de Paris.

54. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur l’artiste »

Ainsi, sans que rien puisse le distraire, ou l’arrêter, le peintre saisit son pinceau, et la toile se colore, les figures s’arrangent, les morts revivent ; le ciseau est déjà dans la main du sculpteur, et le marbre s’anime ; les vers coulent de la plume du poète, et le théâtre s’embellit de mille actions nouvelles qui nous intéressent et nous étonnent ; le musicien monte sa lyre, et l’orchestre remplit les airs d’une harmonie sublime ; un spectacle inconnu, que le génie de Quinault a créé, et qu’elle embellit, ouvre une carrière brillante aux Arts divers qu’il rassemble ; des masures dégoûtantes disparaissent, et la superbe façade du Louvre s’élève ; des jardins réguliers et magnifiques prennent la place d’un terrain aride, ou d’un marais empoisonné ; une éloquence noble et mâle, des accents dignes de l’homme, font retentir le barreau, nos tribunes, nos chaires ; la face de la France change ainsi rapidement comme une belle décoration de théâtre ; les noms des Corneille, des Molière, des Quinault, des Lully, des Le Brun, des Bossuet, des Perrault, des Le Nôtre, volent de bouche en bouche, et l’Europe entière les répète et les admire : ils sont désormais des monuments immuables de la gloire de notre nation et de l’humanité. […] On ne voit point sans enthousiasme une tragédie intéressante, un bel opéra, un excellent morceau de peinture, un magnifique édifice, etc. ainsi la définition que je propose paraît convenir également, et à l’enthousiasme qui produit, et à l’enthousiasme qui admire. […] Dans ces spectacles magnifiques, au contraire, que le zèle le plus ardent prépare, mais où le respect lie les mains, vous éprouvez une espèce de langueur à-peu-près vers le milieu de la représentation ; elle augmente par degrés jusqu’à la fin, et il est rare que l’ouvrage le plus fait pour émouvoir ne vous laisse pas dans un état tranquille.

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