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3. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre IV » pp. 44-59

. — Le corset et la liberté. — Sommes-nous réellement heureuses ?  […] Elles ont soif de liberté. Chez la grisette, l’ouvrière ou la fille de concierge, l’indépendance ne peut s’acheter qu’au prix de leur vertu, elles ne sont pas assez riches pour imiter les filles dotées qui épousent la liberté en prenant un mari. […] VI Mais trouvent-elles la liberté dans leur nouvelle existence ? […] Nous cherchons la liberté, la gaieté perpétuelle, l’insouciance permanente ; avons-nous tout cela ?

4. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre II. De la position des Bras & de l’élevation qu’ils doivent avoir. » pp. 197-199

Elevation des bras pour Dancer Comme l’ornement du corps en dansant, ainsi que je viens de le dire, dépend de bien faire les bras, on ne peut donc prendre trop de précaution de les sçavoir bien poser d’abord, afin qu’ils puissent se mouvoir dans toute la liberté necessaire ; c’est pourquoi je suppose dans l’élevation que je represente par cette Figure, qu’une personne soit bien proportionnée : ainsi il m’a paru suivant les regles, qu’il faut les élever à la hauteur du creux de l’estomac, comme je le démontre par cette Figure : elle est representée de face pour que l’on puisse distinguer toutes les parties dans leur juste égalité, elle a la tête droite, le corps posé sur les deux jambes, les pieds à la deuxiéme position ; ce qui est relatif avec les bras, en ce que les jambes étant ouvertes, & les deux pieds sur une même ligne, les bras doivent estre ouverts & élevez également ; car s’ils étoient plus hauts, ils tiendroient du crucifix, outre qu’ils seroient plus portez à la roideur, & n’auroient pas la même douceur ; néanmoins comme nulle regle n’est pas sans exception, & que l’on est obligé d’aider ou de cacher les défauts de la nature, c’est dans cette occasion que les Maîtres doivent gouverner leurs Ecoliers : par exemple, si une personne a la taille courte il faut de necessité lui faire lever les bras un peu plus haut, afin de lui dégager la taille, ce qui par consequent lui donne plus d’agrément ; de même que si la taille est longue, il faut ne les faire lever qu’à la hauteur des hanches, ce qui diminue en quelque façon cette disproportion, & donne tout l’agrément que l’on n’auroit pas sans ces sortes d’attentions ; Je lui ai aussi répresenté les mains ni ouvertes ni fermées, pour que les mouvemens du poignet & du coude se fassent avec toute la douceur & la liberté qu’il faut observer dans leurs mouvemens : au lieu que si le pouce se joignoit à un des doigts, cela causeroit un retardement dans les autres jointures qui leur ôteroit cette facilité.

5. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XLII. Des Battemens de differentes façons. » pp. 190-193

Les Battemens sont encore des mouvemens en l’air que l’on fait d’une jambe pendant que le corps est posé sur l’autre, & qui rendent la danse très-brillante, sur-tout lorsqu’ils font faits avec liberté, & comme ont en fait de plusieurs manieres, & qu’ils sont mêlez dans quelques danses de Ville, je vais donner la maniere de les faire avec facilité. […] Il se rencontre quelquefois des battemens simples qui se mêlent dans d’autres pas : par exemple, vous faites un coupé en avant du pied gauche, & la jambe droite qui est derriere vient faire un battement, en frapant la jambe gauche, & en se reportant du même tems en arriere à la quatriéme position ; mais ce battement se fait les jambes tenduës, parce qu’aux demi-coupez que vous faites en avant, l’on doit être élevé sur la pointe & les jambes étenduës, & c’est dans ce même tems que vous faites ce battement, & la jambe droite se portant en arriere, le talon gauche se pose à terre ; ce qui donne la liberté au pied droit de se porter à la quatriéme position : ainsi que je l’ai déja dit dans le Chapitre des Coupez.

6. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre VI. De l’origine des Bals masquez. » pp. 146-160

C’étoit un tems de réjouissance, où les Maîtres & les Valets se déguisoient ; chacun vivoit dans une entiere liberté, comme on le trouve plus au long dans Macrobe, & dans le Traité que Lipse en a fait, Livre premier. […] Mais par la suite des tems l’on s’avisa d’établir des bals nocturnes, où l’on n’entroit que masqué après minuit, pour laisser la liberté aux Maîtres du bal de souper & d’assembler leurs amis, parce que les masques semblent se rendre les maîtres du bal, sitôt qu’ils y sont entrez, à moins que ce ne soit chez un Prince ou chez un Particulier d’une grande distinction. […] Le masque a même la liberté de prendre la Reine du bal pour danser, quand ce seroit une Princesse du Sang, quoique non masquée ; comme je l’ai vû arriver dans un bal que le Roi donnoit à Versailles, par un masque déguisé en paralitique, & envelopé d’une vieille couverture, qui eut la hardiesse d’aller prendre Madame la Duchesse de Bourgogne ; elle eut aussi la complaisance de l’accepter, pour ne pas rompre l’ordre du bal : on sçut depuis que ce masque n’étoit qu’un simple Officier de la Cour ; cependant il n’en fut point blâmé, parce que c’est une licence que le bal masqué autorise. […] L’usage que les grands Seigneurs ont pris depuis quelque tems, de ne laisser entrer les masques que par billets, est très-contraire à la liberté publique & à l’institution des bals masquez, parce que le plaisir du déguisement consiste à n’être point connu, & d’y entrer aussi librement qu’aux bals magnifiques que feu Monsieur donnoit au Palais Royal, où tout Paris se faisoit un plaisir d’aller superbement masqué, outre que les rafraîchissemens y étoient en abondance ; il y avoit cinq ou six bandes de Violons distribuez dans les appartemens, Je me souviens, à propos de la liberté de l’entrée du bal pendant le Carnaval, d’un incident qui arriva au Roi chez M. le Président de N.… qui donnoit un bal dans le cul-de-sac de la rue des Blancs-Manteaux, au sujet du mariage d’un de ses fils, il y a près de cinquante ans.

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