Cette figure étoit l’image de celle qu’offre le départ des cigognes. […] L’Amour, avant de quitter l’heureux séjour de l’Arcadie et le berceau des Graces, voulut couronner la constance de Daphnis, en disposant le coeur de Philis à la tendresse et en ouvrant son âme aux charmes du plaisir, toujours délicieux quand il est l’image du sentiment. Philis triste et rêveuse fixe un rameau sur le quel sont perchées deux tendres tourterelles, image la plus belle de l’amour et de la fidélité ; puis détournant les yeux, elle considère deux cignes qui folâtrent sur les eaux d’un bassin rustique ; elle appercoit sur un autre bassin un autre cigue qui, seul et sans compagne paroit livré à la tristesse. […] A l’aspect du fer dangereux l’Amour frémit ; il tombe en pleurant aux genoux de Philis, et il la conjure au nom de la beauté dont elle est l’image de ne point le priver d’un ornement qui lui est cher. […] Les allégories sont rarement heureuses : Lorsqu’elles sont compliquées, qu’il faut les chercher, les étudier ou les deviner, on peut dire alors qu’elles n’offrent que l’image obscure de l’énigme ou du logogryphe.
L’entrevüe de Henri avec la belle Gabrielle décélera la situation de leurs âmes : leurs coeurs percés du même trait palpiteront d’amour ; les images de la volupté et de sa suite détermineront les deux amants à se livrer aux sentimens qui les inspirent ; une troupe d’enfans, sous la forme des Amours, des Zéphirs, des Jeux et des Ris composeront plusieurs grouppes distribués autour de Henri et de la belle Gabrielle ; ces enfans formeront des jeux avec les armes du héros, ils couronneront de fleurs son casque, et sa cuirasse ; plusieurs nymphes, de la suite de la volupté, présenteront à Henri un casque artistement composé, et des armes embellies par ce que la galanterie a de plus recherché. […] Alors les images se dissiperoient, les portes du temple s’ouvriroient. […] Les grands hommes sont à mes yeux l’image de la divinité ; ils pardonnent à la foiblesse de ceux qui leur rendent hommage.
63 CLION, DÉESSE de l’HISTOIRE, Sous qui j’ouvre mon Écritoire, A là, pour son plus digne Ébat, L’Image d’un fameux COMBAT, Et surtout est considérée Ladite Martiale ENTRÉE Où les Combattants admirés Se portent des Coups mesurés, Autant d’Estoc comme de Taille, Sans ensanglanter la Bataille ; Et puis, par un plaisant Refrain, Tous cabriolent sur la fin. […] Mais, comme dedans cet Orage, Jupin ne paraît qu’en Image,67 Ce Changement semblablement Ainsi qu’un SATYRE et bon Drôle Qui, faisant après eux son Rôle, Chante un Air des plus à propos, Et tout aussi bien que le GROS.
Partout où l’image tient lieu de la parole, la matière évince l’esprit.